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Franequer, & les Eloges de fes Curateurs; la feconde, les vies des Profelfeurs, & une liste des Secrétaires, des Bibliothécaires, & des Infpecteurs de l'Oeconomie publique, depuis la naiffance de cette Académie jufqu'à préfent; par EMON LUCIUS VRIEMOET Docteur en Théologie, & Profeffeur en Langues Orientales, & en Antiquités Hébraïques. Leeuwaerden chez G. Coulon. 1758. Quarto. pag. 940.

Es Académies font les fanctuaires des L sciences & de l'érudition. Si parmi les Docteurs qui y enfeignent, il en eft à qui la faveur auroit rendu un plus grand fervice, en les laiffant confondus dans la foule des gens de lettres, on ne fauroit nier qu'en général elles ne foient l'élite des vrais favans. Nous croyons donc faire plaifir à nos Lecteurs de fixer pour quelques 'momens leur attention fur l'ouvrage que nous venons d'annoncer. Il la mérite d'autant plus qu'il s'y agit d'une Université de 'ce pays, qui contient dans fes faftes les noms des plus grands hommes, ceux de Coccejus, de Heineccius, de Noodt, de Perizonius, de Witfuus, de Vitringa, de Schulting, de Schultens, de Muys, de Hemfterbuys, de Weeling &c.

Quoique la vie des Profeffeurs de Frane

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quer faffe le principal objet de cet ouvrage, M. le Prof. VRIEMOET en a confacré une bonne partie à rendre un pareil hommage à chacun de ceux que l'Univerfité a eus pour Curateurs. Le tout eft précédé, comme de raifon, d'une hiftoire de la fondation de l'Univerfité, d'une defcription de l'édifice confacré aux Mufes Frifonnes, & de tout ce qui apartient à l'Univerfité. Notre Auteur entre à cet égard dans les plus grands détails. Le nombre des portes que contient l'édifice consacré à l'Académie leur fituation vers tel ou tel point du monde, l'habillement des Profeffeurs, les ornemens du fceptre Académique, rien n'échape à fon attention. Nous nous bornerons ici à ce qui eft le plus effentiel.

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L'Univerfité de Franequer fut fondée en 1584. Les priviléges qui y furent annéxés, étoient entr'autres une Jurifdiction fouveraine & fans appel fur tous les fujets de l'Académie, & une immunité entière d'impôts & de toute charge civile.

Cette dernière prérogative n'a pas toujours fubfifté en entier, Meffieurs les Profeffeurs jouiffent depuis quelque tems d'une fomme d'argent à la place de ce qu'ils ont perdu.

Le nombre des Académiciens ne' fut pas dabord confidérable. Sibrand Lubbert, Martin Lydius, Henri Antoine Nerdenus, tous les trois pour la Théologie, Tome X. Part. Ik

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Henry Schotanus pour la Jurifprudence, Pierre Tiara pour le Grec, Jean Drufuus pour l'Hébreu, & Lollius Adama pour la Philofophie, voilà les noms des premiers Profeffeurs de Franequer. La Faculté de Médecine n'occupoit pas encore une place dans l'Académie, & ce ne fut que quatre ans après fa fondation, que l'on élut un Profeffeur en Médecine dans la perfonne d'Alard Auletius.

Malgré le choix de ces Profeffeurs, d'entre les meilleurs de ceux de leurs tems, l'Académie ne jouit pas dans les commencemens d'un grand luftre, & les Etats de Frife furent fouvent tentés de la fuprimer. C'étoit un effet des circonftances critiques où la République fe trouvoit alors engagée. Il n'en a pas été de même dans la fuite, & depuis longtems la ville de Franequer figure avec diftinction parmi les plus célébres Univerfités de l'Europe..

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Il n'eft pas néceffaire d'aprendre à nos Lecteurs que l'on voit à Franequer ce qui fe trouve dans toutes les Univerfités Bibliothèque, un Jardin Botanique, un Théâtre Anatomique &c. Nous remarquerons feulement par raport à la Bibliothéque, que chaque Profeffeur eft obligé par les loix de l'Académie de lui léguer quelque livre qui ne s'y trouve point encore. Ce que cette Université offre de particulier, ce font les Tables francbes établies dès les commencemens en faveur de

60. Etudians, dont les deux-tiers doivent être Frifons. Il s'en faut de beaucoup que leur ufage s'étende même actuellement à un fi grand nombre.

Franequer eft encore la feule Académie de ces Provinces qui ait confacré une chaire à la profeffion de la Langue Françoise. L'on s'attendra peut-être à trouver dans les éloges des Profeffeurs, des anecdotes particulières fur leur vie, ou des jugemens fur leurs ouvrages; mais dans le vafte champ que M. VRIEMOET avoit à parcourir, il a cru ne pouvoir guères s'enga ger dans ces détails. Le tems de leur naiffance, leur parenté, les Colléges & les Académies qu'ils ont fréquentés, leurs différentes vocations avant ou après leur Profefforat à Franequer; enfin les femmes qu'ils ont prifes, les enfans qu'ils ont laiffés, le jour de leur décès, & une notice exacte des Ouvrages qu'ils ont publiés, voilà à quoi s'eft borné notre Auteur, & qui fuffit certainement, pour faire de fon Livre une nomenclature utile dans le befoin.

Pour donner un échantillon de la manière dont il s'acquite de fa tâche, notre choix tombe fur l'éloge de M. Venema l'un des grands ornemens de l'Académie de Franequer & le doyen de fes Profeffeurs 'actuels. Mr. Herman Venema né en 1697 au village de Wildervank dans la Province de Groningue, fit fes études académiques en E 2

par

partie à Groningue depuis l'année 1711,en partie à Franequer depuis 1714 jufqu'en 1718. Reçu enfuite au nombre des Candidats du S. Ministère à la claffe de Franequer, il fe vit dès le 12 Février 1719, pourvû de la cure de Dronzyp, village des plus confidérables dans le voifinage de cette ville. Apellé de-là à l'Académie de Franequer pour y fuccéder à Camp. Vi tringa, dans la chaire de Théologie, il y fut inftallé le 12 Mars 1723, & prononça le 22 du même mois une harangue dont le but étoit de prouver que le zèle de la vérité & de la piété doit être pur & accompagné de charité. On lui avoit décerné préalablement le grade de Docteur en Théologie, qu'il avoit amplement mérité par les examens qu'il avoit foutenus à cet effet le 8 Septembre 1718, en présence du Sénat Académique. En 1729 le célébre Albert Schultens ayant été appellé à l'Académie de Leide, on lui donna l'emploi de Prédicateur Académique que celui-ci avoit occupé, & qui confifte à prêcher en Latin tous les premiers dimanches du mois dans le temple Académique. On y joignit en 1735 la chaire d'Hiftoire Eccléfiaftique. Il a exercé le Rectorat pendant les années 1735, 1740, & 1755. Enfin en 1731 ilfut aggrégé au Confiftoire de l'Eglife de Franequer. Voici la Lifte des ouvrages que M. Venema a publiés jufqu'ici.

Difputationes de natura berefeos, quæ negabat

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