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DU MÊME AUTEUR :

Les Origines de l'Église d'Angers. - La Légende de saint René. Laval, A. Goupil, novembre 1901. In-8°, 76 pp. Prix 2 fr.

ÉTUDES D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE SUR LE XIX SIÈCLE

Dom Couturier, abbé de Solesmes. Angers, Germain et G. Grassin, rue du Cornet. In-18, 384 pp., avec portrait. Prix : 3 fr.

Le Petit Séminaire Mongazon. Essai publié dans la Semaine religieuse du diocèse d'Angers de janvier à novembre 1900. Un dernier Gallican. Henri Bernier, chanoine d'Angers. Essai publié dans la Revue de l'Anjou de novembre 1898 à février 1901. Le tirage à part n'est pas dans le commerce.

364 pp.

Lettre à dom Chamard sur un dernier Gallican.

25 août

1901. Chez l'auteur. In-8°, 26 pp. · Prix 1 fr.

La Question Biblique chez les catholiques de France au XIXe siècle. Deuxième édition, revue et augmentée. Paris, Picard, novembre 1902, in-8°, ïv-378 pp. Prix : 4 fr.

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DE

L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES DE FRANCE

AU XIXE SIÈCLE

PAR ALBERT HOUTIN

TROISIÈME ÉDITION

REVUE ET AUGMENTÉE

PARIS

ALPHONSE PICARD & FILS

82, RUE BONAPARTE, 82

1903

Il faut énergiquement s'efforcer de réfuter les mensonges et les faussetés, en recourant aux sources; ayant surtout présent à l'esprit « que la première loi de l'histoire est de ne pas oser mentir; la seconde, de ne pas craindre de dire vrai; en outre, que l'historien ne prête au soupçon ni de flatterie ni d'animosité ».

Lettre de LÉON XIII sur l'Histoire,

18 août 1883.

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LA CONTROVERSE

DE

L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES DE FRANCE

AU XIXE SIÈCLE

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Un grand progrès intellectuel, toujours lent, est généralement nécessaire pour faire admettre aux intéressés une vérité historique qui les dépouille de légendes flatteuses. Ils ne sacrifient qu'avec peine de glorieuses traditions, surtout quand elles les ont bercés. Ils n'aiment point à discuter les mobiles de ceux qui les leur transmirent ou de ceux qui les créèrent. Le besoin de tout expliquer, la crédulité avec laquelle se répète la version reçue, la facilité de rendre vrai, en le croyant, l'objet de ses désirs, font accepter naturellement les récits traditionnels. Les premiers critiques de toutes les nations passent pour des impies et des malfaiteurs; et même ceux qui, dans le fond, leur donnent raison, restent souvent sous le charme des croyances expliquées et

démolies. On répète volontiers ce mot de TiteLive Datur haec venia antiquitati, ut miscendo humana divinis, primordia urbium augustiora faciat. Mais si, pour imprimer à la naissance des cités un caractère plus auguste, les anciens y mêlaient des interventions sacrées, le procédé ne s'est point perdu avec la ruine des royaumes et des divinités classiques. Ailleurs et plus tard, villes et pays ont aimé à rattacher leurs commencements à quelque héros profane ou religieux. La passion des nobles origines a longtemps sévi. Quand l'imagination populaire n'était pas assez puissante pour élever un monument grandiose, les fictions. des lettrés y suppléaient par la suite, à tel point que leur œuvre, commune ou purement personnelle, édifia de véritables sanctuaires nationaux, vénérés longtemps encore après avoir été sapés par la critique.

Au v° siècle, on osa déclarer les Francs d'origine troyenne. L'idée fit fortune. Elle trouva de nombreuses preuves et des lignées de partisans. Les causes qui accréditèrent en France cette prétention assurèrent dans d'autres pays le succès de semblables inventions. L'Espagne fit remonter son histoire jusqu'à Japhet, la Grande-Bretagne jusqu'à Brutus, petit-fils d'Enée, l'Écosse jusqu'à Fergus, «<le chevalier au bel escu ». Ce ne fut que peu à peu que l'on se détacha de ces fables.

Sous Louis XIV, en 1665, un magistrat éclairé des Grands-Jours d'Auvergne témoignait encore,

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