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couvertes récentes faites dans la littérature hiéroglyphique, et dans les antiquités égyptiennes; par Thomas YOUNG. I VOlume in-8. de 160 pag., avec planch. lithogr. Londres; 1823; Murray.

:

Cet ouvrage renferme 8 chap. et 2 appendices, dont voici les titres I. Esquisse introductoire des opinions dominantes concernant les hiéroglyphes.-II. Recherches fondées sur la colonne de Rosette. III. Introductions additionnelles, tirées des manuscrits égyptiens, et d'autres monumens. IV. Collections des Français. M. Drovetti, M. Champollion.-V. Explication des manuscrits de M. Grey. VI. Extraits de Diodore et Hérodote, concernant les momies. VII. Extraits de Strabon. Alphabet de M. Champollion. Noms hieroglyphiques et enchoriques (démotiques, p. 9.)-VIII. Chronologies des Ptolomées. 1. Textes grecs de manuscrits égyptiens. II. Échantillons d'hiéroglyphes.

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-1.

La préface commence comme suit : « Une confirmation com» plète des principaux résultats que j'ai déduits, il y a quelques >> année de l'examen des monumens hiéroglyphiques de l'an»cienne Égypte, ayant été obtenue d'une manière très-inatten» due par les recherches ultérieures de M. Champollion, et le » bonheur singulier de M. G. Grey, je ne puis résister à l'incli>> nation naturelle de réclamer publiquement l'honneur qui peut » m'être dû pour le travail dont je me suis chargé afin de dé» voiler le mystère qui, pendant près de 20 siècles, a environné » la littérature égyptienne (1). »

Le chap. I. continue ainsi : « On crut assez généralement, sur

(1) L'ouvrage de M. Champollion le jeune (Précis du système hiéroglyphique des anciens Egyptiens, 1824), dont nous rendrons compte incessamment, et qui est déjà connu de toute l'Europe, réduit à leur juste valeur ces prétentions de M. Young, qui avait publié, en 1819, quelques idées sur les hieroglyphes, sans qu'elles eussent produit aucun résultat historique. La découverte de l'alphabet des hieroglyphes phonétiques, présentée à l'Institut au mois de septembre 1823, par M. Champollion le jeune, en présence de M. le docteur Young, qui était à Paris, et qui annonça aussitôt, sans réclamations, cette découverte à l'Angleterre par deux lettres imprimées, a réellement jeté la première lumière sur l'ensemble des trois écritures égyptiennes, et le monde savant en a déjà apprécié les importantes applications historiques faites par l'auteur de cette découverte.

D. F.

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» l'autorité des Grecs et des Romains, non-seulement que PÉgypte était la mère de tous les arts et sciences, mais aussi qué » les inscriptions hieroglyphiques sur ses monumens publics >> contenaient un sommaire des plus importans mystères de la na>>ture et des plus sublimes inventions de l'homme. Mais, poursuit » l'auteur, je dois avouer que mon respect pour le bon sens et » pour les qualités brillantes de mes Égyptiens n'allait pas en » croissant à mesure que notre familiarité devint plus intime : » au contraire, tout ce que Juvénal avait dit de leurs supersti» tions et de leur dépravation, se présenta devant mes yeux dès » que les détails de leur mythologie furent devenus plus intelligibles (2). »

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Quant à l'importance des découvertes scientifiques faites ou à faire moyenant la lecture des hieroglyphes, il s'exprime en ces termés: « Au moyen de la connaissance des caractères hiéroglyphiques que nous avons déjà acquise, nous sommes en » état de nous former une idée générale de la nature des inscrip» tions sur les principaux monumens égyptiens qui existent. Quelque nombreuses qu'elles soient, il y en a à peine une qu'on » ne puisse ranger dans la classe des inscriptions sépulcrales ou » dans celle des votives; d'astronomiques et chronologiques il » paraît qu'il n'y en a pas (3); et pour l'histoire, nous ne pou»vons trouver que les inscriptions triomphales, qu'on peut » aussi compter parmi les votives. »

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Le D'. Young rejette l'autorité de Horapollon qu'il traite de puérile (4), et de la Table Isiaque qu'il soutient avoir été fabriquée à Rome; parle d'une certaine combinaison d'écriture syllabique et alphabétique assez semblable aux mélanges badins de mots et de choses avec lesquels on amuse parfois les enfans (5);

(2) Cette opinion est aujourd'hui sujette à beaucoup de modifications, à moins que l'on ne dise que l'histoire d'un des peuples les plus illustres de la terre, prouvée par ses monumens, ne mérite aucun intérêt.

D. F. (3) M. Champollion a prouvé le contraire; la table d'Abydos seule contient une liste de plus de 40 rois successifs, et tels que Manéthon les a donnés.

(4) Le livre d'Horapollon, quand on le comprend, précieux pour l'étude des monumens de l'Egypte.

D. F. est un des plus

Id.

(5) M. Young parle ici de rébus; il n'y a rien de pareil dans l'écriture égyptienne, telle que les monumens la font connaître. Id.

place la première publication de ses découvertes au commencement de l'année 1814, et déclare être le premier qui a établi, 1°. que, sur la colonne de Rosette, beaucoup d'objets simples sont représentés par leurs véritables contours; 20. que beaucoup d'autres objets, pareillement représentés, ne sont employés que dans un sens figuratif (6); 3°. qu'un duel est indiqué par la répétition du caractère, un pluriel indéfini par 3 caractères égaux qui se suivent, ou par 3 barres; 4°. que les unités

sont désignées par des taches, les dizaines par des arcs; 5°. que

les inscriptions hiéroglyphiques se lisent « from front to rear » (ce qui n'est pas trop clair); 6o. que les noms propres sont enfermés dans des cadres (cartouches); et 7°. que le nom de Ptolomée seul existe sur cette colonne, p. 14 (7). C. D.

85. GUILL. DINDORFII GRAMMATICI GRÆCI, vol. 1. Leipzig; 1823.

Cette collection de grammairiens anciens ne peut manquer d'intéresser un grand nombre de lecteurs. Le volume que nous annonçons commence par un morceau inédit d'Hérodien; il est intitulé περὶ μονήρους λεξέως. Le deuxième morceau est un recueil des leçons d'un manuscrit de Copenhague, sur le traité des accens par Arcadius. De la page 71 à la page 455 on trouve une réimpression de ce qui avait paru déjà dans les Horti Adonidis, sous le titre de Βαρίνου καμήρτος Εκλογαί ; enfin des index pour Hérodien ferment le volume. Malheureusement la réimpression des Exhoyai de Varinus était au moins inutile à tout autre qu'au libraire, le seul homme qui doive tenir à l'embonpoint du volume. Ce que nous obtenons ici pour la première fois, et qui appartient à Hérodien, rachète ce travers par la ci

(6) Il y a ici une distinction qu'on ne comprend pas bien, entre ce qui est figuré par des contours et ce qui est figuratif et représenté. (7) Ces résultats peu nombreux ont aussi leur utilité : mais ils n'avaient pas fait faire un seul pas à la science jusqu'à la découverte et aux ouvrages de M. Champollion le jeune. M. Young n'a pas cru d'ailleurs devoir présenter à ce sujet la moindre réclamation, et il s'est fort loué de la politesse du savant français qui a franchement rendu justice aux efforts et aux utiles travaux du savant anglais, l'un des plus ardens investigateurs des antiquités égyptiennes, et qui, malheureusement pour leur étude, paraît, comme il le dit à la ún de l'ouvrage que nous annonçons, y avoir renoncé pour jamais. Sa grande et juste renommée comme physicien sera toujours pour lui un beau titre à l'estime de l'Europe savante.

D. F.

tation de beaucoup de passages de poëtes, que les autres grammairiens ne nous avaient pas transinis. On a quelque raison de croire que le second livre de l'écrit nepi μovýpovs ležéwę n'est pas entier, qu'au contraire ce qu'on nous en donne n'est qu'un extrait de ce qu'avait fait Hérodien. D'abord on ne voit pas bien dans quelle liaison il est avec le premier; en second lieu, on n'y cite aucun des autres ouvrages d'Hérodien, ce qui cependant arrive assez souvent dans le premier livre, où on renvoie à son traité περὶ ῥηματικῶν ὀνομάτων et à celui περὶ καθολικῆς προσωdinç. M. Dindorf remarque, quant aux variantes sur Arcadius, que le manuscrit de Copenhague attribue l'extrait de la prosodie d'Hérodien non à Arcadius, mais à Théodose. La gazette littéraire de Halle, en rendant compte du volume qui nous occupe, a fait une judicieuse et prudente remarque; c'est qu'il ne faut pas trop se fier à cette allégation, et d'autant moins que le titre même de ce manuscrit exprime le doute : le voici: πρóλoyos o'paι Oeodoriov. Espérons de M. Dindorf la prompte continuation d'une collection qui, nous le répétons, doit obtenir le plus grand succès, à moins toutefois qu'il ne la surcharge inutilement d'un lourd bagage, et n'entrave ainsi sa marche sans profit pour la science. Nous rendrons successivement compte des volumes suivans; et comme le lecteur est surtout intéressé à savoir ce qu'il achète, nous transcrirons fidèlement la table des matières. DE GOLBÉRY.

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86. ORTHOPHONIE GRECQUE ou traité de l'accentuation et de la quantité syllabique, par C. MINOÏDE-MYNAS; I vol. in-8. de 144 p.; Paris; J. S. Merlin.

1

Nous nous arrêterons peu sur un ouvrage composé pour la mémoire et non pour le jugement, et qui ne donne que la règle sans jamais donner la raison. L'auteur y traite: 1o. de l'accentuation; 2°. de la ponctuation; 3o de la quantité syllabique. Quant à la première, nous n'avons pu lire sans surprise, p. 4, le passage suivant : « L'époque à laquelle furent introduits les >> accens est donc tout-à-fait incertaine; mais si leur origine nous » est inconnue, leur nécessité n'en est pas moins manifeste. Sup>> primez-les, et la langue la plus harmonieuse n'est plus qu'un jargon sans grâce. >> Il nous a paru que c'était là prendre le signe pour la chose, et enseigner que le melos, au lieu d'être dans les inflexions de la voix, était dans les petits clous et cro

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chets qui ont été imaginés après coup pour en indiquer une partie assez mesquinement. Passons à ce que l'auteur dit d'une de ses notes « Elle présente un résumé des différences peu no» tables qui existent entre le grec littéral et le grec vulgaire, » qu'on connaît en Europe sous le nom de grec moderne. On y » verra si c'est avec raison que l'on regarde cette langue vulgaire comme une langue à part. Les grammaires fabriquées > en Europe pour enseigner cette prétendue langue, sont igno>> rées dans la Grèce, où les écoles ne mettent dans les mains de » leurs élèves que la grammaire de Théodore Gaza. Écrivez le » grec ancien, et vous serez compris même du peuple, si toute» fois vous ne traitez pas des sujets au-dessus de son intelligen

»ce, »>

A. B.

87. SOPHOCLIS AJAX, VARIETATE LECTIONUM ET PERPETUA ANNOTATIONE ILLUSTRATUS; par H. L. Jul. BELLERBECK. In-8. Gottingue; 1824.

Le titre, par une réticence, ou même par une amphibologie, pourrait faire croire à la présence du texte; cependant les notes se montrent seules au regard du lecteur, et elles sont suivies d'un Index verborum. Les poëtes célèbrent deux Ajax : l'un, fils de Télamon, le plus vaillant des Grecs après Achille; l'autre le fils d'Oilée; c'est celui dont parle Virgile. (Énéid. 1, v. 43.) Sophocle s'est occupé du premier dans la tragédie qui nous reste. On s'étonne de la voir intitulée pzgyogópos, épithète qui désigne plus proprement le licteur qui, dans les jeux sacrés, contient le peuple et veille à la tranquillité publique. Voyez Prudent. in Symmachum 11, 516. Bellerbeck en donne pour raison, Nostro Telamonio hoc nomen datum est quòd pecora ligata in scena flagellat, et ut fabula discernatur ab alio cui nomen erat Ajax Locrus. Nous ne suivrons pas ici l'auteur dans les considérations littéraires par lesquelles il défend cette pièce contre ses détracteurs; il croit que le but moral de Sophocle était ut duo illa hominum genera à quibus respublica gubernaretur, nempè milites et prudentes, inter se conferantur. On pourrait lui répondre que si l'on voit parfois des furieux du genre d'Ajax dans les affaires militaires, on rencontre rarement des hommes qui, dans les conseils, apportent la sagesse d'Ulysse. Mais M. Bellerbeck se sauverait dans son beau idéal, et laisserait le monde avec la triste réalité; en vain reviendrait-il à la charge avec ces mots,

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