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IMPRIMERIE PANCKOUCKE,

rue des Poitevins, 14.

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ORIGINE DU PEUPLE ROMAIN

HOMMES ILLUSTRES DE LA VILLE DE ROME
HISTOIRE DES CÉSARS

VIES DES EMPEREURS ROMAINS

TRADUCTION NOUVELLE

PAR M. N. A. DUBOIS

Professeur de l'Universite.

PARIS

C. L. F. PANCKOUCKE, ÉDITEUR

OFFICIER DE L'ORDRE ROYAL DE LA LEGION D'HONNEUR

RUE DES POITEVINS, 14

1846

10 VIMU

VINNOJIVO

NOTICE

R6537

SUR SEXTUS AURELIUS VICTOR.

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GLOIRE aux écrivains infatigables qui s'efforcèrent, dans le moyen âge, de reconstruire le frêle sanctuaire des lettres, ruiné par tant d'invasions successives des barbares! Après l'orage et la destruction, c'était l'âge d'or de la renaissance et du calme réparateur. Que de veilles laborieuses, que de fouilles savantes pour arracher à l'injure de l'oubli les monuments les plus précieux de l'intelligence humaine! Mais aussi combien d'erreurs et de mécomptes! combien d'infructueuses recherches et d'investigations en pure perte! et puis, les doctes reliques une fois retrouvées, le pédantisme opiniâtre des commentateurs vint presque gâter tous les fruits de la découverte. Ajoutons encore à cet abus des meilleures choses, les controverses sans fin, les querelles brutales et le cynisme de polémique du vieux classicisme grec et latin; enfin, par-dessus tout, la crasse ignorance des copistes. Ces nouveaux barbares firent passer les différents textes et manuscrits par les plus cruelles mutilations; l'homme de goût en vint jusqu'à gémir sur les efforts de travail des premiers réparateurs, puisqu'ils en étaient si mal récompensés. Le zèle et la bonne foi des conservateurs furent méconnus. Le dirai-je ? les modernes interprètes eux-mêmes firent, en désespoir de cause, dans leur superbe ingratitude, un crime réel aux originaux, de toutes les bévues de leurs infidèles copies.

L'historien Sextus Aurelius Victor, objet de cette notice, en aurait-il souffert comme tant d'autres auteurs, plus célèbres du reste? Oui, certes, et peut-être autant que personne. Pour ne parler que des écrivains de l'ancienne Rome, si c'était un Salluste, un Tite-Live, un Tacite, un des maîtres classiques, en un mot du siècle d'Auguste, ne pourrait-on pas reprocher aux ar

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NOTICE SUR AURELIUS VICTOR.

rangeurs quand même d'avoir ici tout altéré, tout dénaturé, tout perverti sans scrupule, ni remords de conscience? Heureux Aurelius Victor de les sauver d'un trop juste anathème, par le rang modeste, pour ne pas dire obscur, qu'il occupe dans la galerie historique des abréviateurs latins, quel que soit d'ailleurs son mérite, bien que toujours secondaire.

Car enfin, même sous le rapport biographique, on ne saurait le juger qu'imparfaitement et sur de simples probabilités. Le nom de sa patrie, l'époque de sa naissance, les ouvrages dont il fut le véritable auteur, la date de sa mort et des règnes sous lesquels il exerça des fonctions publiques, tout reste incertain à cet égard. Examinons succinctement ces divers points l'un après l'autre, en terminant par les livres que l'on a cru devoir lui attribuer; c'est le côté critique et littéraire, celui sur lequel nous devons le plus nous étendre.

Était-il Africain? C'est probable, à lire dans l'histoire des Césars, le seul écrit qu'il ait composé peut-être, les louanges qu'il prodigue au cauteleux et inflexible Septime Sévère. Là respire je ne sais quel sentiment d'amour-propre national, qui pourrait faire suspecter la candeur du panégyriste. Dans un autre passage des Césars, il dit que les meilleurs empereurs romains furent étrangers; de là, l'éloge de Septime Sévère, qu'il s'efforcerait vainement toutefois de faire passer pour le modèle des bons princes. Quant à Carthage, permis à l'Africain Aurelius Victor (s'il était réellement Africain) de l'appeler l'ornement du monde, (terrarum decus): ruinée par la fureur des guerres civiles sous les Gordiens, l'ancienne patrie d'Annibal méritait une si noble épithète de la part d'un écrivain d'origine africaine.

A tous les cœurs bien nés que la patrie est chère!

Né au Ive siècle, qu'importe la date de sa naissance, Aurelius Victor aurait pu fleurir depuis le règne de Constance jusqu'à celui de Théodose. En effet, au ch. xxvIII de son livre réel ou supposé des Césars, il parlerait, comme d'une année qui lui serait contemporaine, de la 1110e année depuis la fondation de Rome, c'est-à-dire de la 348° de J.-C., ou de la 12 du règne de Constance. Il ferait aussi mention d'un tremblement de terre arrivé alors dans la ville de Nicomédie, sous le consulat de Cerealis : ce

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