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JESUS, Fils de PANDERA. montrant néanmoins par-tout tant de zèle & de charité. Enfin, il faut que Paul, Etienne, Barnabé & tous les autres Prédicateurs qui atteftent le menfonge en mourant, foient auffi des impies & des cruels. Que d'impoflibilités ! Et où en vient-on, en attaquant l'œuvre Evangélique? Tout eft donc confommé en JESUSCHRIST.» Mais, dit le Juif, fi JESUS étoit le Mef» fie, auroit-il aboli une Loi que Dieu donna à son >> Peuple?«<

JESUS-CHRIST n'a fait qu'étendre & perfectionner la Loi dans fon dogme & fa morale. Il n'en a aboli que la police & les cérémonies extérieures. Ces ombres ne doivent durer que jufqu'à lui. Il a fubftitué la Circoncifion du cœur à celle de la chair; la victime pure aux animaux, & fon Autel univerfel au temple unique de Jérufalem.

Quant aux reproches que M. de V. fait à JESUSCHRIST, Voyez l'article des PHARISIENS où nous les avons examinés. Confultez encore l'article fuivant & celui du CHRISTIANISME.

JESUS, Fils de PANDERA
Particularités curieufes.

C'Eft fous ce nom que les Juifs tâchent de défigurer
l'hiftoire de JESUS-CHRIST. M. de V. a répété leurs ca-
lomnies dans fon article Meffie; mais pour donner du
poids à cette hiftoire fcandaleufe, confignée dans un
miférable livre intitulé Todelot Jefu, il n'a rapporté pré
cifément que ce qui peut s'accorder avec les faits dont
l'Evangile fait mention. S'il l'eût détaillée telle que les
Juifs la content, il n'auroit pas fallu davantage pour
la détruire entiérement; c'eft ce que nous allons faire
ici. On n'y verra qu'un tissu de fauffetés forgées par l'im-
pofture la plus imbécille.

Après avoir fait des contes impies fur la naissance de Jefus, l'impofteur dit qu'il fe rendit à Jérufalem, & réfolut d'enlever le nom de Dieu. Afin d'empêcher ce larcin, on avoit formé par art magique, deux lions qu'on avoit placés, l'un à la droite,

l'autre à la gauche du lieu très-faint. Ces deux lions rugiffoint toutes les fois qu'on fortoit, & leur rugiffement étoit fi terrible, qu'il épouvantoit & faifoit perdre la mémoire à ceux qui l'entendoient. Jefus, fils de Pandera, évita le piege en coupant fa peau, & gliffant deffous le nom de Jéhovah qu'il avoit derobé.

Les Sacrificateurs affemblés préfenterent Requête à Helene ou Oleina qui regnoit alors avec fon fils Mombas ou Hircan, & lui demanderent la punition de Jefus. Il parut devant elle & la mit dans fes intéréts par des miracles. Les Sacrificateurs étonnés entrerent en délibération contre lui; & l'un deux nommé Juda, s'étant offert d'apprendre le nom de Jehovah, pourvû qu'on fe chargeât du péché qu'il commetroit, alla faire affaut de miracles avec Jefus. L'un & l'autre s'éleverent en l'air en prononçant ce nom; Juda voulut inutilement faire tomber fon ennemi, jufqu'à ce qu'il eût fait de l'eau fur lui, car alors la vertu du nom s'évanouit, & ils tomberent l'un & l'autre à terre, parce qu'il étoient fouillés. Jefus fe lava promptement dans le Jourdain, & refit de nouveaux miracles. Juda qui ne vouloit point en avoir le démenti, fe mit au rang de fes Difciples, apprit toutes les démarches, les révéla aux fages; & comme il devoit venir dans le Temple, on l'arrêta avec plufieurs de fes Difciples pendant que les autres fuyoient fur les montagnes. Le Sanhedrin l'ayant condamne à la mort, il fut lapidé; on voulut enfuite le pendre au bois, mais le bois fe rompit, parce que Jefus, prévoyant le genre de fa mort, l'avoit enchanté par le nom de Jéhovah.

Juda rendit cette précaution inutile, en tirant de fon jardin un grand chou auquel on l'attacha. Craignant que fes Difciples ne publiaffent qu'il étoit reffufcité, il enleva fon cadavre du tombeau, & l'enfevelit dans le canal d'un ruiffeau, dont il avoit détourné l'eau, jufqu'à ce que la foffe fût faite & couverte. On ne manqua pas de dire qu'il étoit reffufcité, parce qu'on ne trouvoit pas fon corps.

La Reine Helene le crut & déclara qu'il étoit fils de Dieu; mais Juda découvrit l'impofture en produifant le corps mort. On l'attacha à la queue d'un che

val, & on le tira jufques devant le Palais de la Reine qui ne fut que répondre. Ses cheveux furent arra chés; c'eft pour cette raifon que les moines se rafent. Les Nazaréens furent fi irrités de cette ignominie, qu'ils firent un fchifme avec les Juifs. Cependant leur Religion s'étendit en tous lieux, par le miniftere de douze perfonnes, qui courroient les Royaumes. Les fages affligés de ces progrès, députerent un nommé Simon Kepha pour y remédier.

Cet homme prit le nom de Jéhovah, & fe tranfporta dans la Métropole des Nazarécns, où après les avoir prêchés, il s'enferma dans une tour qu'on voit encore à Rome. Elie vint enfuite dans cette Ville, & déclara que Simon les avoit trompés; que c'étoit lui que Jefus avoit chargé de fes ordres. Il voulut faire divers changemens, mais dans le moment qu'il prêchoit, une pierre tomba fur fa tête & l'écrafa.

Voilà l'extrait du livre fameux que M. de V. ofe citer & que Bafnage réfute invinciblement dans fon tome troifiéme de l'hiftoire des Juifs. Y a-t-il jamais eu un conte rabinique plus abfurde? Le bons fens a-til été jamais choqué avec plus d'infolence & d'ineptie? Ne faut-il pas avoir fecoué toute honte, que d'ofer produire contre une Religion Divine, des pauvretés fi déteftables? Quand on voit un acharnement fi cruel, peut-on s'empécher de dire avec Tertullien: Rideam vanitatem, an exprobem cæcitatem?

IM MATÉRIALITÉ

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DE L'A M E.

Les anciens Philofophes la croyoient-ils ? M. de V. a affuré plufieurs fois que non-feulement la plupart des Philofophes anciens ne croyoient point l'immatérialité de l'ame, mais encore qu'ils n'attachoient pas à ce terme l'idée que nous y attachons aujourd'hui. Enforte que par une fubftance immatérielle, ils n'entendoient qu'une forte de matiere trèsfine, très-fubtile, mais toujous matiere. Rien n'eft

moins prouvé; ou plutôt on prouve évidemment le contraire par Lucrece même. Il est évident que la forte de fpiritualité combattue par ce Poëte, eft une véritable, une pure fpiritualité, fans quoi il n'auroit combattu que ce qu'il admettoit lui-même. D'ailleurs, qu'on faffe attention aux argumens par lefquels il la combat. Un des principaux eft que l'ame & le corps agiffent réciproquement l'un fur l'autre, mais que la matiere ne fauroit agir fur l'efprit, ni l'efprit fur la matiere. Or, Lucrece favoit, comme tout le monde qu'une matiere groffiere & une matiere fubtile, peuvent agir effectivement l'une fur l'autre ; le feu fur le bois, l'eau fur le feu, &c. On feroit donc raifonner ridiculement Lucrece & tous les autres Sectateurs d'Epicure, fi on les faifoit raisonner contre tout autre opinion que celle de la pure fpiritualité de l'ame. Or, s'ils raifonnent contre, on la connoiffoit donc de leur tems..

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Mais voici un paffage décifif de Ciceron dans la premiere des Tufculanes." Il n'y a rien dans les ames dit-il, qui paroiffe venir de la terre, de l'eau, de l'air ou du feu.... Et par conféquent l'ame eft d'une nature finguliere, qui n'a rien de commun ,, avec les élémens que nous connoiffons.

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Quand ce paffage ne prouveroit pas l'opinion particuliere de Ciceron fur la fpiritualité proprement dite' de l'ame, il prouveroit toujours que cette opininion étoit bien connue des anciens, mais il prouve celle de Ciceron-même. 1°. C'est lui qui parle dans cet endroit des Tufculanes; on fait que ce font des dialogues. 2o. Ce paffage (& Ciceron en avertit ) est tiré d'un ouvrage qu'il appelle fa confolation, parce qu'il l'avoit compofé pour fe confoler lui-même de la mort de fa fille. Or, cet ouvrage eft antérieur aux Tufculanes. Mais nous ne l'avons plus, & il n'en refte que quelques fragmens.

Au commencement de la premiére Tufculane, Ciceron dit qu'il s'est déterminé d'autant plus volontiers à écrire fur la Philofophie, & en particulier für l'immortalité de l'ame, que "certains Philofophes ,, de fa nation, ( c'étoient des Epicuriens,) dont, ,, ajoute-t-il, je veux croire les intentions bonnes; mais dont le favoir ne va pas loin, avoient té

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mérairement répandu plufieurs ouvrages de leur ,, façon.

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M. l'Abbé d'Olivet, dont nous avons emprunté la traduction, fait fur cela une remarque importante, & nous croyons qu'on fera bien aife de la trouver ici,

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,, Ciceron, dit-il, ne fait mention du Poëme de Lucrece dans aucun de fes Livres Philofophiques & s'il en parle dans une de fes Epîtres, ce n'est ,, qu'en deux mots, & comme par apoftille. On le voit cependant par-tout attentif à rechauffer le mérite de fa Nation. Ce que j'en crois, c'cft que fon filence affecté fur Lucrece vient de ce qu'il fe faifoit une peine, & avec raifon, de rien dire qui pût tourner à la gloire d'une fecte, qu'on ne pouvoit ,, trop décrier, parce que les principes d'Epicure, ,, pris littéralement, tiroient à des conféquences infinies pour les mœurs.

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L'Empereur Julien en penfoit de même. Il remercie fes Dieux, dit M. l'Abbé de la Bletterie, d'avoir tellement anéanti les Pyrrhoniens & les Epicurien, que la plupart de leurs livres ne fe trouvent plus.

IMMORTALITÉ DE L'AME.

§. I.

Preuves morales de cette vérité.

1.

LE bien & le mal font diftribués fans distinction

dans cette vie. Plufieurs bons fout malheureux & plu fieurs méchans font heureux. Donc, ou il n'y a point de Dieu, & aucun Etre jufte ne gouverne cet Univers, ou il y a une autre vie; donc il faut être Athée, ou croire cette autre vie. Mais qui peut être Athée ?

S'il y a un Dieu, mais point d'avenir, Dieu n'a point eu d'autres vues, en formant l'homme, qu'en formant la bête.

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