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(1), la civière, les porteurs, le cordelier, le luminaire, et le chant qui accompagne les morts les plus pauvres de l'Hôtel-Dieu, feront les frais de ma sépulture : et qui m'aime me suive.

› Pour tenir lieu de trentain (2) et d'annuel, sera, dans l'hiver de mon décès ou dans celui qui le suivra immédiatement, employée une somme de huit cents livres, en habits solides et uniformes, à distribuer aux enfans de gens pauvres, de bonne conduite, et chargés de famille, ou de veuves de cet état, des paroisses de la Madelaine et de Saint-Remy, dont le choix sera fait par mon exécuteur testamentaire assisté de quatre notables de la rue du Bois (3). Sera cet habit composé d'une veste croisée et doublée du même drap, qui pourra se dédoubler pour l'été, et d'une

(1) On appelait serpilière le gros drap dont on couvrait la bière des pauvres.

que

(2) On appelait trentain un nombre de trente messes, l'on faisait dire pour un défunt quand on n'avait pas le moyen de lui faire dire un annuel, dont on prétend que Grégoire-le-Grand a été l'inventeur. Ce terme était encore en usage en Angleterre du temps d'Edouard VI (successeur de Henri VIII), qui est mort en 1553.

(3) Rue célèbre par la dissertation dont elle est l'objet dans les facétieux Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions, Belles-Lettres, Beaux-Arts, etc., nouvellement établie à Troyes en Champagne. Tom. I. Liége, Barnabé (Troyes), 1744, in-12. Ce petit volume est de Grosley en société avec MM. Le Febvre, David, Belly et autres. Ces mémoires ont été réimprimés, Troyes et Paris, Duchesne, 1756, 2 vol. in-12. Le titre porte augmentés, mais il y a des retranchemens. Une troisième édition a paru sans nom de lieu, 1768, 1 seul vol. in-12, mais avec augmentation.

culotte. La fourniture de l'étoffe sera prise chez un marchand simple roturier (1).

» Sera comptée à ma servante une double année de gages, outre les courans, plus deux cents livres pour habits de deuil que je la dispense de porter; et ma peu magnifique garde-robe sera partagée entre elle et la Jeannette, sa devancière, y compris tout le linge à mon usage; le tout de la main à la main, et sans inventaire.

» A la personne qui se chargera des deux chats mes commensaux, tant et si longtemps qu'ils vivront, et jusqu'à la mort du dernier, vingt-quatre livres chaque année (2).

et rétablissement des endroits retranchés dans la seconde édition. Enfin il en existe encore une réimpression dans le dernier volume des OEuvres badines de Caylus. Paris, 1787, 12 vol. in-8.° Ils ont été aussi traduits en diverses langues.

On trouvera encore une petite facétie de Grosley, dans les Causes amusantes et connues (recueillies par Robert Etienne). Berlin (Paris), 1769 et 1770, 2 vol. in-12. (V. tom. I, p. 66.) C'est un Mémoire pour Etiennette Boyau, garde-malades, dite vulgairement Toinette, contre M. Bourgeois, chanoine de Saint-Urbain, de Troyes. Il s'agissait de 1200 lavemens administrés par ladite Toinette Boyau, audit sieur chanoine, et pour lesquels elle ne demandait que 150 liv.; encore elle aurait pu porter le nombre de ses opérations à 2190. Un ton sérieux, un air d'érudition, une tournure scientifiquement originale et fort plaisante, rendent ce factum très-amusant.

(1) Un fabricant venait d'être anobli; Grosley regardait ce privilége comme funeste à la fabrique, par l'orgueil qu'il inspirait alors. De là cette clause prohibitive. P. D. B.

(2) Nous avons déjà eu occasion de citer des chats qui

» En mémoire des soins que Marie Gauthier, qui fut soixante et dix ans au service de mes aïeux, a pris de mon éducation avant mes études, je lui lègue la somme de quatre cents livres, à répartir entre les plus pauvres de ses arrière-neveux dans les paroisses de Saint-Phal et de Chamoy, sur l'indication qu'en pourra donner M. Finot, procureur au bailliage de Troyes.

» A mademoiselle Collot, si elle demeure avec moi lors de mon décès, quatre cents livres de pension viagère, sans retenue; plus ce qui me sera dû par la veuve Duchesne, libraire à Paris (1), pour les 480 exemplaires du premier volume de mes Mémoires sur Troyes (2), du débit desquels ladite veuve s'est chargée, en lui faisant état de deux cents et quelques livres portées en un mémoire qui m'a passé sous les yeux et qui contient tout ce que je lui dois; plus, ce qui se trouve du second volume desdits mémoires imprimés, en mon grenier, et toute la matière pour ce qui reste à imprimer, tant de ces mémoires que de

figurent dans des testamens, et pour ne pas disséminer les notes sur cet objet, nous les avons toutes réunies précédemment dans une seule, où sont consignées des anecdotes sur ces animaux; les chats de Grosley y sont mentionnés, ainsi qu'une dédicace à sa chate. V. t. I, p. 374.

(1) Madame Duchesne, fille d'André Cailleau, libraire à Paris, est devenue veuve de Nic.-Bonav. Duchesne, le 4 juillet 1765; elle a continué le commerce de son mari, et exerçait encore en 1788.

(2) La note relative à ces mémoires étant trop longue pour être insérée ici, nous la renvoyons à la suite du testament, sous la lettre (4).

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ceux sur les illustres Troyens (1); le tout répandu en pupîtres, petites caisses, grands-livres et carton en parchemin, qui se trouvent dans mon cabinet sur le bureau, sur le coffre et sur un fauteuil en paille, pour le tout être imprimé à son compte de la manière qu'elle avisera; sur quoi elle ne se confiera pas indistinctement à tout le monde.

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Pour décharge de conscience, je lègue à M. Sémillard, ci-devant avocat, la belle édition in-4.° de l'Abrégé chronologique du président Hénault, avec les gravures de Cochin de premières épreuves, qui m'a été donné par l'auteur (2).

» Je lègue au procureur M...... (Millard), pour ce qu'il a fait pour moi dans une instance entamée à ma requête au bailliage, la somme de trois livres quatre sous.

» Je confirme et ratifie comme donation à cause de mort, une donation entre-vifs, par moi ci-devant faite à la maison Saint-Abraham, donation nulle par le défaut d'acceptation. La présente réhabilitation faite sous condition expresse que le curé de la Madelaine, chef de cet établissement, conservera le jubé à jour de son

(1) Il en est de même pour les mémoires sur les illustres Troyens nous renvoyons à la note indiquée (B).

(2) Grosley tenait beaucoup à ce cadeau, et le montrait aux amateurs. L'avocat Sémillard passait pour tel. Il arriva qu'un jour qu'il était venu rendre visite au savant troyen, le volume disparut de la bibliothèque, et il fut soupçonné de ce coup de main. On nous a assuré que cet ouvrage, à la mort de Sémillard, ne s'est point trouvé parmi ses livres; dans tous les cas, sa conscience est déchargće. P. D. B.

église, unique ornement qu'elle ait, et dont elle soit susceptible par elle-même (1); et la quittance 'des six cents livres, objet de cette donation, portera soumission de rapport de cette somme à ma succession en cas d'inexécution de la condition expresse de non destruendo.

Je lègue pareille somme de six cents livres pour contribution de ma part au monument à ériger au célèbre Antoine Arnaud, soit à Paris, soit à Bruxelles. L'étude suivie que j'ai faite de ses écrits, m'a offert un homme au milieu d'une persécution continue, supérieur aux deux grands mobiles des déterminations humaines, la crainte et l'espérance; un homme détaché, comme le plus parfait anachorète, de toutes vues d'intérêt, d'ambition, de bien-être et de sensualité, qui dans tous les temps ont formé les recrues de tous les partis. Ses écrits sont l'expression de l'éloquence

(1) Tous les connaisseurs regardent ce jubé comme un chef-d'œuvre d'architecture gothique.

On appelait jubé un lieu élevé dans les églises, en forme de galerie, qui faisait ordinairement la séparation du chœur et de la nef, où l'on allait dire l'évangile des messes solennelles. Il y avait, selon Tillemont, des jubés dans les églises dès l'an 420. Ce mot vient du latin jube, commandez, parce que le diacre, le sous-diacre, ou le lecteur, avant de commencer ce qu'il devait chanter ou réciter, demandait au célébrant sa bénédiction en lui disant Jube, Domine, benedicere. Le premier mot jube a été donné au lieu où s'exécutait le chant ou la lecture. J.-B. Thiers a publié un livre intitulé : Dissertations ecclésiastiques sur les principaux autels des églises, les jubés, la clôture des chœurs. Paris, 1688, in-12.

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