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de Mota suum parvum gradarium grisentem (sa petite hacquenée grise).

» Item, dedit R. in Christo P. D. Joanni D. G. Episcopo Briocensi suum gradarium flavum vulgariter sa hacquenée fauve.

> Item, legat magnifico principi D. Ludovico duci aurelianensi sex canes venaticos ad venandum.

» Item, legat D. Alano vicecom. de Rohan genero suo suum milionem, vulgariter son milion (oiseau de proie) et unum equum quem equitat auceps qui dictum milionem regit, et ipsum accipitrem sibi remisit, etc.

per

» Item, voluit quod ensis sex (pour seu) spata (épée) nuper sibi traditus per regem Francie in signum officii sui conestabularie Francie restituatur regi post ipsius decessum nobilem virum D. Robertum de Beaumanoir militem. > Item, ordinavit quod navis sua nuncupata Riquerou reddatur nobili viro Oliverio de Castello filiolo suo, etc. -- Presentibus D. Episcopo Maclov., Eudone de Chasteaumellet, Eudone du Houlle, Eudone de Quengo, Eudone Boesart et Alano Saunier, etc. »

Enfin un second codicille du 16 avril 1407, c'est-àdire dix jours après le précédent, porte:

<< Fondation de quelques messes en l'eglise de St. Julien du Mans, pour l'acquit desquelles il remet aux chanoines les pretentions qui luy avoient esté adjugées par arrest de la court royalle de Parlement de France contre Pierre de Craon chevalier, et certains ses complices, du nombre desquels estoit Bonabes de Tussé chevalier; les aultres sont Jehan de Champchevrier chevalier, Adam Davelus, Guillaume de Tussé, Pierre de Tresfoure, Jehan de Hubines, Jacquet Gossum, Jehan Malindre, Jehan Gosset et Mathieu Coquin. »

Tels sont les testament et codicilles du célèbre Olivier de Clisson.

TESTAMENT DE CHRISTOPHE COLOMB.

(1506.)

Il est assez singulier qu'un homme qui a révélé à ses contemporains une quatrième partie du globe, qui a mis sous la main du roi d'Espagne ce nouveau monde dont la découverte a eu par la suite tant d'influence sur le sort des nations, soit, pour ainsi dire, resté dans l'obscurité aussitôt après cet événement, l'un des plus grands et des plus importans qui aient pu fixer l'attention des hommes. Non-seulement son nom n'a point été attaché au continent qu'il a découvert, mais on a presque toujours ignoré et le lieu de sa patrie et la date de sa naissance, et la famille qui lui a donné le jour; ce n'est que dans ces derniers temps, où l'esprit d'investigation est porté au plus haut degré d'activité, que l'on a trouvé dans la poussière de quelques bibliothèques des pièces qui jettent quelques faibles rayons de lumière au milieu des brouillards que l'ingratitude des Espagnols et des Italiens du XVI. siècle a laissé s'accumuler autour du berceau de ce grand homme. Déjà l'on commence à soupçonner et même à avoir une espèce de certitude qu'il est Génois d'origine, qu'il doit être né vers 1445, et l'on pense qu'il est assez juste de témoigner quelque reconnaissance à sa mémoire, en restituant le nom de Colombie aux vastes contrées qu'il a découvertes. C'est aux Etats-Unis que ce nom a été en usage, depuis que ce pays s'est affranchi du joug de l'Angleterre.

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Parmi les pièces relatives à Colomb, qui ont été découvertes dans le dernier siècle, nous ne parlerons que de son codicille, parce que c'est le seul objet tenant aux recherches qui nous occupent. Ce codicille, écrit seize jours avant la mort du testateur, arrivée à Valladolid le 20 mai 1506, a été trouvé presque par accident dans

la bibliothèque de Corsini à Rome; il fut examiné avec le soin le plus scrupuleux par le savant abbé Andrès, qui le communiqua à Tiraboschi. Celui-ci en ayant pris copie, l'inséra en note dans sa dernière édition de l'histoire littéraire d'Italie.

Mais longtemps avant ce codicille (en 1498), Colomb avait fait un testament, qui a bien existé réellement quoique son fils Ferdinand Colomb n'en ait pas parlé dans la Vie de son père, publiée vers 1530, et traduite en français par Cotolendi; Paris, 1681, 2 vol. in-12. Cet acte subsiste encore; on dit qu'en Espagne on en a déchiré une page et que l'on a altéré plusieurs chiffres. Ce testament a été publié dans cet état d'imperfection, et même on en a vu des copies sans signatures. Mais on le retrouve complet et muni de la signature dans le rapport d'une commission nommée dans le sein de l'académie des sciences et des lettres de Gênes, et composée de MM. Serra, Carrega et Piaggio; un extrait de ce rapport existe dans l'Histoire de Christophe Colomb, traduite de l'italien de Bossi, par C. M. Urano, Paris, 1824, in-8.o, pp. 59--86. Malheureusement ce testament n'est point rapporté dans cet extrait, et nous n'avons pas sous les yeux l'original du rapport; mais il paraît que cet acte a été frappé de nullité, soit par un testament postérieur, dont une lettre de Colomb, datée de Séville, 1502, donnerait l'idée, puisqu'il y parle d'un don considérable ou plutôt d'un legs en faveur de la banque de Saint-Georges (de Gênes), soit par le codicille que nous allons rapporter, et où cette disposition serait tacitement révoquée.

Tenons-nous en donc à ce dernier acte, dont l'authenticité paraît démontrée, bien que plusieurs auteurs l'aient regardé comme apocryphe, surtout à cause de sa forme militaire. Quoi qu'il en soit, le voici tel qu'il a été trouvé, autant que je puis le croire, sur le feuillet blanc d'un livre de prières (Heures de la Vierge), ri

chement orné, dont le pape Alexandre VI avait fait présent à Colomb, qui y attachait le plus grand prix, puisque ce livre est le premier objet dont il dispose en faveur de sa chère patrie dans ce codicille.

CODICILLUS MORE MILITARI CHRISTOPHORI COLOMBI (1).

Cum SS. Alexander PP. VI me hoc devotissimo precum libello honorârit, summum mihi præbente solatium in captivitatibus, præliis, et adversitatibus meis, volo ut post mortem meam pro memoria tradatur amantissimæ meæ patriæ reipublicæ Genuensi; et ob beneficia in eadem urbe recepta volo ex stabilibus in Italia redditibus erigi ibidem novum hospitale, ac pro pauperum in patria meliori substentatione, deficienteque linea mea masculina in admiraltu meo Indiarum et annexis juxta privilegiis dicti regis in successorem declaro et substituo eamdem rempublicam Sancti Georgii.

Datum Valledoliti, 4 maii 1506.

.S.
S. A. S.

X. M. V.
XPOFERENS.

(1) Traduction :

CODICILLE DE CHRISTOPHE COLOMB, SELON LA FORME MILITAIRE.

<< Le très-saint père (Alexandre VI) m'ayant gratifié de cet excellent livre de prières qui m'a donné de grandes consolations dans les combats, dans ma captivité et dans mes malheurs, je veux que ce présent mémorable soit dévolu après ma mort à la république de Gênes, ma très-chère patrie. Je veux aussi qu'en reconnaissance des bienfaits que j'ai reçus dans ladite ville, il y soit érigé un nouvel hôpital avec les fonds provenant de mes possessions en Italie, pour la subsistance des pauvres de ma patrie. Je déclare en outre qu'en cas d'extinction de ma ligne masculine, je constitue ladite république de Saint-Georges (Gênes) habile à succéder à l'amiralat des Indes et aux autres priviléges annexés à cette charge.

» Fait à Valladolid, le 4 mai 1506. »

(Suit la signature de Colomb.)

Cette signature singulière n'a pu encore être expliquée. Hn'y a absolument d'intelligible que le prénom du testateur XPOFERENS ( Christoferens), Christophe. Mais comme il a signé de la même manière deux lettres adressées, le 21 mars 1502, et le 17 décembre 1504, à l'ambassadeur Nicolas Oderigo, on ne peut pas douter que ce ne soit bien véritablement sa signature. Quant aux sigles placés au-dessus du mot Xpoferens, il serait difficile de tirer quelques conjectures sur ce qu'ils signifient; ces lettres ont probablement rapport à quelque pratique religieuse.

Je profiterai de cet article pour relever une faute grave qui se trouve dans mes Recherches historiques et littéraires sur les Danses des Morts, etc., Paris et Dijon, 1826, in-8.0, fig., p. 176. Il y est dit : « Une piece > extrêmement curieuse est un codicille de Christophe > Colomb, lequel est écrit de sa propre main sur une > page blanche de ses Heures de la Vierge, qui furent > données au pape Alexandre VI. » Il faut lire : « Qui > lui furent données par le pape Alexandre VI, » (qui a occupé le trône pontifical depuis le 11 août 1492 jusqu'au 18 août 1503). Il était impossible que Golomb qui a écrit son codicille le 4 mai 1506, sur un feuillet de ces Heures, en eût pu faire présent à Alexandre VI, mort en 1503. S'il n'existe point d'autre original de ce codicille que le feuillet en question, alors ces Heures de la Vierge Marie se trouvaient dans la bibliothèque Corsi à Rome. Au reste, pour décider cette question, il faudrait avoir sous les yeux le Codice diplomatico Colombo-Americano, etc., publié par M. Spotorno, Gênes, 1823, in-4.o, orné du portrait de Colomb et d'un facsimile. Mais il est difficile de se procurer, dans le fond d'une province, tous les ouvrages et tous les renseignemens nécessaires, surtout en fait de livres étrangers, et particulièrement sur des matières aussi obscures que celles qui regardent la famille, la naissance, la fortune

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