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ille, cum esset extra ordinem ad patriam defendendam vocatus, auxit nomen populi romani, imperiumque honestavit : constantiam probo, qua mihi quoque utendum fuit, quo ille auctore extra ordinem bellüm cum Mithridate Tigraneque gessit. Sed cum illis tamen possum aliquid disputare: tua vero quæ tanta impudentia est, ut audeas dicere, extra ordinem dari nibil cuiquam oportere? Qui cum lege nefaria Piolemæum, regem Cypri, fratrem regis Alexandrini eodem jure regnantem, causa incognita, publicasses, populumque romanum scelere obligasses: cum in ejus regnum, bona, fortunas, latrocinium hujus imperii immisisses, cujus cum patre, avo, majoribus societas nobis et amicitia fuisset: hujus pecuniæ deportandæ, et, si quis suum defenderet, bello gerendo M. Catonem præfecisti. Dices, quem virum? Sanctissimum, prudentissimum, fortissimum, amicissimum reipublicæ, virtute, consilio, ratione vitæ, mirabili ad laudem, et prope singulari. Sed quid ad te, qui negas esse verum, quemquam ulli 3 rei publicæ extra ordinem præfici?

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que cependant, toutes les fois qu'il en a été décerné de semblables à Pompée, ils soutiennent leurs décisions avec tous les honneurs dus à son mérite personnel. J'approuverais leur manière de penser, sans les triomphes de Pompée, ces triomphes par lesquels il a augmenté la gloire et l'empire du peuple romain, dans ces occasions même où il avait été chargé extraordinairement de la défense de la patrie. J'approuve du moins la conduite conséquente de ces citoyens respectables; mais je devais être conséquent aussi bien qu'eux, moi qui appuyai plus que personne la commission extraordinaire en vertu de laquelle il a fait la guerre à Mithridate et à Tigrane. On peut au moins raisonner avec des hommes de cette sorte mais vous, quelle impudence est la vôtre, d'oser dire qu'on ne doit donner à personne de commission extraordinaire, vous qui, après avoir, par une loi abominable et sans connaissance de cause, soumis à la confiscation Ptolémée, roi de Chypre, frère du roi d'Alexandrie, ayant les mêmes droits et les mêmes titres que lui pour régner; après avoir rendu les Romains complices de votre crime, et levé, au nom de cet empire, l'étendard du brigandage pour envahir les États, les biens et la fortune d'un prince dont le père, l'aïeul et les ancêtres avaient été nos alliés et nos amis, osâtes bien faire donner à Caton la commission, soit de transporter les richesses qui en reviendraient, soit de faire la guerre à quiconque voudrait défendre ses droits? Quel homme, direz-vous, que M.Caton, le plus vertueux, le plus sage, le plus brave citoyen de l'empire, le plus zélé défenseur de la république; d'un courage, d'une prudence, d'une conduite admirable, et peutêtre sans exemple! Mais que vous importe à vous qui prétendez qu'on ne doit confier à personne aucune commission extraordinaire relative au gouvernement?

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IX. Atque in hoc solum inconstantiam redarguo tuam; qui in ipso Catone, quem tu non pro illius dignitate produxeras, sed pro tuo scelere subduxe1 ras. Quem tuis Sergiis, Lolliis, Titiis, ceterisque cædis et incendiorum ducibus, objeceras'; quem carnificem civium, quem indemnatorum necis principem, quem crudelitatis auctorem fuisse dixeras: ad hunc, honorem et imperium extra ordinem nominatim rogatione tua detulisti: et tanta fuisti intemperantia, ut illius tui sceleris rationem occultare non posses.

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Litteras in concione recitasti, quas tibi a C. Cæsare missas diceres : CESAR PULCHRO : cum etiam es argumentatus, amoris esse hoc signum, cum nominibus tantum uteretur, neque adscriberet, PROCONSUL, aut TRIBUNO PLEBIS: deinde gratulari tibi, quod idem in posterum M. Catonem tribunatu tuo removisses, et quod idem in posterum de extraordinariis potestatibus libertatem ademisses. Quas aut numquam tibi ille litteras misit aut, si misit, in concione recitari noluit: aut, sive ille misit, sive tu finxisti; certe consilium tuum de Catonis honore, illarum litterarum recitatione patefactum est. Sed omitto Catonem, cujus eximia virtus, dignitas, et in eo negotio, quod gessit, fides et continentia, tegere videntur improbitatem et legis, et actionis tuæ. 2 Quid? homini post homines natos turpissimo, sceleratissimo, contaminatissimo, quis illam opimam fertilemque Syriam, Quis provinciam homini.

Subduxeras, quem, etc.

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IX. Et je ne vous reproche ici que votre inconséquence, vous qui, après avoir, non pas mis en avant Caton à cause de son mérite, mais éloigné ce vertueux citoyen dans des vues criminelles; après l'avoir livré aux coups de vos Sergius, de vos Lollius, de vos Titius et de vos autres chefs de meurtriers et d'incendiaires; après l'avoir appelé bourreau des citoyens 9, premier auteur d'exécutions illégales, apologiste de la tyrannie, n'avez pas laissé de décerner nommément, à ce même homme, par votre loi, un hommeur et un commandement extraordinaires, sans même avoir assez d'empire sur vous pour dissimuler le plan de cette intrigue détestable.

Vous fites lecture, devant le peuple assemblé, d'une lettre que vous disiez avoir reçue de César, commençant par ces mots : CÉSAR AU BEAU CLODIUS; sur quoi vous fites mêmė remarquer qu'il vous donnait une preuve d'amitié, en ne mettant à la tête de la lettre que son nom et le vôtre, sans ajouter les titres de PROCONSUL OU DE TRIBUN DU PEUPLE; ensuite, qu'il vous félicitait d'avoir éloigné Caton des affaires de votre tribunat, et de lui avoir même ôté, pour toujours, la liberté de parler contre les commissions extraordinaires. Assurément, ou César ne vous a jamais écrit cette lettre, ou, s'il l'a fait, ce n'était pas dans l'intention qu'elle fût lue en pleine assemblée. Enfin, soit qu'il l'ait écrite ou que vous l'ayez supposée, la lecture que vous en avez faite a, sans contredit, dévoilé le mystère de votre conduite au sujet de cette commission brillante dont vous aviez revêtu Caton. Mais ne parlons plus de Caton qui, par sa vertu et son mérite distingué, par sa fidélité même et son désintéressement dans la commission qu'il a remplie, semble couvrir le vice et la méchanceté de votre loi et de votre procédé. Qui donc a fait donner au plus vil, au plus coupable, au plus infàme de tous les hommes ;

quis bellum pacatissimis gentibus, quis pecuniam ad emendos agros constitutam, ereptam vi ex Cæsaris rebus actis, quis imperium infinitum dedit? Cui quidem cum Ciliciam dedisses, mutasti pactionem, et Ciliciam ad prætorem item extra ordinem transtulisti: Gabinio, pretio amplificato, Syriam nominatim dedisti. Quid? homini tæterrimo, crudelissimo, fallacissimo, omnium scelerum libidinumque maculis notatissimo, L. Pisoni, nonne nominatim populos liberos, multis senatus-consultis, etiam recenti lege generi ipsius liberatos, vinctos, et constrictos tradidisti? Nonne, cum ab eo merces tui beneficii, pretiumque provinciæ, meo sanguine tibi esset persolutum, tamen ærarium cum eo partitus es? Itane vero? tu provincias consulares, quas C. Gracchus, qui unus maxime popularis fuit, non modo non abstulit ab senatu, sed etiam, ut necesse esset quotannis constitui per senatum, decreta lege sanxit: eas, lege Sempronia per senatum decretas, rescidisti? extra ordinem, sine sorte, sine sorte, nominatim dedisti, non consulibus, sed reipublicæ pestibus? Nos, quod nominatim rei maximæ, pæne jam desperatæ, summum virum sæpe ad extrema reipublicæ discrimina delectum, præfecimus, a te reprehendemur!

1 Soceri.

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