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l'irrésistible penchant qu'ont les Portugais à plaider. Pour donner quelque pâture à ce goût pour la chicane, on aura toléré l'appel dans les affaires d'un léger intérêt ; mais en même temps, on aura voulu que celles qui sont d'un plus grand intérêt, et dont la prompte expédition importe à la tranquillité des familles, reçussent une décision définitive dans le second degré de juridiction. Il y a dans le Portugal deux tribunaux d'appel; l'un, pour les provinces septentrionales, l'autre, pour les provinces méridionales: les colonies en ont trois. Outre ces tribunaux suprêmes, il en est un autre d'une grande importance par ses attributions; c'est la meza desembargo do paço, littéralement (table des affaires du palais). Sous les auspices du régent, ce tribunal nomme aux places de juges dans tous les anciens districts royaux, dans les colonies, et les assesseurs des deux tribunaux suprêmes. Il règle entre eux les différends, ainsi que les conflits des juridictions laïque et ecclé, siastique : il explique les anciennes loix, et promulgue les nouvelles : en un mot, il est chargé des affaires les plus importantes du royaume. M. Linck n'hésite pas à prononcer que la meza, son assesseur, l'intendant de la police et les ministres sont les vrais souverains du pays. Une autre singularité encore, toute particulière à l'administration de la justice en Portugal, c'est que non-seulement le droit romain y a été aboli sous l'administration du marquis de Pombal, mais qu'il y a même une peine infligée contre ceux qui le citent. Ce sont les anciennes loix du pays, réunies en un code par différens rois, et en dernier lieu par Don Joan, vers 1747, qui sont en vigueur. Deux juntes ont été établies dans le commencement du règne actuel, pour la révision d'un nouveau code civil, mais elles n'ont encore rien publié.

Le nombre des avocats est très-multiplié en Portugal; et l'on peut juger par-là, dit M. Linck, que la justice est mal administrée. Un des abus les plus remarquables de cette administration, c'est le trop de liberté que, soit par paresse, pour toute autre cause, les magistrats laissent

soit

à des employés de la justice qu'on nomme escrivares (écrivains). Ces gens n'ont fait aucune étude du droit, mais ils sont versés dans la connoissance des formes judiciaires, et ils en abusent sur-tout envers les étrangers. Ce sont eux qui les questionnent: on les rencontre toujours au nombre de deux dans le service. L'un fait les questions, l'autre l'accompagne portant une épée nue sous son manteau Ils tombent sur les étrangers, comme sur une proie qui leur appartient.

M. Linck dépeint les Portugais comme étant en général d'une petite taille, ayant la peau moins blanche que les habitans du Nord, et les yeux noirs. Il a remarqué que les personnes de distinction avoient communément de l'embonpoint. Il nie formellement que leur configuration tienne de celle des nègres; et il trouve plus d'agrémens chez les femmes portugaises, que ne leur en accordent plusieurs voyageurs.

Sur ce que les Anglais reprochent aux Portugais d'être des hommes perfides, qui n'acceptent pas de cartels, et se vengent comme des assassins, M. Linck se contente d'observer que c'est là sans doute un grand reproche, mais qu'un défaut ne décide de rien. Il ajoute qu'en Italie, la culture, le commerce, les sciences et les arts fleurissoient plus que dans aucune partie de l'Europe, et qu'il étoit très-commun néanmoins de s'y venger à la manière des brigands. Si véritablement on pouvoit imputer aux Portugais l'usage de se venger par la voie de l'assassinat, certes ce ne seroit pas un simple défaut, comme le qualifie M. Linck, mais un usage atroce qui ne seroit rien moins que justifié par l'exemple des Italiens des siècles passés.

Avec plus de succès, M. Linck venge la nation portugaise de l'inculpation que plusieurs voyageurs lui ont faite, d'être naturellement indolente. Un peuple paresseux, dit-il, ne pénètre pas dans les contrées éloignées, comme les Portugais le font encore aujourd'hui dans l'intérieur de l'Afrique, des Indes orientales et du Brésil. Pour juger de l'activité de ce peuple, quand il est aiguillonné par l'appas

du gain, qu'on loue un mulet par jour, et qu'on considère le conducteur qui court à côté. Lorsqu'il n'y a rien à gagner, la paresse ne peut pas être un reproche. M. Linck achève le portrait des Portugais, en leur attribuant de la légèreté, de la vivacité, de la loquacité, de la politesse.

M. Linck n'est pas seulement en partie rédacteur du Voyage du comte de Hoffmansegg, c'est lui qui l'a traduit tout entier. On ne doit donc pas s'élonner de trouver beaucoup de germanismes dans sa traduction.

VOYAGE en Portugal, écrit en forme de lettres C. J. Ruders: (en suédois) Portugisisk Resa, etc. Stockholm, 1805, tome 1er, in-8°.

par

Les quinze lettres qui composent ce premier volume, offrent la relation d'un voyage par mer de la Suède à Lisbonne, la description de cette capitale, et quelques excursions dans les environs, à Setuval, Cintra, etc....

S. II. Voyages communs au Portugal et à l'Espagne.

DÉLICES du Portugal et de l'Espagne, où est contenue une relation de la grandeur de l'Espagne: elles se trouvent dans les Œuvres de Louis-André Resandius : (en latin) Deliciae Lusitaniae et Hispaniae, in quibus continetur de magnitudine Hispaniae Relatió: reperiuntur in Operibus Lud. Andreae Resandii. Cologne, 1613, in-8°.

VOYAGE en Espagne, ou Description de l'Espagne et du Portugal, par Martin Zeiller: (en allemand) Zeiller's (Mart.) Itinerarium Hispaniae oder Reise- Beschreibung durch Spanien und Portugal. Ulm, 1631, in-8°.

Le même, Amsterdam, 1650, in-12.

-Le même, traduit en latin. Amsterdam, 1656, in-12.

DESCRIPTION de l'Espagne et du Portugal, par Emmanuel Simerus, avec planches: (en allemand) Simeri's (Emmanuel.) Beschreibung von Spanien und Portugal. Nuremberg, 1700, in-8°.

NOUVEAU VOYAGE historique et géographique en Espagne et en Portugal, par Guillaume Van den Burge: (en hollandais) Nieuve historikal en geographische Reisbeschryving van Spanien en Portugal, door Will, Van den Burge. La Haye, 1705, 2 vol. in-4°.

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LES DÉLICES de l'Espagne et du Portugal, où l'on voit une description exacte des provinces, des montagnes, des villes, des rivières, des ports des forteresses, églises, académies, bains, etc. de la religion, des mœurs des habitans, et généralement de tout ce qu'il y a de plus remarquable : le tout enrichi de cartes géographiques très-exactes, et de figures en taille-douce dessinées sur les lieux même, par Don Juan-Alvarès de Coldenar. Leyde, Pierre Van der Aa, 1707, 5 vol. in-12.

Les mêmes, nouvelle édition, revue, corrigée et de beaucoup augmentée. Ibid. 1715, 6 vol.

ip-12.

C'est à cette dernière édition qu'il faut s'attacher.

Cette description, comme celles de l'Angleterre et de la Suisse, doit être distinguée de la plupart des autres qui portent le titre de Délices. A quelques exagérations près, qu'il faut pardonner au caractère castillan, elle est en général fort exacte: on y trouve même plusieurs recherches curieuses.

1

TABLEAU des lieux et des curiosités les plus remarquables de l'Espagne et de Portugal, par Udal-ap-Rhys (Price): (en anglais) Account of the most remarkable places and curiosities in Spain and Portugal, by Udal-ap-Rhys (Price). Londres, 1749, in-8°.

LETTRES sur le Portugal et l'Espagne, par Hervey, écrites en 1759, 1760, 1761: (en anglais) Letters from Portugal and Spanish,written in the years 1759, 1760,1761, by Hervey. Londres, 3 vol. in-12.

VOYAGE en Portugal et en Espagne, dans les années 1772 et 1773, par Rich Twis, avec planches (en anglais) Travels through Portugal and Spain, in 1772 and 1773. Londres, in-4°.

On en a donné une seconde édition sous le titre suivant: VOYAGE de Richard Twis en Portugal et en Espagne, etc... avec un appendice contenant le sommaire de l'histoire d'Espagne et de Portugal, le catalogue des livres où se trouve la description de ces deux Etats, et un tableau de la littérature du Portugal (en anglais) Richard Twis's Travels through Portugal and Spain, etc... with an appendix containing a sommary of the history of Spain and Portugal; a catalogue of books, of which described Portugal's litterature. Londres, 1775, in-4°.

Cette édition est enrichie d'une carte itinéraire d'Espagne, de l'estampe originale gravée par le célébre Bartholozzi, du tableau d'une sainte famille de Raphaël; d'une vue de quelques châteaux maures, des plans de l'aqueduc de Ségovie, et de la vue de la place; de l'air noté du fandango, la danse favorite des Espagnols; de l'extérieur de l'ancien palais ou allambra des rois maares à Grenade,

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