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savans en tout genre qu'une célèbre université y rassembloit. Il se forma une Bibliothèque aussi nombreuse que distinguée par le choix des livres et des manuscrits, et il ne cessa de l'augmenter jusqu'à sa mort. Ses soins pour l'enrichir étoient incroyables. Ses correspondances littéraires, nonseulement en Italie, mais dans toute l'Europe savante, lui procuroient tous les ouvrages nouveaux dignes d'entrer dans sa collection. Les auteurs eux-mêmes s'empressoient souvent de lui faire hommage. On peut juger de son ardeur en ce genre, par ce seul trait. Il avoit des émissaires dans plusieurs villes d'Italie, chargés de visiter au moins tous les mois les boutiques des ouvriers qui emploient beaucoup de vieux parchemins, tels que les luthiers, les faiseurs de cribles et autres; et il lui arriva plus d'une fois de sauver par ce moyen, de la destruction, des morceaux précieux. Sa passion de savoir embrassoit toutes les connoissances; mais l'histoire, les médailles, les antiquités, l'histoire naturelle, et particulièrement la botanique, étoient les objets de sa prédilection. Il étoit consulté de toutes parts, et l'étendue de ses relations avec les savans étoit immense. Juste Lipse, Joseph Scaliger, Sigonius, Possevin, Pancirole, Pierre Pithou, et un grand nombre d'autres, étoient en commerce avec Ini, et tous ont célébré son érudition. Insensible à tous les plaiirs de la vie, et ne connoissant que ceux de l'esprit, son indifférence pour les jeux, les festins, les fêtes, les spectacles, et pour tout ce qui pique le plus la curiosité des autres hommes,

sans

étoit extrême. Dans l'espace de quarante-trois ans qu'il vécut à Padoue, on ne le vit que deux fois sortir de la ville : l'une, à l'occasion d'une peste qui la ravageoit : l'autre, pour un voyage à Naples, qu'il ne fit que pour céder à l'importunité de sa famille. Du reste Pinelli étoit généreux, secourable et compatissant, sur-tout pour les gens de lettres, dont il prévenoit souvent les besoins. Son zèle pour le progrès et l'avancement des sciences, le rendoit très-communicatif de ses lumières et de ses livres ; mais il ne l'étoit qu'avec choix et discernement. Il monrut en 1601, àgé de 68 ans avoir publié aucun ouvrage. Paul Gualdo qui a écrit la Vie de Pinelli, ne spécifie point le nombre des volumes qui composoient sa riche bibliothèque; il nous apprend seulement, que pour la transporter par mer à Naples, elle fut distribuée en cent trente caisses, dont quatorze contenoient les manuscrits; mais elle ne parvint pas entière à ses héritiers. Le sénat de Venise fit apposer le scellé sur les manuscrits et enlever tout ce qui concernoit les affaires de la république, au nombre de deux cents pièces. « Je compare, dit le président de Thou, Pinelli à Titus Pomponius; car de même que cet illustre Romain fut appelé ArTIQUE, Pinelli porta aussi le nom de VENITIEN, à cause de l'extrême affection que la république de Venise avoit pour lui. >>

II. PINELLI, (Maphée) imprimeur de Venise, mort dans cette ville le 7 février 1785, à 49 ans, étoit riche et éclairé. Il se forma une bibliothèque com

posée de manuscrits curieux et de livres rares, dont le catalogue pant après sa mort, en six vol. - Des Anglois ayant acheté trésor littéraire, publièrent nonveau Catalogue tronqué et altéré, en un seul vol.

I. PINET, (Antoine du) seigueur de Noroy, vivoit au 16° siecle. Besançon étoit sa patrie. Il fut attaché à la religion Protestante jusqu'à se montrer fu

rieux contre l'église. Catholique. La Conformité des Eglises réformées de France et de l'Eglise prunitive, Lyon, 1564, in-8°, et les Notes qu'il ajouta à la Traduction françoise de la Taxe de la Chancellerie de Rome, qui fut imprimée à Lyon, in-8°, en 1564, et réimprimée à Amster→ dam, 1700, in−12, décèlent ses sentimens. Il publia ce livre sous ce titre Taxe des parties casuelles de la boutique du Pape, en latin et en françois avec des annotations prises des Décrets, Conciles et Canons, pour la vérification de la discipline anciennement observée en l'Eglise. Dans Fépitre dédicatoire il prend le ton d'un ennemi déclaré de la cour de Rome. Il s'excuse d'avoir présenté ce livre « à une compagnie si sainte que la vôtre, (aux Protestans) où on n'oit résonner que cantiques, psalmes et louanges au Seigneur notre Dieu. Mais il convient montrer au vilain sa vilenie et au fou sa folie, de peur qu'on ne soit estimé semblable à lui. » On voit par cet échantillon que Pinet n'avoit pas plus de politesse dans le style que dans les mœurs. Sa Traduction de l'Histoire naturelie de Pline, à Lyon, en 2 vol. in-folio, 1566, et à Paris, 1608,

a été beaucoup lue autrefois. Quoiqu'il ait fait bien des fautes son travail est très-utile encore à présent, même pour ceux qui entendent le latin de Pline, à cause des recherches du traducteur, et du grand nombre de notes marginales. Pinet a encore mis au jour les Plans des principales Forteresses du monde, Lyon, 1564, in-folio.

II. PINET, (N.) agent de change à Paris, y empruntoit à

un taux exorbitant, et fut accusé d'avoir contribué à l'accaparement des grains et à la famine qui se fit sentir à Paris en 1789. Pinet fut mandé à Marly où il eut une conférence avec les mi→ nistres, qui lui promirent la place de garde du trésor royal, s'il fournissoit des preuves de conviction contre les auteurs de la disette. Quelques jours après cet entretien, et le 29 juillet 1789, Pinet fut trouvé assassiné dans un bois près de Passy. Sa mort entraina l'une des plus fortes banqueroutes qui ait été faite dans la capitale : elle fut de cinquante-quatre millions.

PINGERON, (J. C.) né à Lyon et mort à Versailles en 1795, à l'âge de 60 ans, fut ac→ tif, laborieux; il publia quelques Opuscules relatifs aux finances et à l'agriculture, et sur-tout beaucoup de Traductions d'ouvrages italiens et anglois. Parmi les premiers, on distingue le

Traité des Vertus et des récom→ penses par Dragonetti, 1768, in-12; les Conseils d'une Mère à son Fils par Mad. PiccolominiGirardi, 1769, in-12; le Traité des violences publiques et particulières par Murena, 1769, in12; le Poëme sur les abeilles da

Ruccellai, 1770, in-8°; l'Essai sur la peinture par Algarotti, in-12; les Vies des architectes anciens et modernes par Malizia, 3771, 2 vol. in-12; Lettres de T'abbé Sestini sur l'Italie, la Sicile et la Turquie, 1789, 3 vol. in-8. Les seconds sont : Voyage de Marshal Anglois, dans la partie septentrionale de l'Europe, 1776, in-8°; Description de la Jamaïque, 1782, in-12; Manuel des gens de mer in-8°; Description de la machine électrique de Cathberson, in - 8.o Pingeron a en outre publié un Journal sur le commerce les finances et les arts, dans lequel on trouve beaucoup de choses utiles.

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PINGOLAN on PUIGUILLON, (Aymeric de) poëte Provençal, mort vers 1260, fit diverses Pièces ingénieuses, mais si satiriques qu'elles lui attirèrent de fàcheuses affaires. On de lui un Poëme intitulé: Las Angueyssas d'Amour. Petrarque l'a imité.

PINGRE, (Alexandre-Guy) bibliothécaire de Ste-Geneviève à Paris, naquit dans cette ville le 14 septembre 1711. Des études faites avec succès, l'amour extrême du travail, la facilité de In conception le distinguèrent bientôt, et l'anatomiste le Cat qui le connut, le fit recevoir en qualité d'astronome à l'académie de Rouen, qu'il avoit fondée. Le ier ouvrage de Pingré fut le Calcul de Teclipse de lune arrivée le 23 décembre 1749. Il publia ensuite un Almanach nautique pour faciliter aux navigateurs l'observation des longitudes. Ces travaux l'ayant fait connoitre du gouvernement, celui-ci l'envoya dans la mer des Indes observer le passage de l'énus sur le disque du soleil; puis ac

compagner Courtanvaux en Hollande pour vérifier les horloges marines de le Roy; enfin accroitre les progrès de l'astronomie et de la géographie dans les Voyages de l'Isis et de la Flore, noms des vaisseaux sur lesquels il s'embarqua. La Relation de ses voyages a été publiée en 1773 et en 1778, chacune en 2 vol. in 4. Pingré fut alors nommé à la place d'astronome géographe de la marine, devint membre de l'académie des Sciences et ensuite de l'Institut. Il est mort à Paris le 12 floréal de l'an 4, à l'âge de 84 ans. Ses ouvrages sont: I. Etat du Ciel, 1754, 1755, 1756 et 1757. II. Mémoire sur les découvertes faites dans la mer du Sud, avant les derniers voyages des Anglois et des François autour du monde, 1758, in-4. III. Cométographie ou Traité historique et théorique des Comètes, 1784, deux vol. in-4. C'est l'ouvrage le plus considérable de l'auteur. Il y a calculé les orbites de toutes les comètes dont le souvenir s'est conservé. IV. Traduction des Astronomiques de Manilius, 1785, in-8. Le traducteur y a-réuni les autres poëtes Latins qui ont écrit sur le cours des astres. V. Histoire de l'astronomie du XVII siècle, 1791, in-4.o Pingré avoit publié dès 1756 le Projet de cet ouvrage. VI. Il a été l'éditeur des Mémoires de l'abbé Arnaud, publiés en 1756, en 3 vol. in-4°, et de la onzième édition de la Geographie en vers artificiels de Buffier, qui parut en 1781, in12. VII. On lui doit dans la nouvelle édition de l'Art de vérifier les dates, les Calculs des éclipses qui ont eu lieu mille ans avant l'ère vulgaire, et dans les Mémoires de l'Académie des Sciences

un grand nombre d'Écrits savans et utiles. Pingré eut un caractère doux et ami des hommes. Incapable d'aigreur, d'envie, de vengeance, il passa sa vie entière dans la paix, jouissant de T'estime publique et du bonheur de n'avoir pas un ennemi.

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PINIUS, (Jean) savant JéFaite, né à Gand en 1678, a travaillé aux Acta Sanctorum, à Anvers, et a enrichi cet ouvrage de plusieurs Dissertations estinées. Il mourut le 19 mai 1749. PINON, (Jacques) poëte latin, remplit au parlement de Paris sa patrie, une charge de conseiller, qu'il honora autant qu'il en fut honoré. Il se distingua dans le barrean par ses lumières et son intégrité, et sur le théâtre littéraire par ses connoissances profondes et variées et sur-tout par son talent pour la poésie. Il en donna des preuves dans son Poëme De anno Romano, qu'il dédia au roi Louis XIII, qui estimoit en lui un savant aimable et un bon magistrat. Cet ouvrage est très-instructif: le commentaire en prose que l'auteur y a joint pour en rendre la lecture plus claire, est plein d'érudition. On a encore de Pinon un autre Poëme concernant la suite chronologique des empereurs Romains en Grient et en Occident, depuis Jules-Cesar jusqu'à Maximilien premier. Ce pote historien mourat doyen des conseillers en 1641. Les éditions de ses Poésies sont de Paris, 1615 et 1630, in-8."

PINS, (Jean de ) conseiller clerc au parlement de Toulouse, et évêque de Rieux en 1523, étoit sorti d'une famille qui a

donné à l'ordre de Malte deux grands maîtres dans Odon et hogerde PINs, l'un en 1297 et l'autre en 1355. Jean fut ambassadeur à Venise et à Rome, où il cultiva la littérature et l'éloquence. Il mourut à Toulouse sa patrie, l'an 1537. On a de lui: I. Les VIES de Sainte Catherine de Sienne et de Philippe Béroald son maître, en latin; l'une et l'autre imprimées à Bologne en 1505, in-4.0 II. De Vita Aulica, Toulouse, in-4.° III. De claris Faminis, Paris, 1521, in-folio; ouvrage remarquable par la beauté du style. IV. Sancti Rochi Vita, Paris in-4. Son Eloge avec quelquesunes de ses Lettres à François Ier et à Louise de Savoie régente, a été publié à Avignon en 1748, in-12. Il écrivoit en latin avec élégance et politesse, et il mérita qu'Erasme bon juge, dit de lui : Potest inter Tulliana dictionis

competitores numerari Joannes

PINUS.

PINSONNAT, (Jacques) né à Chalons-sur-Saône, étoit professeur royal en Hébreu, curé des Petites-Maisons, et docteur de théologie en la Faculté de Paris. Cet écrivain distingué par sa piété, son zèle et son érudition, mourut en 1723, à l'àge de 70 ans. On a de lui: I. Une Grammaire Hébraïque. II. Des Considérations sur les Mystères, les paroles et actions principales de Jésus-Christ, avec des Prières.

1. PINSSON DE LA MARTINIÈRE, (Jean) procureur du roi dans la juridiction de la connétablie et maréchaussée de France, à Paris, mort en 1678, s'est fait connoitre par quelques ouvrages historiques. Le premier parut en 1650, sous ce titre : Le vrai état

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II. PINSSON, (François) né à Bourges d'un professeur en droit, mort à Paris le 10 octobre

son

1691, à 80 ans, étudia la jurisprudence dans l'école de père. Il vint à Paris en 1633, et s'y fit recevoir avocat: Il plaida d'abord au Châtelet, et ensuite au Parlement. Pinsson travail

loit aussi dans le cabinet, et il étoit regardé comme l'oracle de son siècle, sur-tout pour les matières bénéficiales, auxquelles il s'appliqua particulièrement. Les excellens ouvrages qu'il nous a laissés sur cette matière prouvent combien il y étoit versé. Les

principaux sont I. Un ample

Traite des Bénéfices, commencé par Antoine Bengy son aïeul maternel, célèbre professeur à Bourges, et imprimé en 1654. II. La Pragmatique-Sanction de Saint Louis et celle de Charles VII, avec de savans Commentaires, 1666, in-folio. III. Des Notes Sommaires sur les indults accordés à Louis XIV par Alexandre VII et Clément IX, avec une Préface historique, et quantité d'Actes qui forment une collection utile. IV. Traité des Régales, 1688, deux vol. in-4°, avec d'excellentes instructions sur les Matières bénéficiales : ouvrage rempli de savantes recherches,

et enrichi d'un grand nombre d'Actes originaux, qui sont d'une utilité extrême pour l'étude du Droit. V. Pinsson a travaillé à la révision des Euvres du savant de Mornac, et de celles de dis Moulin.

PINTO, (Hector) religieux de l'ordre de Saint-Jérôme, fut docteur de l'université de Coim― bre, où l'on fonda, pour lui une chaire de théologie. Il mcu ut en 1583. On a de lui: I. Des Commentaires sur Isaïe, sur Ezéchiel, et sur Daniel, Paris 1617 trois vol. in-folio. II. Un livre inti

tulé: Image de la Vie Chrétienne traduit en françois par Guil→ laume de Coursol, Paris, 1580.

PINTO, Voy. MENDEZ PINTO.

nuel) Portugais, entra de bonne PINTO DE FONSECA, (Emmaheure dans l'ordre de Malte, s'y distingua par sa valeur et par son zèle, et en fut élu grand maître en 1741. Il mourut le 24 janvier 1773, âgé de 92 ans, sans avoir presque jamais été madant 32 ans avec sagesse. lade. Il gouverna son ordre pen

PINTOR, (Pierre) né à Valence en Espagne, l'an 14 20, fut médecin d'Alexandre VI, qu'il suivit à Rome, où il exerça son art avec succès. On a de lui deux ouvrages recherchés : I. Aggregator sententiarum doctorum de curatione Pestilentiæ, Romæ, 1499, in-folio. II. De morbo fædo et occulto, his temporibus affligenti, etc. Romæ, 1500, in-4°, gothique : livre extrêmement rare, inconnu à Luisini et à Astruc, et qui fait remonter la maladie vénérienne à l'année 1496. Pintor mourut à Rome en 1503, à 83 ans.

PINTURRICHIO,

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