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PINTURRICHIO, (Berhardin) peintre Italien, mort en 1513, âgé de 59 ans, avoit beaucoup de talent. Il a peint au dò me de la Bibliothèque de Sienne la Vie du pape Pie II, qui est une suite de tableaux fort estimés. On prétend que le célèbre Raphael l'aida dans cet ouvrage. Pinturrichio avoit le défaut d'employer des couleurs trop vives; et, par une singularité qui étoit de son invention, il peignoit sur des superficies relevées en bosse, les ornemens d'architecture: innovation qui n'a point eu d'imitateurs.

PINUS, Voyez PINS, et VIL MORIN, à la fin.

P10, (Albert) prince de Carpi dans le Modénois, prouva que la science peut illustrer la noblesse. I osa se mesurer avec le plus habile homme de son temps, avec le savant Erasme. Les disputes qu'il ent avec lui servirent au moins à éclaircir quelques points de doctrine. Il mourut à Paris en janvier 1531, et fut enterré aux Cordeliers, où

ses héritiers lui firent dresser une statue en bronze. Ses Ouvrages furent recueillis à Paris en 153:, in-fol., et la même année à Venise chez Junte, anssi in-fol.

PIOMBINO, (Anne-Marie ARDOINI princesse de ) se distingua par son esprit et l'agrément de ses poésies, à la fin du 17. siècle. Le recueil de ses pièces en vers latins est intitulé: Rosa Parhassi.

I. PIPER, (le comte ) con seiller d'état de Suède, devint en 1698, premier ministre de Charles XII, sans en avoir le titre, et le suivit dans ses conquetes. Il avoit autant de poliTome X.

tique, que son maître avoit de bravoure. Lorsque ce prince eut convoqué la diete de Pologne où il étoit entré en vainqueur, il lui conseilla de prendre pour lui-même la couronne Polonoise, au lieu de la placer sur une autre tête. Charles lui répondit qu'il étoit plus flatté de donner que de gagner des royaumes. Mais ce n'étoit pas assez de donner; il falloit conserver et c'est ce que Charles XII ne fit point. Piper qui étoit avec lui à Pultawa en 1709, fut fait prisonnier par les Russes, et transféré à Pétersbourg. Le czar persuadé que ce ministre avoit attiré sur la Moscovie les armes de la Suède, 3 Ini rendit sa captivité plus dure. baisser à offrir pour Piper une Charles n'ayant jamais voulu s'arançon qu'il craignoit que Pierre n'acceptat point, le ministre Sué dois fut enfermé dans la forteresse de Schlüsselbourg, où il rendit son corps au roi de Suède mourut en 1716, à 70 ans. On qui lui fit faire des obsèques ma gnifiques; tristes et vains dédom

magemens de tant de malheurg et d'une fin si déplorable.

II. PIPER, ( François) peintre Anglois, mort à Aldermanbury en 1740, excella dans la perspective.

ROMAIN, (Jules) n. vII.
PIPPI, (Giulio) peintre, Voy

PIPPO, Philippe SantaCroce, dit) excellent graveur, s'est autant distingué par le beau fini et l'extrême délicatesse qu'il mettoit dans ses ouvrages, que par le choix singulier de la matière qu'il employoit pour soir travail. Il s'amusoit à tailler sur des noyaux de prunes et de ce B

rises, de petits bas-reliefs composés de plusieurs figures, mais si fines qu'elles devenoient imperceptibles à l'œil. Ces figures étoient néanmoins dans toutes leurs proportions, vues avec la Joupe. Il eut plusieurs enfans: Matthieu l'aîné de tous, surpassa ses frères, et Jean-Baptiste fils de celui-ci, fut encore plus recommandable que son père. On ignore le temps précis où ils

ont vécu.

PIRA, (Henri de la ) mé 'decin Lyonnois du dernier siècle, a fait imprimer en 1638, un cré dule traité de Géomancie.

PIRANESI, (Jean-Baptiste) peintre, graveur et architecte célèbre, naquit à Venise en 1721, et mourut à Rome en 1778. Plein d'enthousiasme pour les monumens de l'antiquité au milien desquels il vécut, il chercha à en offrir l'image aux autres par le secours de la gravure, et il inventa dans cet art une méthode nouvelle. Ses talens en architecture ne furent pas moins brillans, et on les reconnoît dans la construction de l'église du prieuré de Malte à Rome. Le recueil des œuvres gravées de Piranesi forme 15 vol. in-folio. Sa fille Laure Piranesi, morte en 1785, a gravé avec succès une suite de vues d'après la méthode de son père. Ses deux frères François et Pierre, aceneillis à Paris en 1800, continuent la collection célèbre de Jean-Baptiste, portée aujourd'hui à 23 vol. On y trouve les belles fresques de Raphaël, un grand nombre de dessins du Guerchin et des autres peintres les plus fameux.

PIRCKEIMER, ( Bilibalde ) mort le 22 décembre 1530 à 60 ans, fut conseiller de l'empereut et de la ville de Nuremberg, et servit avec honneur dans les troupes de cette ville. Egalement propre aux affaires et aux armes, il fut employé dans diverses négociations importantes, où l'on admira son éloquence et sa sa→ gesse. Ses Euvres ont été recueillies et publiées in-folio en 1610, à Francfort. On y trouve des Poésies et des Traités de politique et de jurisprudence; mais il n'y a rien qui mérite d'êtrẻ placé au premier rang ni même au second.

PIRITHOUS, (Mythol. ) fila d'Ixion, est à cause de cela, surnommé Ixionide par les poëtes. Ayant oui dire une infinité de merveilles de Thésée, il lui déroba un troupeau pour l'obliger à le poursuivre Thésée ne manqua pas de le faire. Ils conçurent dans le combat tant d'estime l'un pour l'autre qu'ils jurèrent de ne plus se quitter. Pirithoüs secourut Thésée contre les Centaures, qui vouloient lui enlever Hippodamie sa femme. Après qu'elle fut mortes Thésée et Pirithoüs convinrent

de ne plus épouser que des filles de Jupiter. C'est pour se conformer à cette idée, que Thésée enleva Hélène fille de Jupiter et de Léda. Pirithoüs qui l'avoit secondé dans cet enlèvement descendit aux enfers pour ravir Proserpine; mais il fut dévorė par le chien Cerbère. Thésée qui l'y avoit suivi pour servir son amour, fut enchainé par ordre de Pluton, jusqu'à ce qu'Hercule vint le délivrer. On croit que cette fable a quelque fondement dans l'Histoire. Les savans ont

conjecturé que Proserpine étoit fille d'Aidoneus roi des Molossiens; et que Pirithous ayant voulu la ravir, il fut arrêté et exposé aux chiens; mais qu'Her sule le délivra.

PIROMALLI, (Paul) Dominicain de Calabre, fut envoyé dans les missions d'Orient. Il demeura long-temps en Arménie, où il eut le bonheur de ramener a l'Eglise Catholique beaucoup de Schismatiques et d'Eutychéens, et le patriarche même qui l'avoit traversé. Il passa ensuite dans la Géorgie et dans la Perse, puis en Pologne en qualité de nonce du pape Urbain VIII, pour y appaiser les troubles causés par les disputes des Arméniens qui y étoient en grand nombre. Piromalli réunit les esprits dans la profession d'une même foi et dans l'observance des mêmes pratiques. Comme il retournoit en Italie, il fut pris par des corsaires qui le menèrent à Tunis. Dès qu'il fut racheté, il alla à Rome rendre compte de sa mis gion au pape, qui lui donna des marques éclatantes de son estime Le pontife lui confia la révision dune Bible Arménienne, et le renvoya en Orient, où il fut élevé en 1655, à l'évêché de Nassivan. Après avoir gouverné cette église pendant neuf ans, il revint en Italie. Il fut chargé de l'église de Bisignano, et y mourut trois ans après, en 1667. Sa charité, son zèle et ses autres vertus hoporèrent l'épiscopat. On a de lui: I. Des ouvrages de Controverse et de Théologie. II. Deux Dictionnaires; l'un Latin-Persan, et l'autre Arménien-Latin: Ill. Une Grammaire Arménienne. IV. Un Directoire; estimé

pour la correction des livres Ar méniens. Tous ces ouvrages déposent autant en faveur de sa vertu, qu'en faveur de son éru dition.

PIRON, (Alexis) né à Dijon le juillet 1689, d'un apothicaire, y passa plus de 30 années dans la dissipation d'un jeune homme qui aimoit les plaisirs et la liberté. Une Øde trop connue ayant fait une impression scandaleuse sur ses concitoyens, il quitta sa patrie pour échapper aux reproches qu'il y essuyoit, Sa famille ne pouvant l'aider que foiblement, il se soutint à Paris par le moyen de sa plume, qui étoit aussi belle et aussi nette que les traits du burin. Il se plaça chez M. de Bellisle en qua lité de secrétaire, et ensuite chez un financier, qui ne s'apperçut point qu'il possédoit un homme de génie. Diverses Pièces où l'on trouve des détails singuliers, originaux, et une invention pi quante, qu'il fournit au spectacle de la Foire, comniencèrent sa réputation; et la Métromanie, la meilleure comédie qui ait paru depuis le Joueur de Ré gnard, y mit le dernier sceau. Cette pièce en cinq actes, bien conduite, semée de traits neufs, pleine de génie, d'esprit et de gaieté, fut jouée avec le plus grand succès en 1738, sur le théâtre François. (Voyez DESFORGES MAILLARD.) L'auteur jouit dans la capitale de tous les agrémens que peut se promettre un homme d'esprit dont les saillies sont intarissables. Admirable dans la conversation où il n'eut point d'égal, plein du sel de Rabelais et de l'esprit de Swift, toujours neuf, ton

jours original, il n'est point d'homme qui ait fourni un plus grand nombre de traits à recueillir. Nous en citerons quel ques-uns qui feront connoitre son tour d'esprit et son caractère. En Bourgogne on appelle les habitans de Beaune, les ânes de Beaune. Piron exerça souvent sa causticité à leurs dépens. Un jour qu'il se promenoit aux environs de cette ville, il se mit à abattre tous les chardons qu'il rencontroit. Un de ses amis lui en demanda la raison. Il répondit: J'ai à me plaindre des Beaunois; je leur coupe les vivres.... Comme on lui répondit que ces Messieurs se vengeroient: Allez, dit-il,

Allez, je ne crains point leur im

puissant courroux,

Et, quand je serois seul, je les

bâterois tous.

-Etant un jour entré dans une maison où l'on jouoit la comédie, il demanda quelle pièce on devoit donner. « On jouera les Fureurs de Scapin, lui répondit gravement un jeune Beaunois. -Ah! Monsieur, répondit Piron en le remerciant, je croyois que c'étoient les Fourberies d'Oreste. Dans le temps de la représentation quelqu'un apostropha l'assemblée d'un Paix là, Messieurs, on n'entend pas. -Ce n'est pas du moins faute d'oreilles, cria Piron. Un évêque demandoit un jour à Piron, dars le temps des disputes du jansénisme: Avez-vous lu mon Mandement, Monsieur Piron? Non, Monseigneur; et vous? -Piron s'entretenant avec un grand seigneur, et la conversation s'échauffant beaucoup, celui-ci lui rappela l'intervalle que la nais

sance et le rang mettoient entre eux. Monsieur, lui dit Piron, j'ai plus an-dessus de VOUS dans ce moment, que vous n'avez au-dessus de moi; car j'ai raison, et vous avez tort. Un homme de peu d'esprit disoit beaucoup de mal d'un ouvrage médiocre. Piron qui étoit présent lui répondit: Prenez-y garde Mon➡ sieur; cet ouvrage-là devroit vous paroître fort beau. —Excédé du luxe, du ton hautain et suffisant du fermier général la Popelinière, il lui dit en le quittant après une dispute assez vive: Adieu, Monsieur; allez cuver votre or.Il disoit, en parlant de Corneille et de Racine: « Je voudrois être Racine, et avoir été Corneille. »Un auteur médiocre lui demanda un sujet d'ouvrage où personne n'eût travaillé et ne travaillât jamais. « Vous n'avez, dit Piron, qu'à faire votre éloge. » La Sémiramis de Voltaire ne fut pas fort bien accueillie à la première représentation. L'auteur trouvant Piron dans les foyers, lui demanda ce qu'il pensoit de sa pièce ? Je pense, répondit celui-ci, que vous voudriez bien que je l'eusse faite. -Piron avoit prédit la chûte d'une pièce à celui qui l'avoit donnée. Elle n'a point été sifflée, lui vint dire ce dernier.- Je le crois, répondit le critique; on ne peut pas siffler quand on baille. autre lui présenta une gédie sur laquelle if le pria de donner son avis. Chaque acte étoit terminé par la formule ordinaire, Fin du premier acte, Fin du second acte. Piron, pour tout avis, ne fit qu'effacer le n du mot Fin. -Un autre poëte tragique lui lisoit son œuvre où il avoit inséré beaucoup de vers

Un

tra

autrui. Piron ôtoit son bonnet à tout instant. L'auteur lui demanda la raison de ce geste perpétuel? « C'est, lui répondit Piron, que j'ai l'habitude de saluer tous les gens de ma connoissance.» -Fernand-Cortez, tragédie de Piron, ayant fait desirer quelques changemens à la première représentation, les comédiens députèrent le Grand à l'auteur, pour lui demander quelques corrections. Piron se gendarma au mot de corrections. L'acteur insista en citant l'exemple de Voltaire, qui corrigeoit ses pièces an gré du public. Cela est différent, répondit Piron; Voltaire travaille en Marqueterie, et je jette en Bronze. Si cette réponse n'est pas modeste, il faut convenir qu'elle est énergique. Il se croyoit, sinon supérieur, du moins égal à Voltaire, qui n'avoit, disoit-il, qu'une réputation viagère. Quelqu'un le félicitant d'avoir fait la dernière comédie de ce siècle; il répondit, avec plus de franchise que de modestie: Ajoutez, et la dernière Tragédie. On connoît les vers dans lesquels il dit :

En deux mots voulez-vous distinguer et connoltre

Le rimeur Dijonnois et le Parisien ? Le premier ne fut rien, et ne voulut rien être ;

L'autre voulut tour être, et ne fut

presque rien.

On voit par ces différens traits, que Piron avoit assez d'amour propre. Ce qui servoit à le nourrir et à lui faire penser qu'il étoit au-dessus du plus célèbre de ses contemporains, c'est que la gaieté originale qu'il portoit avec lui, fit pendant long-temps préférer sa société à celle de Voltaire,

d'ailleurs trop vif, trop sensible et trop épineux. Mais ceux qui ont rapporté les plaisanteries dont sa conversation étinceloit, auroient dû donner des saillies de table pour ce qu'elles sont, et rayer celles qui étoient ou indécentes ou insipides. Telle chose a fait rire le verre à la main, qui devient maussade lorsqu'on la répète, sur-tout si en la répétant on veut lui donner de l'importance. Quoi qu'il en soit, l'ingénuité maligne de Piron fut en partie la cause qui l'exclut de l'académie Françoise: Je ne pourrois, disoit-il, faire penser 39 personnes comme moi, et je pourrois encore moins penser comme trente-neuf. Il appeloit très-injustement cette Compagnie célèbre les Invalides du bel esprit, et cependant il avoit travaillé plus d'une fois pour avoir ces invalides. On croit qu'il auroit réuni assez de suffrages pour les obtenir, mais l'abbé d'Olivet mit obstacle à sa réception, en portant à Boyer ancien évêque Mirepoix l'ode licenciense de Pi ron. Le poëte se vengea de l'académicien par cette épitaphe maligne :

Ci gft le pédant Martio, Suppôt du pays Latin, Juré priseur de diphthongue, Rigoureux au dernier point Sur la virgule et le point, La syllabe brève et longue Sur l'accent grave et l'aig L'U voyelle et l'U conso Ce charme qui l'enflamm Fut sa passion mignonne Son huile il y consuma. Du reste, il n'aima personne, Et personne ne l'aima. Une chûte que Piron fit quelque temps avant sa mort en précipita

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