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Il eut pendant plusieurs années une compagne douce et pleine d'esprit comme lui, Marie-Therèse Quenaudon morte en 1751; et aucun époux ne remplit mieux les devoirs de son état. Le recueil de ses ouvrages parut en 1776, en 7 vol. in-8" et 9 vol. in-12. Les principales pièces sont 1. L'Ecole des Peres, comédie jouée en 1728 sous le titre des Fils ingrats. II. Callisthènes, tragédie dont le sujet est tiré de Justin. III. L'Amant mystérieux, comédie. IV. Gustave et Fernand - Cortez, deux tragédies dont quelques scènes décèlent un génie original, mais dont la versification flatte peu l'oreille et ne va point au cœur. Maupertuis disoit de la première : Ce n'est gs la représentation d'un évé nement en vingt-quatre heures, mais de vingt-quatre événemens en une heure. Boindin l'appeloit; 'Histoire des Révolutions de Suède revue et augmentée. V. La Métromanie, comédie. (Voyez II. FRESNE.) VI. Les Courses de Tempe, pastorale ingénieuse où l'on peint avec agrément les mœurs des villes et celles de la eangne. VII, Des Odes, dont que es-unes sont belles. VIII. Deemes, des Contes, des Epigrades. Il réussissoit dans ce derr genre, et on doit le placer après Marot et Rousseau. Il étoit forcé dans le tragique et beaucoup moins naturel que dans le comique; ses tragédies offrent pourtant des choses fortes et

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rendues avec énergie. Les Préfaces dont il a accompagné ses différentes pièces se font remarquer par des choses pensées neuves et plaisantes, par des expressions heureuses et des tours naïfs; mais on y desireroit un style plus aisé, plus pur, plus noble, et moins de jargon. II ne falloit pas d'ailleurs surcharger le public de sept volumes; il y en a au moins quatre de trop. A l'exception de la Métromanie de Gustave, des Courses de Tempé pé, de quelques Odes d'une vingtaine d'Epigrammes, de trois ou quatre Contes, de quelques Epitres, tout le reste est plus ou moins médiocre. Le ton pénible la dureté le mauvais goût y dominent et en rendent la lecture peu agréable. On n'a point imprimé les nombreuses petites pièces données par Piron au théâtre Italien et à celui de l'Opéra Comique. On connoît cependant leurs noms : ce sont Philomèle, les huit Mariannes, Artequin Deucalion, l'Antre de Trophonius l'Endriague l'Ane d'or, les Caprices, les Chimères, le Facheux veuvage, Crédit est mort, l'Enrólement d'Arlequin, la Robe de dissention, les Jardins d'Hymen, etc. Voyez ÉPICURE vers la fin; et II. NIVELLE,

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Teux. Le mérite personnel de Charles le Sage et le desir de voir l'université de Paris, le déterinèrent en faveur de la France. Le monarque François ayant connu par lui-même ce que valoit cet étranger, suivit ses avis en plusieurs occasions importantes, et lui donna une place dans son conseil avec des pensions considérables. La mort de Charles V arrivée en 1380, affoiblit beau coup son crédit. On n'étoit pas détrompé sur l'astrologie, mais. on étoit dégoûté de l'astrologue, Charles lui donnoit près de sept mille livres de notre monnoie d'aujourd'hui de pension compter de grandes et fréquentes. gratifications. On lui retrancha une partie de ses gages, le reste fut mal payé, et ses infirmités le conduisirent au tombeau quelques années après. Christine de PISAN sa fille assure qu'il mourut à l'heure même qu'il l'aToit prédit. Cela peut être; mais il ne faut pas croire qu'il y ait rien de surnaturel dans cet événement: le hasard seul le rendit prophète.

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sans.

JI. PISAN, (Christine de) fille du précédent, née à Venise vers. l'an 1363, n'étoit âgée que de cinq ans lorsque son père la fit venir en France. Sa beauté, son esprit, et la faveur de son père, la firent rechercher par un grand nombre de personnes de distinc tion. Le mérite d'un jeune gen-. tilhomme de Picardie, nommé Etienne Castel, obtint les suffrages du père et le cœur de la fille, qui lui donna sa main à Page de 15 ans. Une maladie contagieuse ayant emporté ce tendre époux en 1389, à 34 ans; Chris

tine âgée seulement de 25 ans fut accablée d'un grand nombre de procès. Elle se consola de sa mauvaise fortune par l'étude, et elle composa un grand nombre d'ouvrages en vers et en prose. Ils lui acquirent l'estime de plusieurs. princes qui eurent soin de ses enfans, et qui lui firent des gratifications. Charles VI lui en accorda une considérable. On a d'elle: I. Les Cent Histoires de Troye en rimes, petit in-folio sans date. N. Le Trésor de Cité des Dames, Paris 1497, in-fol. III. Le Chemin de longue étendue, traduit par Jean Chaperon, Paris 1549, in-12. IV. Une partie de ses Poésies fut imprimée à Paris en 1549, in-12. Les autres se trouvent en manuscrit dans la bibliothèque du roi et dans d'autres bibliothèques. Elles. respirent la naïveté et la tendresse. L'ouvrage en prose qui lui a fait le plus d'honneur, est la Vie de Charles V; elle fut composée à la prière de Philippe le Bon duc de Bourgogne. Cette Vie se trouve dans le 3 volume des Dissertations sur l'Histoire Ecclésiastique de Paris par l'abbé le Bœuf, qui a écrit la Vie de cette femme illustre.

PISANI, (Victor) général Vénitien se distingua contre les Génois et en Dalmatie. Un revers fit oublier ses services; il fut condamné à avoir, la tête tranchée. La peine fut cependant convertie en cinq années de prison. Avant qu'elles fussent écou lées les Génois menacèrent les Vénitiens d'une descente. Ceux-ci. armèrent leurs galères; mais les matelots refusèrent d'y monter si on ne leur rendoit le général

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Pisani. Les nobles furent obligés de l'alier chercher à sa prison, et il parvint au palais au milieu des acclamations du peuple. Loin de se plaindre de l'injure qu'on lui avoit faite il approuva la sentence rendue contre lui puisqu'on l'avoit crue utile au bien public, et reprit le commande ment que le doge le pressoit d'accepter. Ses nouveaux succès contre les Génois furent arrêtés par la mort qui le surprit en 1380,

PISANO, Voyez ANDRÉ DE PISE, n.o VI.

PISCATOR, (Jean FISCHER surnommé) théologien Allemand, enseigna la théologie à Strasbourg sa patrie. Son attachement au Calvinisme l'obligea de quitter cette ville, pour aller professer à Herborn. Il mourut à Strasbourg en 1546. On a de lui I. Des Commentaires sur l'Ancien et le Nouveau Testament en plu

sieurs vol. in-8.o II. Amica Collatio de Religione cum C. Vorstio, Gouda, 1613, in-4.0

PISIDES, (George) diacre, fut garde des chartres et référendaire de l'église de Constantinople sous l'empire d'Héraclius vers 640. On a de lui un ouvrage en vers grecs iambes sur la Création du monde, et un autre Poëme sur la vanité de la Vie. Ils n'offrent ni poésie, ni élégance. On les trouve dans la Bibliothèque des Pères. On les a insérés aussi dans le Corpus Poëtarum Græcorum, Genève, 1606 et 1614, deux vol. in-folio; et on les a imprimés séparément à Paris, 1584 in-4. On lui attribue encore plusieurs Sermons en l'honneur de la Sainte Vierge, que

le Père Combéfis a publiés. Ce ne sont que des déclamations d'écolier, pleines de phébus et de galimathias.

PISISTRATE, général Athé nien, descendant de Codrus, se signala de bonne heure par son courage, et sur-tout à la prise de l'isle de Salamine; mais après avoir été le zélé défenseur de sa patrie, il voulut en être le tyran. Tout favorisoit son projet; il avoit une naissance illustre, et une politesse affable qui prévenoit tout le monde en sa faveur, Au talent si nécessaire dans une république, de s'énoncer avec facilité, il joignoit l'artifice et le masque du patriotisme, Il se montroit ardent défenseur de l'égalité, et ennemi de toute innovation. Soion alors maître les vues ambitieuses de ce cid'Athènes, découvrit aisément

toyen, et les dévoila aux yeux des Athéniens. Pisistrate se voyant pénétré, eut recours à une ruse qui lui reussit. S'étant mis luimême tout en sang, il se fait porter à la place publique. La populace s'assemble: il montre ses blessures, accuse ses ennemis d'avoir voulu l'assassiner, et se plaint de ce qu'il est la victime de son zèle pour la république. Le peuple touché par ce spectacle, lui donne cinquante gardes; il en augmente le nombre, et se rend bientôt maître de la citadelle d'Athènes, les armes à la main, l'an 560 avanį J. C. La ville saisie de crainte, réconnut a'or, le tyran qui pour gagner l'amitié du peuple, ne dérogea en rien aux usages de la république. Cependant Lycurgue et Megaclès se réunissent contre

lui, et le chassent d'Athènes; ses biens furent mis à l'encan, et il n'y eut qu'un seul citoyen qui osat en acheter. Les deux libérateurs d'Athènes ne restèrent pas long-temps unis. Megacles pour qui Lycurgue étoit un rival trop puissant, proposa à Pisistrate de le mettre en possession du pouvoir souverain, s'il vouloit épouser sa fille. Le tyran y consentit, et ayant réuni ses forces avec celles de son beaupère, il obligea Lycurgue de se retirer. Pour s'emparer de l'esprit du peuple, il employa de nouveaux artifices. I choisit parmi la populace une femme d'une taille avantageuse, capable de jouer toutes sortes de roles. Cette femme ayant pris les habits qu'on donnoit ordinairement à Minerve, courut les rues d'Athènes sur un char superbe, en criant dans tous les carrefours, que Minerve leur protectrice ramenoit enfin le sage Pisistrate. Le peuple crut voir la Déesse ellemême, descendue exprès du Ciel pour le bonheur d'Athènes. On recut ce tyran avec des acclamations de joie; il s'empara du pouvoir souverain, et rendit pu blic son mariage avec la fille de Megacles. Le tyran se dégoûta bientôt de sa nouvelle épouse, Le père de cette fille la vengea, en gagnant à force d'argent la plus grande partie d'Athènes et les troupes même de Pisistrate, Le tyran, abandonné des 'siens, se sauva dans l'isle d'Eubée, l'an 544 avant J. C. Ce ne fut qu'au bout de onze ans, et par les intrigues de son fils Hyppias, qu'il sortit de son exil. Il se rendit maitre de Marathon à la tête d'un corps de troupes, sur

torieux dans sa patrie. Tous les partisans de Megaclès furent sacrifiés à sa tranquillité; mais dès qu'il fut affermi sur le trone, il fit oublier ses cruautés par sa modération. Des citoyens layant accusé injustement d'un meurtre, au lieu de les punir il alla lui-même se justifier devant l'Aréopage. Sa vie est pleine de traits qui prouvent ce mot de Salon, que Pisistrate eût été le meilleur citoyen d'Athènes, s'il n'eut pas été le plus ambitieux.-Ayant été accablé d'injures par un convive pris de vin, ses courtisans cherchoient à aigrir sa fureur, eț l'excitoient vivement à en tirer vengeance; il ne laissa pas de les souffrir avec un esprit tranquille, et répondit: Qu'il ne s'emportoit pas davantage contre cet homme ivre, que si quelqu'un se fut jeté sur lui les yeux bandés... Ses établissemens avoient toujours pour but le bonheur de ses sujets. Il ordonna que les soldats blessés seroient nourris aux dépens de l'Etat. Il assigna à chaque citoyen indigent des fonds de terre dans les campagnes de l'Attique: Il vaut mieux, disoitil, enrichir la République, que de rendre une ville fastueuse..... Il éleva dans Athènes une Académie qu'il enrichit d'une bibliothèque publique. Cicéron croit que ce fut ce tyran, s'il mérito encore ce nom, qui le premier gratifia les Athéniens des ou vrages d'Homère, et les mit en ordre. Enfin, après avoir régné 33 ans, non en usurpateur, mais en père, il mourut paisi blement l'an 528 ayant J. C. Hyparque son fils lui succéda.

I. PISON, (Lucius Calpur

prit les Athéniens, et entra vic- nius Piso) surnommé Frugi, à

cause de sa frugalité, étoit de l'illustre famille des Pison, qui a donné tant de grands hommes à la république Romaine. Il fut tribun du peuple, l'an 149 avant J. C., puis consul. Pendant son tribunat il publia une Loi contre le crime de concussion: Lex Calpurnia de pecuniis repetundis. Il finit heureusement la guerre de Sicile. Pour reconnoître les services d'un de ses fils qui s'étoit distingué dans cette expédition, il lui laissa par son testament une couronne d'or du poids de vingt livres. Pison joignoit aux qualités d'un bon citoyen, les talens de jurisconsulte, d'orateur et d'historien. Il avoit composé des Harangues qui ne se trouvoient plus du temps de Cicéron; et des An nales d'un style assez bas: elles sont aussi perdues.

II. PISON, ( Catus Catpurnius) consul Romain lan 67 avant J. C., fut auteur de la Loi qui défendoit les brigues pour les magistratures: Lex Calpurnia de ambitu. Il fit éclater toute la fermeté digne d'un consul, dans une des circonstances les plus orageuses de la république. Le peuple Romain, gagné par les caresses empoisonnées de MarcPalican, homme turbulent et sé ditieux, alloit se couvrir du dernier opprobre en remettant la souveraine autorité entre les mains de cet homme, moins digne des honneurs que du supplice. Les tribuns du peuple attisoient par leurs discours l'aveugle fureur de la multitude, déjà assez mutinée par elle-même. Dans cette situation, Pison monta dans la tribune aux harangues; et quand on lui demanda s'il déclaFeroit Palican consul, en cas que

les suffrages du peuple concow russent à le nommer? il répondit d'abord, qu'il ne croyoit pas la République ensévelie dans des ténèbres assez épaisses pour en ve➡, nir à ce degré d'infamie. Ensuite comme on le pressoit vivement et qu'on lui répétoit : Parlez que feriez-vous si la chose arri¬ voit? - Non, repartit Pison

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je ne le nommerois point. Par cette réponse ferme et laconique, il enleva le consulat à Palican avant qu'il pût l'obtenir. Pison suivant Cicéron, avoit la conception tardive; mais il pensoit mûrement et sensément, et par une fermeté placée à propos, ik paroissoit plus habile qu'il n'étoit réellement.

III. PISON, (Cneius Calpur➡ nius) fut consul sous Auguste et gouverneur de Syrie sous Tibère dont il étoit le confident. On prétend qu'il fit empoisonner, Germanicus par ordre de cet em→ pereur. (Voyez GERMANICUS et PLANCINE.) Accusé de ce crime ". et se voyant abandonné de tout le monde, il se donna la mort l'an 20 de J. C. C'étoit un homme. d'un orgueil insupportable et d'une violence outrée. On rap→ porte de lui des traits de cruauté. atroce. Ayant donné ordre dans la chaleur de la colère, de conduire au supplice un soldat 9. comme coupable de la mort d'un de ses compagnons, avec lequel il étoit sorti du camp et sans. lequel il étoit revenu; il ne vou lut jamais accorder à ses prières. quelque temps, pour s'informer de ce qu'il pouvoit être devenu. Le soldat pour subir la condamnation, fut mené hors des re-, tranchemens, et déjà il présen toit la tête, lorsque son com

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