PRÉFACE. AVANT l'invention et l'usage du papier de chiffe dans le moyen âge en Europe, les copies des manuscrits ne se faisoient communément que sur vélin ou parchemin; mais lorsque le papier devint plus commun et moins coûteux, on n'employa guère le parchemin qu'aux manuscrits qu'on vouloit rendre riches par tous les accessoires qu'offre l'art de la miniature. On pensoit d'ailleurs, avec raison, que cette substance ayant plus de solidité que le papier, prête aussi plus d'éclat à l'écri ture. A l'époque de la découverte de l'imprimerie, l'emploi du papier étant généralement répandu, les imprimeurs de ce temps, excepté ceux de Mayence, ne tiroient de leurs éditions qu'un très petit nombre d'exemplaires sur vélin, destinés seulement aux curieux qui aimoient, dans les livres dont ils composoient leur riche Bibliothéque, un luxe recherché, et les ornemens que fournissoit le pinceau du peintre et de l'enlumineur. (1) (1) On a souvent cité un édit de Henri II, par lequel ce monarque ordonnoit à tout imprimeur de tirer sur vélin, pour être déposé dans sa Bibliothéque du Louvre, un exemplaire de chacun des ouvrages qui sortiroient de ses presses. Mais cet édit n'a jamais existé que dans le livre intitulé: Dicæarchiæ Henrici Regis christianissimi progymnasmata. (1556,) in-8.; et on sait que beaucoup . |