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et perdre encore une flotte, afin de diminuer le nombre des Romains. On sait assez d'ailleurs que tous les Claudiens, excepté le seul P. Clodius, qui, pour perdre Cicéron, se fit adopter par un plébéien plus jeune que lui (1), furent toujours les soutiens et les défenseurs de la puissance et de la dignité des patriciens, et déclarés contre le peuple avec tant de violence et d'obstination, que, même dans les accusations capitales intentées contre eux, aucun ne prit l'habit de deuil, ni ne s'abaissa aux moindres prières; et quelques-uns, dans le feu des querelles, allèrent jusqu'à battre des tribuns du peuple. Une Claudia, qui était vestale, s'assit dans le même char à côté de son frère qui triomphait malgré le peuple, et le suivit jusqu'au Capitole, afin que les tribuns ne tentassent rien contre lui.

III. C'est de cette famille que descendait Tibère César par son père et par sa mère. Son origine paternelle remontait à Tibère Néron, et son origine maternelle à Appius Pulcher, tous deux fils d'Appius l'aveugle. Il tenait à la famille Livia par son aïeul que l'adoption y fit entrer. Cette famille, quoique plébéienne, n'en était pas moins illustrée par huit consulats, deux censures, trois triomphes, et même par la dignité de dictateur et celle de commandant de la cavalerie. Elle a produit des hommes célèbres, sur-tout Salinator et les Drusus. Salinator, étant censeur, nota toutes les tribus romaines comme coupables de légèreté, pour l'avoir créé une seconde fois consul et censeur, après l'avoir condamné à une amende au sortir de son pre

(1) Voyez ci-dessus la Vie de Jules César.

invenit. Traditur etiam, proprætore, ex provincia Gallia retulisse aurum Senonibus olim in obsidione Capitolii datum, nec, ut fama, extortum a Camillo. Ejus abnepos, ob eximiam adversùs Gracchos operam, patronus senatûs dictus, filium reliquit, quem in simili dissensione multa varie molientem diversa factio per fraudem interemit.

IV. Pater Tiberii, quæstor Caii Cæsaris, Alexandrino bello classi præpositus, plurimùm ad victoriam contulit. Quare et pontifex in locum Publi Scipionis substitutus, et ad deducendas in Galliam colonias, in queis Narbo et Arelate erant, missus est. Tamen, Cæsare occiso, cunctis turbarum metu abolitionem facti decernentibus, etiam de præmiis tyrannicidarum referendum censuit. Preturâ deinde functus, quum exitu anni discordia inter triumviros exorta esset, retentis ultra justun tempus insignibus, Lucium Antonium consulem triumviri fratrem ad Perusiam secutus, deditione a cæteris factâ, solus permansit in partibus, ac primò Præneste, inde Neapolin evasit; servisque ad pileum frustrà vocatis, in Siciliam profugit. Sed indignè ferens, nec statim se in conspectum Sexti Pompeii admissum, et fascium usu prohibitum, ad Marcum Antonium trajecit in Achaiam Cum quo brevi reconciliatâ inter omnes pace. Romam rediit, uxoremque Liviam Drusillam, et tunc gravidam, et antè jam apud se filium enixam, petenti Augusto concessit. Nec multò post dien

mier consulat. Drusus acquit ce surnom à lui et à ses descendants, en tuant dans un combat singulier Drausus, général ennemi. On dit aussi qu'étant propréteur, il rapporta des Gaules l'or donné aux Gaulois lorsqu'ils assiégeaient le Capitole, et que Camille n'avait pu reprendre. Son arrière-neveu, nommé le PATRON DU SÉNAT pour l'avoir défendu avec courage contre les Gracques, laissa un fils qui, engagé dans de semblables querelles, et formant différentes entreprises, finit par être assassiné.

IV. Le père de Tibère était questeur de Jules César dans le temps de la guerre d'Alexandrie: il commandait sa flotte, et contribua beaucoup à la victoire. Pour récompense, il fut créé grand pontife à la place de Publius Scipion, et chargé de conduire dans les Gaules plusieurs colonies, entre autres celles que l'on nomme actuellement Narbonne et Arles. Cependant, après la mort de César, tous les sénateurs opinant à la laisser impunie pour éviter de nouveaux troubles, il alla jusqu'à demander qu'on délibérât des récompenses dues aux meurtriers d'un tyran. Il exerçait la préture lorsque la discorde s'éleva entre les triumvirs; ce qui fut cause qu'il garda plus long-temps que de coutume les marques de sa dignité, et suivit à Pérouse le consul Antoine, frère du triumvir, à qui il demeura attaché, même après la défection de tout son parti. Il se retira d'abord à Préneste, ensuite à Naples; et n'ayant pu réussir à soulever les esclaves à qui il of'frait la liberté, il s'enfuit en Sicile. Mais indigné qu'on ui eût fait attendre une audience de Sextus, et qu'on pui eût défendu l'usage des faisceaux, il passa dans` 'Achaie auprès de Marc Antoine. Il revint bientôt avec

obiit, utroque liberorum superstite, Tiberio Drusoque Neronibus.

V. Tiberium quidam Fundis natum existimaverunt, secuti levem conjecturam, quòd materna ejus avia Fundana fuerit, et quòd mox simulacrum Felicitatis ex, senatusconsulto publicatum ibi sit. Sed, ut plures certioresque tradunt, natus est Romæ in Palatio decimo sexto kalendas decembris, Marco Æmilio Lepido iterùm, Lucio Munatio Planco consulibus, post bellum Philippense: sic enim in fastos actaque publica relatum est. Nec tamen desunt qui partim antecedente anno, Hirtii, ac Pansæ, partim insequente, Servilii Isaurici Antoniique consulatu, genitum eum scribant.

VI. Infantiam pueritiamque habuit laboriosam et exercitam comes usquequaque parentum fugæ, quos quidem, apud Neapolin sub irruptionem hostis navigium clam petentes, vagitu suo penè bis prodidit: semel, quum a nutricis ubere, item quum a sinu matris raptim auferretur ab iis qui pro necessitate temporis mulierculas levare onere tentabant. Per Siciliam quoque et Achaiam circumductus, at Lacedæmoniis publicè, quòd in tutela Claudiorum erant, demandatus, digrediens inde itinere nocturno, discrmen vitæ adiit, flammâ repentè e silvis undique exortâ, adeoque omnem comitatum circumplexà. ut Liviæ pars vestis et capilli amburerentur. Mu

lui à Rome, lorsqu'on eut publié une amnistie générale, et céda à Auguste sa femme Livie, alors grosse, et déja mère de Tibère. Il mourut peu de temps après, laissant deux fils, Drusus et Tibère.

V. On a cru, sur d'assez légers fondements, que Tibère était né à Fondi, parce que son aïeule maternelle y était née, et qu'on y avait élevé, par arrêt du sénat, une statue à la FÉLICITÉ. Les écrivains les plus authentiques s'accordent à dire qu'il naquit à Rome sur le mont Palatin, le seize de novembre, sous le second consulat d'Emilius Lepidus et de Munatius Plancus, après la guerre de Macédoine : c'est du moins ce qui est consigné dans les fastes et dans les actes publics. Cependant il y a des auteurs qui avancent sa naissance d'une année, et la placent sous le consulat d'Hirtius et de Pansa; d'autres qui la reculent jusqu'au consulat de Servilius Isauricus et d'Antoine.

VI. Il fut exposé dans ses premières années à beaucoup de fatigues et de dangers. Entraîné par-tout dans la fuite de ses parents, comme ils allaient s'embarquer secrètement pour quitter Naples où les ennemis arrivaient, il fut deux fois sur le point de les découvrir par ses cris, dans le moment où on l'arrachait successivement du sein de sa nourrice et des bras de sa mère, que, dans une circonstance aussi périlleuse, on voulait soulager d'un tel fardeau. Porté en Sicile et en Achaïe, et recommandé aux Lacédémoniens qui étaient sous la protection de sa famille, comme il sortait de nuit de leur ville, il courut risque de la vie dans une forêt qui s'embrasa si subitement autour de lui et des siens, que le feu prit aux habits et aux cheveux de Livie.

Les Douze Césars. I

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