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CAIUS CALIGULA.

I. GERMANICUS, père de Caius César Caligula, et fils de Drusus et d'Antonie, la plus jeune des filles d'Antoine, fut adopté par son oncle Tibère: il exerça la questure cinq ans avant l'âge permis par les lois, et le consulat immédiatement après. Envoyé pour commander les armées en Germanie, il contint avec autant de fermeté que de zèle les légions qui, à la première nouvelle de la mort d'Auguste, refusaient obstinément de reconnaître Tibère pour empereur, et qui voulaient couronner leur général. Il vainquit les ennemis, et triompha. Il fut créé consul pour la seconde fois : mais avant que d'entrer en charge, il fut, pour ainsi dire, chassé de Rome par Tibère, qui le chargea des affaires d'Orient. Après avoir donné un roi à l'Arménie et réduit la Cappadoce en province romaine, il mourut à Antioche, à l'âge de trente-quatre ans, d'une maladie de langueur que l'on soupçonna être causée par le poison. En effet, outre les taches livides qu'il avait sur tout le corps, et l'écume qui lui sortait. de la bouche, on remarqua que, parmi ses cendres et ses os brûlés, son cœur resta dans son entier; et l'on croit communément que le cœur imprégné de poison résiste au feu.

II. On attribua sa mort à la haine de Tibère et aux manœuvres de Cneius Pison. Ce Pison, gouverneur

tempus Syriæ præpositus, nec dissimulans offendendum sibi aut patrem aut filium, quasi planè ita necesse esset, etiam ægrum Germanicum gravissimis verborum ac rerum acerbitatibus, nullo adhibito modo, affecit: propter quæ, ut Romam rediit, penè discerptus a populo, a senatu capitis damnatus est.

III. Omnes Germanico corporis animique virtutes, et quantas nemini cuiquam, contigisse satis constat : formam et fortitudinem egregiam, ingenium in utroque eloquentiæ doctrinæque genere præcellens, benevolentiam singularem, conciliandæque hominum gratiæ ac promerendi amoris mirum et efficax studium. Formæ minùs congruebat gracilitas crurum; sed ea quoque paulatim repleta assiduâ equi vectatione post cibum. Hostem cominùs sæpè percussit. Oravit causas etiam triumphalis; atque inter cætera studiorum monumenta reliquit et comoedias græcas. Domi forisque civilis, libera ac foederata oppida sine lictoribus adibat. Sicubi clarorum virorum sepulcra cognosceret, inferias Manibus dabat. Casorum clade varianâ veteres ac dispersas reliquias uno tumulo humaturus, colligere suâ manu et comportare primus aggressus est. Obtrectatoribus etiam, qualescumque et quantacumque de causa nactus esset, lenis adeò et innoxius, ut Pisoni decreta sua rescindenti, clientelas diù vexanti, non priùs succensere in animum induxerit, quàm veneficiis quoque et devotioni

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de la Syrie dans le même temps que Germanicus commandait en Orient, ne dissimula pas qu'il se croyait obligé d'être l'ennemi du père ou du fils: il outragea de paroles et d'actions Germanicus, malade et languissant, et lui causa les chagrins les plus amers. Aussi, de retour à Rome, il fut sur le point d'être mis en pièces par le peuple, et fut condamné à la mort par le

sénat.

III. Germanicus avait toutes les qualités du corps et de l'esprit dans un degré où personne ne les eut jamais, une beauté et une valeur singulières, un génie éminent pour les lettres grecques et latines, et pour l'éloquence des deux langues, une bonté d'ame admirable, la plus grande envie de plaire et d'être aimé, et les plus grands talents pour y réussir. Son seul défaut corporel était d'avoir les jambes un peu trop menues; mais il y remédia par l'habitude de monter à cheval après le repas. Il tua plusieurs ennemis de sa main. Il plaida des causes dans le barreau, même après avoir eu les honneurs du triomphe. Entre autres monuments de ses études, il nous reste de lui des comédies grecques. Il était également affable dans sa vie privée et publique. Il entrait sans licteur dans les villes libres et alliées. Il honorait les tombeaux des grands hommes. Il recueillit de ses mains et renferma dans un sépulcre les ossements des soldats tués dans la défaite de Varus. Il n'opposait que la douceur à ses envieux et à ses ennemis, quelques outrages qu'il en eût reçus. I ne témoigna de ressentiment à Pison, qui avait méprisé ses décrets et maltraité ses clients, que lorsqu'il se vit en butte à ses maléfices et à ses embûches; et alors même il se contenta, selon l'ancienne coutume,

Les Douze Césars. I.

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bus impugnari se comperisset: ac ne tunc quidem ultrà progressus, quàm ut et amicitiam ei more majorum renuntiaret, mandaretque domesticis ultionem, si quid sibi accideret.

IV. Quarum virtutum fructum uberrimum tulit, sic probatus et dilectus a suis, ut Augustus (omitto enim necessitudines reliquas) diù cunctatus an sibi successorem destinaret, adoptandum Tiberio dederit. Sic vulgò favorabilis, ut plurimi tradant, quoties aliquò adveniret, vel sicunde discederet, præ turba accurrentium prosequentiumve nonnunquam eum discrimen vitæ adisse: e Germania verò, post compressam seditionem, revertenti prætorianas cohortes universas prodisse obviam, quamvis pronuntiatum esset ut duæ tantummodò exirent; populi autem romani sexum, ætatem, ordinem omnem usque ad vicesimum lapidem effudisse se.

V. Tamen longè majora et firmiora de eo judicia in morte ac post mortem exstitêre. Quo defunctus est die, lapidata sunt templa, subversæ deûm aræ, Lares a quibusdam familiares in publicum abjecti, partus conjugum expositi. Quin et barbaros ferunt, quibus intestinum, quibusque adversùs nos bellum esset, velut in domestico communique moerore, consensisse ad inducias regulos quosdam barbam posuisse, et uxorum

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(1) Apparemment pour reprocher aux dieux la mort de Germanicus.

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