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adversante optimatium factione, quorum auctoritatem ut quibus posset modis invicem deminueret, tropæa Caii Marii de Jugurthâ, deque Cimbris atque Teutonis, olim a Syllâ disjecta, restituit; atque in exercendâ de sicariis quæstione, eos quoque sicariorum numero habuit, qui proscriptione ob relata civium romanorum capita pecunias ex ærario acceperant, quanquam exceptos Corneliis legibus.

XII. Subornavit etiam qui Caio Rabirio perduellionis diem diceret, quo præcipuo adjutore aliquot ante annos Lucii Saturnini seditiosum tribunatum senatus coercuerat ac sorte judex in reum ductus, tam cupidè condemnavit, ut ad populum provocanti nihil æque ac judicis acerbitas profuerit.

sais si Suétone lui-même en était bien sûr; mais ce qui est incontestable, et ce que peut-être il fallait dire, c'est qu'en relevant les trophées du libérateur de l'Italie, et en condamnant des assassins mercenaires malgré le tyran qui les avait payés, il satisfaisait à la justice et vengeait la cause de l'humanité; et quand par malheur il serait vrai que l'esprit de parti fût entré pour quelque chose dans ces deux actions si nobles, il est toujours beau de les avoir faites.

(1) Ce Saturninus était en effet un mauvais citoyen; mais il avait été assommé sans forme de procès, comme les Gracques; et l'éloquence de Cicéron qui défendit Rabirius, l'un des auteurs de cette violence inexcusable, servit bien autant l'accusé que la conduite passionnée de César. L'assemblée fut rompue, et Labienus ne poursuivit point son accusation. Puisque nous avons nommé les Gracques, il n'est pas hors

qui, de son côté, pour affaiblir leur autorité, releva les trophées élevés à Marius des dépouilles de Jugurtha, des Teutons et des Cimbres; trophées qu'avait renversés Sylla. Il les mortifia encore, lorsqu'étant juge des informations contre les sicaires, ou meurtriers, il rangea dans cette classe, sans aucun égard pour les lois de ce même Sylla, ceux qui avaient reçu de l'argent du trésor public pour avoir rapporté au dictateur les têtes des citoyens proscrits.

XII. Ce fut aussi lui qui fit accuser de crime capital C. Rabirius, qui, quelques années auparavant, avait contribué plus que personne à réprimer les fureurs séditieuses du tribun Saturninus (1). Nommé par le sort pour être un des juges de l'accusé, il le condamna avec tant de passion, que Rabirius, en ayant appelé au peuple, n'eut point de meilleure défense auprès de lui que la violence de son juge.

de propos de relever ici l'injustice de l'abbé de Saint-Réal, qui traite de conspiration l'entreprise généreuse de ces deux illustres citoyens. C'est du moins une belle conspiration que celle de défendre un peuple libre et victorieux contre l'oppression et la pauvreté, et de rabaisser l'orgueil tyrannique des patriciens. Je ne doute pas que les Gracques n'eussent dessein de s'agrandir, mais c'était par de nobles voies; et s'ils ont été aussi cruellement égorgés que lâchement trahis, ce n'est pas une raison pour calomnier leur mémoire.

Note ajoutée dans l'édition de 1803.

Cicéron pensait différemment sur Tiberius-Gracchus; car il regarde comme un très-grand service rendu à la république l'action de Nasica, qui lui donna la mort. Traité des Offices, liv. I, chap. 22, de la traduction de Barrett.

Les Douze Césars. I.

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XIII. Depositá provinciæ spe, pontificatum maximum petiit, non sine profusissima largitione. In qua reputans magnitudinem æris alieni, quum manè ad comitia descenderet, prædixisse matri osculanti fertur, domum se nisi pontificem non reversurum atque ita potentissimos duos competitores, multùmque et, ætate et dignitate antecedentes, superavit, ut plura ipse in eorum tribubus suffragia, quàm uterque in omnibus, tulerit.

XIV. Prætor creatus, detectâ conjuratione Catilinæ ; senatuque universo in socios facinoris ultimam statuente pœnam, solus municipatim dividendos, custodiendosque publicatis bonis, censuit. Quin et tantum metum injecit asperiora suadentibus, identidem ostentans quanta eos in posterum a plebe romana maneret invidia, ut Decium Silanum consulem designatum non piguerit sententiam suam, quia mutare turpe erat, interpretatione lenire, velut graviùs atque ipse sensisset exceptam obtinuissetque adeo, transductis ad se jam pluribus, et in his Ciceronis consulis fratre, nisi labantem ordinem confir

(1) César prédisait juste, du moins à l'égard de Cicéron; et Cicéron lui-même, dans ses harangues, paraît s'attendre à l'ingratitude qu'il éprouva dans la suite: ainsi cet homme qu'on accuse de faiblesse connut le danger et le brava. Son ame était aussi grande que vertueuse; lui seul peut-être aimait la république pour elle-même. Aussi, dans un trèsbel ouvrage, où la grandeur romaine est fortement peinte et

XIII. Déchu de l'espérance du gouvernement qu'il avait demandé, il brigua la place de grand-pontife et répandit l'argent avec tant de profusion, qu'effrayé lui-même de ses dépenses et de ses dettes, il dit à sa mère, en l'embrassant le jour de l'élection, qu'elle ne le reverrait que grand-pontife. Aussi l'emporta-t-il avec tant d'avantage sur deux concurrents qui lui étaient supérieurs par l'âge et la dignité, qu'il eut plus de suffrages dans leurs seules tribus, qu'ils n'en eurent dans toutes les autres réunies.

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XIV. Il était préteur lorsque la conjuration de Catilina fut découverte; et la mort des coupables avait été résolue dans le sénat d'une voix unanime lui seul opina pour qu'ils fussent détenus séparément dans des villes municipales, et que leurs biens fussent confisqués. Il fit envisager à ceux qui avaient été d'un avis plus sévère, les suites que pouvait avoir un jour cette démarche (1), qui devait les rendre odieux au peuple romain; et il les effraya tellement, que Silanus, consul désigné, ne pouvant sans quelque honte revenir absolument d'un avis qu'il avait ouvert, prit le parti de lui donner une interprétation plus douce, et de se plaindre qu'on lui en eût donné une trop dure. Enfin César, qui avait ramené le plus grand nombre, et même un frère de Cicéron, allait l'emporter, si la harangue

n'est point exagérée, où la déclamation n'est jamais à côté du sublime, où le goût préside au génie, Cicéron paraît avoir dicté lui-même ce vers admirable:

Et sauvons les Romains, dussent-ils être ingrats.

Rome sauvée, acte ̧4. ̧

masset Marci Catonis oratio. Ac ne sic quidem impedire rem destitit, quoadusque manus equitum romanorum, quæ armata præsidii causâ circumstabat, immoderatiùs perseveranti necem comminata est; etiam strictos gladios usque eo intentans, ut sedentem unà proximi deseruerint, vix pauci complexu togâque objectâ protexerint. Tunc planè deterritus non modò cessit; sed etiam in reliquum anni tempus curiâ abstinuit.

XV. Primo præturæ die, Quintum Catulum de refectione Capitolii ad disquisitionem populi vocavit, rogatione promulgatâ, quâ curationem eam in alium transferebat. Verùm impar optimatium conspirationi, quos relicto statim novorum consulum officio, frequentes obstinatosque ad resistendum concurrisse cernebat, hanc quidem actionem deposuit.

XVI. Ceterùm, Cæcilio Metello tribuno plebis turbulentissimas leges adversùs collegarum intercessionem ferenti, auctorem propugnatoremque

(1) Salluste raconte ce fait un peu différemment. Selon lui, César ne fut menacé par les chevaliers romains qu'en sortant du temple de la Concorde, où siégeait le sénat, et que les chevaliers entouraient. Ils étaient tous dévoués à Cicéron : mais auraient-ils osé insulter avec tant de violence un homme tel que César, opinant dans le sénat? N'était-ce pas manquer au sénat lui-même d'une manière inouie jusqu'alors? Le récit de Salluste, qui était contemporain, me paraît plus vraisemblable. D'autres historiens ajoutent une circonstance bien remarquable: c'est que Cicéron fit signe aux chevaliers d'épar

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