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blique, il irait repousser les attaques alarmantes des Gaulois; ou il écrirait au préteur L. Furius de prendre le commandement des légions à leur arrivée de l'Etrurie, en les faisant remplacer par ses cinq mille auxiliaires, et de partir sur-le-champ pour faire lever le siège de Crémone. Le sénat jugea également à propos d'envoyer en Afrique une ambassade, qui d'abord se rendrait à Carthage, et de là en Numidie, auprès de Masinissa. Les députés devaient signifier à Carthage « qu'Amilcar, un de leurs concitoyens, était resté dans la Gaule après s'être échappé, ou d'abord de l'armée d'Asdrubal, ou peut-être ensuite de celle de Magon; il faisait la guerre aux Romains contre la foi du traité; il avait levé une armée de Gaulois et de Liguriens. S'ils désiraient conserver la paix, ils auraient à le rappeler et à le livrer au peuple romain. » Les ambassadeurs déclareraient encore << que tous les transfuges n'avaient pas été rendus; il en était resté un grand nombre, qui, disait-on, se montraient publiquement dans Carthage; il fallait en faire une recherche exacte et les arrêter tous, afin de les remettre aux Romains, d'après les termes du traité. » Tel fut pour Carthage le mandat des ambassadeurs. Quant à Masinissa, ils lui adresseraient des félicitations «< sur ce qu'il avait reconquis les états de ses pères, et les avait augmentés de la partie la plus florissante du royaume de Syphax. >> En outre, on lui annoncerait « la déclaration de guerre faite à Philippe, parce qu'il avait secouru les Carthaginois, et que ses violences contre les alliés de la république avaient obligé le peuple romain, au moment où le feu de la guerre dévorait l'Italie, d'envoyer en Grèce des flottes et des armées, diversion qui surtout avait apporté un long retard à l'expédition d'Afrique.

ciendi; » peterentque, « ut ad id bellum mitteret auxilia Numidarum equitum. » Dona ampla data, quæ ferrent regi, vasa aurea argenteaque, toga purpurea, et palmata tunica cum eburneo scipione, et toga prætexta cum curuli sella: jussique polliceri, « si quid ei ad firmandum augendumque regnum opus esse indicasset, enixe id populum romanum merito ejus præstaturum. » Verminæ quoque, Syphacis filii, legati, per eos dies, senatum adierunt, excusantes errorem adolescentiamque, et culpam omnem in fraudem Carthaginiensium avertentes. « Et Masinissam Romanis ex hoste amicum factum : Verminam quoque adnisurum, ne officiis in populum romanum aut a Masinissa, aut ab ullo alio vincatur. Petere, ut rex, sociusque et amicus ab senatu adpellaretur. >> Responsum legatis est : « Et patrem ejus Syphacem sine caussa ex socio et amico hostem repente populi romani factum : et eum ipsum rudimentum adolescentiæ bello lacessentem Romanos posuisse. Itaque pacem illi prius petendam a populo romano esse, quam ut rex, sociusque, et amicus adpelletur. Nominis ejus honorem pro magnis erga se regum meritis dare populum romanum consuesse. Legatos romanos in Africa fore, quibus mandaturum senatum, ut Verminæ pacis dent leges, liberum arbitrium ejus populo romano permittenti. Si quid ad eas addi, demi, mutarive vellet,

On demandait à Masinissa, pour cette guerre, un sécours de cavalerie numide. » Les députés emportèrent de riches présens pour ce prince, des vases d'or et d'argent, une toge de pourpre, une tunique brodée de palmes, un bâton d'ivoire, une robe prétexte et une chaise curule; ils avaient ordre de lui promettre que, dans le cas où il aurait besoin d'appui pour affermir et accroître sa domination, le peuple romain n'épargnerait rien dans l'intérêt d'un roi qui avait si bien mérité de Rome. Vermina, fils de Syphax, envoya aussi, vers le même temps, des députés au sénat; ils alléguèrent l'extrême jeunesse de leur maître qu'on avait surpris, et dont tous les torts avaient été causés par la fraude des Carthaginois. << Masinissa lui-même, ajoutèrent-ils, avait été l'ennemi des Romains avant d'être leur allié; il en serait ainsi de Vermina, qui s'efforcerait de ne se laisser vaincre en bous offices pour le peuple de Rome, ni par Masinissa, ni par aucun autre : il demandait que le sénat lui donnât le titre de roi, d'allié et d'ami de la république. » On répondit que Syphax, son père, d'allié et d'ami des Romains, s'était, sans raison, déclaré tout

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coup leur ennemi; Vermina lui-même avait fait son coup d'essai et ses premières armes contre Rome. Il devait donc commencer par obtenir la paix, avant de solliciter le titre de roi, d'allié et d'ami; l'honneur de ces qualifications était une récompense que Rome accordait d'ordinaire aux rois qui lui avaient rendu des services signalés. Les ambassadeurs romains seraient bientôt en Afrique, et le sénat leur donnerait mission de dicter les conditions de paix à Vermina, qui laisserait, à cet égard, plein pouvoir au peuple de Rome. Si le prince voulait ajouter, retrancher ou changer quelque chose à ces con

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rursus ab senatu ei postulandum fore. » Legati cum iis mandatis in Africam missi, C. Terentius Varro, Sp. Lucretius, Cn. Octavius; quinqueremes singulis datæ.

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XII. Litteræ deinde in senatu recitatæ sunt Q. Minucii prætoris, cui Bruttii provincia erat : « Pecuniam Locris ex Proserpinæ thesauris nocte clam sublatam : nec ad quos pertineat facinus, vestigia ulla exstare. » Indigne passus senatus, non cessari ab sacrilegiis, et ne Pleminium quidem, tam clarum recensque noxæ simul ac pœnæ exemplum, homines deterrere. C. Aurelio consuli negotium datum, ut ad prætorem in Bruttios scriberet : «< Senatui placere, quæstionem de expilatis thesauris eodem exemplo haberi, quo M. Pomponius prætor triennio ante habuisset. Quæ inventa pecunia esset, reponi; si quo minus inventum foret, expleri : ac piacularia, si videretur, sicut ante pontifices censuissent, fieri caussa expiandæ violationis ejus templi. » Prodigia etiam, sub idem tempus, pluribus locis nunciata acciderunt. In Lucanis cœlum arsisse adferebant. Priverni sereno, per diem totum, rubrum solem fuisse. Lanuvii templo Sospitæ Junonis nocte strepitum ingentem exortum. Jam animalium obscœni fœtus pluribus locis nunciabantur; in Sabinis incertus infans natus, masculus an femina esset; alter sexdecim jam annorum item ambiguo sexu inventus. Frusinone agnus cum suillo capite; Sinuessæ

ditions, il aurait à adresser une nouvelle demande au sénat. » Les ambassadeurs, qui partirent pour l'Afrique avec ces instructions, furent C. Terentius Varron, Sp. Lucretius et Cn. Octavius; on donna une quinquérème à chacun d'eux.

XII. Ensuite on fit, dans le sénat, lecture d'une lettre du préteur Q. Minucius, qui avait le Bruttium pour département : « A Locres, on avait, la nuit, enlevé furtivement de l'argent du trésor de Proserpine; mais nul indice n'avait pu faire découvrir les auteurs du forfait. » Le sénat fut indigné d'apprendre de nouveaux sacrilèges, sans que le châtiment exemplaire, récemment infligé à Pleminius, eût été capable de prévenir de tels crimes. Le consul C. Aurelius fut chargé d'écrire au préteur, dans le Bruttium, « que le sénat ordonnait de poursuivre cet attentat avec la même rigueur que le préteur M. Pomponius avait déployée trois (ou plutot cinq) ans auparavant. Si l'argent se retrouvait en entier, il serait reporté intégralement dans le trésor; s'il manquait une partie de la somme, on la complèterait en outre on ferait, si la chose était jugée convenable, des sacrifices semblables à ceux que les pontifes avaient précédemment réglés, pour expier la profanation du temple. » A la même époque à peu près, des annonces de prodiges arrivèrent de plusieurs côtés à la fois. Dans la Lucanie, disait-on, le ciel avait paru enflammé; à Privernum, par un temps serein, le soleil avait été de couleur rougeâtre, pendant tout un jour; à Lanuvium, dans le temple de Junon Sospita, un bruit affreux s'était fait entendre durant la nuit. On ne parlait que de fœtus informes trouvés en divers endroits : dans la Sabinie, un enfant était né avec les organes des deux sexes, et l'on

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