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Achéens deviennent Doriens; et l'Élide tombe en partage aux Étoliens qui avaient accompagné les Doriens. Les Achéens, à leur tour, chassent les Ioniens, et s'établissent dans le pays, appelé depuis Achaïe. Les Ioniens sont accueillis par les Athéniens, avec lesquels ils avaient contracté d'anciennes alliances à cause de leur commune origine.-Une autre suite de ces migrations des peuples helléniques fut l'établissement des colonies grecques dans l'Asie-Mineure, fondées d'abord par les Etoliens, bientôt après par les Ioniens et par les Doriens eux-mêmes, et par les Hellènes ; établissemens qui eurent une si grande influence sur le développement ultérieur de la nation.

Voyez l'histoire de ces colonies dans la section suivante.

3. Quoique l'effet inévitable de ces migrations et de ces guerres, dans lesquelles les tribus sauvages expulsaient les tribus plus civilisées, dût être non-seulement de retarder, mais encore d'anéantir en grande partie la culture de la nation, cependant elles sont le fondement de l'ordre de choses qui s'établit ensuite dans la Grèce. Les tribus qui s'étaient nouvellement introduites, aussi bien que celles qui étaient chassées, restèrent d'abord sous la domination de leurs princes ou chefs. Cette forme de gouvernement dura, chez les unes, plus long-temps, et moins chez d'autres. Mais déja dans les deux siècles qui suivirent l'invasion, entre 1100-900, des gouvernemens républicains s'établirent dans les différens états de la Grèce (à l'exception de l'Épire, qui était plus éloignée), et remplacèrent le gouvernement des chefs de tribu, qui avait subsisté jusqu'alors; et malgré les révolutions qu'elles éprou

vèrent, ces républiques se maintinrent constamment ét servirent à imprimer plus fortement le sentiment de la liberté politique, l'un des traits distinctifs du caractère de la nation.

4. La cause essentielle de cette révolution si importante pour la Grèce, au moyen de laquelle les rapports de sa politique intérieure, furent désormais fixés invariablement, ne consistait, comme la suite le fait voir, que dans le progrès que les tribus naguère errantes firent dans la vie civile, et dans la civilisation qui y est intimement liée. Car, en vertu de l'ordre de choses nouvellement établi, chaque ville se forma, dès ce moment, une constitution intérieure, et par là il Ꭹ eut presque autant d'états libres, qu'il y avait de villes ayant un territoire dans leur dépendance.

favorise au

C'est une idée tout-à-fait fausse, mais que moins la manière dont la plupart des écrivains s'expriment sur l'histoire grecque, que de s'imaginer qu'il y eût autant d'états que de contrées. Véritablement il y en a quelques-unes comme l'Attique, la Mégaride et la Laconie qui peuvent être considérées chacune comme un état à part, parce que chacune d'elles formait le territoire d'une seule ville; d'autres, au contraire, telles que l'Arcadie, la Béotie, etc., ne formaient pas chacune un état; mais elles renfermaient autant d'états isolés, qu'elles avaient de villes avec un territoire particulier. 1. Mais il subsitait toujours entre elles un lien naturel de parenté; et les Arcadiens, les Béotiens, etc., parlaient d'euxmêmes comme d'un seul peuple. 2. Il existait des alliances volontaires entre quelques-unes, et quelquefois aussi entre toutes les villes d'une même contrée, comme, par exemple, dans l'Achaïe tellement qu'elles formaient toutes ensemble un état confédéré, dans lequel néanmoins chaque ville conservait sa constitution intérieure. 3. Ou bien il arrivait quel

:

quefois qu'une ville, à raison de sa puissance prépondérante, s'arrogeait sur les autres une espèce de suprématie, comme Thèbes, par exemple, sur les villes de la Béotie; mais cette domination était toujours précaire et dépendante des circonstances. 4. Quelquefois aussi la constitution particulière de chaque ville souffrait beaucoup de changemens, particulièrelorsque des citoyens puissans (tyranni) non-seulement s'emparaient du suprême pouvoir, mais encore trouvaient le moyen de le rendre héréditaire dans leurs familles. On voit aisément que ce sont-là des idées fondamentales pour l'histoire grecque, qui ne peuvent être saisies et présentées avec assez de clarté et de précision; et il est évident qu'une pareille situation devait ouvrir un vaste champ aux combinaisons de la politique usuelle ou pratique. Moins on était dans le cas de penser à des constitutions fixes dans chaque ville, plus il devait y avoir de tentatives politiques, que le peu d'étendue de chaque État devait rendre faciles; et plus il y avait de tentatives qui ne réussissaient pas, plus la masse des idées poli. tiques devait s'accroître chez un peuple aussi ingénieux. La législation de Solon et de quelques hommes qui se distinguèrent ensuite en ce genre en furent les résultats.

5. Malgré ce morcellement de la Grèce en une multitude de petits États, que n'unissait aucun lien politique commun, il subsistait néanmoins entre tous les peuples helléniques, une sorte d'union et d'esprit national, entretenu soit par des fêtes périodiques et des jeux où la nation se montrait dans tout son éclat, et où les Grecs seuls pouvaient prendre part (ceux qu'on célébrait en l'honneur de Jupiter à Olympie étaient les plus célèbres en ce genre), soit ce genre), soit par l'institution perfectionnée et agrandie du conseil des Amphictyons. Si cet établissement n'eut pas tout-à-fait les résultats qu'il était destiné à avoir, la cause en doit être attribuée à la nature de toute confédération, qui s'altère du mo

ment que quelques-uns des États qui en font partie commencent à devenir trop puissans.

L'assemblée des Amphictyons n'était pas, à beaucoup près, une diète générale, où se traitassent les affaires de la nation. Elle était immédiatement chargée de la surveillance du temple et de l'oracle de Delphes. 1. Mais c'est de cette assemblée que se répandaient chez les Grecs les idées sur les droits politiques des citoyens, et elle veillait à leur maintien, 2. Elle sut, dans certaines circonstances, employer l'influence politique des oracles pour déterminer la nation à prendre part aux affaires générales. 3. Enfin cet établissement conserva le caractère d'une institution nationale, en ce qu'il n'y avait que les Grecs qui y fussent admis.

Des anciens gouvernemens fédératifs et de la législation de Crète, par M. de Sainte-Croix; Paris, 1796. Recherche des plus précieuses sur le conseil des Amphictyons, et sur d'autres sujets de l'antiquité grecque qui y ont rapport.

6. Parmi les États particuliers de la Grèce, Sparte et Athènes se distinguèrent dans cette période non-seulement par la supériorité de leur puissance, mais aussi par leur constitution et par leur législation; et quoiqu'on ne puisse pas dire que l'histoire du reste de la Grèce fût dès lors liée à leur histoire, ils méritent néanmoins une attention particulière.

7. Histoire de Sparte. Les Achéens ayant été expulsés par les Doriens, après avoir subsisté sous la domination des chefs de tribu d'abord de la maison de Persée, et depuis que Ménélas, par son mariage, fut devenu roi, de ce pays, sous ceux de la maison de Pélops, la Vers Laconie échut par le sort aux fils d'Aristodème, Eurysthène et Proclès, dont les familles conservèrent l'autorité suprême, de manière que l'État fut toujours gou

1100

verné en commun par deux rois, tirés de chacune de ces familles.

La famile des Proclides et des Agides descendait d'Agis, fils et successeur d'Eurysthène.

Sparte, ou Essai sur l'histoire et le gouvernement de cet État, par J. C. F. Manso; Leipsic, 1800, 3 part. (en allemand). Ouvrage capital sur cet État, riche en recherches sur divers points de l'histoire grecque qui s'y rattachent.

CHRAGIUS, De Republica Lacedæmoniorum, 1642. MEURSIUS, De regno Laconico; et Miscellanea Laconica. Deux laborieuses compilations.

」。

8. Les Doriens s'établirent dans le grand nombre de villes qu'ils conquirent successivement dans cette contrée, et en devinrent sinon les seuls habitans, au moins les maîtres, puisque le peu d'Achéens qui y restaient furent réduits en esclavage. Mais bientôt là ville de Sparte sut se donner sur tout le pays une supériorité qu'elle conserva constamment; et les autres villes, auparavant considérables, devinrent des lieux ouverts et sans défense, et la plupart sans impor

tance.

Rapports des citoyens de la capitale, les Spartiates comme corps dominant, avec les habitans de la campagne, les Lacédémoniens (ou Teρíoixo) comme sujets obligés à payer les contributions et au service militaire. Agis, successeur d'Eurysthène, commença à les soumettre, et les habitans d'Hélos, en punition de leur résistance, furent réduits en esclavage; au lieu que ceux des autres villes, par le sacrifice de leur liberté politique, conservèrent celle de leurs personnes, quoique avec des restrictions considérables.

9. L'histoire des deux siècles suivans ne présente que

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