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des guerres continuelles des Spartiates avec les Argiens, leurs voisins, et des troubles intérieurs, occasionnés par la trop grande inégalité des fortunes, par les querelles et la décadence du pouvoir des rois, jusqu'à ce que Lycurgue, oncle et tuteur du jeune roi Charilaüs, donna à Sparte, vers l'an 880, une constitution à laquelle elle dut principalement tout l'éclat dont elle brilla depuis.

Éclaircissemens sur les points les plus importans de la constitution de Sparte. Il faut d'abord remarquer à ce sujet : a. Que si la législation de Lycurgue tombe à une époque trop ancienne pour qu'elle ait pu être écrite, et si elle consistait en maximes ou sentences (pńrpa) qui étaient confirmées à Delphes par l'oracle, il s'ensuit qu'on a dû attribuer à ce législateur beaucoup de choses qui ont une origine moins ancienne. b. Une partie considérable des institutions qui lui appartiennent véritablement, n'étaient pas nouvelles, mais puisées dans les anciens usages des Doriens, usages qui commençaient à tomber en désuétude, et auxquels il donna force de loi. Par conséquent, la législation de Lycurgue devait avoir beaucoup de ressemblance avec celle des Crétois, qui étaient aussi Doriens, quoique sans doute il y eût d'ailleurs beaucoup de choses empruntées, comme on l'assure, de la législation crétoise. c. Les lois de Lycurgue avaient essentiellement pour but, d'assurer à Sparte une existence qu'elle ne dût qu'à ses propres forces, en y formant et y maintenant une race d'hommes vigoureux et incapables de se laisser corrompre. Voilà pourquoi elles avaient plus d'égard à la vie privée et à l'éducation physique, qu'à la constitution de l'état, à laquelle Lycurgue paraît avoir changé très-peu de choses.

Lycurgue laissa subsister: 1. les rapports établis entre les Spartiates, comme peuple dominateur, et les Lacédémoniens comme sujets. 2. Les rois des deux maisons régnantes conservèrent leurs prérogatives de chefs militaires dans la guerre,

et de premiers magistrats dans la paix. 3. D'un autre côté, on lui attribue l'établissement d'un sénat (yepovcía) composé de vingt-huit membres, qui ne devaient pas être âgés de moins de soixante ans, que le peuple nommait à ces fonctions pour tout le temps de leur vie, et qui devaient assister les rois de leurs conseils dans toutes les affaires publiques. 4. Quant au collège des cinq Éphores, qui étaient renouvelés chaque année, on ignore s'il fut établi par Lycurgue, ou s'il le fut depuis ce législateur; mais cela est peu important à savoir, puisque la grande puissance de cette magistrature, à laquelle tout finit par être soumis, comme au tribunal suprême de l'État, date certainement d'une époque bien postérieure à Lycurgue. 5. Il y avait encore les assemblées du peuple, d'après sa division en tribus et en cantons (pvλaí et dbxí), auxquelles les seuls Spartiates pouvaient assister, et où ils exerçaient seulement le droit d'admettre ou de rejeter les propositions qui leur étaient faites par les rois ou par le sénat.

Dans ses lois sur la vie privée, Lycurgue se proposa pour principal but de faire des Spartiates une société de citoyens aussi égaux entre eux qu'il serait possible, par les propriétés, par la manière de vivre, et où chacun aurait la conviction la plus intime, qu'il appartenait à l'État, et qu'il lui devait une entière et aveugle obéissance. De-là: 1. le nouveau partage des terres, par lequel 9,000 portions furent adjugées aux Spartiates, et 30,000 aux Lacédémoniens; portions transmissibles par donation et par héritage, mais qu'on ne pouvait jamais vendre. 2. L'éloignement extrême de toute espèce de luxe, au moyen des repas en commun (ovocítia) de tous les citoyens, d'après leur division en classes, et les règlemens qui prescrivaient jusqu'aux mets qui devaient composer ces repas. 3. Tous les règlemens relatifs à la société domestique, tant entre les époux, qu'entre les parens et les enfans; règlemens qui tous tendaient au but essentiel de la politique, de procurer aux citoyens et aux citoyennes des corps sains et vigoureux, même aux dépens de la morale. 4. De-là enfin les rapports

avec les esclaves, connus sous la dénomination générale d'Hilotes, qui, bien qu'ils fussent considérés comme serfs destinés à la culture des terres, étaient aussi regardés comme propriété de l'État, qui avait le droit de les employer à la guerre, quand il le jugeait à propos. Au reste, s'il est facile de marquer, en général, ces points essentiels du gouvernement de Sparte, il est difficile et même impossible, faute de documens plus exacts, de résoudre une foule de questions qui se présentent d'elles-mêmes à l'esprit, quand on veut entrer dans un plus grand détail. Une chose plus étonnante encore que cette constitution même, c'est qu'elle ait subsisté pendant près de quatre siècles, sans souffrir d'altération notable; ce qui est d'autant plus remarquable que les Spartiates commencèrent de bonne heure à devenir conquérans. Véritablement il était impossible que la Grèce songeât à jouir d'une paix durable, du moment où elle renfermait dans son sein une république de soldats que l'ennui tout seul devait exciter à entreprendre des guerres, puisque les occupations domestiques et l'agriculture, les seuls moyens d'existence qui lui fussent permis, y étaient remises aux mains des esclaves.

Aux écrits cités ci-dessus, page 141, il faut ajouter :

HEYNE, De Spartanorum republicâ judicium, dans Comment. Soc. Gotting., Vol. IX; ouvrage destiné à rectifier la partialité des jugemens de de Paw,

10. Bientôt après Lycurgue commencèrent les guerres de Sparte avec ses voisins, les Argiens, les Arcadiens, et surtout les Messéniens. A la vérité, elles paraissent avoir eu pour principale cause une ancienne haine entre les tribus doriennes, née de l'inégalité du partage fait entre elles à l'époque de l'invasion du Pélopannèse; mais ces guerres furent évidemment entretenues par l'ambition des rois, qui savaient diriger à leur gré un peuple superstitieux, au moyen des oracles et des interprétations qu'ils leur donnaient.

Guerres peu importantes contre Tégée et Argos, et démêlés avec Messène. 873—743.

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Première guerre de Messénie, 742-722. Elle se termine par la conquête de la forteresse d'Ithone, après la mort volontaire d'Aristodème, roi de Messénie. Les Messéniens deviennent tributaires des Spartiates, et sont obligés de donner la moitié du produit de leurs terres. - Pendant la durée de cette guerre : 1. établissement du collège des Éphores (suivant quelques auteurs), comme remplaçant les rois pendant leur absence, et comme juges des différends qui pouvaient s'élever entre les rois et le sénat. 2. Limites données au pouvoir du peuple, en ce qu'il ne lui est pas permis de rien chan

ger aux propositions qui lui sont soumises par le sénat et par les rois, mais seulement de les confirmer, ou de les rejeter. 3. Révolte des Parthenii et des Hilotes; elle donne occasion d'envoyer des colonies au-dehors, moyen dont Sparte se servit souvent pour maintenir sa tranquillité intérieure.

Seconde guerre de Messénie, 682-668. Cette guerre fut conduite pendant quatorze ans par le héros des Messéniens, Aristomène ; l'enthousiasme guerrier des Spartiates est ranimé par Tyrtée, jusqu'à ce que la prise de la forteresse d'Ira termine la guerre à l'avantage de ces derniers. Le territoire de Messène est partagé entre les vainqueurs, et ses habitans, réduits à la condition des Hilotes, sont emmenés comme esclaves. pour cultiver la terre.

11. Quoique ces guerres de Messénie eussent sensiblement accru le domaine de Sparte, il paraît néanmoins qu'elle fut long-temps à se remettre de cette lutte, et que ce ne fut que peu à peu qu'elle parvint à s'élever au premier rang parmi les états Doriens, en étendant continuellement son territoire aux dépens des Argiens et des Arcadiens.

Guerres avec Tégée, presque toujours au désavantage de

Sparte, et avec Argos, au sujet de Thyrca et de Cythère, vers 550, et qui devinrent pour elle l'occasion d'un accroissement de territoire considérable.

12. Ces guerres au centre du Péloponèse n'étaient pas de nature à pouvoir altérer la constitution de Sparte, et pendant long-temps elle refusa de prendre part aux affaires du dehors. Mais comme le roi Cléo491 mène, qui finit par chasser du trône son collègue Démaratus, se mêla des affaires des Athéniens, cela fit naître des germes de dissensions entre les deux peuples. Les guerres avec les Perses, qui vinrent ensuite, auxquelles Sparte fut obligée de prendre part, quoique Cléomène eût refusé d'appuyer la révolte d'Aristagoras, et les idées de principauté de la Grèce qui commençaient à s'établir, donnèrent naissance à une suite de rapports tout-à-fait nouveaux.

12. L'Histoire d'Athènes, dans cette période, est plus importante à cause des révolutions intérieures par lesquelles cet état se forme insensiblement en république, que par son agrandissement au-dehors. La situation de l'Attique, et la nature même du sol, la mirent à l'abri des attaques et des entreprises des hordes qui s'agitaient autour d'elle, en lui laissant la facilité de s'élever peu à peu à un degré de prospérité dont les traces sont incontestables, bien que la critique ait peu de moyens de tout éclaircir, autant que l'historien pourrait le désirer.

L'histoire d'Athènes forme naturellement une principale partie des ouvrages cités ci-dessus, page 126; elle est encore comprise dans les suivans:

The History of Athen politically and philosophically consi

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