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QUATRIÈME SECTION.

HISTOIRE DE LA MONARCHIE MACÉDONIENNE.

PREMIÈRE PÉRIODE.

DEPUIS SON ORIGINE JUSQU'A LA MORT D'ALEX ANDRE-LEGRAND, DEPUIS L'AN 800-323.

SOURCES. Aucun historien n'a écrit l'histoire de la Macé

doine, en particulier, avant Alexandre. On trouve sur l'histoire ancienne de ce royaume avant Philippe, quelques renseignemens épars dans Hérodote, Justin, Thucydide, Arrien, et plus particulièrement dans Diodore de Sicile. Pour l'histoire de Philippe, Diodore est encore le premier écrivain à consulter, parce que les ouvrages des autres historiens ont été perdus; mais on peut faire usage aussi des harangues de Démosthène et d'Eschine, toutefois en les lisant avec la critique historique. Sur Alexandre-le-Grand, Arrien est encore le principal auteur à consulter, après la perte de tant d'écrivains, à cause du discernement avec lequel il a su choisir ses autorités; à côté de lui se plaće Diodore, dans le XVIIe livre de son histoire. La vie de ce prince par Plutarque contient une foule de détails et d'anecdotes précieuses; et

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Quinte-Curce même, malgré son peu de critique, nous offrirait un assez grand nombre de faits intéressans, s'il avait mis plus d'exactitude dans ses récits.

Parmi les modernes (indépendamment de l'histoire universelle de Guthrie et Gray, 3 partie, Hübler, partie 1, 2 3, etc., voy. p. 2). Voyez ci-dessous les écrits sur Philippe et Alexandre.

1. Une colonie grecque d'Argos, qui sous la conduite des Téménides, de la race d'Hercule, alla s'établir dans l'Émathie, jeta les fondemens encore faibles et mal assurés du royaume de Macédoine, devenu si puissant dans la suite. Cette colonie non-seulement se maintint contre les naturels du pays, mais ses rois étendirent même successivement leur domination par la réunion ou la soumission de plusieurs peuplades voisines. Cependant son histoire primitive, et même les noms de ses rois, sont environnés de ténèbres, jusqu'à l'époque de l'invasion des Perses.

Hérodote ne fait aucune mention des trois premiers rois de Macédoine: Caranus, qui, dit-on, régna vingt-huit ans; Cœnus, vingt-trois ans, et Tyrmas, quarante-cinq ans; mais il nomme comme le fondateur de cet empire, Perdiccas, 729-678. Tout ce qu'on sait de ce prince et de ses successeurs, Argée, mort l'an 640; Philippe I, mort l'an 602; Æropus, mort l'an 576; et Alcétas, mort l'an 547 ; c'est qu'ils soutinrent des guerres mêlées de succès et de revers contre leurs voisins, particulièrement les Piériens et les Illyriens, qui avaient leurs rois particuliers.

2. Lorsque les Perses commencèrent à faire des irruptions en Europe, la Macédoine était, par sa situation, la première contrée qu'ils devaient trouver sur leur passage. Déja sous Darius, fils d'Hystaspe, les rois

de Macédoine avaient été assujétis à payer un tribut aux Perses, et ce ne fut pas à leur valeur, mais aux victoires des Grecs qu'ils durent d'en être affranchis. La bataille de Platée (479) rendit aussi au royaume de Macédoine son indépendance, quoique les Perses ne l'eussent pas reconnue formellement.

Après l'expédition contre les Scythes, 513, Amyntas (mort l'an 498) fut assujéti à payer le tribut aux Perses, aussi-bien que son fils et son successeur Alexandre (mort l'an 454), qui fut forcé d'accompagner Xerxès dans son expédition contre la Grèce.

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3. Mais l'expulsion des Perses donna bientôt aux rois de Macédoine d'autres voisins redoutables, d'un côté dans les Thraces, qui, sous Sitalcès, et sous Seu- Mort thès, son successeur, formèrent le puissant empire des l'an Odryses; d'un autre côté, dans les Athéniens, qui, au moyen de leur puissance maritime, rangèrent sous leur obéissance toutes les colonies grecques situées le long des côtes de la Macédoine. Cependant plus ce voisinage pesait sur les rois de cette contrée, plus ils se trouvèrent promptement et profondément engagés dans les affaires de la Grèce.

Commencement des querelles avec Athènes sous le règne de Perdiccas II, 454-413, parce que cette république avait soutenu contre lui Philippe, son frère.-Révolte de Potidée; les Grecs de Chalcis et d'autres villes voisines se fortifient dans Olynthe, 432. Néanmoins comme Potidée dut se rendre aux Athéniens, 431, Perdiccas sut jouer son rôle avec tant d'adresse dans la guerre du Péloponnèse qui éclata alors, qu'il parvint à tromper les Athéniens, tandis qu'il détournait l'attaque de Sitalcès par le mariage qu'il fit de sa sœur avec Senthès, l'hé

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ritier de ce prince, 429. Son alliance avec Sparte, 424, fut extrêmement funeste aux Athéniens, par la perte d'Amphipolis, que Brasidas leur arracha. Néanmoins Perdiccas aima mieux faire la paix avec Athènes, 423, que de se mettre entièrement à la merci de ses nouveaux alliés.

4. Archélais, successeur de Perdiccas, jeta les fon400 dements de la culture des terres et de la civilisation de ces peuples, que cependant les Grecs ne voulurent jamais reconnaître pour leurs frères; il fit faire des grandes routes, des places fortes, et rendit sa cour le `siège de la littérature. L'ancien royaume de Macédoine paraît avoir compris à peu près les pays connus sous les noms d'Émathie, Mygdonie et Pélagonie, quoique plusieurs autres peuples voisins, gouvernés par leurs rois particuliers, fussent ses tributaires. Les rois n'avaient que peu d'autorité sans le concours des grands de leur royaume, parmi lesquels ils n'étaient que les premiers, comme tous les anciens chefs des peuplades grecques. Combien la noblesse macédonienne n'eut-elle pas de peine, même dans le temps d'Alexandre, à oublier ses antiques priviléges!

5. Au règne d'Archélaüs, qui périt assassiné, succède une période remplie de désordre et d'obscurité. L'indécision des lois qui réglaient la succession au trône autorisait l'ambition de plusieurs prétendans, dont chacun trouvait un faible appui, soit chez les peuples voisins, soit dans quelqu'une des républiques grecques.

Æropus, comme tuteur du jeune roi Oreste, usurpe le suprême pouvoir, 400-394. Après sa mort et le meurtre de Pausanias, son fils, 393, Amyntas II (fils de Philippe, frère de Per ́diccas ) s'empare du trône, sur lequel il n'est affermi qu'après avoir vaincu dans une bataille Argée, frère de Pausanias, que

soutenaient les Illyriens, 390-369. Il ne put terminer avec succès la guerre contre Olynthe, 383-380, que par son alliance avec Sparte.

6. Les trois fils d'Amyntas II, Alexandre, Perdiccas et Philippe, se succédèrent à la vérité après la mort de leur père; mais les troubles qui eurent lieu sous le règne des deux premiers furent si grands, que l'on put douter si le royaume de Macédoine pourrait subsister; du moins furent-ils obligés de se soumettre à payer un tribut aux Illyriens.

Alexandre fut affermi sur le trône, et défendu contre son rival Ptolémée d'Alorus par Pélopidas; il consentit à envoyer Philippe, son jeune frère, à Thèbes, comme otage; mais il fut encore précipité du trône dans la même année par Ptolémée, 368. Ce prince gouverne le royaume, sous la condition de le conserver aux deux jeunes frères, 368-365. Condition qui lui est imposée par Pélopidas, 367. Assassinat de Ptolémée par Perdiccas III, 365, qui est vivement inquiété par Pausanias, nouveau prétendant à la couronne, jusqu'à ce que les Athéniens, sous la conduite d'Iphicrate, l'affermissent dans son autorité, 364. Mais, dès 360, Perdiccas périt dans une guerre contre les Illyriens, et laisse un fils nommé Amyntas, encore en bas âge; et Philippe, le jeune frère de Perdiccas, s'évade de Thèbes pour prendre en main les rênes du gou

vernement.

7. Le règne de Philippe, qui dura vingt-quatre ans, 360 jusq. est un des plus intéressans et des plus instructifs dont 336 l'histoire fasse mention, par la prudence et la constance avec lesquelles il sut combiner et exécuter les desseins qu'il avait formés. Sous le rapport de la conduite morale, on ne reconnaît guère en lui l'élève d'Épaminon

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