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qu'il fût d'ailleurs, causèrent la ruine de Persée, comme elle avait causé celle d'Antiochus. Cependant il soutint 172 jusq. la guerre pendant près de quatre ans; mais la bataille 168 de Pydna décida à la fois de son sort et de celui de la Macédoine.

Malheureuse destinée de Persée jusqu'au moment où il tombe entre les mains des Romains à Samothrace, et ensuite jusqu'à sa mort à Rome, 166.

25. D'après le système que Rome avait adopté alors, la Macédoine conquise ne fut pas encore réduite en province; mais on se borna d'abord à la mettre hors d'état de se défendre. On en fit une espèce de république', en la partageant en quatre districts qui devaient payer aux Romains la moitié du tribut qu'ils avaient payé jusqu'alors à leurs rois.

26. L'influence que la chute de Persée devait avoir sur la dépendance de la Grèce, et particulièrement de la ligue achéenne, se conclnt assez de la nature des choses. L'inquisition politique des commissaires romains punit non-seulement ceux qui s'étaient déclarés les partisans de la Macédoine; mais même il suffit d'avoir voulu garder la neutralité pour être traité de suspect. La haine même monta à tel point que Rome ne crut plus pouvoir trouver de sûreté qu'en se défaisant, en un seul coup, de tous ses adversaires les plus distingués. Plus de mille Achéens des plus considérables furent envoyés à Rome pour y faire entendre leur justification, et ils y restèrent dix-sept ans prisonniers sans qu'on songeât à les entendre. D'un autre côté, Callicrates (mort en 150), qui les avait livrés, se trouva à la tête de la ligue, et ce misérable entendait chaque 150

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jour, sans s'émouvoir, les enfants l'outrager dans les rues et lui reprocher son infame trahison. A la vérité, cette époque fut pour la Grèce un temps de paix, et il est facile d'en deviner les raisons.

27. Lorsque Rome eut adopté le système de réduire en provinces les états qu'elle avait jusqu'alors tenus dans sa dépendance, le sort de la Grèce ainsi que celui de la Macédoine fut enfin décidé. Cela arriva pour ce 148 dernier pays, après la victoire que remporta Métellus sur le parti que s'était formé Andriscus qui se donnait pour le fils de Persée; et deux ans après, la prise de Corinthe fit évanouir la dernière étincelle de liberté dans la Grèce.

La dernière guerre des Achéens fut occasionnée par les démêlés avec Sparte, 150, et entretenue par Diæus, Critolaüs et Damocritus, qui s'étaient sauvés de Rome, où on les avait tenus en captivité. Les Romains s'empressèrent d'intervenir dans ces débats afin de dissoudre entièrement la ligue achéenne. Le premier motif qu'ils mirent en avant, pour cet objet, fut l'insulte faite à Corinthe à leurs ambassadeurs; cependant comme la guerre contre Carthage et contre Andriscus durait toujours, on se plaignit d'abord avec assez de modération. Mais le parti de Diæus et de Critolaüs voulait la guerre. Les chargés de pouvoir de Métellus furent de nouveau insultés, et les Achéens déclarèrent la guerre à Sparte et à Rome. Dans la même année ils furent battus par Métellus, et Critolaüs périt dans le combat. Mummius vint prendre le commandement de l'armée romaine; il battit Diæus, qui avait succédé à Critolaüs, dans uņ combat donné près de Corinthe, prit la ville et la saccagea, 146. La Grèce fut alors réduite en province romaine, quoiqu'on laissât encore à quelques villes isolées, comme Athènes, une ombre de liberté.

IV. Histoire de quelques petits royaumes ou États éloignés, formés des débris de la monarchie macédonienne.

Sources. Outre les écrivains cités précédemment, pag. 255, on doit mentionner ici particulièrement un historien né à Héraclée, ville du Pont, Memnon, dont Photius nous a conservé quelques extraits, cod. 224. Dans quelques sections isolées comme dans celle des Parthes, Justin (1) est la principale source, ainsi qu'Ammien Marcellin et les extraits d'Arrien (ex Parthicis), que l'on trouve dans Photius. Les médailles des rois parthes sont encore fort importantes pour l'histoire de leur empire; malheureusement, les savants travaux de Vaillant prouvent que, malgré cette ressource, la chronologie de ces rois est encore fort incertaine. Le principal écrivain pour l'histoire des Juifs est Josephe (voy. ci-dessus pag. 37). Parmi les livres de l'ancien Testament, ce sont ceux d'Esdras et de Néhémias qu'il faut consulter, et les livres des Machabées, dont l'autorité est trop souvent douteuse.

royau

Les ouvrages modernes seront cités aux articles des mes particuliers. On trouve aussi beaucoup de détails dans les ouvrages qui traitent de l'ancienne numismatique.

1. Outre les trois principaux royaumes dans lesquels la monarchie d'Alexandre se trouva divisée, il se forma encore, dans les vastes pays qu'elle comprenait, plu

(1) Puisque Justin n'a fait que donner des extraits de TroguePompée, on est en droit, pour plusieurs sections de l'Histoire ancienne, de faire l'importante question : Quelles sont les sources où ce dernier a puisé? On en trouvera la solution dans mes deux dissertations: De fontibus et auctoritate Trogi Pompeii, ejusque epitomatoris Justini, dans Com. Societ. Götting; vol. XV.

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sieurs petits états, voisins de ces trois grands royaumes,
et l'un d'entre eux devint à son tour un des plus puissants
empires du monde. Ce sont : 1o le royaume de Pergame,
2o la Bithynie, 3o la Paphlagonie,
3o la Paphlagonie, 4° le Pont, 5o la
Cappadoce, 6o la grande Arménie, 7o la petite Arménie,
8° le royaume des Parthes, 9o le royaume de Bactriane,
10° l'État Juif depuis les Machabées.

Nous ne connaissons l'histoire de ces royaumes (l'État Juif excepté) qu'autant qu'ils se trouvent impliqués dans les affaires de royaumes plus considérables; nous ne savons rien, ou très-peu de choses, de leur histoire propre et de leurs transactions intérieures. On ne peut donc présenter, à ce sujet, autre chose qu'une suite chronologique de données, dont la connaissance est pourtant indispensable pour l'intelligence de l'histoire générale.

2. Le royaume de Pergame, en Mysie, se forma penjusq dant la guerre entre Séleucus et Lysimaque. Il s'éleva par la grandeur de ses rois (dont heureusement les plus sages régnèrent le plus long-temps), et par la faiblesse des Séleucides; la politique des Romains, qui avaient des vues sur lui, contribua à son agrandissement. L'histoire n'offre presque pas d'exemple d'un royaume subordonné ainsi à des maîtres étrangers, et dont les princes eussent su se prévaloir avec autant d'habileté de ces rapports politiques. Mais leur plus grande gloire consiste dans l'encouragement donné aux arts de la paix, à l'industrie, aux sciences, à l'architecture et aux arts du dessin, en quoi ils se montrèrent les rivaux des Ptolémées. Combien l'éclat du petit royaume de Pergame surpasse celui de plusieurs grands royaumes!

Philétérus, lieutenant de Lysimaque à Pergame, se rend indépendant, et se maintient en possession de la ville et de la

forteresse de Pergame, 283-263. Son neveu Eumène I, 263– 241, remporte une victoire sur Antiochus I, près de Sardes, et devient maître de l'Éolide et du territoire qui l'environne. Attale I, neveu de celui-ci, 241-197, après sa victoire sur les Galates, 239, prend le titre de roi de Pergame. C'était un prince du caractère le plus noble, dont le génie et l'activité embrassaient tout. Il devint l'allié d'Antiochus III, dans ses guerres contre Achéus, 216. Commencement de l'alliance avec Rome, au moyen de la part que ce prince prend à la ligue des Étoliens contre la Macédoine, 211, pour s'opposer aux conquêtes de Philippe. Ensuite, après l'invasion de Philippe en Asie, 203, il prend encore le parti des Romains dans la première guerre de Macédoine. Son fils Eumène II, héritier de toutes ses grandes qualités, lui succède, 197-158. Les Romains récompensèrent l'appui qu'il leur prêta contre Antiochus-le-Grand, en lui donnant presque tous les pays que ce prince possédait dans l'Asie-Mineure; en conséquence, la Phrygie, la Mysie, la Lycaonie, la Lydie, l'Ionie, et une partie de la Carie, composent désormais le royaume de Pergame, mais aussi sont cause de la perte de son indépendance. Car Eumène II devient si puissant, que, dans la guerre contre Persée, il a de la peine à conserver la faveur du sénat, et à se maintenir dans son royaume. Son frère Attale II, 158-138, plus fidèle partisan des Romains, prit part à presque toutes les affaires de l'Asie-Mineure, particulièrement à celles de la Bithynie. L'insensé Attale III, neveu du précédent, 138-133, légua son royaume aux Romains, qui s'en emparèrent après avoir vaincu Aristonicus, l'héritier légitime du trône, 130, et le réduisirent en province romaine, sous le nom d'Asie. Grandes découvertes et établissemens à Pergame. Sa riche bibliothèque; Antoine la fait transporter dans la suite à Alexandrie, et en fait présent à Cléopâtre. Le Musée. Invention du parchemin ou vélin, l'un des principaux moyens de conservation pour les ouvrages de littérature.

Voyage pittoresque de la Grèce, par Choiseul Gouffier, vol. 11, 1809. Cet ouvrage contient d'excellentes considérations

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