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Les livres d'Esdras et de Néhemie; mais surtout le livre d'Esther, comme présentant un tableau fidèle de la cour de Perse et de la manière d'y vivre. 3. Les ouvrages des annalistes persans plus modernes, et particulièrement de Mirkhond, dans le XIIIe siècle, ne peuvent avoir aucun poids dans la balance de la critique, mais nous intéressent seulement en ce qu'ils nous font connaître la manière dont on envisage, dans l'Orient même, l'histoire ancienne de ce pays.

Les écrivains modernes de l'histoire de Perse sont, pour la plupart, ceux qui ont traité de l'histoire ancienne en géneral. Voy. page 2. On trouve un travail sur l'histoire de Perse, d'après les sources orientales, dans l'Histoire universelle imprimée à Halle, IVe partie.

BRISSONIUS, De regno Persarum, 1591, in-8°, très-laborieuse compilation.

La section des Perses dans mes Idées sur la politique, etc., première partie, vol. I, 1805.

I.

État de la nation Persane avant Cyrus, comme un peuple de montagnards soumis par les Mèdes, habitant les parties les plus élevées de la province appelée Persis, et livré tout entier, ou au moins en grande partie, à la vie nomade. Sa division, en dix castes ou tribus, parmi lesquelles celles de Pasargade, qui fut en possession du gouvernement, doit principalement fixer notre attention pour la suite de cette histoire. Cette distribution en castes faisait la base de la constitution, et il en reste des traces sensibles dans tout le cours de leur histoire. Les castes restèrent constamment séparées les unes des autres, dans leur manière de vivre, dans les temps même les plus florissants de l'empire il y en avait trois des nobles ou des guerriers, trois d'agriculteurs et quatre de pasteurs. C'est sur cela qu'est fondée la preuve que l'histoire du peuple domi

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nant, parmi les Perses, est proprement une histoire des castes plus nobles, notamment de celle des Pasargades.

2. L'histoire de Cyrus, le fondateur de la monarchie persane, était enveloppée de tant de circonstances romanesques dès le temps d'Hérodote, qu'il n'était plus possible de démêler la vérité. Mais la marche qu'il suivit pour opérer cette révolution fut en tout la même qu'ont suivie les fondateurs de semblables empires dans l'Asie. A l'exemple de Gengiskan qui, dans un siècle plus récent, fut choisi comme le chef de toutes les hordes mogoles, de même Cyrus, choisi Vers pour chef de toutes les tribus des Perses, marche à l'an leur tête, comme un puissant conquérant, dans un avant temps où les monarchies mède et babylonienne étaient sur le penchant de leur ruine, et où le royaume de Lydie, sous Crésus, n'était pas encore affermi.

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J.-C.

Cyrus était né dans la caste des Pasargades, de la famille d'Achéménès (Dsemschit? ) qui demeura la famille régnante.

3. Fondation de l'empire de Perse par la destruction 561 du royaume Médo-Bactrien, après la victoire remportée sur Astyage près de Pasargade. Agrandissement rapide par de nouvelles conquêtes. Cyrus soumet l'Asie Vers antérieure par la victoire qu'il remporte lui-même sur 557 Crésus, tandis que ses généraux s'emparent des colonies

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grecques. Conquête de Babylone et de toutes les provinces babyloniennes. Les villes de la Phénicie se soumettent volontairement. Dès le temps même de Cyrus, les limites de la monarchie persane s'étendaient depuis la mer Méditerranée jusqu'à l'Oxus et à l'Indus dans l'Asie méridionale. Mais l'invasion tentée dans les dé

serts de l'Asie intérieure contre les peuples nomades. 629 ne réussit pas, et Cyrus lui même y perdit la vie.

Dans le récit des guerres particulières entreprises par Cyrus, Hérodote et Ctésias diffèrent l'un de l'autre; mais ils sont d'accord sur les faits principaux, et, même dans les endroits où ils diffèrent, ils ne sont pas en contradiction manifeste.

4. Conséquences immédiates de cette grande révolution, tant pour les vainqueurs que pour les vaincus. Le luxe et la civilisation des Mèdes, de même que leur législation et leur culte, et en même temps la caste sacerdotale des mages, qui en étaient les dépositaires, s'introduisent parmi les Perses, dès le temps même de Cyrus; et tout le cérémonial de la cour de Perse se forme sur celui des Mèdes.

Esquisse de la législation de Zoroastre et de la religion des mages, d'après les livres du Zend-avesta. Jusqu'à quel point la doctrine de Zoroastre devint la doctrine dominante chez les Perses. -Preuve qu'elle n'a été adoptée que par les castes les plus nobles, particulièrement par celle de Pasargades. Grande et puissante influence qu'elle eut sur l'agriculture et sur l'amélioration des terres.

Zend-avesta, ouvrage de Zoroastre, traduit en français sur l'original Zend, par Anquetil du Perron; Paris, 1771, in-4°. Cet ouvrage a beaucoup gagné par la discussion critique qui y a été ajoutée dans la traduction allemande :

Zend-avesta, Zoroaster's lebendiges Wort, par J. L. Kleuker, 1776, 3 vol. in-4o, et l'addition au Zend-avesta, 1 vol. en 2 parties, 1782; 2 vol. en 3 parties, 1783. Comparez les recherches de Meiners et Tychsen sur Zoroastre, in commentationibus soc. Gotting. Et dans mes Idées sur la politique, etc., t. I, 1804. Le traité de

HYDE, De Religione veterum Persarum; Oxon., 1700, in-4o : ouvrage rempli de savantes recherches, et qui a le premier excité à en faire sur ce sujet.

Les traditions sacrées de l'Orient, par J. S. Rhode; Bresleau, 1821 (en allemand). Ouvrage important pour l'intelligence du Zend-avesta, de la religion des mages, des antiquités médiques et persanes, et plein de vues nouvelles sur ce sujet.

5. Première organisation intérieure de l'empire de Perse sous Cyrus. Ce prince n'établit aucune nouvelle institution, mais plutôt il continue les divers modes d'administration existans chez les vaincus qui paient tribut. Près des généraux, qui restaient avec de nombrenses armées dans les provinces conquises, pour les maintenir dans l'obéissance, étaient placés des officiers royaux pour la levée des tributs. Pour affermir sa domination, le conquérant avait souvent recours à l'expédient de transplanter les peuples, et de les renvoyer dans leur pays, après un séjour plus ou moins long dans d'autres contrées; les Juifs nous fournissent un exemple de cette mesure. On donnait aussi ordre d'énerver les peuples guerriers par une éducation molle et efféminée, comme on le fit pour les Lydiens.

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6. Cyrus laisse deux fils, dont l'ainé, Cambyse, règne après lui. Smerdis, le plus jeune (Ctésias le nomme Tanyoxarcès), est déclaré maître de la Bactriane et des pays de l'orient, et exempt de payer aucun tribut; mais bientôt il est mis à mort par l'ordre de son frère. 7. Sous le règne de Cambyse, les Perses étendent jusq. leurs conquêtes jusqu'en Afrique; l'Égypte devient une province de la Perse; Cyrène et la Lybie, qui en est voisine, se soumettent volontairement. Mais la double

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expédition contre les riches entrepôts de commerce contre Ammonium à l'est, et au sud contre Méroé, échoue complètement; et l'expédition contre Carthage ne peut pas même être entreprise, parce que les Tyriens refusent leurs secours pour traverser la mer. Une colonie de six mille Égyptiens est transplantée dans

la Susiane.

8. Les cruautés que Cambyse est accusé d'avoir commises en Égypte portèrent bien plus sur la puissante caste des prêtres que sur la nation, et la politique paraît y avoir eu bien plus de part que la religion. En général on a d'autant plus de raison de se méfier de tout le mal qu'on raconte de Cambyse, que nous ne connaissons ce prince que d'après les rapports des prêtres égyptiens, ses ennemis.

9. L'usurpation du prétendu Smerdis (ou Tanyoxarcès) était une tentative des mages pour rétablir une dynastie de Mèdes à l'aide d'une intrigue qu'ils avaient. fait jouer dans l'intérieur du sérail; elle fut cause que Cambyse perdit la vie par un accident, après sept ans et demi de règne (dix-huit ans selon Ctésias).

10. Le faux Smerdis se maintient huit mois, en cherchant à se concilier les peuples vaincus par une remise de tous les tributs pendant trois ans ; mais la découverte de sa fourberie fait naître une conspiration de sept des principaux seigneurs persans, qui ne veulent pas être gouvernés par un Mède, et il en coûte la vie à l'usurpateur.

11. L'organisation intérieure de l'empire pouvait tout aussi peu s'établir pendant le règne de Cambyse, absent la plupart du temps pour des guerres, que pendant le court règne du faux Smerdis. L'ordre établi sous Cyrus continua d'exister; mais l'introduction du

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