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BIOGRAPHIE

UNIVERSELLE.

OU

DICTIONNAIRE HISTORIQUE

DES HOMMES QUI SE SONT FAIT UN NOM

PAR LEUR GÉNIE, LEURS TALENTS, LEURS VERTUS, LEURS ERREURS OU LEURS CRIMES;

PAR F.-X. DE FELLER.

Édition revue et continuée jusqu'en 1848,

SOUS LA DIRECTION

DE M. CH. WEISS,

CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE DE BESANÇON, MEMBRE DE PLUSIEURS ACADÉMIES,

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PRÉFACE.

La Biographie est aussi ancienne que l'Histoire. Nées le même jour, elles ont ensemble parcouru les siècles, tantôt séparées, tantôt se donnant la main par le mélange de leurs récits. Chez les Hébreux, les livres de Job, de Ruth, de Tobie, des Juges et des Rois sont de grandes Biographies. L'antiquité profane présente avec orgueil, dans ce genre de littérature, Cornélius Népos, Suétone et Plutarque; et les Actes des Apôtres, les Martyrologes anciens, les Vies des Pères du désert par Rufin, sont une partie des richesses biographiques de l'antiquité chrétienne. Les âges suivants, encore plus féconds, ont fait éclore, chez toutes les nations, de nombreuses Biographies.

Mais si ce genre de littérature est ancien, les Dictionnaires de Biographie universelle sont d'une date toute récente. L'idée de réunir en un même livre et sous la forme alphabétique la vie de tout homme qui s'est fait un nom, ne pouvait sortir que de la diffusion des lumières et du besoin de connaître plus généralement répandu; elle ne pouvait surtout se réaliser qu'à l'aide de communications sociales plus étendues et plus faciles, et par de nombreux moyens matériels d'exécution. L'époque de l'Encyclopédie devait donc être celle de la Biographie universelle. Ouvrages parallèles, l'une est le recueil de toutes les vies qui méritent d'être nommées, comme l'autre est celui de toutes les idées auxquelles les sciences donnent un nom. Le même mouvement des esprits qui avait réclamé l'une demandait l'autre, et il fallait, pour les produire, le même développement social. Le xvir® siècle est l'époque de l'origine des Dictionnaires de Biographie universelle. C'est alors que, outre les Acta Sanctorum des Bollandistes, parurent les ouvrages de Juigné, de l'Anglais Nicolas Llyod, de Bayle, de Moréri; ils furent suivis, au XVIIIe siècle, par ceux de Ladvocat, de Barral, de Chaudon et Delandine, de Feller; la Biographie universelle date de 1811.

De tous ces biographes, Feller est celui qui a su le mieux se concentrer dans de sages limites, en les étendant assez pour y faire entrer tout ce qui n'était pas superflu. Il comprit que la Biographie ne devait ni se borner au cadre étroit que s'était tracé Plutarque, ni dégénérer en controverse comme l'ouvrage de Bayle.

Plutarque, dans les quelques vies qu'il voulait retracer, pouvait s'étendre à son aise sur les détails de mœurs, les anecdotes personnelles, les mots révélateurs du caractère, et, sous l'esquisse de son héros, faire revivre l'homme dans toute la simplicité de la nature,

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