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sans donner mille exordes pour modèles : je crois qu'il en doit être ainsi des images.

XXIV. Maintenant, pour que vous ne regardiez pas la mémoire des mots comme trop difficile et peu nécessaire, persuadé qu'il vous suffit de celle des choses, qui est plus utile et plus aisée; voici des motifs qui vous engageront peut-être à cultiver aussi la première. Il me semble que, pour retenir sans peine et sans effort les choses faciles, on doit s'exercer auparavant à celles qui présentent plus de difficultés. Ce n'est point pour retenir un vers que je vous ai parlé de la mémoire des mots : j'ai voulu vous engager à fortifier, par cet exercice, la mémoire des choses, dont vous reconnaissez tout l'avantage; j'ai voulu vous ménager un passage agréable de cette étude épineuse à un procédé plus facile. Mais comme, dans tous les arts, les préceptes ne sont rien sans la pratique et une extrême assiduité, c'est dans la mnémonique surtout qu'il faut s'imposer une grande activité d'esprit, nue application constante, un travail infatigable. Il faut, Herennius, vous faire une abondante provision d'emplacements ou de cases, en vous conformant le plus possible aux règles prescrites; et, chaque jour, vous devez enrichir ce dépôt de quelques images nouvelles. Les occupations nous détournent quelquefois des autres études; celle-ci ne trouve d'obstacle nulle part. Il n'est point de circonstance où nous n'ayons l'idée de nous ressouvenir de quelque chose, et surtout quand une importante affaire occupe notre attention. Une mémoire facile étant un si précieux trésor, vous voyez avec quelle ardeur et par quels soins on doit

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facile meminisse, non te fallit, quod tantopere utile sit, quanto labore sit appetendum : quod poteris existimare, utilitate cognita. Pluribus verbis ad eam te hortari non est sententia, ne aut tuo studio diffisi, aut minus, quam res postulat, dixisse videamur. De quinta parte rhetoricæ deinceps dicemus : tu primas quasque partes in animo frequenta, et, quod maxime necesse est, exercitatione confirma.

Aut tu nostro, aut nos tuo.

chercher à l'obtenir; vous le verrez bien mieux, quand vous en aurez éprouvé l'utilité. Mais je ne veux pas vous parler plus long-temps de cet art de la mémoire, de peur qu'on ne me reproche de me défier de votre zèle, ou d'être resté moi-même au-dessous du sujet. Je passe donc à la cinquième partie de la rhétorique. Vous, méditez les trois Livres précédents, et, surtout, fortifiez par la pratique l'étude de toutes ces règles.

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NOTES

SUR

1.

2.

LE TROISIÈME LIVRE.

– II. L'AUTEUR veut parler de cette dissimulation presque toujours indispensable dans les négociations importantes. Elle consiste alors à ne pas manifester à ses ennemis quelque disposition légitime que l'on prend pour s'opposer à leurs desseins. Elle ne serait jamais nécessaire si la bonne foi régnait parmi les hommes. Ibid. Maturatione. C'est l'art d'agir à propos, et de mettre de la promptitude dans l'exécution de ses plans. Au lieu de mentione, qui exprime ici, je crois, des bruits répandus à dessein, ou des espérances douteuses, offertes à l'ennemi, l'édition des Aldes, qui change le cas de tous ces mots, porte mentitionem, approuvé par Scheller. Mais rien ne nous fait soupçonner que mentitio soit un mot latiu. Le Trésor de Gesner n'aurait pas dû s'appuyer d'une si faible autorité. J.V. L.

3. Ibid. Modestiam. Le mot tempérance est consacré par tous les moralistes, et nous l'employons ici dans le sens qu'ils lui donnent.

4. III. Il est impossible de croire que le rhéteur prétende qu'il soit permis de calomnier la vertu. Son but est de nous mettre en garde contre l'hypocrisie et le mensonge, qui se parent quelquefois de faux dehors. Cicéron s'explique lui-même, Part. Orat., c. 23.

5. X. Tel est encore l'avis de Cicéron, de Orat., II, 77: De firmissimis alia prima ponet, alia posteriora, inculcabitque leviora. Cette disposition est appelée Homérique par Quintilien, parce que Nestor, dans l'Iliade, IV, 297, met à la tête de ses bataillons ses chars armés en guerre, qui en étaient l'élite; à la queue, une brave

I. PART. 2.

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