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LIVRE PREMIER.

APRÈS une courte préface, l'auteur expose les trois

genres sur lesquels s'exerce l'éloquence, et il distingue les qualités nécessaires à l'orateur : il exige de lui l'invention, l'art de la disposition, l'élocution, la mémoire, la prononciation. Il consacre ce premier Livre à l'InvenTION en général; et d'abord, il parle de l'exorde, depuis le chapitre III jusqu'au chapitre VII; il traite de la parration dans les chapitres VIII et IX, et de la division au chapitre X ; il s'occupe ensuite de la confirmation et de la réfutation; et comme elles dépendent de l'état de la cause, il établit, jusqu'au chapitre XVII, les principes des trois états de causes ou questions, savoir la question conjecturale, ou question de fait; la question de droit, et la question juridiciaire.

LIVRE SECOND.

LE rhéteur, après avoir rappelé succinctement ce qu'il a dit, et annoncé ce qu'il va dire, considère particulièrement l'invention dans le genre judiciaire. Comme ce genre embrasse les trois différents états de questions, la question de fait, la question de droit, et la question juridiciaire; qu'il en avait expliqué la nature et les divisions dans le Livre Ier, et qu'il avait montré le moyen de reconnaître le point à juger (Tò xpivóμevov), quand l'orateur connaissait l'état de la cause et les preuves qui viennent à l'appui; il enseigne maintenant la manière de traiter chacune de ces questions selon les règles de l'art. Il développe avec beaucoup d'étendue, depuis le chapitre II jusqu'au chapitre IX, ce qu'on entend par question de fait. Il donne des préceptes sur la narration judi

ciaire, sur la probabilité, les rapports, les indices, les suites, les preuves simples, les preuves confirmatives. Ensuite, depuis le chapitre IX jusqu'au chapitre XIII, il trace la conduite que doit tenir l'orateur en traitant la question de droit, lorsque le sens d'une loi ou d'un écrit donne lieu à la controverse. Enfin, depuis le chapitre XIII jusqu'au chapitre XVIII, il expose les moyens dont il faut faire usage dans les deux espèces de question juridiciaire, et surtout ceux de la question juridiciaire accessoire, l'alternative, la récrimination, l'aveu, la déprécation, le recours. Après ces développements, il indique la manière de fortifier les preuves, et distingue dans l'argumentation l'exposition, les raisons, les raisons confirmatives, les ornements des preuves, la conclusion, dont il nous apprend à connaître les qualités et les défauts. Ces règles sont la matière de tous les chapitres, depuis le dix-huitième jusqu'au dernier. L'auteur termine ainsi les préceptes particuliers qu'il avait promis sur l'invention dans le genre judiciaire, et il remet les deux autres genres au Livre suivant.

LIVRE TROISIÈME.

L'AUTEUR parle, comme il l'avait promis, de l'invention dans le genre délibératif et dans le genre démonstratif. Il enseigne, depuis le chapitre II jusqu'au chapitre VI, quelles sont les preuves dont il faut se servir pour persuader une chose, ou pour en dissuader. Il découvre ensuite, chapitres VI, VII et VIII, quelles sont les sources de la louange et du blâme. Après avoir terminé ainsi la première partie de l'art, l'invention, il passe aux autres devoirs de l'orateur. Par les règles de la DISPOSITION, il lui apprend à distribuer le sujet, il établit l'ordre des preuves; c'est la matière des chapitres IX et X. Il remet l'élocution au quatrième Livre et les chapitres XI, XII, XIII, XIV et XV ont pour objet la PRONONCIATION, c'est-à-dire la voix, la physionomie et le geste de l'orateur. Les derniers chapitres; qui sont surtout dignes de remarque, renferment des préceptes sur la mnémonique, où l'art de la MÉMOIRE,

propre à fortifier et à augmenter la mémoire naturelle. L'auteur enseigne la manière de trouver ce qu'il appelle des emplacements et des images; c'est en cela qu'il fait consister principalement la mémoire artificielle, et il traite cette partie avec beaucoup de soin, d'étendue et de subtilité.

LIVRE QUATRIÈME.

COMME l'auteur a dessein, en parlant de l'ÉLOCUTION, d'accompagner ses définitions d'exemples écrits par luimême, et qu'il prévoit les reproches que lui attirera cette innovation, il indique, dans une espèce de préface, les raisons qui l'ont déterminé à s'écarter de la coutume des autres rhéteurs. Il s'attache à prouver la sagesse de son opinion, comparée à l'opinion de ceux qui choisissent leurs exemples dans les meilleurs ouvrages des poètes et des orateurs. C'est la matière des sept premiers chapitres. Depuis le chapitre VIII jusqu'au chapitre XII, il s'occupe de l'élocution elle-même, et des trois genres de styles. Il parle ensuite des qualités de l'élocution, de la correction, de l'élégance, et enfin de la noblesse, qu'il fait consister dans le bon usage des figures de mots et de pensées. Il s'étend beaucoup sur chaque espèce de figures, dont il donne des exemples: c'est ce qui fait l'objet des derniers chapitres de ce Livre et de ce Traité, depuis le chapitre XII jusqu'à l'épilogue ou la conclusion.

I. PART. 2.

RHETORICORUM

AD C. HERENNIUM

LIBER PRIMUS.

I. Ersi negotiis familiaribus impediti, vix satis otium studio suppeditare possumus, et id ipsum, quod datur, otii, libentius in philosophia consumere consuevimus; tamen tua nos, C. Herenni, voluntas commovit, ut de ratione dicendi conscriberemus ne aut tua causa noluisse nos, aut fugisse laborem putares. Et eo studiosius hoc negotium suscepimus, quod te non sine causa velle cognoscere 'rhetoricam intelligebamus. Non enim parum in se fructus habet copia dicendi, et commoditas orationis, si recta intelligentia et definita animi moderatione gubernetur. Quas ob res illa, quæ Græci scriptores inanis arrogantiæ causa sibi assumserunt, reliquimus. Nam illi, ne parum multa scisse viderentur, ea conquisierunt quæ nihil attinebant, ut ars difficilior cognitu putaretur: nos autem ea, quæ videbantur ad rationem dicendi pertinere, sumsimus. Non enim spe quæstus, aut 3 gloria commoti venimus ad scribendum, quemadmodum ceteri; sed ut industria nostra tuæ morem geramus voluntati. * Alii mss., artem rhetoricam. 2 Habet in se fructus. 3 Al., gloriæ.

A C. HERENNIUS.

LIVRE PREMIER.

I. QUOIQUE le soin de mes affaires domestiques me laisse à peine le loisir de me livrer à l'étude, et que j'emploie même plus volontiers ce loisir à la philosophie, cependant, C. Herennius, pour répondre à vos intentions, je me suis déterminé à écrire sur l'art oratoire vous ne pourrez ainsi m'accuser ni de fuir le travail, ni de manquer à l'amitié. J'ai entrepris cet ouvrage avec d'autant plus d'ardeur que j'apprécie les motifs qui vous portent à vouloir connaître l'art de bien dire. Nous pensons tous deux que l'éloquence et le talent de la parole n'offrent pas de légers avantages, lorsqu'un jugement droit et une âme sage modèrent et gouvernent l'orateur. Aussi ai-je supprimé, en parlant d'un si grand art, toutes ces petites règles que la vanité des rhéteurs grecs s'est fait un plaisir d'inventer. Ces rhéteurs, dans la crainte de ne pas étaler assez de savoir, ont rassemblé avec beaucoup d'efforts des choses étrangères à leur sujet, afin que l'art parût plus difficile: moi, je ne me suis arrêté qu'aux règles essentielles de la rhétorique. Ce n'est point l'intérêt, ce n'est point l'idée d'une gloire frivole, qui m'engagent, comme tant d'autres, à écrire : mon unique but est de remplir vos vœux en vous donnant cette preuve de mes soins et de mon zèle. Je vais,

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