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HISTORIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE

DE LA COLLECTION DE FEU

M. LE COMTE H. DE LA BEDOYÈRE

Ancien officier supérieur des gardes du corps des rois Louis XVIII et Charles X,
Chevalier de Saint-Louis, de la Légion d'honneur et de Saint-Ferdinand d'Espagne.
Membre de la Société des bibliophiles français.

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PRÉFACE.

Les événements qui se sont accomplis de 1787 à 1800 n'ont rien dans notre histoire qui leur soit comparable. En effet, la Révolution française étonne encore l'Europe. Les regards sont toujours fixés sur elle. Qu'est-ce donc que la Révolution? Que s'y est-il passé? Les historiens nous l'ont raconté, sans doute; mais les uns en chantant ses louanges et en lui brûlant des encens, et les autres en nous découvrant des plaies nombreuses, profondes et encore saignantes. Ils ont laissé les vainqueurs et les vaincus en présence. L'histoire attend l'heure de la justice et de la conciliation, qui ne viendra qu'après une étude approfondie de cette grande cause de discorde; il faut donc étudier la Révolution, mais l'étudier aux sources premières; c'est de là qu'il faut faire jaillir la vérité. C'est ce que tenta M. le comte de La Bédoyère, et c'est surtout dans cette intention qu'il forma son immense collection d'éléments si divers sur la Révolution française.

Il a mis près de cinquante ans à la former, sans jamais épargner l'or ni les soins. Mais qu'on ne s'étonne

a

pas de tant de constance et d'ardeur : quand l'histoire de la Révolution tient une fois un homme, il ne peut plus s'en détacher, elle le conduit jusqu'au bout, au milieu des événements les plus terribles, des scènes les plus imposantes. Quand on a jeté les yeux sur ces faits prodigieux, terribles, inouïs, on ne les détourne pas facilement : quand on a commencé, il faut finir.

Si le temps eût permis à M. de La Bédoyère de jouir de ses recherches et de mettre à profit ce qu'il avait amassé, quel homme eût pu mieux que lui connaître et pénétrer la Révolution? C'est au milieu de tant d'œuvres et de tant d'écrits qu'il faut étudier cette grande époque. C'est dans cette multitude de pages crayonnées à la hâte par les acteurs mêmes, qu'on peut suivre scène par scène ce terrible drame. Les tableaux se multiplient sous les yeux du spectateur : ici, voyez le peuple de Paris, inondant les places publiques et réclamant à grands cris une condition meilleure; dans l'Assemblée, écoutez les orateurs développant les idées nouvelles. Le peuple se livre à des violences trop souvent funestes: ce sont les feuilles publiques, libres de tout dire, qui ont excité ses emportements. De son côté, l'Assemblée nationale rend décret sur décret, établit législation sur législation, afin qu'il ne reste rien du passé. Lois, mœurs, coutumes, sociétés, elle veut tout détruire et tout refaire. Cependant les idées nouvelles qui fermentent dans toutes les têtes éclatent en libelles, en pamphlets, en satires. Le Père Duchêne jure d'un côté, Jean Bart de l'autre; les masses, surexcitées au nom de l'égalité, préfèrent une pique ou un fusil à l'instrument de leur travail accoutumé; appelés à pareille

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