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civitate, etiam tum, cum reges essent, dico fuisse: hoc nobis esse a majoribus traditum: hoc esse denique proprium liberæ civitatis, ut nihil de capite civis, aut de bonis, sine judicio senatus, aut populi, aut eorum, qui de quaque re constituti judices sint, detrahi possit. Videsne, me non radicitus evellere omnes actiones tuas? neque illud agere, quod apertum est, te omnino nihil gessisse jure, non fuisse tribunum plebis? Hoc dico, esse patricium 1. Dico apud pontifices: augures adsunt: versor in medio jure publico. Quod est, pontifices, jus adoptionis? Nempe ut is adoptet, qui neque procreare jam liberos possit, et, cum potuerit, sit expertus. Quæ deinde causa cuique sit adoptionis, quæ ratio generum ac dignitatis, quæ sacrorum, quæri a pontificum collegio solet. Quid est horum in ista adoptione quæsitum? Adoptat annos viginti natus, etiam minor, senatorem. Liberorumne causa? At procreare potest. Habet uxorem : suscepit etiam liberos. Exheredabit igitur pater filium. Quid? sacra Clodiæ gentis cur intereunt, quod in te est? quæ omnis notio pontificum, cum adoptarere, esse debuit. Nisi forte ex te ita quæsitum est, num perturbare rempublicam seditionibus velles : et ob eam causam adoptari, non ut filius esses, sed ut tribunus plebis fieres, et funditus everteres civitatem. Respondisti, credo, te ita velle. Pontificibus bona causa visa est: approbaverunt. Non ætas ejus, qui adoptabat, quæsita est, ut in Cn. Aufidio, M. Pupio:

Parricidium.

son état, ni de ses biens, sans un jugement du sénat, du peuple, ou des tribunaux légalement établis. Voyez-vous, Clodius, 15 que je ne détruis point jusqu'à la racine tous les actes de votre tribunat; que je n'entreprends pas même de prouver ce qui saute aux yeux, que vous avez tout fait sans titre ni qualité; que jamais vous n'avez été simplement tribun du peuple. Je dis simplement que vous êtes patricien ; je le dis devant les ministres de la religion, en présence des augures, dans le centre même du droit public. Pontifes, je vous le demande, qu'est-que la loi prescrit dans l'adoption * ? que celui qui adopte ne puisse plus espérer d'enfans; et que, lorsqu'il le pouvait, il se soit mis dans le cas d'en avoir. Quel doit être ensuite le motif de l'adoption? Que faut-il observer quant à la différence des familles, des rangs, des cultes domestiques? Ce sont des points sur lesquels il est d'usage de consulter le collége des pontifes. Mais dans votre adoption l'on n'a sur tout cela consulté personne. Un homme de vingt ans, et moins encore, adopter un sénateur! Etait-ce faute d'enfans? Mais il est en âge d'en avoir; il est marié ; il a même des enfans de sa femme. Il faudra donc qu'il déshérite ce nouveau fils. Et la religion domestique de la maison des Claudes 16, pourquoi la laissez-vous éteindre autant qu'il est en vous? C'est de quoi il fallait que les pontifes prissent connaissance lors de votre adoption. On vous a peut-être demandé si vous aviez bien la volonté de remplir la république de séditions, et si votre objet, en vous faisant adopter, était, non pas d'être le fils de votre père, mais de devenir tribun du peuple, afin de tout bouleverser; et sans doute vous avez répondu : oui. Les pontifes n'ont pas manqué de trouver le motif honnête, et de donner leur approbation **. On ne s'est point informé de ** Ce passage est une ironie.

* Voy. Aul.-Gell., liv. IV, chap. 19.

quorum uterque nostra memoria, summa senectute, alter Orestem, alter Pisonem adoptavit. Quas adoptiones, sicut alias innumerabiles, hereditates nominis, pecuniæ, sacrorum secutæ sunt. Tu neque Fontejus es, qui esse debebas: neque patris heres: neque, amissis sacris paternis, in hæc adoptiva venisti. Ita perturbatis sacris, contaminatis gentibus, et quam deseruisti, et quam polluisti, jure quiritium legitimo tutelarum et hereditatum relicto, factus es ejus filius contra fas, cujus per ætatem pater esse potuisti.

XIV. Dico apud pontifices. Nego, istam adoptios, nem pontificio jure esse factam : primum, quod hæ vestræ sunt ætates, ut is, qui te adoptavit, vel filii tibi loco per ætatem esse potuerit; vel eo, quo fuit.' Deinde quod causa quæri solet adoptandi, ut et is adoptet, qui, quod natura jam assequi non potest, et legitimo, et pontificio jure quærat: et ita adoptet, ut ne quid aut de dignitate generum, aut de sacrorum religione minuatur. Illud in primis, ne qua calumnia, ne qua fraus, ne quis dolus adhibeatur: ut hæc simulata adoptio filii quam maxime veritatem illam suscipiendorum liberorum imitata esse videatur. Quæ major calumnia est, quam venire 3 imberbem adolescentulum, bene valentem ac maritum: dicere, filium

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l'âge du père adoptif; comme on le fit à l'égard de Cnéus Aufidius et de M. Pupius 17, que nous avons vus nous-mêmes adopter solennellement, dans un âge très-avancé, l'un Oreste, et l'autre Pison: adoptions qui, comme une infinité d'autres, emportèrent avec elles le droit de succéder au nom, aux biens aux cultes domestiques des pères adoptifs. Mais vous, vous n'ètes point Fontéius, comme vous devriez l'être. Vous n'êtes point héritier de votre père: vous avez renoncé à la religion de la famille où vous êtes né, sans être admis à celle de votre famille adoptive. C'est ainsi qu'en brouillant et confondant également le sacré et le profane dans les familles, tant celle que vous avez reniée que celle que vous avez déshonorée, vous avez abjuré le droit précieux des tutelles et des successions, qui appartient par la loi à tout citoyen romain, pour devenir contre nature le fils de celui dont, par votre âge, vous auriez pu être le père. XIV. Je parle devant les pontifes, et je soutiens que votre adoption est contraire à toutes les lois pontificales : d'abord, parce que, vu l'âge de l'un et de l'autre, celui qui vous a adopté comme votre père était d'âge à être votre fils (ou même il l'était réellement); ensuite, parce que, pour l'adoption, l'on exige ordinairement le motif de se procurer, par le bienfait de la loi et du droit pontifical, ce que l'on ne peut plus obtenir de la nature, ainsi que la condition de ne porter aucune atteinte, ni à la dignité, ni à la religion des familles; mais surtout celle de n'employer aucune manœuvre, aucune supercherie, aucun détour frauduleux; en sorte que cette filiation fictive, produite par l'adoption, soit, autant qu'il est possible, une imitation de la filiation naturelle. Or, n'est-ce pas la fraude la plus insigne, qu'un jeune adolescent ayant à peine de la barbe au menton, d'une santé vigoureuse, et bien marié, vienne dire qu'il a intention d'adopter un sénateur romain,

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senatorem populi romani sibi velle adoptare: id autem scire et videre omnes, non ut ille filius instituatur, sed ut e patriciis exeat, et tribunus plebis fieri possit, idcirco adoptari? Neque id obscure: nam adoptatum emancipari statim, ne sit ejus filius, qui adoptarit. Cur ergo adoptatur? Probate genus adoptionis: jam omnium sacra interierint, quorum custodes vos esse debetis; patricius nemo relinquetur. Cur enim quisquam velit, tribunum plebis se fieri non licere? angustiorem sibi esse petitionem consulatus? in sacerdotium cum possit venire, quia patricio non sit locus, non venire? Ut cuique aliquid acciderit, quare commodius sit esse plebejum, simili ratione adoptabitur. Ita populus romanus brevi tempore, neque regem sacrorum, neque flamines, nec salios habebit, nec éx parte dimidia reliquos sacerdotes, neque auctores centuriatorum et curiatorum comitiorum : auspiciaque populi romani, si magistratus patricii creati non şint, intereant necesse est, cum interrex nullus sit, quod et ipsum patricium esse, et a patricio prodi necesse est. Dixi apud pontifices, istam adoptionem nullo decreto hujus collegii probatam, contra omne pontificium jus factam, pro nihilo esse habendam : qua sublata, intelligis, totum tribunatum tuum concidisse.

XV. Venio ad augures: quorum ego libros, si qui sunt reconditi, non scrutor: non sum in exquirendo

+ Vellet.

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