remissior fuit, mox aperte laudatur: at gravissime vituperatur, qui in tantis beneficiis, quanta vos in me contulistis, remunerandis est tardior: neque solum ingratus, quod ipsum grave est, verum etiam impius appelletur necesse est. (Atque in officio persolvendo dissimilis est ratio, pecuniæ debitæ: propterea quod pecuniam qui retinet, non dissolvit : qui reddidit, non habet: gratiam et qui retulit, habet; et qui habet, dissolvit.) X. Quapropter memoriam vestri beneficii colam benivolentia sempiterna, non solum dum anima spirabo mea, sed etiam cum mortuo monumenta vestri in me beneficii permanebunt. In referenda autem gratia hoc vobis repromitto, semperque præstabo, mihi neque in consiliis de republica capiendis, diligentiam; neque in periculis a republica propulsandis, animum; neque in sententia simpliciter referenda, fidem; neque in hominum voluntatibus pro republica lædendis, libertatem; nec in perferendo labore, industriam; necin vestris commodis augendis, gratam animi benivolentiam defuturam. Atque hæc cura, Quirites, erit infixa animo meo sempiterna, ut, cum vobis, qui apud me deorum immortalium vim et numen tenetis, tum posteris vestris cunctisque gentibus dignissimus ea civitate videar, quæ suam dignitatem non posse tenere se, nisi me recuperasset, cunctis suffragiis judicavit. 1 : on le taxerait, non-seulement d'ingratitude, ce qui serait déjà fort dur, mais encore d'une sorte d'impiété. S'acquitter d'un bienfait ou d'une dette, est très-différent. Celui qui garde l'argent qu'il doit, ne paye pas; celui qui paye, ne l'a plus. Au contraire, celui qui a témoigné sa reconnaissance, la conserve toujours au-dedans de lui-même; et c'est parce qu'il la garde au-dedans de lui-même, qu'il la témoigne au-dehors. X. Ainsi, Romains, je conserverai le souvenir de votre bienfait, et je vous témoignerai ma gratitude par un dévouement éternel, non-seulement tant qu'il me restera un souffle de vie, mais même après ma mort j'en laisserai des monumens durables. Pour reconnaître votre bienfait, je m'engage, et je serai fidèle à mes engagemens, à ne manquer ni de vigilance dans les résolutions à prendre pour l'État, ni de fermeté pour en éloigner les périls, ni de droiture en donnant mon avis, ni de courage, si pour la république il faut choquer des hommes puissans, ni de constance pour soutenir le travail, ni d'un zèle reconnaissant pour étendre vos priviléges. Oui, Romains, ce qui m'occupera éternellement, ce sera de paraître, et à vous que je respecte à l'égal des Dieux, et à vos descendans, et à toutes les nations, digne d'une ville qui a déclaré qu'elle ne pouvait se conserver elle-même dans sa dignité, sans me rétablir dans la mienne, qui l'a déclaré hautement par des suffrages unanimes. SUR LE DISCOURS DE M. T. CICÉRON AUX ROMAINS, APRÈS SON RETOUR. 3 4 5 6 - I. On disait en latin, voti reus, voti convictus, de celui qui avait fait un vœu, et qui, ayant obtenu ce qu'il désirait, était obligé de le remplir. Comme le dévouement renferme une espèce de voœu, on disait aussi devotionis convictus. 7 II. Cicéron, dans plusieurs endroits de ses discours, peint le triste état où était la république, lorsqu'il fut nommé consul. Les services d'un seul homme. Cet homme était lui-même. III. Publius Popillius, que Gaïus Gracchus, tribun du peuple, fit exiler. Quintus Métellus, surnommé Numidicus, fut exilé pendant les troubles qu'excitèrent Saturninus et le faux Gracchus. Id. Lucius Diadématus; d'autres lisent Lucius Dalmatiens. J'ai lu ensuite Caïus, d'après l'histoire et le discours suivant. Des éditions portent Quintus, d'autres n'ont aucun prénom. En adoptant, comme le porte notre texte, Diadematus, nous ferons observer que ce Metellus avait reçu ce surnom à cause d'un bandeau qu'il portait, pour cacher une plaie qu'il avait au front. Id. On sait que Marius fut obligé de s'enfuir seul; mais qu'il revint quelque temps après par la force des armes. - Est le troisième. Popillius et Métellus étaient les deux premiers. Id. Ces vingt mille autres citoyens, suivant Plutarque, étaient de l'ordre équestre, lequel ordre tout entier prit des habits de deuil pour obtenir que Cicéron ne fût pas exilé. Id. Lui seul qui...; ni sa femme, ni sa fille, ni son fils, encore enfant, ne pouvaient se montrer dans le forum. * — IV. Il sera facile de s'apercevoir de l'espèce de désordre qui règne dans ce discours et dans le discours suivant; on sera frappé des répétitions; on le sera plus encore des comparaisons et des rapprochemens que fait l'orateur, et de tout le bien qu'il dit de lui-même. Mais si nous entrons dans ses vues, si nous voulons nous reporter au temps où vivait Cicéron, avoir égard à sa position, songer an caractère, aux préjugés de ses auditeurs, nous sentirons qu'il parle de lui si avantageusement, plutôt par excès de reconnaissance, au comble de la joie qui le transporte, que par orgueil et par une ridicule ostentation, dont ses bienfaiteurs les plus zélés auraient pu s'offenser, s'il eût eu d'autre intention, en rehaussant l'éclat de son mérite, que celle de faire sentir l'importance du bienfait qui devenait la récompense de son dévouement. 9 - Id. Quintus Métellus Népos, qui, étant tribun lorsque Cicéron était consul, s'était déclaré son ennemi. — Alors un homme. Je crois avec Paul Manuce que Cicéron parle ici de cet Attilius Gavianus, tribun qui s'opposa à son retour, que proposait le cousul Lentulus. 10 12 +3 - Id. Mot à mot, quoique en effet il fit relégué au-dessous de tous les morts, c'est-à-dire, au-dessous de tous les citoyens diffamés par une sentence, lesquels étaient regardés comme morts civilement. V. Opimius... Ce fut sous son consulat que Caïus Gracchus fut tué, et qu'on rappela Popillios que Caïns Gracchus avait fait exiler. On sait que Marius termina la guerre de Numidie, qu'avait presque achevée Quintus Métellus, surnommé Numidicus. - Id. L'un, Pison. La fille de Cicéron avait épousé un Pison. L'autre, Gabinius. On ne sait pas quelle est cette cause capitale dans laquelle Cicéron s'était chargé de défendre Gabinius avant qu'il fût consul. Id. Clodius, par un traité particulier qu'il avait conclu avec ces deux consuls, s'était engagé à leur faire obtenir du peuple les deux meilleurs gouvernemens; à Pison, la Macédoine avec la Grèce et la Thessalie ; et la Cilicie à Gabinius. A ce prix, ils devaient entrer dans tous ses desseins, et particulièrement dans celui de perdre Cicéron. 14 — Id. L'orateur veut parler de la sédition arrivée sur la place publique vers la fin du mois de janvier. VI. Les particuliers, Pompée; des tribuns du peuple, Sextius. Id. De simples particuliers présentés au peuple par un magistrat, pouvaient lui adresser des harangues ou lui faire des propositions. VII. Le latin dit par les mêmes centuries. On sait que c'était dans les assemblées par centuries que se nommaient les premières magistratures. 1 18 VII. Gellius, lieutenant de Pompée, défendait la mer de Toscane avec un certain nombre de vaisseaux. Quelques conjurés le sollicitèrent de leur livrer sa flotte; ce qui lui fit comprendre quels desseins funestes ils avaient formés contre la république. 19- VIII. Au retour de Cicéron, le blé était fort cher; le prix en baissa tout à coup. 20 21 22 Id. De la ville d'Arpinum. - Contre ceux qui ont voulu détruire cet empire; Marius, contre des ennemis étrangers, les Cimbres et les Teutons; Cicéron, contre des ennemis domestiques, Catilina et ses par tisans. - IX. Pison et Gabinius, qu'il appelle ensuite des acheteurs de provinces. Id. Mot à mot, il n'est pas nécessaire que la république exige cela, c'est-à-dire, exige qu'on ne soit point reconnaissant envers ceux dont on a reçu des bienfaits. FIN DES REMARQUES. |