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de la sévérité d'Appius. Inde iræ, s'écrie M. Burnouf, Dureau de Lamalle n'hésite point à blâmer ce censeur : « Quelques galanteries avec des dames romaines, dit-il, vice malheureusement trop commun dans ces temps de dépravation, n'étaient point alors un tort assez grave pour attirer à un homme tel que Salluste une flétrissure aussi humiliante. >>

17.

Les autres du droit de citoyen. Dans le troisième consulat de Pompée, Hypséus et Scaurus, convaincus de brigue; Q. Pompeius et Plancus Bursa, tribuns séditieux, coupables de violences pendant les troubles qui précédèrent et suivirent le meurtre de Clodius; Sextus Clodius, qui avait mis le feu à la curie Hostilia, et quelques autres citoyens, avaient été condamnés à l'exil, qui emportait la dégradation civique. La plupart embrassèrent plus tard le parti de César, et rentrèrent à sa suite dans Rome.

18. Chassés peu à peu de leur patrimoine. La même idée se trouve reproduite dans la Guerre de Jugurtha (ch. XLI): Interea parentes.... sedibus pellebantur.

19. A se désorganiser. Dans la Guerre de Jugurtha, même chapitre Plebis vis, soluta atque dispersa in multitudine, minus poterat.

20. Dans les colonies. La plupart des conseils que Salluste donne ici sur la formation des colonies, sur l'augmentation du sénat, furent suivis par César, à son retour à Rome. Suétone (ch. XLII) nous apprend que César distribua quatre-vingt mille citoyens dans les colonies d'outre-mer.

21. M. Livius Drusus, tribun du peuple l'an de Rome 663 (92-91 av. J.-C.), se ligua avec le sénat pour détruire la loi des Gracques, qui avait ôté l'autorité judiciaire au sénat pour la donner aux chevaliers romains. Afin de faire passer sa loi, qui éprouvait une grande opposition, il essaya de gagner, d'un côté, le peuple par des distributions de terres et de blé, et par l'établissement de colonies; de l'autre, les peuples de l'Italie, en leur conférant à tous le droit de cité : enfin, pour indemniser les chevaliers, il proposait de porter à six cents le nombre des sénateurs, dont la moitié serait choisie dans l'ordre équestre, Drusus trouva

ainsi moyen de mécontenter à la fois les chevaliers, en leur ôtant le pouvoir judiciaire; le sénat, en avilissant sa dignité par l'introduction simultanée de trois cents membres; enfin le peuple romain, en lui assimilant les alliés. Aussi Livius ne fit-il que ranimer le feu des séditions, dont les Gracques avaient été victimes; il fut assassiné par les patriciens, et sa mort fut suivie de la guerre Sociale. (LIVII Epitome, lib. LXX1; FLORUS, lib. 111, c. 17; Val. Max., lib. 1x, c. 5, no 2; AUREL. VICTOR, de Vir. illustr.; CICERO, pro Cluentio, LV1; enfin une notice très-détaillée du président de Brosses, t. 111, p. 265 et suiv. de son Salluste.)

22. L'amour de l'argent. — Voyez les ch. x et x1 de la Catilinaire.

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25. Dans les cinq classes. Voyez, sur la distinction des classes, notre note 197 sur le ch. LXXXVI de la Guerre de Jugurtha.

26. Devenus ainsi égaux en honneur. César ne suivit pas entiérement, à cet égard, les conseils de Salluste: Suétone nous apprend qu'il n'attribua la judicature qu'aux sénateurs et aux chevaliers, à l'exclusion des tribuns du trésor, qui tenaient à la classe plébéienne. Dion Cassius atteste le même fait.

27. M. Bibulus. Ici Salluste traite avec tout le dénigrement de l'esprit de parti ce consul, qui peut avoir été un homme médiocre, mais qui fut un bon citoyen. Toujours sacrifié à César, il fut avec

lui édile curule, et César retira seul de la popularité des jeux qu'ils donnèrent à frais communs. Ils furent ensuite préteurs ensemble; puis enfin consuls. Sous leur consulat César proposa une loi agraire. Bibulus, avec Caton, s'y opposa au péril de sa vie; il ne put empêcher que la loi ne passât. Bibulus se renferma dès-lors dans sa maison, déclarant jours fériés tous ceux de son consulat mais lui seul les observa, et César ne tint aucun compte de son absence. (Voyez, sur ce personnage, PLUTARQUE, Vie de César; APPIEN, de la Guerre civile; DION CASSIUS, liv. xxxvIII; VELLEIUS PATERCULUS, liv. 11, etc.)

28. L. Domitius, surnommé Ahenobarbus, trisaïeul de l'empereur Néron, fut consul avec Appius Claudius Pulcher l'an de Rome 700. Ennemi acharné de César, il fut tué dans la déroute de Pharsale. M. Burnouf fait observer avec beaucoup de justesse que la mention qui est faite ici de L. Domitius est encore une preuve que cette lettre fut écrite avant la bataille de Pharsale.

29. M. Caton. « Dans ce portrait de Caton, dit M. Salverte, l'odieuse partialité ne peut flétrir absolument le plus vertueux des hommes; Salluste est forcé de reconnaître sa prudence et son éloquence. Les qualités qu'il lui refuse, la vertu, la vigilance, l'habitude du travail, appartenaient si éminemment à Caton, qu'une telle imputation ne déshonore que son auteur. A cette image mensongère opposez le parallèle de César et de Caton tracé par la même main (Catil., ch. LIV), et que termine ce trait profond plus honorable qu'un long panégyrique : Il aimait mieux être vertueux que de le paraître.

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30. L. Postumius, personnage inconnu. M. Favonius : c'était un homme de bien, plein d'énergie, grand admirateur de Caton, dont il copiait jusqu'aux ridicules. Il fut fidèle à la cause de la république; mais il ne trempa point dans la mort de César. Fait prisonnier à la seconde bataille de Philippes, il fut tué par ordre d'Octav". (Voyez PLUTARQUE, Vie de Caton d'Utique, Vie de Brutus, Vie de Pompée; DION CASSIUS, liv. xlvii; Valère-Máx., liv. vi, c. 2, no 7.)

31. D'une plus grande vigueur. Ce passage rappelle ce que Salluste a dit de lui-même au quatrième chapitre de la Catilinaire.

32. C'est d'augmenter le nombre de ses membres. C'est ce que fit César; il porta jusqu'à neuf cents le nombre des sénateurs, et y introduisit même des étrangers, ce qui donna lieu à cette affiche assez plaisante: « Avis important: on est prié de ne pas indiquer aux nouveaux sénateurs le chemin du sénat. »

33. Le vote par scrutin secret. Dion Cassius nous apprend que Mécène donna le même conseil à Auguste.

LETTRE II.

34. C'était autrefois une vérité reçue. Les manuscrits, qui varient beaucoup au début de cette lettre, offrent deux sens bien différens et plausibles tous deux. Voici le texte que je n'ai pas suivi : Populus romanus antea obtinebat, regna atque imperia fortunam dono dare, item alia, etc. Cette version, repoussée par M. Burnouf, a été adoptée par de Brosses, Beauzée, M. Salverte, Lebrun, etc. Voici comment M. Salverte traduit cette phrase : << Le peuple romain put croire autrefois que le hasard dispensait les royaumes, les empires, et tout ce que désirent les avides mortels; d'autant plus que ces biens semblaient souvent, comme par caprice, distribués aux hommes les moins dignes, et que nul n'avait pu les conserver sans mélange. »

35. Combien Appius a eu raison de dire dans ses vers. On voit dans les Tusculanes de Cicéron (liv. iv), qu'Appius Claudius l'aveugle avait écrit des maximes dans le goût des vers dorés de Pythagore. Les grammairiens Festus et Priscien en citent quelques fragmens.

36. Seront plus corrompus. Salluste exprime la même pensée dans la Guerre de Catilina (ch. v11): Regibus boni quam mali suspectiores sunt, semperque his aliena virtus formidolosa est.

Intimide et corromps : c'est ainsi que l'on règne,

dit Tibère dans la tragédie de ce nom, par Chénier (acte 1, sc. 4).

37. Des torts qu'ils s'étaient donnés envers vous. J'ai suivi le sens adopté par de Brosses, M. Salverte et M. Burnouf. Beauzée a entendu per suam injuriam tibi inimici de la manière suivante, « qui, 15.

II.

pour leur malheur, étaient vos ennemis ; » traduction qui ne semble conforme ni au texte ni à l'enchaînement des idées, observe M. Salverte. Tous les ennemis de César le furent pour leur malheur; mais les principaux partisans de Pompée le furent surtout, parce qu'ils craignaient la vengeance de César, depuis long-temps offensé par eux. Dureau de Lamalle s'est placé à côté du sens en disant : « Quelques-uns furent entraînés par des ressentimens personnels contre toi. » Les personnes dont il est ici question sont, suivant le président de Brosses, les principaux de la noblesse et des consulaires, tels que Marcellus, Domitius, Lentulus, Metellus Scipion, Caton et Cicéron.

38. S'il eût pu en souffrir le partage. Lucain a dit :

Nec quemquam jam ferre potest, Cæsare priorem,
Pompeiusve parem....

Pharsaliæ lib. 1, v. 125.

et Florus (liv. Iv, ch. 2): Nec hic ferebat parem, nec ille supe

riorem.

39. Par imitation plutôt que par choix. Plutarque rapporte que Caton l'Ancien comparait le peuple romain à un troupeau de bétail, qui suit machinalement celui qui marche le premier. Ce qu'il y a de singulier, c'est que Cicéron lui-même ne parle pas autrement de sa propre conduite dans la circonstance dont Salluste fait mention ici. Il écrit à Atticus : « Qu'allons-nous faire? Ma foi, tout bonnement ce que fait le bétail : quand on le pousse, chaque bête s'en va comme elle voit aller les autres de son espèce; le bœuf s'en va avec le gros bétail. De même je m'en irai avec les bons citoyens, avec les honnêtes gens, ou du moins avec ceux à qui l'on veut bien donner ce nom. » »(Lett. à Attic., liv. vII, lettre 7.)

40. A-t-on oublié Domitius, Carbon, Brutus ? « C'est avec beaucoup de malice et de partialité, observe de Brosses, que Salluste, retraçant les horreurs des précédentes guerres civiles, affecte de ne nommer que les trois personnes tuées par ordre de Pompée.

41. Dans un édifice public. C'était un grand bâtiment, dans le Champ-de-Mars, destiné au logement des ambassadeurs étran

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