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de la mort de Henri IV. Louis de Gonzague était fils de Frédéric II, duc de Gonzague. V. GONZAGUE. NEVERS (L'abbé PhilippeJulien Mazarin-Mancini, duc de), chevalier des ordres du roi, était neveu du cardinal Mazarin. Il naquit à Rome, et recut de la nature beaucoup de goût et de talent pour les belles-lettres. Il mourut en 1707, après avoir publié plusieurs pièces de poésie d'un goût singulier, et qui ne manquent ni d'esprit ni d'imagination. On connaît ses vers contre Rancé, le réformateur de la Trappe, qui avait écrit contre l'archevêque Fénelon :

Cet abbé qu'on croyait pétri de sainteté,
Vieilli dans la retraite et dans l'humilité,
Orgueilleux de ses croix, bouffi de sa souffrance,
Rompt ses sacrés statuts en rompant le silence;
Et contre un saint prélat s'animant aujourd'hui,
Du fond de ses déserts déclame contre lui;
Et moins bumble de cœur que fier de sa doctrine,
Il ose décider ce que Rome examine.

NEVISAN (Jean), jurisconsulte italien, natif d'Asti, mort en 1540, étudia le droit à Padoue, et l'enseigna ensuite à Turin. Son principal ouvrage est intitulé: Sylvae nuptialis libri sex, in quibus materia matrimonii, dotium, filiationis, adulterii, discutitur, Lyon, 1521, in-8°; livre curieux, qui souleva les femmes contre lui.

NEWCASTEL.V.CAVENDISCH. + NEWCOME (William) archevêque anglican d'Armagh en Irlande, né en 1729, fit ses études à l'université d'Oxford. Admis dans la maison du comte d'Hereford, lord lieutenant d'Irlande, en qualité de chapelain, il s'y comporta si bien, et donna tant de preuves de mérite et de savoir, que ce seigneur se complut à l'avancer. Il le présenta en 1766 à l'évêché de Dromore, d'où il fut transféré successivement à Ossori, à Water

ford, et enfin à l'archevêché d'Armagh en 1795. Newcome n'était point au-dessous de ces places. Il avait beaucoup d'érudition ecclésiastique, et il en donna des preuves dans ses nombreux ouvrages. On a de lui: 1o une Harmonie des Evangiles, 1778. Il y fait grand usage de l'édition du Testament grec de Westein, et y soutient l'opinion commune que le ministère du Sauveur a duré au moins trois ans. (Voyez WESTEIN, Jean-Jacques.) En 1780, iltraita ex professo ce point de critique contre Priestley, qui, dans son Harmonie grecque, réduisait à un an le temps de la prédication de Jésus-Christ. Priestley répondit: il y eut des écrits de part et d'autre, et, comme cela arrive presque toujours, aucun des contendants ne changea d'opinion. 2o Observations sur la conduite de Notre-Seigneur, comme instituteur divin, et sur l'excellence de son caractère morale, 1782; 3o Essai sur une version perfectionnée, sur un arrangement métrique, et sur une explication des 12 petits prophètes, 1785; 4° Essai du même genre sur Ezéchiet, 1788; 5° Examen des principales difficultés de l'histoire de l'Evangile, relativement à la résurrection, 1792; 6o Examen historique des traductions de la Bible en anglais, l'utilité de revoir ces traductions, et les moyens d'opérer cette révision, 1792; 7° Essai sur une revue des traductions anglaises de l'Ecriture grecque, avec des notes. Quoique l'auteur eût fait imprimer l'ouvrage de son vivant, il ne le publia point, et il ne parut qu'après sa mort. L'Essai sur une revue avait donné lieu à tant de critiques, excité de tant de contro

verses, qu'il voulut sans doute s'épargner celle que lui attirerait l'ouvrage même. Il avait fait un parcil travail sur les Ecritures hébraïques; il s'était, au reste, formé sur l'interprétation de l'Ecriture sainte, un système à part, et qui laissait aux auteurs des versions beaucoup de latitude. Il ne croyait par qu'on dût avoir égard aux opinions des différentes communions, mais seulement au sens critique; il fut combattu par Horsley (1). L'archevêque Newcome mourut le 11 janvier 1800.

Den

NEWLAND (Pierre), écrivain hollandais, né à Dimmermeer, près d'Amsterdam, 1764. Il était fils d'un charpentier, qui fit donner au jeune Newland une éducation soignée. Il en profita si bien, qu'à l'âge de dix ans il avait déjà composé des Pièces de vers qui furent dignes de l'impression, et que lui-même avait trouvé la solution de différents problèmes de mathématiques. Il fut professeur de cette science à Utrecht, puis à Amsterdam, et enfin à Leyde; et le gouvernement batave le nomma parmi les savants chargés

(1) HORSLEY (Samuel), évêque anglican de SaintAsaph, était né en 1738, avait fait ses études à Cambridge, et avait été chapelain du savant Louth, évêque de Londres. Il était ensuite devenu archidiacre de Saint-Alban. Il fut en 1788 évêque de Saint-David, et en 1802 transféré à Saint-Asaph. Il était très savant. Il eut avec Priestley de longs et vifs démêlés à l'occasion de l'Histoire des corruptions du Christianisme de celui-ci, qui attaquait les dogmes principaux de la révolution. S'il ne persuada point Priestley, il eut du moins la satisfaction d'avoir pour lui tout ce qu'il y avait d'hommes religieux, et même la plupart des amis de son adversaire. Les horreurs commises pendant la révolution française avaient fait sur lui une si profonde impression, qu'on ne pouvait la nommer sans exciter en lui un vif sentiment d'indignation. Dans le sermon prêché devant la chambre des pairs le 30 janvier 1793, il parla avec dignité et éloquence de l'événement du 21 précédent, si analogue à l'objet de son discours. On a de lui: 1° Recherche critique sur le dix-huitième chap. d'Isaie, 1799: ouvrage plein d'érudition. 2° Traduction d'Osée, 1801, avec des notes contre Newcome. On lui a attribué l'Apologie pour la lithurgie et le clergé de l'église anglicane. attaquée par Gilbert Wakefield. Il mourut le 4 octobre 1800.

de fixer les longitudes. On a de lui plusieurs ouvrages dont les plus connus sont : 1o Poésies hollandaises; 2o des moyens d'éclairer le peuple; 3° Utilité générale des mathématiques; 4° du système de Lavoisier; 5° De la forme du globe; 6" Du cours des comètes et de l'incertitude de leur retour, 1790; 7° De la mẻthode pour les latitudes en mer; 80 Traité de navigation, etc., Amsterdam, 1793. I mourut en 1794, ayant à peine 31 ans. Newland s'appliqua à toutes les sciences avec succès; il savait le grec, le latin et plusieurs langues inoderues. Il traduisit en vers hollandais tout ce que les poètes grecs et latins ont dit de l'ame après la mort.

+ NEWTON (Jean), mathématicien anglais, naquit dans le comté de Northampton en 1622, et a laissé les ouvrages suivants : 1° Astronomia britannica, 1656, in-4°, 5 parties; 2° Trigonometria britannica, 1658, 2 vol, in-fol; 3° Chiliades centum logarithmorum, qui est à la suite de la Trigonométrie géométrique, 1659, in-8°; 4° L'art de la jauge pratique, 1663; 5° Elémens de mathématiques, 1660, en 3 parties; 6 Arithmétique naturelle en nombres entiers, fractions ordinaires et décimales, 1671, in-8°; 7° une Cosmographie, 1674; 8° Introduction à l'astronomie; 9° Introduction à la géographie, 1678, in-8°. Il est mort à Lon dres vers 1690.

NEWTON (Isaac), créateur de la philosophie naturelle, né en 1642, d'une famille noble, à Volstrop, dans la province de Lincoln s'adonna de bonne heure à la géométrie et aux mathématiques. Descartes et Képler furent les auteurs où il en puisa

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la première connaissance. Il crut qu'il fallait bannir de la physique les conjectures et les hypothèses, et soumettre cette science aux expériences et à la géométrie. Projet excellent,s'il avait pu l'exécuter sans mêler à sa théorie beaucoup de choses hypothétiques. Diverses expériences de Képler sur la pesanteur, peutêtre aussi l'idée de l'attraction générale, établie dans le Mundus Magnes du père Kircher, fournirent au philosophe anglais des conjectures sur la force qui retient les planètes dans leurs orbites. Ce fut en 1687 qu'il publia ce qu'il pensait sur cet objet. Ses Principia mathematica phi losophiæ naturalis, traduits en français par madame du Châtelet, ouvrage où la géométrie sert de base a la physique, pa→ rurent cette année en latin, in4°, et ont été réimprimés 1726. Il y avance cette assertion, qu'il n'y a peut-être pas un pouce de matière dans tout l'univers. En même temps qu'il travaillait à ce livre, il en avait un autre entre les mains, son Optique, ou Traité de la lumière et des couleurs ; celui-ci vit le jour pour la première fois en 1704; il a été traduit en latin par Clarke, Loudres, 1719, in-4°, en français par Coste, Paris, 1722, in-4°, et par Marat d'odieuse mémoire, revue par M.Beauzée, Paris, 1787, 2 vol. in-8". Cette dernière traduction est peu fidèle, mais elle répare les défauts de l'original, où les pensées sont quelquefois rendues en termes obscurs, souvent noyées dans des périphrases, et ressassées par de vaines redites. Partant de la découverte du P. de Chales, et adoptant quelques idées du P. Grimaldi (voyez ces deux noms ), Newton

crut pouvoir faire connaître parfaitement la nature de la lumière, en la décomposant, et en anatomisant ses rayons; plusieurs de ses expériences sont vraiment curieuses et dignes de l'attention des physiciens. Sa théorie a paru à bien des personnes une espèce de démonstration: mais dans ces dernières années elle a perdu beaucoup du crédit dont elle avait joui. On a vu Marat (Découvertes sur la lumière, etc., Paris, 1782 et 1788) réduire les sept couleurs primitives à trois, nier la différente réfrangibilité des rayons, avancer que le noir n'est pas une simple privation de la lumière, etc.; Palmer (Théorie des couleurs et de la vision, traduite de l'anglais, Paris, 1777) assurer que chaque rayon est composé de trois autres, que la lumière ne comporte aucune couleur, etc.; le célèbre Euler (Lettres à une princesse d'Allemagne, Berne, 1775) faire consister les couleurs, comme les sons, dans des vibrations plus ou moins vives, plus ou moins multipliées, etc. Cette diversité d'opinions sur la nature de la lumière et des couleurs n'empêche pas que Newton n'ait rendu à l'optique des services précieux. Il a perfectionné les télescopes, et a inventé, si l'on s'en tient à l'opinion commune, celui qui montre les objets par réflexion; nais Nollet attribue l'invention de ce télescope à Jacques Grégory, dont l'Optica promota parut lorsque Newton avait à peine 20 ans. Peut-être l'un ou l'autre, ou tous les deux, ont-ils pris l'idée de ce télescope dans la Catoptrique du P. de Chales, liv. 3, prop. 54, où il paraît clairement énoncé. Quoi qu'il en soit,

il est certain que Newton profita beaucoup de l'Optica de Grégory; comme il a tiré pour sa géométrie de grandes lumières de Grégoire de Saint-Vincent. (Voyez ce nom.) Un des principaux titre de sa gloire était le Calcul différentiel. Leibnitz lui en contesta la découverte; le philosophe allemand fut condamné par les commissaires de la société royal de Londres, qui jugèrent en faveur de leur concitoyen. (V. LEIBNITZ.) En 1696, le roi Guillaume créa Newton garde des monnaies. Le philosophe rendit des services importants dans cette charge, à l'occasion de la grande refonte qui se fit alors. Trois ans après, il fut maître de la monnaie, emploi d'un revenu très considérable. On lui donna en 1703 la place de président de la société royale, qu'il conserva jusqu'à sa mort pendant 13 ans. La reine Anne le fit chevalier en 1705. Il fut plus connu que jamais à la cour sous le roi George. La princesse de Galles, depuis reine d'Angleterre, disait souvent qu'elle se tenait heureuse de vivre de son temps. Dès que l'académie des sciences de Paris put choisir des associés étrangers, elle ne manqua pas d'orner sa liste du nom de Newtou. Du moment qu'il fut employé à la monnaie, il ne s'engagea plus dans aucune entreprise considérable de mathématiques, ni de physique. Il posséda jusqu'à l'âge de 80 aus une santé égale; alors il commença d'être incommodé de la pierre, et le mal devenu incurable l'enleva en 1727, à 85 ans. Dès que la cour de Londres eut appris sa mort, elle ordonna que corps, après avoir été exposé sur un lit de parade, comme les per

son

sonnes du plus haut rang, fût transporté dans l'abbaye de Westminster. Le poèle du cercueil fut soutenu par le grand chancelier et par trois pairs d'Angleterre.On lui élevaun tombeau magnifique, sur lequel est gravée une épitaphe dans le goût oriental, où l'on félicite le genre humain d'être frère utérin de ce grand calculateur:

Sibi gratulentur mortales Tale tantumque extitisse Humani generi decus.

:

Newton ne se maria point. Son caractère tranquille, simple, affable, ne se démentit point pendant le cours de sa longue carrière. La vanité le troublait quelquefois, mais la réflexion lui faisait combattre cette ennemie du repos, qu'il appelait avec raison une chose très substantielle Sero demum animadverti quod vanam gloriolam captans, perdidi quietem meam, rem prorsus substantialem. Il avait un grand respect pour la Divinité; les seules causes finales lui paraissaient un argument suffisant pour anéantir l'athéisme. Il était loin de croire que son attraction et ses calculs pussent expliquer l'état du ciel sans recourir en dernier lieu à la volonté directe et l'action immédiate de Dieu. « Les dix planètes principale»ment, dit-il, décrivent autour » du soleil des cercles, dont il » est le centre, et sur un plan à » peu près semblable. Tous ces » mouvements réguliers ne vien» nent d'aucune cause mécani» que, puisque les comètes sui» vent un plan différent. Ce sys>> tème magnifique du soleil » des planètes et des comètes n'a » pu être enfanté que par la vo>> lonté et le pouvoir d'une intel>>ligence toute-puissante.» Phil. nat. princ. math., p. 482, Cam

bridge, 1713. Il était en cela parfaitement d'accord avec Leibnitz, qui dit dans sa Théodicée, n° 345 « Les physiciens ont >> beau expliquer, et les géomè» tres faire des calculs, il faut >> reconnaître quantité de choses >> qui ne sont rien moins qu'un » résultat de physique ou de » géométrie.» Quoique Newton parût attaché à l'Eglise anglicane, il avait embrasé la doctrine de Socin. On croit que l'habitude de calculer l'avait entraîné dans cette erreur plus que tout autre motif : trois qui n'en font qu'un, lui paraissait un argument arithmétique parfaitement insoluble. Cependant, par une inconséquence moins conciliable avec la logique qu'avec l'algèbre, il était fermement persuadé de la révélation. Une preuve de cette persuasion, c'est qu'il a commenté l'Apocalypse. Il y trouve clairement que le pape est l'Antechrist, et les autres chimères que les protestants y ont découvertes contre l'Eglise romaine. Apparemment il voulu par ses rêveries, dit un homme d'esprit, consoler la race humaine de la supériorité qu'il avait sur elle, ou prouver qu'il ne l'avait pas au point que l'on croyait. On a de lui, outre ses Principes et son Optique: 1o un Abrégé de chronologie, traduit en français par Granet, 1728, in-4°, où il y a des sentiments et un système très différents des autres chronologistes. Fréret attaqua ce système, et Newton lui répondit avec vivacité, en 1726. Le P. Souciet, jésuite, s'éleva aussi contre la Chronologie de Newton dans plusieurs Dissertations. On a reproché en Angleterre aux deux savants français, de n'avoir pas trop bien entendu

a

la partie astronomique de ca système, mais on convient aujourd'hui que leurs critiques sont justes; l'enthousiasme national, qui se communiqua, même aux savants étrangers, ne permit point alors d'apprécier les choses avec justesse. 2o Une Arithmétique universelle, en latin, Amsterdam, 1761, 2 vol. in-4°, avec des Commentaires de Castillon; 3° Analysis per quantitatum series, fluxiones et differentias, 1716, in-4°. traduite en français par M. de Buffon, Paris ,1740, in-4°; 4° plusieurs Lettres dans le Commercium epistolicum. Newton a certainement rendu de grands services à la physique en l'unissant à la géométrie; mais il faut convenir qu'il a poussé cette alliance si loin, qu'elle a paru dégénérer en abus, et que la science de la nature n'est presque devenue qu'une combinaison aride de mesures et de nombres. Dans cet état décharné et squeletteux, la physique n'a présenté à la jeunesse qu'un aspect rebutant. L'influence d'une étude purement algébrique sur les belleslettres, n'a point été favorable à leur progrès; en réprimant l'essor de l'imagination, elle a diminué les ressources du génie; des efforts pénibles et calculés ont remplacé cet enthousiasme qui produit les beautés naturelles et touchantes. Quant au fond même des systèmes auxquels le philosophe anglais a fait servir une si profonde géométrie; il y a eu un temps où il n'était pas permis de les révoquer

en

doute. Les académies et les colléges en avaient fait une espèce de dogme, qu'on ne pouvait contredire sans note d'hérésie. Le temps a apporté quelque

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