Immagini della pagina
PDF
ePub

BESANCON --IMPRIMERIE DE OUTHENIN CHALANDRE FILS.

HISTORIQUE,

ου

HISTOIRE ABRÉGÉE

DES HOMMES QUI se sont fait un nom par leur génie, leurs talENS,
LEURS VERTUS, LEURS ERREURS OU LEURS CRIMES,

DEPUIS LE COMMENCEMENT DU MONDE JUSQU'A NOS JOURS;

PAR F. X. DE FELLER.

Kuitième Edition,

AUGMENTÉE DE PLUS DE 2000 ARTICLES INTERCALES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE.

TOME NEUVIÈME.

LILLE,

CHEZ L. LEFORT, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

RUE ESQUERMOISE, No 55.

HARVARD COLLEGE LIBRARY

FROM THE LIBRARY OF
COMTE AL RED BOULAY DE LA MEURTHE

APRIL, 1927

r

HISTORIQUE

DE FELLER.

MAS

MAS (Hilaire du ). Voyez Dumas. MAS (Louis du ), fils naturel de JeanLouis de Montcalm, seigneur de Candiac, naquit à Nîmes en 1676. Il s'adonna d'abord à la jurisprudence; mais ensuite il se livra tout entier aux mathématiques et aux langues étrangères. Quoique d'un abord très froid et d'un caractère tranquille, il avait l'imagination vive et singulière. C'est lui qui inventa le Bureau typographique, dont on s'est servi pendant quelque temps à Paris et dans plusieurs provinces, pour apprendre les premiers élémens des langues. Il en fit les premiers essais sur le jeune de Candiac. Son élève se fit admirer à Paris et dans les principales villes du royaume, où du Mas l'accompagna. (Voy. CANDIAC.) La mort le lui ayant enlevé en 1726, avant qu'il eût atteint sa 7 année, il pensa en perdre la tête; Boindin, avec lequel il était lié, le fit soigner chez lui. Il alla ensuite chez madame de Vaujour, à 2 lieues de Paris, et y mourut en 1744, âgé de 68 ans. Nous avons de lui: 1ol'Art de transposer toutes sortes de musiques, sans être obligé de connaître ni le temps ni le mode, Paris, 1711, in-4 production de cet esprit novateur qui tend à décréditer des méthodes éprouvées, pour leur substituer des pratiques exotiques, démenties à l'expérience; 2° un vol. in-4, imprimé à Paris en 1733, sous le titre de Bibliothèque des enfans, en quatre parties, où il explique l'économie de son Bureau typographique : machine qui n'eut jamais l'approbation des gens sensés, et qui est regardée aujourd'hui comme une pure

MAS

charlatanerie, malgré les efforts que quelques faméliques instituteurs ont fait pour l'accréditer par un pompeux Prospectus, publié en 1780. On voit au premier coup d'œil que c'est une invention romanesque et empirique, fruit d'une tête oisive et exaltée, propre seulement à réprimer l'essor de l'être spirituel qui nous anime, en l'attachant à des opérations mécaniques et stériles.

MASACCIO (Thomas), né en Toscane en 1402, mort à Florence en 1443, à 41 ans, fut le premier de son siècle qui apprit la bonne manière de peindre. Il fit paraître ses figures dans l'attitude qui leur convenait, et leur donna de la force, du relief et de la grâce; mais il ne put atteindre le point de perfection, ayant été enlevé à la fleur de son âge non sans soupçon d'avoir été empoisonné. (Le véritable nom de ce peintre est Thomas (Tomaso ou Maso) Guidi, né dans le Valderno près de Florence. On voit encore dans différentes églises de Rome et de Florence plusieurs de ses ouvrages, que Michel-Ange admirait.)

*MASANIELLO, d'où vient MASA ANIELLO, OU THOMAS ANIELLO, naquit à Amalfi en 1622, d'un vendeur de poissons qui vint s'établir à Naples. Masaniello se mit à la tête d'une révolte, et s'érigea en tyran de cette capitale. Son règne ne fut que de huit jours; mais dans ce court espace de temps il fit d'étranges choses. (Le royaume des Deux-Siciles avait à soutenir à lui seul' la guerre de Lombardie, et il était accablé d'impôts. Palerme s'était révolté, tandis que l'insurrection de la Catalogne, qui se mit

sous la protection de la France, et celle du Portugal en faveur de la maison de Bragance, signalaient le règne malheureux de Philippe IV. Les impôts s'augmentaient à Naples, et le peuple, au lieu de présenter au pouvoir d'humbles requêtes, murmurait hautement. Masaniello se mit à sa tête il était doué de courage et d'une éloquence naturelle. La rébellion éclata le 7 juillet 1647.) Masaniello arma cent mille hommes, gouverna un peuple effréné comme des esclaves, effraya le vice-roi qui se réfugia au château de l'OEuf. Masaniello chassa les sénateurs, les nobles, dispersa leurs trésors, immola leurs gardes, et eût porté bien plus loin ses attentats, sans la prudente conduite de l'archevêque, qui sut captiver sa confiance et son respect. « L'histoire prouve, dit un auteur à cette » occasion, que dans ces sortes de com» motions, quelque terribles qu'elles » fussent, les prêtres ont cent fois sauvé » l'état, le peuple n'écoutant et ne crai>> gnant plus rien, mais se désarmant au » nom de son Dieu. » (Le cri des rebelles était Vive le roi'd' Espagne ! point de gabelles, à bas le mauvais gouvernement! Le vice-roi fut obligé de promettre de supprimer les impôts. L'archevêque Filomarini aurait réussi à calmer la sédition; mais deux seigneurs, Monteleone et Caraffa, tentèrent de faire assassiner Masaniello. Le coup ne réussit pas, et la révolte prit un aspect plus redoutable. Enfin, Masaniello eut une conférence dans l'église des Carmes avec le vice-roi et l'archevêque. On y signa un traité où furent rétablis les priviléges accordés par Charles-Quint. Masaniello, qui s'était présenté avec des habits magnifiques et des pierres précieuses, quitta aussitôt ces riches habillemens et se jeta aux pieds du vice-roi. Celui-ci le releva, et l'invita à dîner à sa table. Masaniello redevint pêcheur; mais peu de jours après quatre bandits l'assassinèrent, par ordre, dit-on, du vice-roi. Le peuple réunit ses membres mutilés et l'enterra avec une magnificence royale. Le vice-roi, par politique sans doute, envoya ses pages suivre le convoi. Masaniello fut

tué le huitième jour de son règne, l'an 1647. (M. Meissner a donné l'Histoire de cette révolution, en allemand; il en a paru une traduction française à Vienne, 1789, 1 vol. in-8.)

[ocr errors]

MASBARET (Joseph du), savant biographe, prêtre de la congrégation de Saint-Sulpice, à Orléans, professeur de philosophie et de théologie au séminaire d'Angers, curé de St.-Léonard, etc., naquit dans cette ville du Limousin en 1697, et mourut le 19 mars 1783, âgé de 86 ans. Il fournit un grand nombre d'articles et des corrections pour l'édition du Dictionnaire de Moréri de 1732, le Supplément de 1739 et l'édition de 1759. La révision de ce Dictionnaire l'occupa le reste de sa vie. Il donna aux Mémoires de Trévoux d'importans articles, tels que la Vie de Charles Duplessis d'Argentré, février 1743; celle de François Babin, célèbre conféren cier d'Angers, octobre, même année; la Réponse à une critique de cette Vie. Il légua au séminaire de Limoges ses manuscrits, dont une partie, savoir ses Remarques sur le Dictionnaire de Moréri, en 6 vol. in-4, passa à M. Barbier, bibliothécaire du roi : il en a publié plusieurs articles dans son Examen critique ou Complément des Dictionnaires historiques les plus répandus (1er vol., juin 1820.)

MASCARDI (Augustin), né à Sarzana, dans l'état de Gênes, en 1591, d'une famille illustre, se fit un nom par ses talens. Son éloquence lui mérita le titre de camérier d'honneur du pape Urbain VIII, qui lui donna une pension de 500 écus, et fonda pour lui, en 1628, une chaire de rhétorique dans le collége de la Sapience. Il mourut à Sarzana en 1640, à 49 ans. On a de lui des Harangues, des Poésies latines, 1624, ,in-4; et italiennes, 1663, in:12; et divers autres ouvrages dans ces deux langues. Le plus connu est son traité, in-4, Dell arte historica, assez bien écrit, et qui renferme quelques bonnes réflexions. Son Histoire de la conjuration du comte de Ficsque, médiocre, et remplie de barangues qui ne finissent point, a fait dire

« IndietroContinua »