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et servit à les ramener à leur
prince légitime. Enfin, après
avoir vu triompher Henri IV, Pi-
thou mourut le même jour qu'il
étoit né, à Nogent-sur-Seine
le premier novembre 1596. Pithou
traçe ainsi son portrait dans son
testament. « Dans le siècle le
plus malheureux et dont les
mours sont les plus corrompues,
j'ai été, autant qu'il m'a été pos-
sible, juste, honnête et fidelle.
Sincère dans mon amitié, j'ai tou-
jours préféré l'espérance de vain-
cre mes ennemis par mes bien-
faits, et le mépris des injures au
désir de la vengeance. J'ai tou-
jours tendrement aimé ma femme;
je n'ai point eu de foiblesse pour
mes enfans; j'ai respecté l'huma-
nité dans mes domestiques. J'ai
détesté le vice dans ceux qui me
sont les plus chers, et j'ai aimé la
vertu partout où je l'ai trouvée,
même chez mes ennemis. J'ai fait
tout ce qu'un homme sage doit
faire pour conserver son bien;
mais je me suis peu embarrassé

sous le célèbre Cujas, toutes les connoissances nécessaires à un magistrat. Ses premiers pas dans la carrière du barreau ne furent pas bien assurés. Il étoit timide, et fut obligé de renoncer à une profession qui demande de la hardiesse. Le calvinisme faisoit alors des progrès en France. Pithou imbu des opinions de cette secte, faillit d'être enveloppé dans le massacre de la Saint-Barthélemi. Devenu catholique l'année d'après, il fut substitut du procureur général, puis procureur général en 1581 dans la chambre de justice de Guyenne. Il occupoit la première place, lorsque Grégoire XIII lança un bref contre l'ordonnance de Henri III, rendue au sujet du concile de Trente. Pithou publia alors un Mémoire, où après avoir dévoilé les vues secrètes des auteurs du bref, il défendit avec autant de force que de raison la cause de la France et celle de son roi. Henri IV trouva en lui un citoyen non moins zélé. Quoi-d'augmenter le mien. Je n'ai ja-' qu'il eût été entraîné dans la ligue, il fit tous ses efforts pour réduire Paris sous l'obéissance de son légitime souverain. I étoit de la société des beaux esprits qui composèrent la satire ingénieuse, connue sous le nom de Catholicon d'Espagne; satire qui fit plus de mal aux ligueurs que tous les raisonnemens des bons citoyens. II publia aussi un petit ouvrage intulé Raisons pour lesquelles les évéques de France ont pu de droit donner l'absolution à Henri de Bourbon, de l'excommunication par lui encourue; même pour un cas réservé au saint siége. Ce livre, qu'il supposa traduit de l'italien, et qui fut imprimé en français en 1594 et 1595, et en latin en 1590, éclaira les esprits,

mais fait à autrui ce que je n'au-` rois pas voulu qu'on me fît à moimême. J'ai méprisé toutes graces injustes, difficiles à obtenir ou vénales. Ennemi de l'avarice et des bassesses, je les ai toujours abhorrées, surtout dans les ministres de la religion et de la justice. J'ai toujours respecté la vieillesse et tendrement aimé ma patrie. J'ai préféré par goût le travail aux honneurs de la magistrature; j'ai mieux aimé éclairer les hommes que les dominer. J'ai reconnu, avec grand plaisir, par ma propre expérience, qu'on arrivoit plus facilement et plus heureusement à son but par une droiture et une franchise éclairécs, que par le manège, la fourberie et l'intrigue. J'ai préféré l'art de bien penser à celui de bien

ront consulter sa Vie, publiée à Paris en 1756, en 2 vol. in-12, par Grosley avocat à Troyes sa patrie. On y trouve des recherches intéressantes.

II. PITHOU ( François), frère du précédent, né à Troyes en 1544, fut nommé procureur-général de la chambre de justice établie sous Henri IV contre les financiers; il exerça cette commission avec autant de

dire. J'ai regardé, comme mes plus beaux jours, ceux que j'ai donner à l'état et à mes amis. pu J'espère que la part que j'avois dans la tendresse de ma chère épouse s'accroîtra à nos enfans; qu'elle se consacrera entièrement à leur éducation, et aux soins que demandent leurs personnes et leurs biens. » On a de lui : I. Un Traité des libertés de l'église gallicane, qui sert de fondement à tout ce qu'on a écrit depuis sur cette matière. La meilleure édi-sagacité que de désintéressement. tion est celle de Paris, 1731, 4 v. Rendu ensuite à son cabinet, il in-fol. II. Un grand nombre d'O- fit des découvertes utiles dans le puscules, imprimés à Paris, in- droit et dans les belles-lettres. 4°., 1609. III. Des Editions de Ce fut lui qui trouva le manusplusieurs monumens anciens, crit des fables de Phèdre, qu'il dont la plupart regardent l'His- publia conjointement avec son toire de France. IV. Des Notes frère. Pithou mourut le 27 février sur différens auteurs profanes et 1621. Il eut part à la plupart des ecclésiastiques. V. Un Commen- ouvrages de son frère, et il s'aptaire sur la coutume de Troyes,pliqua particulièrement à restiin-4°. VI. Plusieurs autres Ouvrages sur la jurisprudence civile et canonique. VII. Il a enrichi la république des lettres de quelques auteurs anciens qu'il a tiré de l'obscurité, comme Phèdre, les Novelles de Justinien. Il avoit amassé une bibliothèque curieuse et riche en manuscrits. De peur qu'elle ne fût dissipée après sa mort, il ordonna qu'elle seroit conservée entière, ou du moins vendue à une seule personne qui connût la valeur de ce trésor. Mais, malgré cette précaution, il fut dispersé de côté et d'autre. L'érudition de Pithou lui mérita le titre de Varron de France; il en étoit l'oracle, et son nom pénétra dans les pays étrangers. Ferdinand, grand duc de Toscane, l'ayant consulté sur une affaire importante, sé soumit à son jugement, quoique contraire à ses I. PITISCUS (Samuel), né en intérêts. Les lecteurs qui seront 1637 à Zutphen, recteur du colcurieux de connoître plus en dé-lége de cette ville, puis de celui tail les qualités de Pithou, pour- de Saint-Jérôme à Utrecht, y

tuer et à éclaircir le Corpus juris canonici, imprimé à Paris en 1687, 2 vol. in-folio, avec leurs notes et corections. On doit encore à François Pithou: I. La Conférence des lois romaines avec celles de Moyse, 1673, in-12. II. L'Edition de la loi salique, avec des notes. III. Le Traité de la grandeur, droits du roi et du royaume de France, in-8°, aussi précis que savant. IV. Une Edition du Comes Théologus. V. Observationes ad codicem, 1689, in-folio. VI. Antiqui rhetores latini; Rutilius Lupus, Aquila Romanus, Julius Rufinianus, Curius Fortunatianus, Marius Victorinus, etc., Paris, 1599; redonnés par Capperonnier, 1756, in-4o, Strasbourg. Voyez I. PELETIER.

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les mathématiques sans maître : il se rendit à Paris en 1718, y fut reçu, en 1724, de l'académie royale des sciences, et parvint en peu d'années à être pensionnaire. Outre une grande quantité de Mémoires, imprimés dans le recueil de cette compagnie, il donna, en 1731, la Theorie de la manœuvre des vaisseaux, en un vol. in-4°; ouvrage excellent, qui

finit ses jours le 1er février 1717, I dont Ticho - Brahé faisoit cas. à 80 ans. Il avoit été marié deux fois. Sa première femme remplit PITOT (Henri), d'une fasa vie d'inquiétudes et d'amer- mille noble de Languedoc, né tumes. A sa méchanceté naturelle, à Aramont, diocèse d'Uzès, le elle joignoit une passion démesu- 29 mai 1695, où il mourut le rée pour le vin, qu'elle satisfai-27 décembre 1771, avoit appris soit aux dépens des affaires domestiques, et de la bibliothèque de son mari dont elle vendoit les livres. Plus heureux avec la seconde, qui n'étoit occupée que de son ménage, Pitiscus eut la liberté de se livrer entièrement à l'étude. Il s'ensevelit dans la plus profonde retraite, et n'eut de commerce qu'avec ses livres. La profession d'homme de lettres ne fut pour lui ni ingrate ni sté-fut traduit en anglais, et qui fit rile ses ouvrages lui valurent admettre l'auteur dans la société beaucoup; et les émolumens qu'il royale de Londres. En 1740, les en retira, joints à ce que sa fru- états généraux de Languedoc le galité le mettoit à même d'épar-choisirent pour leur ingénieur en gner, en firent un homme riche. A sa mort, il légua dix mille florins aux pauvres. On a de lui: I. Lexicon antiquitatum romanarum, Leuwarden, 1713,3 vol. in-folio, ouvrage plein d'érudition et de recherches. L'abbé Barral en a publié un Abrégé en français, en 3 vol. in-8°, à Paris, 1766. II. Des Editions de plusieurs auteurs latins, anciens et modernes, avec des notes. Parmi ces dernières, on estime particulièrement Plinianæ exercitationes, par Claude de Saumaise, Utrecht, 1689, 2 vol. in-folio. III. Une édition des Antiquités romaines, de Rosin. Pitiscus, savant laborieux, étoit plus propre à compiler qu'à écrire.

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chef, et il fut en même temps inspecteur général du canal de la jonction des deux mers. Cette province lui est redevable de beaucoup de monumens, qui attesteront son génie à la postérité. La ville de Montpellier manquoit d'eau ; Pitot fit venir, de trois lieues, deux sources qui fournissent quatre-vingts pouces d'eau ; elles arrivent sur la magnifique place du Peyrou, et de là elles sont distribuées dans toute la ville; cet ouvrage étounant fait l'admiration de tous les étrangers. Le maréchal de Saxe étoit le protecteur et l'ami de Pitot, qui lui avoit enseigné les mathématiques. Ce savant fut décoré, en 1754, de l'ordre de SaintMichel; il étoit aussi membre de la société royale des sciences de Montpellier. Il avoit épousé, en 1735, Marie-Léonine Pharambier de Saballoüa, d'une très-ancienne noblesse de la Navarre. Il n'a laissé de ce mariage qu'un fils qui étoit premier avocat général

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༡.

de la cour des comptes, aides et finances de Montpellier.

PITRACHA, Voy. CONSTANCE, n° VI, à la fin.

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ce dernier a augmenté de plusieurs morceaux de sa composition. Le recueil est divisé en trois parties: la première regarde la place publique, l'hôtel-de-ville, un nouveau quai, un pont couvert, etc.; la seconde doune de nouveaux principes pour les cintres des grandes voûtes, l'assemblage des ponts de bois, et les échafaudages; dans la troisième se trouve le projet du pont d'Orléans, et des dessins de divers ponteaux. Nous avons encore de lui d'autres ouvrages précieux, quoique imparfaits.

sous tous les rapports, dans l'île du Palais, réunissant à la fois à l'entour de la statue du monarque, la métropole, le palais de justice et l'hôtel-de-ville. Ce travail excessif, ainsi que celui du * PITROU (Robert), inspec- pont d'Orléans, le conduisirent teur général des ponts et chaus- au tombeau, peu de jours après sées, né à Mantes, en 1684. Sans avoir achevé son projet, âgé de avoir eu d'autre maître que lui- 65 ans, et laissant dix enfans. En même, il étoit habile géomè-1756, sa veuve publia un Recueil tre, grand mécanicien, et versé in-folio de ses ouvrages, en 40 dans toutes les parties de l'archi- ou 50 planches gravées, sur ditecture civile. En 1716, il com- vers projets d'architecture, de mença, sous Gabriel, le travail charpente, et de construction des du pont de Blois, et imagina ponts, mis en ordre par l'ingédès-lors ces cintres de bois appe-nieur Tardif, son gendre, et que lés cintres retroussés, et que l'on a depuis imités. En 1721, pour faire sculpter les armes du roi sur la pyramide de ce pont, il imagina un échafaud volant, aussi hardi que solide, et dont le dessin nous est conservé, ainsi que ceux de beaucoup d'autres inventions utiles pour les constructions. Dans la même année, il fut fait ingenieur de la généralité de Bourges, et dix ans après, inspecteur général des ponts et chaussées de France. Peu jaloux de ses productions, il les sacrifioit volontiers à l'instruction de ses élèves, ce qui rend ses dessins extrêmement rares. Jouissant dans sa patrie de la plus haute réputation, et de la confiance des ministres, il fut également estimé dans les cours étrangères. Milord Waldegrave, ambassadeur d'Angleterre en France, lai proposa d'entreprendre, en 1736, sur la Tamise, le pont de Londres; mais quelques circonstances s'y opposèrent. Après la paix de 1748, Louis XV ayant Consenti au projet d'une piace publique où seroit élevée sa statue, Piton traça le projet d'une place et d'un hôtel-de-ville, dans le quartier le plus convenable

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PITS (Jean), Pitseus, né vers 1560, à Southampton, dans le comté de Hant, étoit neveu du fameux docteur Sanderus. Il étudia en Angleterre, et ensuite à Douai; de là il se rendit à Reims, où il passa un an dans le college des Anglais, et où il abjura. Il voyagea ensuite en Italie et en Allemagne. Le cardinal Charles de Lorraine lui donna un canonicat à Verdun, et le proposa pour confesseur à la duchesse de Clèves, sa soeur. Après la mort de cette princesse, Pitseus fut doyen de Liverdun, où il mourut en 1616.

On a de lui un livre Des illustres Ecrivains d'Angleterre, 1619, in4°, et d'autres ouvrages en latin, qui manquent d'exactitude, mais qui prouvent beaucoup de savoir. Dans celui que nous avons cité, il prodigue les plus grands éloges aux plus petits auteurs.

les arrêtera quelquefois en les forçant à admirer un passage heureux; que dans l'enthousiasme d'une lecture rapide, on oubliera les défauts de Dryden, et que lisant Pitt avec froideur, on apercevra moins les beautés qui le distinguent; que Pitt plaira plus aux critiques, et Dryden à la généralité des lecteurs; que le premier sera plus cité, et le second lu plus souvent. Pitt ne jouit pas longtemps de la réputation qu'il s'étoit acquise. Il mourut à Blandfort, en 1748. Son épitaphe modeste dit qu'il vécut innocent et mourut regretté. Eloge simple et touchant qui répond bien au caractère de celui auquel il est adressé. On a encore de cet auteur un volume de Mélanges de poésies, publié en 1727, et dont on a donné depuis une édition à Paris.

*I. PITT (Christophe ), poète anglais, né à Blandfort, en 1699, connu par plusieurs traductions en vers; celle de Lucain, qu'il fit pendant le cours de ses études, et ne connoissant point encore celle que Rowe avoit donnée de cet auteur, est une preuve de son application, et le premier gage de son émulation. Bientôt après il en donna une de l'Artpoétique de Vida; on y remarque beaucoup d'élégance dans le style, et en général ce soin d'adapter le nombre de la phrase poétique aux images qu'elle présente, II. PITT (Guillaume), comte dont son auteur a si bien recom. de Chatham, fils de Robert Pitt, mandé le précepte et donné l'exem- gentilhomme de Cornouailles ple. Le succès de cet ouvrage endescendoit de Thomas Pitt, gou couragea Pitt à tenter une plus verneur de Madras, qui fit la grande entreprise à trente ans il première acquisition du fameux publia la traduction du premier diamant connu sous le nom de livre de l'Enéide, et à l'invitation régent. Il naquit en 1708, reçut de ses amis, continua à donner sa première éducation à Eton celle des livres suivans. Il paroît et ensuite au collège de la Tridans l'avertissement qu'il atta- nité, à Oxford. Destiné d'abord choit peu de prix à son ouvrage; à porter les armes il entra en il y semble ignorer lui-même les qualité de cornette dans un régiprogrès qu'il faisoit à mesure qu'il ment de cavalerie; mais la nature avançoit. On ne peut que mettre l'appeloit à suivre une carrière un grand intérêt à comparer en- différente. En 1735, il fut chargé tre elles les deux meilleures tra- de représenter le bourg du Vieuxductions dans une même langue, Sarum, en parlement. Ses talens d'un auteur tel que Virgile. Pitt, et son éloquence eurent bientôt rivalisant avec Dryden, a pu ob- appris ce qu'on pouvoit attendre server et éviter ses défauts et avoir de lui. On se souvient encore de dans l'Iliade de Pope le modèle sa réplique à Horace Walpole, d'une versification brillante qui, en 1740, à l'occasion du exacte et pure. Peut-être résul-bill pour l'enrôlement forcé des tera-il de cette comparaison, que matelots que Pitt combattoit Dryden entraînera ses lecteurs par comme une mesure arbitraire, la vigueur de sa poésie, que Pitt l'attaqua sur sa jeunesse, ajou

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