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d'une chaleur d'imagination, qui peut-être jusqu'alors n'avoit point eu d'exemple. Le théâtre pouvoit seul le faire arriver à une réputation prompte et brillante; ce fut pour celui des Florentins, à Na

se plut à lui faire répéter plusieurs
airs. La justesse et la précision du
chant et l'accompagnement le sur-
prirent tellement, qu'il fit entrer
sur-le-champ le jeune homme au
conservatoire de Saint-Onofrio,
à la tête duquel étoit alors le fa-ples, qu'il composa d'abord. Il
meux Leo. Cette époque est bril- débuta dans la carrière
par l'o-
lante dans l'histoire de la mu- péra intitulé : Le Donne Dispel-
sique italienne, pendant le dix- tose. Niccolo Logroscino régnoit
huitième siècle; elle avoit dû alors sur la scène, et jouissoit

le genre comique; tous ses partisans formèrent contre Piccini une cabale si puissante, que sans la fermeté du prince de Vintimille, son protecteur, l'opéra n'eût pas été donné. Il fut ap

beaucoup, sans doute, aux traseul d'une grande réputation dans
vaux des Gasparini, des Fran-
ceschini, des Draghi, des Giov.
Legrenzi des Pollarolo, des
Foggia, des Nicolo Fonte, des
Colonna; mais il étoit réservé à
Léonard Leo de lui donner cette
richesse d'harmonie, cette éléva-plaudi avec transport; et Piccini,
tion intéressante et cette tou-
chante majesté, qui font le ca-
ractère principal de son style.
Ce fut de ce maître, célèbre par
le goût, l'expression, la grace,
le naturel, et sur-tout par la pro-
fonde connoissance de son art,
que Piccini reçut les premières
leçons. Il ne jouit pas long-temps
de ce rare bonheur. Leo mourut
subitement peu de temps après
l'entrée de Piccini au conserva-
toire; mais heureusement pour
ce dernier, à Leo succéda un
homme digne de le remplacer, le
célèbre Durante, l'un des plus
savans compositeurs dont l'Italie
s'honore, et qui forma les Per-
golèse, les Sacchini, les Ter-
radeglias, les Guglielmi et les
Trajetta., distingua bientôt Pic-
cini au milieu de ses cama-
rades. « Les autres sont mes
écoliers, disoit-il quelquefois;
mais celui-ci est mon fils. » Il
le prit dans une affection par-
ticulière, et se plut à lui révéler
les secrets de son art. Après 12
ans d'études, Piccini sortit du
conservatoire en 1754, sachant
tout ce qu'il est permis de savoir
en musique, et piein d'un feu,

encouragé par ce premier succès, se livra tout entier aux compositions dramatiques : le Gélosie, où se trouve le charmant duo Vado à vota la rota, il curioso del suo proprio danno; enfin Zenobie, qu'il composa en 1756, pour le grand théâtre de Naples, furent accueillis par des applandissemens unanimes. Après les belles compositions de Vinci, de Leo, de Hasse, de Buranello, les connoisseurs étoient enchantés de trouver dans un jeuue homme, avec le même savoir, le même ordre et la même sagesse, une vigueur, nne variété, une grace nouvelle, et sur-tout un style brillant et animé enfin, l'assemblage si rare de toutes les qualités que peuvent donner la nature et l'art réunis au plus haut degré. La réputation de Piccini étoit assurée. Les grands théâtres d'Italie lui demandoient à l'envi de faire leur fortune en composant pour eux. La princesse Belmonte Pignatelli sur-tout, ne pouvoit se passer d'un homme si rare; la mort d'un mari qu'elle adoroit, l'avoit plongée dans une douleur qui

beau climat de sa patrie, à l'espoir de faire un heureux sort à sa nombreuse famille. Il s'accoutuma d'abord difficilement au temps

tenoit du désespoir; la musique seule de Piccini put l'adoucir. Rome néanmoins eut la préférence; ce fut dans cette ville qu'il fit jouer l'Alessandro nell' Indie,brumeux, froid et humide de la dans lequel on trouve cette ad- capitale. « Comment, disoit-il un mirable ouverture qui fait encore jour à l'un de ses amis, il n'y a les délices des amis de la bonne donc jamais de soleil dans ce musique. Mais, de tous ses ou- pays-ci? Ses premiers ouvravrages, celui qui excita dans ges lut suscitèrent des enRome une admiration portée nemis acharnés, et lui valurent jusqu'au fanatisme, fut la fameuse des éloges peut être exagérés. Cecchina ou la Bonne Fille, le Les amateurs se partagèrent enplus parfait peut-être de tous les tre Gluck et lui, en convenant opéras bouffons; celui du moins cependant que l'un et l'autre où l'on trouve réunies la vérité de avoient reculé les borues de leur couleur, l'originalité des mo- art, et augmenté nos plaisirs. tifs, et sur-tout la variété de style. On sait avec quel acharnement Chaque air, chaque morceau, les deux partis soutinrent leur est un vrai chef-d'œuvre dans opinion. A la tête des partisans du son genre, et l'ensemble est lié compositeur allemand, on distinavec tant d'art, qu'aucune partie guait l'abbé Arnaud, surnommé ne peut en être détachée ou dé- le grand Pontife des Gluckistes : placée sans que l'ouvrage y perde. Marmontel étoit le chef des PicIl seroit trop long de donner ici cinistes. Cette guerre fut toute en seulement le titre des opéras ita- épigrammes. Mais ce qu'elle eût liens de Piccini; sa fécondité fut de plus fâcheux pour Piccini, c'est égale à son talent. Il eut le rare qu'elle lui suscita des tracasseries avantage de produire beaucoup impardonnables. On le critiqua de et de produire toujours d'ex- la manière la plus odieuse cellentes choses: il sembloit lui fit hair enfin le séjour de se multiplier lui-même; Rome, la France. Il résolut de reVenise, Turin, Naples, Bolo-tourner dans son pays. C'étoit gne, Modène, toute l'Italie l'ap- à l'époque de la révolution; il plaudissoient en même-temps. En- passoit à Naples pour en avoir fin, il composa, dans l'espace de adopté les principes, il fut persévingt-cinq années, cent trente- cuté, et se vit contraint de revetrois ouvrages dont plusieurs sont nirà Paris. Les inquiétudes que ses des chefs-d'œuvres, et dont il n'y différens voyages lui avoient fait en a aucun qui ne renferme quel- éprouver, dérangèrent sa santé. ques morceaux capables seuls de Après avoir prodigieusement trafaire la réputation d'un compo- vaillé, sa fortune étoit loin d'être siteur. Piccini, autant admiré brillante; ses peines morales augpar les étrangers que par ses mentèrent ses maux physiques; compatriotes, étoit vivement dé-infirme, et presque toujours masiré dans toutes les capitales de | lade, il ne tarda pas à succomber Europe. Paris eut le bonheur à ses chagrins, et mourut à Passy de le posséder; des amateurs français l'y attirèrent en lui assutant de brillans avantages, et Piccini sacrifia les douceurs et le

on

le 7 mai 1800, à l'âge de 72 aus laissant une famille et des amis inconsolables de sa perte. Presque aussi fécond à Paris qu'en

deur de Naples, en combattant les adversaires de son compatriote, se plaignoit de ce que le parterre étoit trop accoutumé au grand bruit, et disoit : « Les oreilles des Italiens ne sont qu'an simple cartilage; mais celles des Français sont encore doublées de maroquin. Piccini ne travailla

Italie, Piccini a enrichi le répertoire français d'un grand nombre d'opéras. Roland, qui fut un de ses premiers ouvrages, seroit son chef-d'œuvre, s'il n'avoit pas fait Didon. La cavatine d'Angélique; le récit de Médor; l'air Jerenonce à ce que j'aime; la belle scène de Roland, suivie de l'air Tu sais ce que j'ai fait pourelle; le duo de Ro-point seulement pour le grand land et d'Angélique; eniin cet air opéra : son génie souple et facile terrible. Que me veux-tu, mons- savoit se prêter à tous les tons. Il tre effroyable! seront toujours en- a composé pour l'opéra-comique tendus avec transport par ceux plusieurs pièces charmantes: Luqui sont dignes d'entendre la inu- cette, le Faux Lord, le Dormeur sique. Une expression pure dis- éveillé, le Mensonge officieux, tingue Iphigénie en Tauride. Dans sont pleins de jolis airs et de décet opéra, Piccini ne craignit pas tails enchanteurs. On a joué avec de se mesurer avec Gluck qui avoit succes aux bouffons italiens, à mis en musique le inême sujet ; il | Paris, le Finte gemelle, dont les annonça qu'ayant commencé son airs de chant sont d'une perfection ouvrage avant que son rival eût rare; et à l'opera, la Buona fifait le sien, il n'avoit pas voulu gliola, qui avoit été depuis longperdre le fruit de son travail. temps parodiée au théâtre italien; L'expression du chant y est toumais jamais jouée en entier. jours claire et distincte. Trois morceaux consécutifs du 3 acte, le rondeau chanté par

*II. PICCINI (Alexandre), de Bologne, célébre Oreste : compositeur, vide la composition il joigaoit celui voit dans le 17e siècle; au mérite de jouer supérieurement de plusieurs instrumens, et sur-tout du

la

un ouvrage intitulé: Intavolatura di liuto e di chitarone, libro primo, nel quale si contengono dell'uno e dell' altro strumento, arie, balletti, correnti, gagliarde, canzoni, e ricercate musicali, etc., Bologne, 1625, in-fol.

Cruel, et tu dis que tu m'aimes; l'air de Pylade, commençant par ces mots Oreste, au nom de la patrie; et le trio de la fin, ont enlevé tous les suffrages. Atys char-luth et de la guitare. On a de lui me par le naturel du style, parl grace de la mélodie; les duo d'Atys et de Sangaride, l'air de Cybèle, à la fin du second acte, le chaur des Songes, le quatuor du 3o acte, produisirent la plus vive sensation; mais Didon enleva tous les suffrages Cette belle composi- * PICCIOLI (Benoît), prêtre tion, le chef-d'œuvre de Piccini, et poète, né à Bologne en 1680 a prouvé à ses détracteurs qu'ils composa en octaves le 18 chant étoient injustes, lorsqu'ils lui re- d'un poème connu, intitulé Berfusoient le talent de peindre les toldo, Bertoldino, e cacasenno, sentimens profonds et les pas- imprimé avec luxe à Bologne en sions fortes. On diroit qu'il n'a | 1736, in-4°. On a encore de lui fait Didon que pour confondre des sonnets et des chansons réses ennemis, et se montrer le rival pandus dans divers recueils du de Gluck dans les parties où ce temps. Piccioli mourut dans sa grand maître excelle. L'ambassa- | patrie le 1er juillet 1754.

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* PICCIONI (Mathieu), d'An- | lano, 1558, et Venetia, 15741 cône, peintre et graveur, floris-in-8°; ouvrage qui ne répond soit dans le 17 siecie. Il a peint dans quelques églises de Rome, et gravé à l'eau-forte plusieurs ouvrages de Raphaël, de Paul Veronèse et de plusieurs autres peintres. Il a encore gravé les bas-reliefs de l'arc de Constantin et ceux de Campidoglio. En 1665, il fut aggrégé à l'académie de Saint-Luc.

I. PICCOLOMINI (Alexandre), archevêque de Patras, coadjuteur de Sienne, sa patrie, où il naquit vers l'an 1508, étoit d'une iliustre et ancienne maison établie à Sienne, mais originaire de Rome. Il

travailla

pour

le théâtre avec suc

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|

guère à la dignité d'un prélat. Il est rempli de maximes funestes aux jeunes femmes. Le nom de Piccolomini n'est pas à la tête de cet ouvrage qui est fort rare. Il a été traduit en français par François d'Amboise, Lyon, 1577, in-16, sous le titre de Notables discours en forme de dialogue, etc., et réimprimé en 1585, sous celui de Dialogue et devis des damoiselles.

que

II. PICCOLOMINI (François), de la même famille le précédent, enseigna la philosophie pendant vingt-deux ans, dans les plus fameuses universités d'Italie, et se retira ensuite à Sienne, où il mourut en 1604, à $4 ans. La ville prit le deuil à sa mort. Ses ouvrages sont, Des Commentaires sur Aristote, Maïence, 1608, in-4°. II. Universa

·I.

mùm in decem gradus redacta et explicata, Venise,1583, in-fol. Il de Platon, dont il tâcha aussi d'imis'efforça de faire revivre la doctrine ter les mœurs. Ses Commentaires sur Aristote furent estimés autre

cès. Sa bienfaisance étoit extrême, il l'exerçoit sur-tout à l'égard des gens de lettres indigens. On a de lui un grand nombre d'ouvrages en italien. Les plus distingués sont, I. Diverses Pièces dramatiques, qui furent le principal fon-philosophia de moribus, nunc pridement de sa réputation. II. La Morale des nobles, Venise, 1552, in-8°. III.Un Traité de la sphère. IV. Une Théorie des planètes. V. Une Traduction de la Réthorique et de la Poétique d'Aristote, in-4°. VI. L'Institution morale Venise, 1575, in-4°, traduite en français par Pierre de Larivey, in-4o, Paris, 1581; et d'autres écrits qui prouvent ses grandes connoissances dans la physique, les mathématiques et la théol6gie. Il fut le premier qui se servit de la langue italienne pour écrire sur des matières philosophiques. Ce prélat mourut à Sienne le 12 mars 1578. On peut voir le catalogue détaillé de ses différens ouvrages dans le dic-pes espagnoles en Italie; il sertionnaire typographique : ils sont vit ensuite dans les armées de peu recherchés. Il faut en excep- Ferdinand II, qui l'envoya au ter cependant son Dialogo della secours de la Bohème, et qui bella Creanza delle Donne, lui confia le commandement des

Mi

fois, à cause de leur clarté et de leur subtilité. Il eut pour rival le fameux Jacques Zabarella, qu'il surpassoit par la facilité de l'expression et la netteté du discours; mais auquel il étoit inférieur pour la force du raisonnement.

III. PICCOLOMINI D'ARAGON (Octave), duc d'Amalfi, prince de l'empire, général des armées de l'empereur, chevalier de la Toison d'or, né en 1599, porta d'abord les armes dans les trou

de l'Histoire de Bretagne, par dom Morice. Ce journal exact et vrai dans tout ce qui s'est passé sous les yeux de l'auteur, donne très-peu de renseignemens sur les opérations militaires, ainsi que sur ce qui s'est passé dans le reste de la Bretagne pendant ce temps.

troupes impériales en 1634. Après s'être signalé à la bataille de Nortlingue, il fit lever le siége de St.-Omer au maréchal de Châtillon. Il eut le bonheur d'enlever la victoire au marquis de Feuquières en 1639. (Voy. I. PAS.) La perte de la bataille de Wolffem butel en 1651, n'affoiblit point sa gloire. Il mourut cinq ans après, le 10 août 1656, sans postérité, avec la réputation d'un négociateur habile et d'un géné-siècle. Plein d'érudition, possé

ral actif.

IV. PICCOLOMINI ( Jacques), dont le nom étoit Ammanati, prit celui de Piccolomini en l'honneur de Pie II, son protecteur. Il étoit né dans un village près de Lucques, en 1422. Il devint évêque de Massa, puis de Frescati; cardinal en 1461, sous le nom de Cardinal de Pavie et mourut en 1479, d'une indigestion de figues. Il laissa entre les mains des banquiers 8000 pistoles, que le pape Sixte IV réclama, et dont il donna quelque chose à l'hôpital du Saint-Esprit. Ses ouvrages, qui consistent en des Lettres et en une Histoire de son

con

temps, furent imprimés à Milan
en 1521, in-folio. Son histoire,
intitulée Commentaires,
mence le 18 juin 1464, et finit
le 6 décembre 1469. On peut les
regarder comme une suite des
Commentaires du pape Pie II,
qui se terminent à l'an 1463.

V. PICCOLOMINI,
Voy. PIE
II. PIE III. III. PATRICE.

* I. PICHARD (Pierre), notaire royal et procureur au parlement de Rennes, vivoit dans le 16 siècle. Il a laissé des Mémoires ou plutôt un journal de ce qui s'est passé à Rennes depuis 1589 jusqu'en 1598. Il est imprimé dans le troisième volume des Preuves

* II. PICHARD (Remi), conseiller - médecin ordinaire de

Charles IV, duc de Lorraine, naquit à Nanci vers la fin du 16

dant les langues et la connoissance de l'antiquité, il raisonnoit très-bien quand il s'agissoit de sa profession; mais sa manière d'écrire se fit tellement remarquer par des allusions, des dictums ses et triviales, qu'on l'appeloit Populaires, des expressions bascommunément le dictionnaire des de l'Histoire de Lorraine, ne fait proverbes. Dom Calmet, auteur mention, dans sa partie littéraire, titulé: De l'admirable vertu des que d'un ouvrage de Pichard, insaints exorcismes sur les princes des enfers, possédant réellement vertueuse demoiselle Elisabeth de Ranfaing, avec ses justificacalomnies du P. Claude Pithoi, tions contre les ignorances et minime, Nancy, 1622.

*III. PICHARD DU PAGE (F. P.), ancien secrétaire du roi, à FoLtenay-le-Comte (Vendée), embrassa la cause de la révolution, et acquit un moment de célébrité. Après avoir été promené en triomphe dans toutes les rues de Fontenay, sur les épaules de ses concitoyens, il fut nommé procureur-général syndic du département. Placé au milieu des "circonstances les plus difficiles, il fut peut-être le seul homme qui essaya de prévenir, par moyens sages et conciliateurs, le fléau de la guerre civile; mais

des

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