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reux dans l'éducation de son dis- | ciple Trajan. Les opinions de Plutarque sont plus douces et plus accommodées à la société ; celles de Séneque, plus fermes selon Montaigne, plus dures et plus austeres suivant nous. Plufarque insinue doucement la sagesse, et veut rendre la vertu familière, dans les plaisirs même; Sénèque ramène tous les plaisirs à la sagesse, et tient le seul philosophe heureux. Plutarque, naturel et persuadé le premier, persuade aisément les autres : l'esprit de Séneque se bande et s'anime à la vertu; et comme si ce lui étoit une chose étrangère, il a besoin de se surmonter luimême.... Les Vies des Hommes illustres sont le chef-d'œuvre de Plutarque, et, à notre jugement, un des plus beaux ouvrages du monde. Vous y voyez ces grands hommes exposés en vue, et re-séquent où il se soit un peu tirés chez eux-mêmes; vous les voyez dans la pureté du naturel et dans toute l'étendue de l'aċtion.... Il y a une force naturelle dans le discours de Plutarque, qui égale les plus grandes actions; mais il n'oublie ni les médiocres, ni les communes, et il examinenèse, le bon Plutarque ne trouavec soin le train ordinaire de la vie. Ses comparaisons nous paroissent véritablement fort belles; mais nous pensons qu'il pouvoit aller plus avant, et pénétrer davantage dans le fond du raturel.» On lui reproche encore d'être trop long dans les unes; et dans les autres, trop attentif à remarquer des minuties, trop fécond en remarques triviales et en ré-les Apophtegmes, imprimés en flexions communes, enfin, trop prévenu en faveur des Grecs. Il écrit, en général, comme un viciliard qui se plaît à mêler tous les souvenirs de sa vie dans les faits qu'il raconte. S'il a occasion de parler d'un usage, d'une loi,

d'une religion, il en fera l'histoire, sans s'embarrasser si cette histoire sera longue ou courte ; on diroit qu'il ne raconte que pour lui-même. Il se trompe encore très souvent dans ses recherches sur les origines, et dans. les généalogies de ses héros ; mais, malgré ses méprises, nul écrivain ne nous fait mieux connoître l'antiquité. Les écarts de Plutarque se font encore plus sentir dans ses différens Traités, qui, sans l'excellente morale qu'ils reuferment, et un certain intérêt qui règne dans les pensées et dans les sentimens, ne paroîtroient quelquefois que des compilations mal digérées, sans ordre, sans goût, pleines d'ane cdotes peu intéressantes et de faits sans vraisemblance. Il n'est qu'un seul ouvrage où Plutarque ait montré de l'humeur, et par con

écarté de ce tou de vérité qui fait son principal caractère ; c'est dans sa Malignité d'Hérodote. L'amour de la patrie peut seul lui servir d'excuse; Hérodote n'avoit pas rendu justice aux peuples du Péloponnèse, et sur le Pélopou

voit rien d'indifférent pour lui. Les meilleures éditions, en grec et en latin, de Plutarque, sont: celle de Henri Etienne, 1572, en 13 vol. in-8°, dont le treizième contient l'Appendice et les Notes; et celle de Maussac, 1624, 2 vol. in-folio. Les Vies ont été réimprimées à Londres, 1729, en 5 vol. in-4, auxquelles il faut joindre

1741. La collection de ses OEuvres a été donnée à Leipsick, par Reiske, en 12 vol. in-8°, avec des notes utiles et les index convenabies. Un savant critique hollandais, fe professeur Wyttenbach, à Oxford, qui s'est occupé

une partie de sa vie de l'étude de | peupler son royaume. Ce dieu cét auteur, en a commencé une avoit différens noms; les prinédition, imprimée avec beaucoup cipaux étoient: Februus, à cáuse de soin, in-4o et in-8°, dont les des sacrifices expiatoires qu'on littérateurs se promettoient beau-faisoit dans les funérailles; Jucoup; on ignore si elle est ache-piter Infernus, Stygius, le Juvée. Nous avons cinq traduc- piter des Enfers et du Styx, tions, en notre langue, des Vies : Summanus ou Summus manium, l'une d'Amyot, l'autre de Talle- le souverain des mânes; et en mant, la troisième de Dacier. La cette qualité, on croyoit qu'il lan

4 et 5o de Picard et la Porte-Du-çoit des foudres pendant la nuit. theil. La première, quoique en vieux gaulois, a un air de raî- PLUTUS (Mythol.), dieu cheur qui la fait rajeunir de jour des richesses, ministre de Pluen jour. Il y en a une traduction ton, fils de Cérès et de Jasion. en anglais, faite par diverses Théocrite et Aristophane disent auteurs, sous la direction de Dry-qu'il étoit aveugle. Plutus avoit den, qui y a joint la Vie de Plu- d'abord la vue bonne, et ne s'attarque. Depuis, le docteur Lang-tachoit à faire prospérer que les horne en a donné, dans la même justes; mais Jupiter la lui ayant langue, une plus recente des Vies fait perdre, les richesses devindes grands hommes; et une en rent indifféremment le partage italien, par Alex. de Viete et par des bons et des méchans. Lod Zomenichi: cette traduction a été confrontée avec le texte grec, par Lion Ghini. Une des meilleures éditions est celle donnée par M. Clavier, Paris, 18011806, 25 vol. in-8°.

PLUVINEL (Antoine), gentilhomme de Dauphiné, est le premier qui ouvrit en France, à la noblesse, les écoles du manége, que l'on nomma académies. Un étoit auparavant obligé d'aller apprendre cet art en Italie. Il fat premier écuyer de Henri, duc d'Anjou, qu'il suivit en Pologue. Henri IV lui donna la direction de sa grande écurie, le fit son chambellan, sous- gouverneur du Dauphin, et l'envoya en ambassade en Hollande. Il mourut à Paris le 24 août 1620, après avoir composé un livre curieux, intitulé : l'Art de monter à cheval, Paris, 1623, infolio, avec figures. Ce qui fait le prix de cet ouvrage, c'est que Crispin de Pas y a gravé, d'une manière très-ressemblante, tous

PLUTON (Mythol.), dieu des enfers, fils de Saturne et de Rhée. Lorsque Jupiter, son frere, eut détrôné Saturne, il donna les Enfers en partage à Pluton. Ce dieu étoit si noir et si laid, qu'il né pouvoit trouver une épouse: il fut obligé d'enlever Proserpine, lorsqu'elle alloit puiser de dans la fontaine d'Arethuse en Sicile, ou lorsqu'elle cueilloit des fleurs avec ses compagnes. On le représente avec une couronne d'ébène sur la tête, une clef dans sa main, pour marquer qu'il étoit le maître du séjour des morts, et sur un charles seigneurs qui montoient à chetraîné par des chevaux noirs. I faisoit sa demeure ordinaire dans les Enfers, et désiroit, dit-on, la mort de tout le monde, pour

val dans le marége de Pluvinel. Les connoissances de Pluvinel ne se bornoient pas à l'art de l'équitation; il possédoit tout ce qui

peut faire un négociateur intelligent; c'étoit de plus un bon citoyen et un ami fidèle. On a encore de lui un ouvrage également recherché, intitulé : l'Instruction du roi Louis XIII, dans l'exercice de monter à cheval, Paris, 1625, in-folio, figures de Crispin du Pas.

tion aux études conformes à son état. Il mourut l'an 1576. On a de lui en latin, I. Une Histoire de son ordre depuis l'an 1233 jusqu'en 1566. II. Une Explication de la règle de Saint-Augustin. III. Un Catalogue des écrivains de sa patrie. IV. Une Vie de St. Philippe Beniti, en italien, etc.

+ I. POCOCKE (Édouard), né a Oxford en 1604, fut élevé au

* PLUYMER (Jean), poète hollandais, et queWagenaar, dans sa Description historique d'Ams-collége de la Madeleine de cette terdam, met dans le nombre des hommes de lettres, sortis de cette ville, a sur-tout travaillé pour le théâtre. Il fut un des fermiers ou directeurs de celui d'Amsterdam, en 1681. Les plus connues de ses pièces sont, La Couronnée après sa mort; l'Avare; l'Ecole des Jaloux; Crispin Astrologue. Ses ouvrages ont été recueillis à Ams-chevêque Laud. Ce prélat l'enterdam, en 2 vol in-4°, 1692.

* PLUYÈRES, horloger, né à Valenciennes, et mort dans la même ville, en 1773, est connu par une horloge qui marque la révolution du soleil, les signes du zodiaque, les mois et les travaux de chaque saison. Les diverses phases de la lune y sont peintes; un des rayons du soleil indique l'heure et le quantième du mois ; un ange désigne les minutes et les secondes ; les épactes y sont marquées par une étoile son frontispice a 18 pieds de haut sur huit pieds de large, et est orné de plusieurs figures mécaniques très - ingénieuses, telles qu'un grenadier en faction, 'un coq, un squelette, un docteur en robe, et divers autres objets

curieux.

POCCIANTI (Michel), natif de Florence, embrassa la vie religieuse dans l'ordre des servites, et se distingaa par sou applica

ville. Le desir qu'il avoit de se perfectionner dans les langues orientales, lui fit entreprendre le voyage du Levant. Il y fut chapelain des marchands anglais à Alep, pendant cinq ou six ans. De retour en Angleterre, il devint lecteur en arabe dans la chaire fondée en 1636, par l'ar

voya l'année suivante à Constantinople y acheter des manuscrits orientaux. A son retour, on lui donna la cure de Childrey. Il fut nommé, en 1648, professeur en hébreu, et chanoine de l'église de Christ, à Oxford, à la sollicitation du roi, qui pour lors étoit prisonnier dans l'île de Wigt. En 1650, il fut privé de ces postes; parce qu'il refusa de prêter le serinent d'indépendance. Il se retira dans sa cure de Childrey, d'où il retourna à Oxford le printemps suivant. Il y fit les fonctions de lecteur en arabe dans le collége de Balliol, ne s'étant alors trouvé personne dans ce college capable de cette fonction. On lui rendit son canonicat en 1660, au rétablissement du roi Charles II. Il mourut à Oxford le 10 septembre 1691. Pococke, revenant de Cypre, en rapporta des médailles et des inscriptions, qui nous ont fait connoître l'alphabet de Phénicie. On a de lui des traductions latines, I. Des Anna

,

les d'Eutychius, patriarche d'Alexandrie, Oxford, 1659, 2 vol. in-4°. II. De l'Histoire orientale d'Abulfarage, Oxford, 1672, 2 vol. in-4°. III. Une Version du syriaque, de la seconde Epître de saint Pierre, de la seconde et de la troisième de saint Jean, et de celle de saint Jude, 1650, in-4°. IV. Une Version du livre intitulé: Porta Mosis Oxford, 1655, in-4°. V. Des Commentaires sur Michée, Malachie, Osée et Joël, en anglais, 3 vol. in-fol. VI. Un recueil de Lettres. VII. Specimen historia Arabum, Oxford, 1650, in-4°. VIII. Un grand nombre d'autres ouvrages, imprimés à Londres en 1740, en 2 volumes in-fol. Le style n'est pas leur plus grand mérite; mais on y trouve des recherches abondantes et des versions très-fidèles de plusieurs livres qui auroient été inconnus sans ses soins laborieux. Voyez MENASSEH.

+ II. POCOCKE (Richard), docteur en théologie, parent trèséloigné du précédent, né à Southampton en 1704, mort en septembre 1762, posséda plusieurs bénéfices et fut successivement évêque d'Ossory et de Meath. Il commença ses voyages en Orient en 1757, et revint en Angleterre en 1742. Il en publia la relation en 3 volumes, dans les années 1743 à 1745. Jablonski, dans son Pantheon Egyptiorum, fait un grand éloge de la description qu'il a donnée de l'Égypte. Il n'a remonté le Nil que jusqu'à Gieuret ell-Hieraff; tandis que Norden, en 1737, est allé jusqu'à Derry entre les deux cataractes. Il paroît que les deux voyageurs se sont rencontrés sur le fleuve en janvier 1738, et se sont mutuellement ignorés. Pococke étoit un observaleur exact et un voyageur atten

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tif, quoique sa relation n'ait ni les graces ni l'agrément de celles de Tournefort. Il a donné dans les Transactions philosophiques une description du rocher du hâvre de Dunbar, en Ecosse, qui a quelque relation avec la chaussée des Géans en Irlande. On a donné à Paris, en 1772, le Commencement d'une traduction française de son voyage en Orient, en 6 volumes in-12; elle n'a pas été continuée. Le musée britannique est redevable à Pococke des Po.

tefeuilles de la société philosophique de Dublin.

POCQUET DE LIVONIÈRE, voy. LIVONIÈRE.

PODALIRE (mythologie), fils d'Esculape et grand médecin comme son père, fut mené au siége de Troye avec Machaon son frère, par les princes grecs.

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brach se révolta ouvertement contre l'église romaine, et persécuta les catholiques qui prirent les armes, et appelèrent Matthias Corvin pour le mettre sur le trône. Podiebrack ne résista que foiblement, et mourut le 22 mars de l'an 1471. V. MATTHIAS CORVIN et PAUL II.

mer.

peintre, né à Utrecht en 1586, fut d'abord élève d'Abraham Bloemaert, puis vint à Rome, où il adopta la manière d'Adam ElzhaiIl étudia aussi les ouvrages de Raphaël; mais ne pouvant parvenir à dessiner correctement, il se borna à représenter la nature en petit, et y réussit. Tout ce qu'il a peint est de peu de travail. Il choisissoit des lointains agréables, embellis d'édifices situés aux environs de Rome. Il entendoit parfaitement le clair-obscur; ses figures, pour la plupart nues, sont bien coloriées, sur-tout les

prit. Malgré l'incorrection du dessin, ses tableaux furent recherchés à Rome et à Florence, des amateurs et des princes. Rien ne put cependant lui faire oublier sa pa

tation et de l'estime de Rubens, qui orna son cabinet des tableaux de Poelenburg. Charles I l'appela en Angleterre; mais il ne tarda pas à revenir dans son pays, où il mourut à l'âge de 74 ans. Il a gravé à l'eau-forte ; mais ses plauches sont perdues, et ses tableaux sont moins rares que ses estampes.

PODIKOVĚ ou PODOKOVE | (Jean), natif de Valachie, s'est fait une espèce de réputation dans le seizième siècle par une force extraordinaire, si grande, qu'on assure qu'il rompoit en deux un fer de cheval. Ce mal-femmes. Sa touche est pleine d'esheureux assembla une troupe de gens de néant comme lui, entra en Valachie à leur tête, attaqua le prince Pierre qui en étoit vaivode et allié de Battori, roi de Pologne, et le dépouilla de ses états.trie, où il revint jouir de sa répuA la nouvelle de cette révolution, le roi de Pologne écrivit à Christophe son frère, prince de Transylvanie, de donner da secours au prince détrôné. Christophe passa donc en Valachie; et le sort des armes s'étant déclaré pour lui, Podikove fut obligé de chercher un asile dans Nimirouf, place appartenante à la Pologne. Mais ne s'y trouvant pas encore en sureté, il se rendit à Nicolas Sieniawski gouverneur de Kaminieck et commandant des milices de la Russie, à condition qu'on lui laisseroit la vie. De là il fut envoyé à Battori. Tout cela se passoit en 1579. Podikove ne fut pas plus en sureté en Pologne. Le grand seigneur Amurat envoya un exprès pour demander qu'on le lui remît, et on satisfit ce prince. Podikove eut la tête tranchée à Varsovie même en présence de l'envoyé du grand seigneur, comme perturbateur du repos public.

*POELENBURG (Corneille),

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POENA (mythol.), déesse de la punition adorée en Afrique et en Italie. Apollon irrité contre les Argiens, envoya un monstre qui prenoit les enfans jusques dans les bras de leurs mères ; on le nommoit Poena. II rendit les honneurs divins en refut tué par Corobus, à qui on connoissance de ce service. Voy. PSAMATHÉ.

*I. POERSON (Charles-François, peintre, né à Paris en 1653, mort en 1725, a excellé dans le portrait. Il a peint aussi l'histoire, et dirig académie française de peinture à Rome.

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