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main et une couronne de fruits sur la tête. Les Grecs ne connurent point cette divinité.

* POMPADOUR. V. POISSON,

n° x.

salua de surnom de Grand. Pompée demanda les honneurs du triomphe. Sylla qui avoit ses raireprésenta qu'étant encore trop sons pour l'en détourner, lui jeune pour recevoir cet honneur, † I. POMPÉE LE GRAND il attireroit infailliblement sur lui (Cn. Pompeius Magnus), fils de la haine et la jalousie. «< Faites Pompée-Strabon et de Lucilia, donc attention, lui dit Pompée, d'une famille noble, né l'an 106 que le soleil levant a bien plus avant J.-C., la même année que d'ardeur que le soleil couchant. » Cicéron, se distingua, dès sa Ces paroles ne furent point d'apremière jeunesse, par une pru- bord entendues par le dictateur; dence consommée et une matu- mais elles lui furent répétées, et rité de caractère qui, chez la plu- dans l'étonnement que lui causa part des hommes, ne sont le fruit la confiance audacieuse de celui que d'une longue expérience. Il qui les avoit dites, il s'écria brasapprit le métier de la guerre sous quement: a Qu'il triomphe ! son père, l'un des plus habiles qu'il triomphe !.... » Pompée le capitaines de son temps. Quintus prit au mot, et l'on vit pour la Pompée, son grand-père, le pre- première fois, l'an 81 avant J.-C. mier qui parvint aux honneurs un simple chevalier romain hoavoit été vaincu par les Numan-noré du triomphe. Plusieurs offitins, et obligé de faire une paix ciers n'ayant point obtenu de lui honteuse. Cn. Pompée-Strabon, tout ce qu'ils espéroient, voulufils de celui-ci, eut plus de bon-rent troubler ce triomphe; mais heur; ayant eu le commande- Pompée, toujours ferme, répondit: ment dans la guerre sociale, il Qu'il renonceroit plutôt à cet triompha des Picentins. Son cou-honneur qu'il avoit toujours dérage et son zèle pour la disci-siré, que de s'abaisser à les flatpline militaire le rendirent re- ter.» Servilius, personnage concommandable.Pompée-le-Grand, sidérable de Rome et l'un de ceux son fils, eut donc un excellent qui avoient montré le plus d'opmaître, et il profita de ses leçons. position, s'écria publiquement : Dès l'âge de vingt-trois ans, «Je reconnois à cette heure que leva de son chef trois légions, Pompée est véritablement Grand qu'il mena à Sylla. Trois ans et digne du triomphe. » La faveur après il reprit la Sicile et l'Afri- qu'il s'étoit acquise auprès du que sur les proscrits. Sylla, re- peuple lui avoit fait défédoutant l'autorité que Pompée rer, quoique absent, une puisencore jeune acquéroit de jour sance aussi absolue que celle que en jour sur les soldats par sa Sylla avoit usurpée par les armes. douceur et ses vertus militaires, Lorsque Pompée reçut les lettres le rappela à Rome. Il obéit mal- qui lui apprenoient cette nouvelle, gré la résistance de l'armée, qui il en parut accablé ; et comme ses vouloit l'obliger à mépriser les amis qui étoient présens s'en ordres du dictateur. Sylla fut si réjouissoient, il fronça les sourcontent de ce procédé, qu'il alla cils, dit Plutarque, et s'écria au-devant de lui; et l'embras- avec une feinte amertume: «O sant avec tous les témoignages Dieux, que de travaux saus fin! d'une véritable affection, il le N'aurois-je pas été plus heureux

il

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les repousser. Tous les trois jurèrent de se servir mutuellement.

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d'être un homme inconnu et sans gloire? Ne pourrai-je jamais me dérober à l'envie qui me persé-Julie, fille de César, que Pomcute, et passer des jours tran-pée épousa, fut le lien de cette quilles à la campagne, avec ma union. Ces deux grands hommes, femme et mes enfans? >> Après unis par le sang et la politique la mort de Sylla, il obligea Lé- et soutenus par Crassus, forpidus de sortir de Rome, et mèrent ce que les historiens apporta la guerre en Espagne contre pellent le premier triumvirat Sertorius. Ici sa gloire souffrit vers l'an 60 avant J.-C. Ce fut quelqu'échec, et Sertorius, sans la premiere époque de la desl'attentat du traître Perpenna truction du pouvoir consulaire eût peut-être réalisé la menace et populaire, qui fléchit bientôt qu'il avoit faite de renvoyer, sous une autorité que le génie, disoit-il, ce petit garçon (c'est le crédit et les richesses rendoient ainsi qu'il appeloit Pompée); inébranlable. Caton vit porter ce après l'avoir châtié comme il le coup, et ne put le parer: « No s le méritoit. » Cette guerre étant avons des maîtres, s'écria-t-i`, heureusement terminée, il triom- et c'en est fait de la républiqué. » pha une seconde fois, l'an 73 Ses craintes étoient justes. Pomavant J.-C. Il fut élu consul quel-pée employa bientôt la violence que temps après. Lorsqu'il parut devant les censeurs, pour savoir s'il avoit fait toutes les campagnes portées par les ordonnances. « Oui, répondit-il à haute voix, je les ai faites toutes, et je ne les ai faites sous d'autre général que sous moi. » Pompée rétablit pendant son consulat la puissance des tribuns; extermina les pirates; remporta de grands avantages contre Tigrane et contre Mithridate; pénétra par ses victoires dans la Médie, dans l'Albanie et dans l'Ibérie; soumit les Colques, les Achéens et les Juifs; et retourna en Italie avec plus de puissance et de grandeur, que ni les Romains ni lui-même n'auroient osé l'espérer. Ayant congédié ses troupes, il rentra dans Rome en homme privé et en simple citoyen. Cette modestie, après tant de succès, lui gagna tous les coeurs. Il triompha pendant trois jours, avec une magnificence qui le flatta moins que les acclamations du peuple. Sa gloire lui fit des ennemis et des envieux. Il s'unità Crassus et à César pour

pour se faire élire consul avec
Crassus. On voulut donner la
préture à Caton pour contreba-
lancer leur pouvoir; mais Pompée
feignit qu'il avoit paru des signes
au ciel, qui devoient l'empê
cher de prendre cette charge. Le
triumvir prétendoit usurper,
par la ruse ou par la force, un
ascendant égal à celui des ty-
rans. Il voulut d'abord tenir tout
de la reconnoissance de ses con-
citoyens. Il avoit presque triplé
les revenus de la république, et
tellement reculé les frontières de
l'empire, que l'Asie mineure,
qui avant ses victoires étoit la
dernière des provinces du peuple
romain, en occupoit alors le
centre. Après de tels services, il
avoit droit de beaucoup attendre;
mais ses compatriotes, alarmés
par ses services mêmes, s'oppo-
sèrent à toutes ses prétentions.
On alla jusqu'à lui appliquer ou-
vertement un vers d'une tragédie
qui se représentoit alors :
« Tu
n'es devenu grand que pour notre
malheur ! » Le peuple applaudit à
ce vers, et le fit répéter plus de

cent fois. Cependant Pompée, par une conduite imprudente, se donnoit un rival redoutable, ou plutôt un maître, dans la personne de César. Il s'en apperçut, et travailla à le supplanter. Le sénat l'ayant nommé gouverneur d'Afrique et d'Espagne, il sentit que son éloignement étoit contraire au dessein qu'il avoit de dominer dans sa patrie. I se contenta de gouverner ces provinces par ses lieutenans, quoique la chose fut sans exemple, pendant qu'il s'occupoit à Rome à captiver la bienveillance de la populace par des jeux et des specracles. Il en douna de si magnifiques à l'occasion de la dédicace d'un théâtre qu'il avoit fait construire, qu'au rapport de Cicéron, la pompe de l'appareil en fit entièrement disparoître la gaiété. Ce theâtre, le premier qui ait été bâti d'une maniere permanente, étoit assez vaste pour contenir 40 mille personnes. Pompée sut tellement gagner le peuple par ses profusions, qu'il fut créé seul consul, l'an 52 ans avant Jésus-Christ. Cette élection sans exemple fut autorisée par Caton et par le sénat; mais elle le brouilla avec César. Ils n'étoient plus liés, depuis quelque temps, par les mêmes noeuds qu'autrefois. Julie étoit morte, et Pompée venoit d'épouser Cornélie, fille de Metellus Scipion, qu'il associa à son Consulat. César, pour se rendre maître de la république, vouloit en même temps garder le gouvernement des Gaules, et obtenir le consulat. Le sénat, à la sollicitation de Pompée, rendit un décret, par lequel il devoit être regardé comme ennemi de la patrie, s'il ne quittoit son armée dans trois mois. Tel fut le premier acte d'hostilité entre ces deux rivaux de gloire et de puissance. Pompée

ne l'auroit peut-être jamais fait, sans l'occasion qu'il eut de reconnoître combien la plupart des Romains lui étoient attachés. Réchappé d'une maladie contre tonte espérance, l'Italie entière célébra sa convalescence par des fêtes. Cet événement le rendit présomptueux; et quelqu'un lui avant dit, que si César marchoit contre Rome, on ne voyoit rien qui pûtl'arrêter: « En quelque lieu de l'Italie, répondit-il, que je frappe la terre de mon pied, il en sortira des légions. La république étant menacée, Caton le fit souvenir de tout ce qu'il lui avoit prédit de César dès le commencement. « Dans tout ce que vous m'avez prédit, lui répondit Pompée, vous avez deviné en homme d'esprit ; et dans tout ce que j'ai fait, j'ai agi en homme de bien. » En même temps, Caton proposa de nommer Pompée général avec une autorite souveraine, ajoutant que ceux «< qui ont fait les plus grands maux sont aussi ceux qui savent y apporter les meilleurs remèdes. » César se présenta bientôt pour le combattre. Cet homme qui devoit faire sortir des légions par seul mouvement du pied, se retira de Rome avec les consuls, et se renferma dans Brindes, d'où il passa bientôt dans la Grèce. Il eut le bonheur de mettre tout P'Orient dans ses intérêts, et forma deux grandes armées, une de terre et l'autre de mer. César le suivit ; mais Pompée évita soigneusement d'en venir à une action décisive. Son adversaire, sentant qu'il ne pouvoit l'y contraindre, prit la résolution de l'enfermer dans ses lignes, et en vint à bout, quoiqu'il eût un tiers moins de troupes. Pompée, menacé des dernières extrémités, attaque les lignes et les force. La

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déroute des ennemis fut si complète, qu'on ne doute point que la fortune ne se fût entièrement déclarée pour lui, s'il eût marché droit au camp de César. Ce dernier en convenoit lui-même, et disoit, en parlant de cette journée, que la victoire étoit aux ennemis, si leur chef avoit su vaincre. Il y eut bientôt une nouvelle bataille à Pharsale, l'an 48 avant Jésus Christ. Dans cette journée à jamais mémorable, la cavalerie de Pompée prit lâchement la fuite. Les soldats de César attaquent le camp du général ennemi, qui, découragé par la déroute de ses troupes, se réfugia sur des hauteurs, d'où il s'enfuit par mer en Égypte auprès de Ptolémée. Ce monarque, à qui il demanda une retraite dans ses états, chargea deux de ses officiers de l'alier recevoir et de le poignarder à l'instant. Le malheureux Pompée passe, accompagné de quelques soldats et de quelques domestiques, dans la chaloupe qui devoit le porter à terre. Mais aussitôt Achillas et Septimius, (c'étoient les noms des deux officiers) le tuèrent, à la vue de sa femme qui le conduisoit des yeux, du vaisseau où il l'avoit laissée. Pompée avoit vainement tenté de la consoler. « Cornélie, lui avoit-il dit, n'as connu jusqu'ici que la bonne fortune, et c'est cela même qui t'a trompée. Tu la voyois avec moi plus long-temps qu'elle ne demeure avec ses favoris. Mais supportons ses revers, puisque nous sommes nés hommes. Essayons de la tenter encore; car il ne faut pas désespérer que de la bassesse où je suis réduit, je ne puisse encore m'élever à ma grandeur passée; comme de ma grandeur passée je suis tombé dans l'état où tu me vois. » Pompée

tu

avoit 57 ans, suivant Paterculus, et 59 selon Plutarque, lorsqu'il fut tué. Son corps demeura quel que temps sans sépulture sur le bord de la mer. Un de ses aífrauchis et un de ses anciers soldats le brûlèrent suivant l'usage des anciens, et couvrirent ses cendres d'un petit monceau de terre. Tel fut le tombeau du Grand Pompée. César, à qui on porta sa tête, versa des larmes sur le sort de son rival, et lui fit élever un tombeau plus digne de lui. Salluste a peint cet illustre Romain en deux mots. « Sa probité, dit cet historien, étoit plus sur son visage que dans son cœur.» Oris probi, animo inverecundo. Cette pensée prise dans toute son étendue, nous développe parfaitement son caractère. Il respectoit assez la vertu, ponr ne pas lui insulter en face; mais il ne l'aimoit pas assez pour lui sacrifier en secret. De là cette dissimulation profonde dans laquelle il s'enveloppa toujours, et ce système, si bien soutenu, de ne vouloir en apparence rien obtenir que par son mérite, tandis qu'il ravissoit tout par l'intrigue. S'il fut digne d'entrer en concurrence pour la valeur avec César, il lui fut toujours supérieur par la pureté des mœurs et la modération des sentimens. César youlut être le maître du monde, et Pompée ne voulut en être que le premier citoyen. Il fut ami constant, ennemi modéré, et citoyen paisible, tant qu'il ne craignit point de rival. Sa vie privée offre plusieurs traits dignes d'un sage. Son médecin lui ayant ordonné, dans une maladie, de manger de la grive, ses valets lui dirent qu'en été l'on ne pouvoit trouver ce gibier nulle part que chez Lucullus, qui en engraissoit chez lui. Pompée ne voulut poi

qu'on allât lui en demander, et dit à son médecin : « Quoi! Pompée ne pourroit donc vivre si Lu-Mosco, tradotti in versi italiani, cullus n'étoit gourmand ?» Il com- Vérone, 1764, in-8°; dédiés au manda en même temps qu'on lui cardinal Albani. II. Ipermenesservit quelque chose moins dif- tra tragédie, Vérone 1767. ficile à trouver. III. Colliroe, tragédie, Verone, 1769. Ces pièces bien conduites,

paux sont, I. Canzoni pastorali con alcuni Idilli di Teocrito e di

II. POMPÉE (CNEÏUS et SEXTUS), fils du précédent, avoient mis une puissante armée en campagne, lorsque leur illustre père leur fut enlevé. Jules-César les poursuivit en Espagne, et les défit dans la bataille de Munda l'an 45 avant Jésus-Christ. Cneïus y fut tué, et Sextus son cadet se rendit maître de la Sicile, où sa domination ne fut pas de longue durée. Il perdit, dans un grand combat sur mer la puissante flotte dont il étoit le maître, et fut entièrement défait par Auguste et Lepide. Il passa en Asie avec sept vaisseaux seulement, lui qui auparavant en avoit eu jusqu'à 350. L'impuissance où il étoit de soutenir la guerre, l'obligea de se retirer en Arménie, où Antoine lui fit donner la mort, l'an 35 avant J.-C.

III. POMPÉE, Voyez TROGUE. * I. POMPEI ( le comte Albert), de Vérone, qui florissoit au commencement du17, siècle, a écrit, I. Archisofia della quiete et del moto libri tre, Vérone, 1627. II. Esame dell' onore cavalleresco ridotto alla condizione de' tempi presenti, Venise, 1625. III. Vita di Francesco II. Marchese di Mantova. Il a laissé, en manuscrit, l'Histoire de la lumière et des élémens.

* II. POMPEI (Jérome), gentilhomme de Vérone, orateur, philosophe, théologien et poète, né le 18 avril 1731, et mort le 4 février 1788, est auteur de plusieurs ouvrages dont les princi

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ont encore le mérite d'être écrites avec élégance. IV. Les Vies des hommes illustres de Plutarque, traduites en langue vulgaire Vérone, 1773, 4 vol., in-4o. Elles furent réimprimées à Naples, en 1784. V. Nuove Canzoni pastorali, Ode, Sonetti, traduzioni, etc., Vérone, 1779, etc., etc.

* III. POMPEI (le comte Alexandre), né à Vérone, 1705. Après avoir fait ses études à Naples au collége des jésuites, il retourna dans sa patrie, où il s'appliqua principalement à l'architecture. Les progrès rapides qu'il fit dans cet art, lui attirèrent de la considération et les moyens de mettre en œuvre ses talens. Un grand furent élevés sous sa direction, nombre des palais de Vérone, et prouvèrent qu'il savoit allier tout à-la-fois les principes du goût à ceux de l'art. Il a publié, Li cinque ordini dell' archittet? tura civile di Michele san MiVérone, 1735, in-fol. Pompei cheli, descritti e publicati, etc., mourut dans sa partrie, en 1772.

+ POMPEIA, fille de Quintus Pompée, et non du grand Pompée comme on l'a dit par erreur dans les éditions précédentes) troisième femme de Jules-César, fut mariée à ce héros après la mort de Cornélie; mais son époux la répudia bientôt après. Il la soupconnoit d'avoir eu commerce avec Clodius, qui s'étoit glissé en habit de femme, pendant les cérémonies publiques de la fête de la Bonne

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