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Déesse. On vouloit obliger César de déposer contre elle

le re

+ I. POMPIGNAN (Jean-Jac ques-Nicolas LEFRANC, marquis fusa en disant, « qu'il ne la croyoit de), membre de l'académie franpas coupable; cependant, ajou-çaise, né à Montauban le 10 août ta-t-il, comme la femme de Cé-1709, d'une famille noble, fut apsar ne doit pas seulement être exempte de crime, mais même de soupçon, il la répudia.

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pelé, par sa naissance et par une vocation héréditaire, aux dignités de la robe. Il occupa d'abord avec distinction une charge d'avoPOMPÉIEN, simple chevalier cat-général à la cour des aides romain d'Antioche, parvint, par de Montauban; il y acquit l'eşson courage et ses vertus, aux time de son corps, et se montrą premiers emplois de la républi- digne de succéder à son père et que et au consulat. Marc-Aurèle à son oncle dans la première fui fit épouser Lucille, sa fille, présidence du même tribunal. veuve de Lucius Verus. Ce ma- Son attachement aux fonctions de riage ne fut pas heureux : ( Voy. la magistrature ne le rendit LUCILLE.) Pompéien se distingua jamais infidèle aux lettres; il dans la guerre des Marcomans, s'efforça, au contraire, d'en réet donna de bons conseils à son pandre le goût dans sa patrie, beau-frère, l'empereur Commo- autant par son exemple que par de, qui n'en profita point. Ne les établissemens qu'il contribua pouvant supporter la vue des à fonder. C'est à lui que Moncrimes de ce prince, il se tanban fut principalement redetira de Rome sous prétexte d'in-vable d'une académie. Après avoir firmités il y reparut dès qu'il occupé quelque temps une charge 'sut qu'on vouloit mettre Pertinax de conseiller d'honneur au parsur le trône. Mais quand cet em- lement de Toulouse, dont il avoit pereur, dont le règne fut trop été revêtu par une distinction excourt, eut été tué par les préto-traordinaire et unique, son goût riens l'an 193; on ne revit plus Pompéïen dans la ville. Il v avoit joué le plus beau rôle. Grand homme de guerre, grand homme de bien, l'oracle du sénat et le Caton de son siècle, il fut fidèle à Commode, malgré tant de raisons de se détacher de lui, et daigua même verser des larmes sur la mort du prince, sous lequel sa vie n'avoit pas été assurée un instant. Julien pense que MarcAurèle auroit dû choisir Pompéien pour son successeur.

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POMPÉIO LÉONIS, sculpteur italien, appelé en Espagne par Philippe II, orna le maître autel de l'Escurial de 15 statues et d'un crucifix d'une exécution parfaile.

T. XIV.

pour la retraite et l'étude l'engagea bientôt à renoncer aux fonctions de la magistrature. Ses premiers pas dans la carrière des lettres, furent marqués par des succès brillans. Il débuta, sur la scène tragique, par sa pièce de Didon, jouée en 1734, et dans laquelle il tâcha d'imiter Racine; et il parut ne l'avoir pas lu sans fruit. Il y a dans cette tragédie des morceaux écrits avec élégance et avec force. On ne citera que

la tirade où la reine de Carthage, qui intéresse les spectateurs par la sensibilité de son cœur et la fierté de son ame, accable de reproches Enée. L caractère de ce héros troyen, un peu mieux conçu que dans Virgile, la situation frappante où

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avoit alors beaucoup de philosophes, devoit déplaire à ceux-ci. Aussi vit-on éclore bientôt les Quand, les Si, les Pourquoi, et une foule d'autres satires qui n'étoient point de simples facéties; on y mêla les reproches les plus graves. Pompignan fut dénoncé au public comme n'ayant qu'une dévotion hypocrite;comme cherchant à plaire, par son discours anti-philosophique, à des personnes puissantes, qui pouvoient lui procurer de grandes places à la cour. On se trompoit: Pompignan, dans le silence de la

Hyarbas, introduit comme ambassadeur, ne peut dévorer un refus et éclate en amant et en roi, et quelques autres situations touchantes, ont fait placer cette pièce dans le répertoire du théâtre français. Cet essai d'un jeune homme de 25 ans, donnoit les plus grandes espérances; mais, dégoûté de Paris par quelques tracasseries littéraires, et rappelé à Montauban par ses devoirs, il alla remplir dans cette ville les deux places dont nous avons parlé. Un exil passager lui ayant inspiré des dégoûts pour la magistrature, et un mariage avan-retraite, se livroit à tous les exertageux ayant augmenté sa for- cices de piété ; et bientôt ce littétune, il voulut en aller jouir à rateur se retira à Pompignan, où Paris, où il avoit un grand nombre il passa le reste de sa vie. Č'est dans de partisans. Il y fut accueilli cette terre qu'il mourut, le 1a nod'abord comme il le méritoit; vembre 1784, emportant les remais sa réception à l'académie grets de ses vassaux, dont il étoit française, en 1760, fut l'époque le protecteur et le père. Ses oud'un dénigrement presque uni- vrages ont été recueillis en 6 vol. versel. Il crut se faire remarquer, in-8°, 1784. Nous avons parlé de en criant contre ceux qui vou- sa Didon; on a encore de lui des loient la suppression de divers Opéras, dont quelques-uns ont eu abus; et au lieu d'opposer des du succès tels que celui de faits et des raisons à ceux qui, Léandre et Héro, joué en 1730, dans leurs écrits, paroissoient et sa comédie des Adieux de vouloir sapper les fondemens de Mars, représentée avec succès l'autel et du trône, il s'amusa à à la comédie italienne en 1735. composer des discours où l'on Ses autres ouvrages poétiques trouve un grand nombre de pas- sont ses Odes sacrées, qui, malsages, plus ridicules les uns que gré le bon mot de Voltaire : les autres. Aussi Voltaire, qui se crut outragé, ne manqua-t-il pas de l'accabler de satires; les auteurs de l'Encyclopédie se crurent également obligés de soutenir le grand-prêtre de la philosophie. Dans son discours de réception à l'académie française, Pompignan eut la maladresse de plaider sa cause, et de se repré-mon, renferment de grandes vésenter comme une victime, un rités morales, rendues en général martyr de la religion. Un tel dis- avec élégance et quelquefois avec cours, qui peut-être n'auroit pas énergie. Son imitation des Geordû être prononcé dans une com-giques de Virgile vint après la pagnie qui l'adoptoit, et où il y traduction de M. l'abbé Delille,

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Sacrés ils sont, car personne n'y touche, ne sont point des productions sans mérite. Nous n'avons rien eu de mieux depuis les Psaumes de Rousseau. On y rencontre des traits heureux, de la noblesse, quelquefois de la verve. Ses Discours, imités des Livres de Salo

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inflexible, rendoit justice à sa
vaste littérature, et même à quel-
ques-uns de ses vers. Il admiroit
cette strophe de l'Ode sur la mort
de J. B. Rousseau :

Le Nil a vu sur ses rivages,
De noirs habitans des déserts,
Insulter, par leurs cris sauvages
L'astre éclatant de l'univers.
Cris impuissans! fureurs bisarres!
Tandis que ces monstres barbares
Poussoient d'insolentes clameurs,
Le Dieu, poursuivant sa carrière,
Versoit des torrens de lumière
Sur ses obscurs blasphémateurs.

« Je n'ai guère vu de plus grande
idée, dit La Harpe, rendue
par
une plus grande image ni de
sante. Je la récitai un jour à M. de
vers d'une harmonie plus impo-
Voltaire, qui y trouvoit tous les
genres du sublime réunis. Je lui
mira encore davantage.
en nommai l'auteur, et il l'ad-

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et lui est très-inférieure, si l'on en excepte quelques morceaux où la difficulté est vaincue avec le succès. Le Discours qui la précède est sagement écrit et plein de vues judicieuses sur l'agriculture. Son Voyage du Languedoc n'égale point, par la facilité, par la molle négligence du style, par l'enjouement, celui de Bachaumont et de Chapelle; la gaîté n'y est pas naturelle, mais il s'y trouve de beaux vers. Son Eloge historique du duc de Bourgogne, est un morceau d'éloquence qui nous retrace la noble simplicité des anciens. Ses Dissertations, sa Lettre à Racine le fils sur les tragédies de son père, ses Discours académiques, décèlent un jugement sain, un goût solide, un esprit nourri de la lecture des anciens. Quelques censeurs ont prétendu que son élégance étoit dépourvue de cha- † II. POMPIGNAN (Jeanleur; mais quand même cette George LE FRANC de), prélat critique seroit juste, ne devoient- connu par ses mœurs irréproils pas remarquer que la plupart chables, son zèle et ses lumières, de ses ouvrages ne comportoient frére du précédent, né à Monpoint un style plus animé; que le tauban le 22 février 1715, desien est pur, correct, toujours vint à 29 ans évêque du Puy. adapté au sujet. Ses traductions Appelé à l'archevêché de Vienne, en prose de quelques Dialogues il se plut à combattre constamde Lucien et des Tragédies d'Es- ment par ses écrits les incrédules chile, sont estimées ; quoique ces et les ennemis de la foi. En 1789 dernières soient souvent peu con- la province de Dauphiné le déformes à l'original. Sa Disser- puta à l'assemblée constituante, tation sur le Nectar et l'Ambroi- et le 20 juin il y conduisit la sie, a de l'agrément et de l'éru- majorité du clergé dans la chamdition. L'auteur étoit familier bre du tiers-état. Bientôt après, avec les chefs-d'oeuvres de l'anti-il entra au conseil et devint miquité. Il savoit les langues mortes, et connoissoit une partie des langues vivantes. Son érudition étoit aussi étendue que bien digérée; et les beaux arts qui tiennent à la poésie, tels que la peinture et la musique, ne lui étoient pas étrangers: il en jugeoit en connoisseur. Voltaire, son ennemi, en se plaignant de son zèle

nistre de la feuille des bénéfices. C'est alors qu'il reçut du pape une lettre qui l'engageoit à s'opposer de toutes ses forces à toute l'innovation relative au clergé. « Vous êtes plus propre qu'aucun autre, lui dit-il, à rendre le grand service que je vous demande. Vous avez déjà donné tant de preuves de votre zèle à défendre la sainte

amis de ces trois écrivains. Il auroit dû distinguer ce qui étoit anti-religieux dans quelques-uns de leurs ouvrages, et ne pas les confondre tous dans sa proscription; mais il faut convenir que cette distinction, sur-tout relativement à Rousseau et à Raynal

évêque sur divers points de morale et de discipline, an 10, 2 vol. in-8°. Elles sont au nombre de

doctrine. Mais le temps presse; il n'y a pas un moment à perdre pour sauver la religion, le roi et votre patrie. Vous pourrez certainement engager sa majesté à ne pas donner cette fatale sarction, La résistance fût-elle pleine de danger, il n'est jamais permis de paroître un instant abandon-n'étoit pas facile. XIV. Oraison fu ner la foi catholique, même avec nèbre de Marie Leczinska, reine le dessein de revenir sur ses pas, de France. Elle fut prononquand les circonstances auront cée à Saint-Denis, et l'auteur se changé.» Pompignan ne put ac- plut à y comparer la religion de la céder à la demande de Pie VI, princesse avec l'esprit d'incréduétant mort à Paris le 29 décem-lité de son siècle. XV. Lettres à un bre 1790. Ses principaux écrits sont, I. Essai critique sur l'état présent de la république des lettres, 1743. II. Instruction pas-huit et, adressées à l'évêque de torale de l'évêque du Puy, aux | Nantes. XVI. Il a laissé en mcunouveaux convertis de son dio- rant un manuscrit dogmatique et cèse, 1751. III. Le Véritable moral de la fin de l'homme et de usage de l'autorité séculière dans la résurrection générale. Ces difles matières qui concernent la férens ouvrages ont été trop vanreligion, 1755. IV. Questions di- tés par les amis de l'évêque du verses sur l'incrédulité, 1753. Puy, et trop déprimés par ses C'est une seconde édition,; le ennemis. Ce prélat, à la vérité, style en est foible et sans inté-peu éloquent, écrivoit d'ailleurs rêt. V. La Dévotion réconciliée avec pureté, et souvent avec éléavec l'esprit, 1753. VI. Contro-gance. I unissoit à un esprit verse pacifique sur l'autorité de l'église, 1758. VII. L'Incredulité convaincue par les prophéties, 1759, in-4°. Il y a aussi une édition de cet ouvrage en trois vol. in-12. VIII. Instruction pastorale sur la prétendue philosophie des incrédules modernes, 1763. IX. Autre sur l'hérésie, 1766, in-4°. X. La Religion vengée de l'incrédulité par l'incrédulité ellemême, 1772. XI. Défense des actes du clergé de France concernant la religion, in-4°. XII. Mandement contre l'édition des OEuvres de Voltaire, 1781, in-8°. XIII. Autre portant défense de lire les OEuvres de J.-J. Rousseau et de Raynal, 1781, in-8°. Ou sait combien ces deux écrits lui attirèrent d'injures de la part des

éclairé une ame compatissante ; et quoiqu'il eût beaucoup de zèle pour la religion, il ne fut point aussi intolérant que certains écrivains ont cherché à le peindre. Mallet-du-Pan, qui le blâme sur sa présidence de l'assemblée, lui a rendu cependant justice sur ses qualités personnelles, et en a tracé ce portrait: « En désapprouvant la foiblesse qu'eut l'archevêque de Vienne de fléchir devant les circonstances qu'il jugea impérieuses, on doit joindre l'éloge des vertus évangéliques dont ce prélat fut le modèle pendant quarante ans. Il est juste de rappeler qu'aucun ministre de l'église ne montra des mœurs plus austères, plus d'éloignement pour toutes espèces de mondanités, plus de

dévouement à ses devoirs, plus | phile Rainaud prétend que son ouvrage de l'Immortalité de l'ame fut condamné au feu par les Vénitiens, et qu'il fût désavoué par son propre père. Son livre De Incantationibus, Bâle, 1556, in-8°, n'excita pas moins de rumeur. On le mit à l'index. L'auteur veut y prouver que ce qu'on dit de la magie et des sortiléges, ne doit aucunement être attribué au démon; mais en ôtant à la magie son pouvoir, il eu donna trop aux astres; il leur attribue tous les effets miraculeux, jusqu'à en faire dépendre les lois et la religion. On place la mort de ce philosophe en 1526. Il s'étoit fait cette Epitaphe:

de science, plus de simplicité, plus de titres à la vénération dont il étoit l'objet dans le clergé. Il avoit passé sa vie à combattre la nouvelle philosophie; et les injares de Voltaire contre lui sont, je pense, un correctif assez frappant de celle que lui valut sa conduite à l'assemblée nationale. Il ne fut pas assez en garde contré les illusions dont on l'avoit bercé en Dauphiné, et contre l'ascendant qu'on avoit pris sur lui. Elu par les états de sa province dans une assemblée commune des trois ordres, il reçut le mandat impératif de persévérer dans cette forme de délibération; et la députation entière du Dauphiné lui donna l'exemple de respecter cet engagement jusqu'à ce qu'une loi les en déliât. »

POMPILIUS. Voyez Numa.

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sons

ce titre, Petri Pomponatii opera omnia philosophica. Cette édition

est rare.

POMPONE. Voyez ARNAULD, VI et VII.

Les Ouvrages philosophiques de POMPONACE (Pierre), Pompo- Pomponace fureat recueillis à natius), né à Mantoue le 16 sep-Venise, en 1525, in-folio, tembre 1462, étoit de si petite taille, qu'il ne s'en falloit guère qu'il ne fût un nain; mais la nature avoit réparé cette espèce d'injure, en lui accordant beaucoup d'esprit et de génie. Il enseigna la philosophie à Padoue et en plusieurs autres villes d'Italie, avec une réputation extraordinaire. Son livre De Immortalitate animæ, Bologne, 1516 et 1534, in-12, dans lequel il soutient qu'Aristote ne la croit point, et qu'on ne la peut prouver que par Écriture-Sainte et par l'autorité de l'église, fut vivement attaqué. Ce sentiment parut dangereux: on prit le cardinal Bembo pour arbitre. Ce prélat tâcha de justifier Pomponace, qui obtint une nouvelle permission de publier son livre. Il trouva des apologistes

alors; mais il lui resta eucore beaucoup d'adversaires. Théo

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POMPONIA GRÆCINA dame romaine, fut un modèle d'amitié. Julie, niéce de l'empereur Claude, ayant été mise mort parce que ses vertus faisoient ombrage à Messaline, son amie Pomponia passa 40 ans à la pleurer, à en porter le deuil, à nourrir sa douleur dans la solitude et l'éloignement de tous les plaisirs. La mort seule vint mettre un terme à son chagrin et à ses regrets.

Voyez ATTICUS, no I.

I. POMPONIUS ATTICUS,

+ II. POMPONIUS - MELA,

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