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liers, et prétend qu'on devroit leur préférer les exercices forme de plaidoyers, que Rol

en

sert, dit-il, depuis le P. Porée dans le collége de Louis-le-Grand. Cet habile jésuite avoit employé ce moyen établi par le P. Le Jay; et on convient qu'il l'avoit porté à toute la perfection dont il étoit susceptible; mais il croyoit le théâtre plus propre à corriger le ridicule des jeunes gens, et à leur donner de la hardiesse pour les actions publiques auxquelles on les destine. Dans les Mélanges de littérature, de morale et de physique de madame d'Arconville on trouve, dans le 7 et dernier volume, la traduction du Discours sur la légèreté française, qui est un des plus agréables du

P. Porée.

des élèves dignes de lui pendant les trente-trois années qu'il occupa la place de professeur, jusqu'à sa mort, arrivée le 11 jan-lin a introduits, et dont on se vier 1741. On a de lui, I. Un Recueil de harangues, publié à Paris en 1735, en 2 vol. in-12. On ne peut nier qu'il n'y ait dans ses discours un grand nombre de tours ingénieux, de pensées fines d'expressions vives et saillantes; mais il eût été à souhaiter qu'il en eût retranché les jeux de mots. II.Un second Recueil de ses harangues, Paris, 1747, in-12. Il y en a quelques-unes sur des sujets pieux, dans lesquelles il est plus simple que dans ses discours d'apparat. III. Six tragédies latines, publiées en 1725, in 12, par le P. Griffet, qui les a ornées d'une Vie de l'auteur. Il s'y trouve plusieurs morceaux pleins de noblesse et de pathétique; mais tout n'est pas égal. IV. Cinq comédies latines, en prose, 1749, in-12, qui ont vu le jour par les soins du même éditeur. Le comique du P. Porée est gracieux et toujours décent. Il n'a pas le vis comica de Plaute, ni l'élégante simplicité de Térence; mais on admire dans ces productions la flexibilité de son esprit, et sur-tout l'attention d'y amener une morale exacte, à la portée des jeunes gens. Le P. Porée a fait d'autres pièces fugitives, telles que celle qu'il composa sur la dernière maladie du | P. Commire, où l'on remarque beaucoup d'imagination et de poésie. On a gravé son portrait avec ces mots au bas, qui renferment un éloge d'autant plus flatteur, qu'il est fondé sur la plus exacte vérité Pietate an ingenio, poesi an eloquentia, modestia major an fama? L'abbé Ladvocat blâme l'usage de faire représenter des comédies aux éco

:

III. PORÉE (Charles-Gabriel), frère du précédent, naquit à Caen en 1685. Le dégoût que ses premiers maîtres lui firent prendre pour l'étude dura jusqu'à vingt-cinq ans, qu'il se cassa la jambe. La lecture, sa ressource contre l'ennui pendant sa convalescence, devint une passion qui ne le quitta qu'avec la vie. Il entra dans la congrégation de l'oratoire, d'où son frère le fit sortir bientôt après , pour le placer auprès de l'illustre FénéIon, en qualité de bibliothécaire. Ensuite il fut curé dans l'Auvergne jusqu'en 1728, que le roi lui donna, dans la cathédrale de Bayeux, un canonicat qu'il résigna deux ans après. On le contraignit encore d'accepter la cure de Louvigny, près de Caen ; il la garda vingt ans, jusqu'à sa mort, arrivée le 17 juin 1770. Nous avons de lui, I. Examen de la prétendue possession de Landes, diocèse de Bayeux, et Réfutation

d'un mémoire où l'on s'efforce + PORLIER (Pierre), seigneur de l'établir, 1738, in-8°. Il fit cet de Goupilières en Normandie ouvrage, justement estimé, con- maître des comptes à Paris jointement avec M. Dudouet, rendit un service important à médecin à Caen. II. La Manda- l'ordre de Malte en 1714. Les rinade, ou Histoire du manda- Turcs, sachant qu'il n'y avoit point rinat de l'abbé de Saint-Martin, de poudre dans l'île, résolurent connu dans le dix-septième siècle d'en faire le siége. Porlier, senpar ses ridicules. Cette histoire, sible aux malheurs dont la relila Haye, 1738, et 1759, 3 vol. gion étoit menacée, les prévint in-12, devenue assez rare, renen vendant sa vaisselle d'argent ferme beaucoup d'anecdotes amuet d'autres effets précieux, pour santes sur l'abbé qui en est le acheter une grande provision de héros. Ses extravagances fourni-poudre qu'il fit passer dans cette rent, dit-on, à Molière l'idée du ile. Le grand-maître Perellos de Bourgeois gentilhomme. III. Qua- | Rocafull, en reconnoissance, lui tre Lettres sur les sépultures dans envoya la croix de l'ordre. Il les églises, Caen, 1745, in-12. mourut à Paris dans un âge fort Elles sont écrites d'une manière avancé. intéressante. L'auteur est l'un des premiers qui se soit élevé +I. PORPHYRE, philosophe contre l'abus d'inhumer dans les platonicien, né à Tvr l'an de églises. Cet ouvrage fut attaqué; J..C. 223, étudia d'abord l'éloil répondit par un petit écrit sous quence et la philosophie à Athèle titre d'Observations. IV. Nou- nes sous Longin. De-là il passa velles littéraires de Caen, 3 vol. à Rome où il prit Plotin pour in-8°. Il les commença en 1742, maître. Après la mort de ce phiet les continua jusqu'à la fin de losophe, il enseigna, et eut un 1744. C'est un recueil de pièces grand nombre de disciples. On en prose et en vers des académi- dit qu'il épousa la veuve d'un ciens de cette ville. V. Quarante- de ses amis, pour être plus à quatre Dissertations sur différens portée de faire du bien à sa sujets, lues à l'académie de femme et à ses enfans. Il mouCaen, dont Porée a été pendant rut sous le règne de Dioclétien, trente années un des principaux après s'être fait un grand nom ornemens. Onze de ces Disserta-par ses talens et par sa manière tions ont été imprimées dans les Mémoires de cette académie et dans les Nouvelles littéraires. L'une des plus utiles, publiée en 1758, a pour objet la fabrication du cidre; une autre, la conservation du linge. VI. Un grand nombre de Corrections et d'Additions pour une nouvelle édition du Dictionnaire de Trévoux, restées manuscrites, et qui sont dans les mains de M. P. A. Lair, son petit-neveu.

*PORETTE. (VoyezPORRETTE.)

de vivre. Son génie étoit vif, entreprenant. Il trouvoit du ridicule dans les choses qui occupent le plus sérieusement les autres hommes. Son savoir s'étendoit à tout, et il avoit fait un grand nombre d'ouvrages. Le plus célèbre est celui qu'il composa contre les chrétiens. Nous ne l'avons plus; mais il falloit qu'on le crût bien dangereux, ou qu'il fût bien répandu, puisqu'une partie des saints pères l'a combattu. Porphyre, frappé de la conformité de l'histoire avec les prophètes,

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voulut prouver que celles de Da- Paul Velser. Rien n'est si ridiniel avoient été faites après coup, cule que les difficultés que le et formées sur les historiens par poète a recherchées dans la comun écrivain qui avoit emprunté le position de cet ouvrage. Ce sont nom de ce prophète. On lui ré- des acrostiches au commencepondit, en exposant la tradition ment et au milieu des vers, des constante des Juifs, et la manière chiffres entrelacés, des figures de dont s'est formé le canon des li- | mathématiques, etc. sur chaque vres saints. Théodose-le-Grand fit page. On connoît de lui dans le brûler cet ouvrage en 388. Ses même genre l'Autel, la Flûte et Traités, De abstinentia ab anima- l'Orgue pièces de vers ainsi libus necandis, et De vita Py- nommées, parce que l'auteur leur thagora, parurent à Cambridge, a donné, par le contour de ses 1655, in-8°. avec les notes de vers, la forme de ces objets. Luc Holstenius; et Utrecht, 1767, Vingt-quatre ïambiques compoin-8°. On a encore de lui, De sent l'Autel, et diminuent ou antro nympharum, Trajecti-ad-augmentent de lettres, suivant Rhenum, 1765, in-4°. Ón a imprimé sous son nom Porphyrii Isagoge, latinè, à Ingolstadt, 1492, in-fol. rare. Le Traité | sur l'abstinence des viandes a été traduit en français par de Burigny, 1747, in-12. Ce seroit une tâche littéraire intéressante, de rassembler tous les ouvrages de Porphyre, dont plusieurs ont été imprimés avec bien de la négligence, et d'y ajouter ceux qui peuvent être encore inédits, entre autres ses deux livres particuliers sur la Doctrine de Platon, et ses Prolegomènes sur la philosophie en général. Villoison, dans ses Anecdota græca, tom. 2, pag. 113-108, a donné un Traite de Porphyre sur l'accentuation, qui n'avoit jamais vu le jour.

+ II. PORPHYRE (Publius Optatianus), poète latin, florissoit sous l'empire de Constantinle-grand, et occupa deux fois la place importante de préfet de Constantinople. Il composa en vers le Panegyrique de l'empereur, qui lui valut le rappel de l'exil où il étoit alors. Il fut imprimé à Augsbourg, en 1595, infol. de 28 feuillets, sur un manuscrit tiré de la bibliothèque de

que l'auteur en a besoin. La Syrinx ou Flûte à neuf tuyaux, offre des vers hexamètres qui diminuent successivement de lettres, pour figurer l'inégalité des tuyaux. L'autre pièce présente la figure de l'ancien orgue hydraulique; c'est la moins mauvaise de l'auteur. (Voyez RABANMAUR.)

* III. PORPHYRE (Saint.) (Voyez ONESIPHOre.)

*PORPHYROGENETE. (Voy. CONSTANTIN, no. vii.)

* I. PORPORA (Nicolo), né à Naples vers la fin du 17e siècle, l'un des plus célèbres compositeurs de l'Italie, se fit admirer dans tous les genres. Son vaste génie les embrassa tous; l'église, la chambre, les théâtres ont également des chefs-d'oeuvres de sa composition. Les papes faisoient un cas si particulier de la musique de ce maître, qu'ils donnoient quelquefois en présent un morceau original à des princes souverains. Le caractère de ses productions est le grand et le sérieux; ses Cantates ont servi de modèle, et ont été la source de toute la bonne musique faite de

puis. Son récitatif est admirable et auroit suffi pour l'immortaliser. Les compositeurs de son temps le regardèrent comme leur maître, et le prirent pour modèle. Il mourut dans sa patrie vers 1750. Ses principaux ouvrages pour le théâtre sont I. Ariana e Teseo, | paroles de Pariati, en 1717, II. Imeneo in Atene, paroles de Stampiglia, en 1726, III. Meride e Selinunte, paroles d'Apostolo Zeno, IV. Siface, ancien opéra retouché par Metastase, V. Semiramide riconusciata Metas

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tase, en 1729. VI. Ezio, par le même, VII. Annibale, par del Vastrio, en 1731, VIII. Rosbale, en 1736, IX. Statira, par Silvani, en 1742, X. Nozze d'Ercole e d'Ebe, en 1744, XI. Plusieurs Messes, Motets, Cantates, etc.

etc.

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musicien

+ II. PORPORA italien du 18e siècle travail loit à un Credo; et ne pouvant réussir à son gré, dans le premier verset, faute d'une syllabe, il ly plaça un non, ce qui faisoit non credo in Deum, je ne crois pas en Dieu. Le morceau fut exécuté et très-applaudi. Quelqu'un dénonça Porpora à l'Inquisition, comme impie. Celui-ci se défendit, en disant qu'il ne savoit pas le latin, et parut de si bonne foi, que les juges, moins sévères alors qu'ils ne l'étoient 30 ans auparavant, acquittèrent l'accusé.

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Saluces, fut élevé en 1741 à l'évêché de cette ville, qu'il conserva jusqu'à sa mort arrivée en 1782. On a de lui, I. Orazione in lode della beata di Chantal, Turin, 1754, II. Constitutiones synodales, Augustæ Taurinorum, 1750, in-4o.

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† II. PORPORATI, graveur, né à Turin en 1740, travailla chez Beauvarlet à Paris, et fut nommé Nous avons de lui plusieurs mormembre de l'académie en 1773. ceaux remarquables tels que Suzanne au bain, d'après Santerre; Agar renvoyée, d'après le petit Van-Dyck; et le Devoir naturel, sur les dessins de C. Cignani. De retour à Turin, il fut pensionné de son prince, et grava pour sa patrie la Mort d'Abel, Paris et OEnone, tous deux d'après le chevalier VanderWerff; Vénus caressant l'Amour, d'après Battoni; la Prétresse compatissante, sur les dessins de Gibelin, et le Coucher, sur ceux de Vanloo, père.

† PORQUET ( Pierre - Francois), né à Vire en Normandie le 12 janvier 1728, de parens obscurs et sans biens, devint aumônier de Stanislas, roi de Pologne, et plut à la cour de Lunéville par son esprit agréable. Il cultivoit la poésie, et en fit naître le goût à M. de Boufflers dont il avoit été précepteur. Les Almanachs des Muses renferment plusieurs pièces de l'abbé Porquet, et l'on distingue parmi elles une Ode sur le Bonheur et des Stances sur l'Espérance. L'abbé Porquet étoit d'une très-petite stature et d'une très-petite santé ; aussi disoit-il de lui-même : «Je ne suis qu'empaillé dans ma peau. Il est mort le 20 novembre 1796.

PORRAL (Claude), médecin

de Lyon, annobli par la reine Catherine de Médicis, à laquelle il doona des soins lorsqu'elle passa à Lyon, publia en 1539 un Commentaire d'Aranius, sur le Traité d'Hippocrate, relatif aux blessures de la tête. Il a été réimprimé en 1579.

PORRÉE ou POIRÉE (Gilbert de la), né à Poitiers, fut chanoine, puis évêque de cette ville, après avoir enseigné la philosophie et la théologie avec une réputation extraordinaire. Le goût de son siècle étoit, en logique et en théologie, d'analyser tout et de donner des noms différens aux différentes qualités des objets. Gilbert de la Porrée le suivit. Il avoit composé plusieurs ouvrages théologiques, et avoit traité les dogmes de la religion selon la méthode des logiciens. Ainsi, par exemple, en parlant de la Trinité, il avoit examiné la nature des personnes divines, leurs attributs, leurs propriétés. Il avoit examiné quelle différence il y avoit entre l'essence des personnes et leurs propriétés, entre la nature divine et Dieu, entre la nature et les attributs de Dieu. Comme tous ces objets avoient des définitions différentes, Gilbert jugea qu'ils étoient différens: que l'essence ou la nature de Dieu, sa divinité, sa sagesse, sa bonté, sa grandeur, n'étoient pas Dieu, mais la forme par laquelle il est Dieu. Voilà, ce me semble, dit Pluquet, le vrai sentiment de Gilbert de la Porrée, Ainsi il regardoit les attributs de Dieu et la Divinité, comme des formes différentes ; et Dieu ou l'Etre souverainement parfait, comme la collection de ces formes. Il en avoit conclu que les propriétés des personnes divines 'étoient pas ces personnes, que

la nature divine ne s'étoit pas incarnée. Gilbert de la Porrée conserva tous ces principes lorsqu'il fut élu évêque de Poitiers, et les expliqua dans un discours qu'il fit à son clergé. Arnauld et Calon, ses archidiacres, le déférèrent au pape Eugène III, qui étoit alors à Sienne sur le point de passer eu France. Lorsqu'il y fut arrivé, il fit examiner l'accusation qu'on avoit portée contre l'évêque de Poitiers. Ce prélat fut appelé à une assemblée qui se tint à Paris en 1147, et ensuite au concile de Reims, tenu l'année suivante, et dans lequel on condamna ses sentimens. Ce prélat se rétracta, et se réconcilia sincèrement avec ses dénonciateurs. Il mourut en septembre 1154. Quelques-uns de ses disciples persévérèrent dans leurs opinions; mais ils ne formèrent point un parti.

PORRÈTE ( Marguerite), femme du Hainault, vint à Paris, où elle composa un livre rempli des opinions renouvelées par les quiétistes modernes. Elle y disoit entre autres choses ́ « qu'une personne anéantie dans l'amour de son créateur, peut satisfaire librement tous les desirs de la nature, sans crainte d'offenser Dieu.» Cette doctrine la fit brû¬ ler en 1310.

I. PORRINO (Gandolfo), de Modène, l'un des poètes les plus élégans du 16e siècle, alta à Rome où il fut en faveur aupres du car dinal Farnèse, neveu du pape Paul III. Il devint ensuite secrétaire de la célèbre Julie de Gon zague, comtesse de Foudi, épouse de Vespasien Colonna, dont il fut aimé passionnément. Le cardinal Farnèse, ayant été disgracié par le pape Juies II, et obligé

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