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Cy gft le poëte Pradon,

Qui durant quarante ans, d'une ardeur sans pareille,

Fit à la barbe d'Apollon,
Le même métier que Corneille.

Pradon n'eut guère d'un poète
que la figure, les distractions,
l'extérieur négligé, les saillies et
les aventures singulières. Voyant
un jour siffler une de ses pièces,
il sulla comme les autres. Un
mousquetaire qui ne le connois-
soit point, et dont il s'obstinoit
à ne vouloir pas être connu, prit
sa perruque et son chapeau qu'il
jeta sur le théâtre, le battit, et
voulut, pour venger Pradon,
, per-
cer Pradon lui-même de son épée.
Il étoit d'une si grande igno-
rance, qu'il transporta plus d'une
fois des villes d'Europe en Asie;
un prince lui en ayant fait des re-
proches : « Oh! lui répondit Pra-
don, votre altesse m'excusera;
c'est que je ne sais pas la chro-
nologie.» Pradon ayant aimé
mademoiselle Bernard, qui ne
répondoit à ses lettres galantes
que par des plaisanteries; il lui
envoya ces jolis vers .

Vous n'écrivez que pour écrire ;
C'est pour vous un amusement:
Moi, qui vous aime tendrement,
Je n'écris que pour vous le dire,

PRADOVENTURA ( AntoineMathurin), espagnol, né en 1701, dans l'Andalousie, s'éleva ( par son inérite aux premiers emplois de son ordre. Aucun prédicateur n'a prêché à la cour de Madrid avec tant d'applaudissement; et les Sermons qu'il faisoit dans l'église des trinitaires, attiroient une foule d'auditeurs qui ne se lassoient point d'exalter son éloquence. Il mourut à Cordoue en 1753. On a de lui plusieurs ouvrages; entre autres, 1. Le Poème de St. Raphaël, in4°. II. Sermons des saints, 2 vol. in-4°. III. Diverses Consultations,

in-fol. On ne peut lui refuser la gloire d'avoir été un de ceux qui. ont contribué le plus à la pureté de la langue espagnole, et à la porter au degré de perfection où elle se trouve aujourd'hui.

PRÆTEXTATUS, Voy. PAPIRIUS n° III, et PRÉTEXTAT.

PRAGEMANN (Nicolas ), docteur en philosophie à léna, où il mourut à la fleur de son âge, en 1719, étoit né à Stade, en 1690. On a de lui, I. Une bonne dissertation De meritis Germanorum in jurisprudentiá naturali, dans laquelle cette jurisprudence est traitée à fond. II. Un ouvrage latin sur le Droit

canon, etc.

* PRALARD (Réné), fils d'un libraire, mort d'une hydropisie de poitrine, à Paris, sa patrie, au mois d'août 1731, âgé de 52 ans, fut chargé de composer tops les avis qui se mettoient en tête des ouvrages que son père faisoit imprimer. Il composa une infinité de petites pièces à la gloire des auteurs de son temps; et finit par faire, conjointement avec Séguineau, avocat au parlement,

mort

en septembre 1722, une tragédie d'Egiste, qui fut représentée le 18 novembre 1721, et eut assez de succès; cependant elle n'a point été imprimée. Au sortir de ses études, Pralard fut/destiné à la professiou d'avocat, qu'il n'exerça point. Le jeu fut sa passion dominante, et l'empêcha de se livrer à la littérature et à la poésie, dans lesquels il auroit ра se distinguer. Sa folle passion fụi fit manger en peu de temps le bien qu'il reçut de la riche succession de ses parens.

* PRANDI (Antoine), patr

cien de Ravenne, né le 13 octo- | sileæ, 1549, in-8°: La bonne labre 1559, devint chanoine de tinité de ces ouvrages les feroit la métropole de sa patrie et estimer, si les maximes frivoles prieur de St.-Albert. On a de lui, que l'auteur a répandues jusques 1. Oratio ad cardinalem Petrum dans sa pratique, ne rendoient Aldobrandinum archiepiscopum fautif ou inutile tout ce qu'il Ravennatem in primo ad archi-avance sur la cure des maladies. episcopalem ejus ecclesiam ingressu, Bononiæ, 1606. II. Plusieurs pièces de vers insérées dans les recueils du temps. Prandi mourut à Ravenne le 6 octobre 1628, et a laissé plusieurs ges manuscrits.

On est d'ailleurs rebuté de la lecture de ses ouvrages par l'imbécille crédulité de l'auteur. Il débite les contes les plus ridicules et les histoires les plus apocriouvra-phes sur l'art de faire des enfans, et les visites que les jeunes veuves reçoivent pendant la nuit de la part de leurs maris qu'elles ont

* PRANZONI (Nicolas), du mont - Cassin, dans la Marched'Ancône, qui vivoit sous Léon X, professa les belles-lettres à Raguse, à Venise et ailleurs, avec la réputation de bon poète et d'orateur. On a de lui un ouvrage intitulé: De memoriæ naturalis

reparatione opusculum, Anconæ, 1518. Il a encore laissé plusieurs

manuscrits.

PRASLIN, Voy. CHOISEUL.

enterrés.

PRATEOLUS (Gabriel), autrement DU PREAU, né au commort en 1585, docteur de sormencement du seizième siècle, et infini à cette savante faculté; et bonne, n'a pas fait un honneur quoique vivant dans un temps où l'on commençoit à secouer plusieurs préjugés des siècles précédens, il en conserva quelquesuns, même des plus grossiers. La Géomancie de Cattan, qu'il mit au jour et qu'il augmenta en est une preuve. Ses Traités de doctrine et d'Histoire ecclé

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PRAT (Du). Voyez DUPRAT. * PRATENSIS ou A PRATIS (Jason), docteur en médecine, né à Ziriczée en Zélande, florissoit vers l'an 1520. La diversité de ses talens le fit connoître avanta-siastique, tels que son Elenchus geusement; et il se distingua sur- hæreticorum Cologne, 1605, tout en poésie, dans la composi-in-4°, firent plus d'honneur à son tion des vers héroïques. Il mou- zèle; mais cet Elenchus comprend rut dans sa ville natale le 22 mai des gens qui ne doivent pas être 1558. On a de lui, I. Libri duo placés parmi les hérétiques. de uteris, Antwerpiæ, 1524, in-4°; Amstelodami, 1657, in-12. II. De parturiente et partu liber, Antwerpiæ, 1527, in-4°; Amstelodami, 1657, in-12. III. Liber de arcenda sterilitate et progignendis liberis, Antwerpiæ, 1531, in-4°; Amstelodami, 1657, in-12. IV. De tuenda valetudine libri quatuor, Antwerpiæ, 1538, in-4°. V. De Cerebri morbis, hoc est omnibus ferè curandis liber, Ba

T. XIV.

PRATI (François), de Modène, vivoit dans le dix-septième siècle. On a de lui, I. Compendio della somma del cardinale Toledo, tradotta della lingua latina nell' italiana. II. Frutti della storia di D. Gioachino Seranti, tradotti della spagnuolo, Venise, 1617. III. Awisi di Parnaso ; owero compendio de Ragguagli del Boccalini, 1634. Cet abrégé

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fut mis à l'index à Rome par un décret reedu le 13 août de la même année.

qu'une fois, quoiqu'il eût composé jusqu'à cinquante poèmes dramátiques; et parmi ces cinquante on comprend trente-deux farces connues sous le nom de Satires. Ou en trouve quelques fragmens dans le Corpus poetarum græcorum, Genève, 1606 et 1614, 2 volumes in-folio. Pratinas vivoit en même

contre eux.

PRATO (Jérome de ), de Vérone, illustre savant de la congrégation de l'oratoire de cette ville, a publié, I. De chronicis libris duobus ab Eusebio Casariensi scriptis et editis; accedunt

* PRATILLI (Francois-Marie), chanoine de Capoue, un des hommes les plus érudits du 17 siècle, a donné, I. Historia principum Longobardorum, quæ continet aliquot opuscula de re-temps qu'Eschyle et que Chèrile, bus Longobardorum Beneventana et disputa le prix de la tragédie olim provinciæ, quæ modo regnum fereest Neapolitanum, etc., Neapoli, 1754, 5 vol. in-4°. Camille Pellegrini, le jeune, de Capoue, connu par une assez bonne Histoire des temps les plus reculés, publia à Naples, en 1643, cette Histoire depuis 720 jusqu'à 1137, qui fut insérée dans les Collec-fragmenta græca ex libro I, olim tions historiques de Burmann et de Muratori. Cette même histoire fut considérablement augmentée par Pratilli, qui l'enrichit de plusieurs dissertations et de la vie de Pellegrini. II. De consolari | della provincia della campania, dissertazione, Naples, 1757. III. La Via - Appia riconosciuta e discritta da Roma a Brindisi, Naples, 1745, in-fol. fig. Pratili mourut vers l'an 1770.

excerpta Georgio Syncello, Veroua, 1750. II. Sulpicii Severi opera ad mss. codices emendata, notisque observationibus et dissertationibus illustrata, Verona, 1754, 2 vol. in-fol. Jérome de Prato mourut, dans sa patrie, vers 1765.

* PRATOVECCHIO (Donato da), nommé aussi del Casentino, province dont fait partie le lieu de Pratovecchio, où il naquit en + PRATINAS, poète tragique 1330, entretint un commerce de de Phlionte, ville du Péloponnèse, lettres avec Pétrarque, et fut voisine de Sicyone, florissoit vers pendant plusieurs années profesl'an 500 avantJ. C. Ce poète étoit seur de grammaire, à Venise. Ce contemporain d'Eschileet de Ché-fut à lui que Pétrarque adressa ryle, qui écrivoient dans le même genre, et dont il fut le concurrent. Il composa le premier de ces pièces de théâtre connues des Grecs sous le nom de Satires, qui étoient des espèces de farces. Pendant qu'on en représentoit une à Athènes, les échafauds qui portoient les spectateurs se rompi-d'Est, qui le fit son chancelier; rent ; ce qui détermina les Athéniens à faire construire un théâtre dans les formes. Suidas dit que Pratinas ne remporta le prix |

son traité De sui ipsius et multorum ignorantia. Donato fut aussi l'ami de Boccace, qui en parle dans sa Généalogie des dieux, livre XV, chap. 13. Ce grammairien, après avoir quitté Venise, se retira à Ferrare où il enseigna les belles lettres à Nicolas III

ce fut pour ce dernier que Donato traduisit, en langue italienne, les Hommes illustres de Plutarque, et à qui il dédia la

traduction, en langue italienne, de l'ouvrage de Boccace, des Femmes Illustres. Les manuscrits de ces deux ouvrages se conservoient à la bibliothèque de Turin. On ignore l'époque de la mort de Donato.

sa fermeté dans la question des libelles; il s'opposa très-ferme ment à la doctrine qué les puissances du gouvernement avoient énoncée, à savoir, que les jurés n'étoient juges que du fait, et non du droit. Dans la guerre d'Amérique, il sut résister encore aux mesures coercitives du gouvernement. Enfin, en 1782, Pratt fut nommé président du conseil : l'année suivante il donna sa démission; mais ayant été depuis remis dans cette place, il la remplit jusqu'à sa mort, arrivée en 1794.

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* PRATT ( Charles), comte de Camden, en Angleterre, troisième fils de sir Jean Pratt, avocat et premier juge de la cour du banc du roi, né en 1713. Pendant plusieurs années, Pratt n'avança pas dans cette carrière ; mais Henley, qui depuis fut lord chancelier, s'étant intéressé à lui, il eut bientôt une nombreuse clientelle; PRAXAGORAS d'Athènes son protecteur lui ménagea aussi vivoit vers l'an 345 de J.-C. N’éla faveur de Pitt. Henley ayant tant encore âgé que dix-neuf ans, été appelé à la chambre haute, il publia l'Histoire des rois d'Aen 1757, Pratt fut nommé procu-thenes ; et à vingt-deux, la Vie de reur-général, et, en 1762, pre- Constantin, dans laquelle, quoimier juge de la cour des plaids que païen, il parle très-avantageu communs. Il se distingua, dans sement de ce prince. Il avoit aussi cette place éminente, par sa conécrit l'Histoire d'Alexandre. duite dans l'affaire de Wilkes, qu'il fit décharger d'accusation. PRAXEAS, hérésiarque du Le plaidoyer qu'il prononça dans deuxième siècle, étoit d'Asie, cette occasion, aussi éloquent que d'où il alla à Rome, du temps du profond dans la connoissance des pape Eleuthère. Il s'y déclara lois, lui mérita les honneurs que contre les montanistes, et obligea le corps de la ville lui rendit, en le pape de révoquer les lettres votant que son portrait seroit de communion qu'il leur avoit placé à Guildhall, et que la accordées. Il tomba lui-mêmê tente du droit de bourgeoisie de dans l'hérésie, ne reconnoissant Londres lui seroit envoyée dans qu'une seule personne dans la une boëte d'or. Plusieurs autres Trinité, et disant même que le villes lui firent le même honneur. père avoit été crucifié, ce qui fut En 1765, Pratt fut créé pair; et depuis suivi par les hérétiques l'année suivante, lord chancelier.noetiens, par les sabelliens et Dans cette place, il se concilia par les patripassiens. Tertullien, la plus haute estime devenu montaniste, écrivit avec les serpar vices qu'il rendit. A l'occasion véhémence contre Praxéas. Il redes élections de Middlesex, il vint deux ou trois fois dans le sein exprima son opinion contre la de l'Eglise, mais il mourut dans cour et les sceaux lui furent l'hérésie. , ôtés. Plusieurs membres de l'ad

pa

ministration donnèrent aussitôt PRAXILE ou PRAXILLA, leur démission. Le lord Cam-dame de Sicyone, florissoit vers den se signala encore depuis par l'an 492 avant Jésus-Christ. Ses

talens poétiques la firent mettre au nombre des neuf poètes lyriques dont les poésies ont eté recueillies à Hambourg, en 1734, in-4°. On dit que Praxilla inventa une espèce de vers, qui de son nom fut appelée Praxiléenne.

ros,

PRAXITÈLE, sculpteur célèbre, né dans la Grande-Grèce ou la Calabre, florissoit vers l'an 364 avant J. C. Il travailloit principalement sur le marbre de Paet sembloit l'animer par son art. Tous ses ouvrages étoient d'une grande beauté; on ne savoit auquel donner la préférence : il falloit être lui-même pour en juger. La fameuse Phryne, ayant obtenu de Praxitèle la permission de choisir son plus bel ouvrage, se servit d'un stratagème pour le connoître. Elle fit annoncer à ce célèbre artiste que le feu étoit à son atelier; alors tout hors de lui-même, il s'écria: « Je suis perdu si les flammes n'ont point épargné mon Satyre et mon Cupidon! » Phryne sachant le secret de Praxitèle, le rassura sur cette fausse alarme, et demanda le Cupidon, qu'elle obtint. Les anciens auteurs ont beaucoup vanté une autre statue de l'amour, faite par ce sculpteur. Une des statues de Phryné, par Praxitèle, fut placée à Delphes même, entre celles d'Archidamus, roi de Sparte, et de Philippe, roi de Macédoine. Les habitans de l'île de Cos avoient demandé une statue de Vénus à Praxitèle. Il en fit deux, dont il leur donna le choix pour le même prix. L'une étoit nue, l'autre voilée; mais la première l'emportoit infiniment pour la beauté. Ceux de Cos donnèrent la préférence à la dernière, ne voulant pas introduire dans leur ville des images capables de faire des impressions trop vives

sur la jeunesse. Les Gnidient achetèrent avec joie la Vénus rebutée, qui fit depuis la gloire de leur ville. On alloit exprès de fort loin pour voir cette statue, qui passoit pour l'ouvrage le plus achevé de Praxitèle. Nieodėme, roi de Bithynie, en faisoit un tel cas, qu'il offrit aux habitans d'acquitter toutes leurs dettes, qui étoient fort considérables, s'ils vouloient la lui céder. Ils crurent que ce seroit se déshonorer et même s'appauvrir, que de vendre pour quelque prix que ce fût une statue qu'ils regardoient comme leur gloire et comme leur trésor... Praxitele s'est rendu recommandable par le choix qu'il savoit faire de la nature. Les Graces conduisoient son ciseau, et son génie donnoit la vie à la matière. On rapporte qu'Isabelle d'Est, grand'mère du duc de Mantoue, possédoit la fameuse statue de l'Amour par Praxitèle. Cette princesse avoit aussi dans son cabinet un Cupidon de Michel - Ange, qu'elle montra au président de Thou dans ses voyages d'Italie. Cette statue lui parut un chefd'oeuvre; mais lorsqu'on lui eut montré celle de Praxitèle, il eut honte en quelque sorte d'avoir loué le premier Cupidon, ét mand'expressions pour louer

l'autre. qua

PRÉ, (Du) Voyez DUPRÉ.

PREAU, (Du). V. PRATEOLUS.

PREAUX, (Des ) Voyez IV. BOILEAU (Nicolas ).

PRÉCIEUX (Jacques), bénédictin de la congrégation de SaintMaur, né à Richelieu en 1722, mort vers la fin du 18e siècle, étoit profondément versé dans l'histoire; il a travaillé à celle du

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