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Eer. Ce moment décida de la cé- | 1792, dans le rôle du Bourru lébrité et de la fortune de Préville. bienfaisant, pour venir au seIl remplit cinq rôles de travestis- cours de ses camarades ruinés par sement dans le Mercure Galant. les événemens politiques. QuelLouis XV, dont le coup d'oeil que temps après, son esprit s'afétoit juste, fut tellement frappé foiblit, et il se retira chez sa fille de la rapidité avec laquelle le aînée à Beauvais, où il mourut nouvel acteur varioit son jeu, aveugle, au mois de décembre qu'il ordonna sur-le-champ qu'il 1799. On a dû élever un monufût reçu au nombre de ses comé- ment en son honneur, sur l'une dieus ordinaires. On devoit cet des portes de Beauvais. Préville honneur, inoui jusqu'à lui, à un avoit épousé Mlle. Drouin, qui homme qui réunissoit toutes les joua dans la comédie et la tragéparties de son art physionomie die, et rendit ses rôles avec auspirituelle, animée, mobile, pi- tant de noblesse que d'esprit et quante; accord le plus vrai du d'intelligence. geste avec les accens; expression toujours bien saisie du sentiment * PREVITALE (André), né à qui animoit les personnages; ton Bergame vers le milieu du 15°. adapté à l'état, à l'àge, au earac- siècle, se rendit, encore jeune, tère de celui qu'il représentoit. à Venise où il apprit la peinture Aussi, du moment que Préville sous Jean Belin il prit telleparut jusqu'à celui de sa retraite, ment la manière de ce peintre, il fut l'idole des amateurs du que plusieurs de ses ouvrages théâtre. Après avoir excité le rire furent attribués à Belin. Previtale dans les rôles de Sganarelle et de fut un des premiers qui, en cherScapin, il arrachoit des larmes chant de nouveaux moyens de dans ceux de père. Il fit, pendant perfectionner son art, introduitrente-trois ans, les délices de la sit ce moëlleux et cette force de capitale, sur-tout dans le Mercure coloris, qui étonnèrent ses conGalant, dans Turcaret, dans So-temporains. Il a fait beaucoup de sie, Figaro, le Bourru bienfaisant; on peut même dire que, dans quelque rôle qu'il jouât, il étoit toujours aux yeux du spectateur le personnage qu'il représentoit. Très-attaché à son état, il s'en occupoit sans cesse, et se plaisoit à donner des conseils et des leçons aux jeunes acteurs: il leur recommandoit sur-tout de ne pas se faire un besoin des ris universels et des applaudissemens de la multitude, écueil dangereux, qu'il avouoit n'avoir pas su éviter lui-même dans sa jeunesse. Il donna aussi quelquefois de très-bons avis aux auteurs. Sa conversation étoit douce, son caractère affectueux. Il quitta le théâtre en 1786, et y reparut en

portraits, pleins de graces et de fraîcheur. On remarque plusieurs de ses tableaux peints sur bois dans quelques églises de Bergame, entre autres un St.-Benoît et d'autres saints dans la cathédrale de cette ville, dont les têtes sont pleines d'expression; SainteUrsule et d'autres vierges dans l'église de St.-Augustin; mais son chef-d'œuvre est une Vierge dans l'église de St.-Jean-Baptiste de la même ville, qui conserve encore toute sa fraîcheur et son coloris. Son Annonciation étoit tellement estimée du Titien, que ce peintre ne passoit jamais devant l'église où elle étoit, sans s'arrêter long-temps pour l'examiner et l'admirer. Previtale

mourut de la peste le 15 novem- | mais bientôt son bonheur fut

bre 1528.

* PRÉVOST. ( Voy. CHARRY. )

troublé par divers procès qu'on lui intenta. Abel de Ste.-Marthe se montra son ami et son défenseur. Une jeune fille, nommée Anne, qu'il devoit épouser, expira de douleur de voir périr son frère. En mourant elle fit un testament par lequel Prévost étoit déclaré son héritier. La sœur de la jeune demoiselle attaqua ce testament. Prévost fut obligé de soutenir un procès long et ruineux; il perdit sa cause. Poursuivi, pour payer des frais ex

l'on

* I. PRÉVOST (Jean) abusa de la crédulité du peuple par ses prestiges dans le 14. siècle. Un abbé de l'ordre de Citeaux ayant perdu une somme considérable, il entreprit de la lui faire recouvrer par ses sortiléges. Mais ayant été découvert dans le temps de l'exécution, il fut condamné par la justice de l'archevêque à être brûlé vif, avec Jean Per-horbitans, il fut arrêté et conduit sant, qui étoit le grand-maitre en prison. Dans une Elégie dans l'art prétendu des sorti- adressée à Abel de Sainte-Marthe, léges. Les complices, qui étoient il déplore ses malheurs domesun moine apostat de l'ordre de tiques qui ont troublé son repos. Citeaux, disciple de Persant, Voilà, sur la vie de ce poète, les l'abbé de Sarconcelles du même seules particularités que ordre, et quelques chanoines puisse recueillir dans ses œuvres. réguliers, furent dégradés et Il a beaucoup écrit, et le Recueil condamnés à une prison per- de toutes ses poésies forme un pétuelle. fort volume, imprimé en caractères très - menus, I. Les Imprécations et furies contre le parricide commis en la personne de Henri IV, traduit du latin de Nicolas Bourbon, avec quelques Vers sur le même sujet in-8° sans date, II. Apothéose du très-chrétien roi de France et de Navarre Henri IV, à la royne, régente, Poitiers, 1613, in-12, III. Bocage, le Dauphin couronné, du latin du P. Vital Theron. On trouve à la suite plusieurs autres pièces, telles qu'un Panegyrique, imité du latin d'Adam Blacnod, en faveur du duc de Sully; des Epîtres, des Odes, des Sonnets, des Epigram+ IV. PRÉVOST (Jean), né mes; on y remarque une Ode à au Dorat dans la Basse - Mar- Bacchus, où, à travers l'obscuche, vers la fin du 16 siècle, rité des expressions vieillies, fut avocat et poète dramatique. brillent des étincelles du génie Il partagea, avec ses trois frères, poétique, une Epître de Phylis la succession de son père, et vi-à Démophon, imitée d'Ovide; voit heureux de son patrimoine; IV. Les secondes OEuvres poe

*II. PRÉVOST (Jean), savant médecin, né à Disperg dans le diocèse de Bâle, en 1585, exerça son art avec succès à Padoue. On a de lui, I. Opera medica, 1656, in-12, II. De morbosis uteri passionilus, in-8°., 1669 III. De urinis, 1667, in-12. Il y a dans cet ouvrage quelques aperçus nouveaux. Il mourut à Padoue en 1631 à 46 ans.

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III. PRÉVOST (Nicolas), agrégé au collége de Lyon, et auteur du Grand antidotaire, et du livre intitulé: Servitor, est mort au milieu du 16e siècle.

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tiques et tragiques de Jean Prévost, advocat en la Basse-Marche, in-12, Poitiers, 1613. Elles se composent d'une tragédie intitulée Hercule, dédiée à M. Abel de Sainte-Marthe ; c'est une imitation de la tragédie d'Hercule sur le mont Oëta par Séneque; et d'une tragi-comédie, intitulée Clotilde, dédiée à Léonard de Chastenet, baron de Murat; V. Les Tragédies et autres OEuvres poétiques de Jean Prévost, in-12, Poitiers, 1618. Cette partie de ses œuvres contient deux tragédies, toutes deux dédiées à Jacques de la Guesle. La première est l'OEdipe imitée de Sophocle ou de Sénèque, qui a traité le même sujet, la seconde est Turne, dout le sujet, tiré du xu livre de l'Énéide, est la mort de Turnus, tué par Énée. Jean Prévost ne ressembloit point à la plupart des poètes de son temps qui se chargeoient euxmêmes de vanter leur talent; il laissoit aux autres le soin de l'apprécier.

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+ IV. PRÉVOST (Jean), archi-prêtre et curé de SaintSeverin à Paris, auteur de quelques ouvrages qui l'ont rendu moins célèbre que son fanatisme et sa rébellion contre l'autorité légitime, étoit du nombre de ces prédicateurs séditieux qui, du temps de la ligue, cherchèrent, par des moyens ridicules ou criminels à détourner le peuple de l'obéissance envers leurs souverains. Il fut le premier curé de Paris qui s'engagea dans le parti de la ligue; il fit placer, dans le cimetière de sa paroisse, dès 1587, un tableau dont le sujet avoit été imaginé par madame de Montpensier, et qui représentoit les prétendues inhumanités que la reine d'An

T. XIV.

gleterre faisoit exercer contre les catholiques. Ce tableau, placé pour exciter le peuple à la sédition, fut enlevé le 7 juillet de la même année. Prévost prêchoit avec une telle audace contre Henri III, que ce roi fut forcé malgré son respect pour les prêtres et les moines, d'envoyer des archers pour se saisir de sa personne, ainsi que de celles de quelques autres prédicateurs qui le qualifioient, dans leurs églises, de tyran et d'hérétique mais une troupe de ligueurs, à la tête desquels étoit Crucé, procureur de Paris cachés dans une maison voisine tombèrent sur les archers les battirent les mirent en fuite et' firent sonner le tocsin contre tous ceux que le roi avoit chargés de cette expédition. Ce fut la première levée de bouclier et le premier succès des ligueurs contre Henri III, qui eut la foiblesse de ne point étouffer cette rébellion dès son origine. Les ligueurs et les prédicateurs qui nommèrent cette affaire, l'heureuse journée de Saint-Severin, en devinrent plus audacieux. Ainsi les sermons de Jean Prévost furent l'occasion de la première prise d'armes des ligueurs et des malheurs du roi. Ce curé fut, en 1589, nommé membre du conseil des quarante. Lorsqu'en 1593, Henri IV eut embrassé la religion catholique, Jean Prévost dit en pleine chaire dans l'église de Saint-Severin, que cette conversion étoit feinte, que les évèques et autres personnes qui y avoient travaillé, étoient excommuniés et interdits, et par conséquent ne pouvoieut absoudre ce prince et que la cérémonie de son abjuration étoit une comédie. Jean Prévost fut quelques jours après, remplacé dans sa chaire de Saint-Severin

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par un prêtre nommé Nouvellet, qui prêcha dans un sens tout oppose. M. de Thou adoucit un peu ce que la conduite de Prévost avoit de blamable, en disant, dans son histoire, qu'elle résul-cherches savantes. Les principaux toit moins de sa méchanceté que sont, I. Réglemens sur les sceld'une dévotion mal entendue, lés et inventaires, Paris, 1734, et qu'il étoit un savant théolo-in-4., et réimprimés. II. La Magien; mais il faut ajouter que ce nière de poursuivre les crimes curé de Saint-Severin avoit com- ou des Lois criminelles, 1739, posé l'Oraison funèbre de son 2 vol. in-4°. III. Principes de pere Christophe de Thou, et que jurisprudence sur les visites et ce célebre historien avoit pu avoir rapports des Médecins, quelques ménagemens pour lui. giens, Accoucheurs et SagesOutre cette Oraison funèbre, Femmes, Paris, 1753, in-12. imprimée à Paris, en 1583, in- Ce dernier ouvrage a été publié 4., Jean Prévost contribua avec par Duchemin, avocat, avec un Jean Lommédé et René Benoît, à | Avertissement qui contenoit une l'ouvrage suivant : Ad assertio- très-courte Notice sur cet auteur. nem seu famosum libellum de Son principal mérite consiste clericis, etc., Responsio, 1589, dans un laconisme lumineux. En 1731, il avoit été exilé à Mayenné in-8°. pour avoir soutenu avec zěle les droits de son ordre; cet exil lui donna un nouveau relieť auprès de ses confrères et du public.

et mort en. 1753, fut une des lumières du barreau par ses consultations et par ses livres. Ceux que nous avons de lui, offrent des principes justes et des re

Chirur

+ VII. PRÉVOST (N), graveur de Paris, nous a laissé, d'après Cochin, beaucoup de jolies vignettes; le Frontispice de l'Encyclopédie, deux Batailles de la Chine et plusieurs Portraits en médaillons.

V. PRÉVOST (Pierre-Robert le ), chanoine de l'église de Chartres, né à Rouen en 1675, montra des sa jeunesse un goût décidé pour l'éloquence de lu chaire. La ville où il avoit reçu le jour applaudit à ses premiers essais. Il vint ensuite à Paris pour s'y former sur le modèle des grands maîtres; et bientôt il fut recherché avec empressement et toujours écouté avec un nouIl ne fut moins pas veau plaisir. + VIII. PRÉVOST (Françoise), goûte à la cour, où il prêcha danseuse de l'Opéra, née vers les avents de 1714 et de 1727, l'an 1681, et morte en 1741, et le carême de 1721. Il mourut quitta le théâtre à l'âge de 49 ans, à Paris en 1736. On a de lui le laissant pour lui succéder les dePanegyrique de saint Louis, pro-moiselles Sallé et Camargo, dont noncé en présence de l'académie française, et quatre Oraisons funebres la plus belle est celle du duc de Berry. Elles ont été imprimées en 1765, in-12.

:

+ VI. PRÉVOST (ClaudeJoseph), avocat au parlement de Paris, sa patrie, né en 1672

la dernière avoit été son élève. Elle excella dans la danse gracieuse, et fit vingt-cinq ans les délices du public.

+ IX. PRÉVOST - D'EXILES (Antoine-François), naquit en 1697, à Hesdin , petite ville de l'Artois, d'une bonne fa

« qu'il s'étoit laissé enlever par une femme. Ce Médor, si chéri des belles, étoit alors un homme de trente-sept ou trente-huit ans, qui portoit sur son visage et dans son humeur les traces de ses anciens chagrins. Il n'étoit pas probable qu'il eût été enlevé; mais Pabbé Lenglet voulut faire penser qu'il avoit été le ravisseur, et il y réussit. Diverses raisons ayant obligé Prévost de passer en An

quête l'y suivit. Les qualités de moine apostat et de littérateur

mille; il fit de bonnes études chez les jésuites, prit l'habit de cette société, et le quitta quelques mois après pour porter les armes. Il s'enrôla en qualité de simple volontaire; mais fâché de ne pas obtenir d'avancement, il retourna chez les jésuites, d'où il sortit encore quelque temps après. Son goût pour le service militaire s'étoit réveillé dans le cloître. I reprit les armes, et les porta avec plus de distinction et d'agrégleterre à la fin de 1733, sa conment. Le jeune Prévost, vif et sensible à l'amour, se livra à toute son ivresse. La malheu-vagabond étoient de grandes tareuse fin d'un engagement trop tendre, le conduisit enfin au tombeau : c'est ainsi qu'il appeloit l'ordre des bénédictins de Saint-Maur, où il alla s'ensevelir. On le plaça à Saint-Germain-des-Prés, le centre de l'érudition bénédictine. L'étude amortit un peu ses passions; mais bientôt tourmenté par le Souvenir des plaisirs qu'il avoit goûtés dans le monde, il prit occasion d'un petit mécontentement pour quitter Saint-Germain, sa congrégation et son habit. I passa en Hollande en 1729. Se trouvant sans fortune, il chercha des ressources dans ses talens. I avoit composé à Saint-Germain les deux premières parties de ses Mémoires d'un Homme de qualité; il les mit au jour, et le succès de cet ouvrage fut aussi utile à sa bourse qu'à sa gloire. L'étude et les plaisirs partagèrent son temps. Etabli à la Haye, il lia connoissance avec une femme aimable, dont la fortune avoit été dérangée par divers accidens, et leur Liaison passa les bornes de la simple amitié. Ce fut le sujet des plaisanteries grossières de l'abbé Lenglet, le zoïle des érudits. En parlant de Prévost, dans sa Bibliothèque des Romans, il dit

et

ches. Il avoit entrepris alors le Pour et contre. Quelque soin qu'il eût de ménager l'amour-propre des auteurs, il déplaisoit toujours à quelqu'un. Ses succès excitoient d'ailleurs l'envie; on l'accabloit de brocards, on rappeloit toutes ses aventures, on prédisoit « qu'il iroit à Constantinople se faire circoncire, et que de là il pourroit gagner le Japon pour y fixer ses courses et sa religion . Las de lutter contre la méchanceté, il sollicita son retour en France. Ses ouvrages lui avoient fait des protecteurs qui le lui obtinrent, Il repassa à Paris dans l'automne de 1734, y prit le petit collet, vécut tranquille sous la protection d'un prince ingénieux et aimable (le prince de Conti), qui l'honora des titres de son aumônier et de son secrétaire. Le choix que le chancelier d'Aguesseau fit de lui, en 1745, pour la belle entreprise de l'Histoire générale des Voyages, lui donna une nouvelle considération. Le succès de ses ouvrages, la faveur des grands, le silence des passions, tout lui promettoit une vieillesse douce et paisible, lorsqu'il fut enlevé par une mort affreuse, le 23 novemhre 1763, en revenant de Chantilly. Une attaque d'apoplexie l'é

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