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V. PIERRE D'ALCANTARA, (saint), né en 1499 à Alcantara, du gouverneur de cette ville; entra dans l'ordre de St. François, dont il fut provincial en 1538 et en 1542. Le désir d'une plus grande solitude le fit retirer sur la montagne d'Aribibida en Portugal: il Ꭹ établit une réforme, qui fut approuvée en 1554 par Jules III. Ce saint mourut le 18 octobre 1562: Clément IX le canonisa.

VI. PIERRE L'EXORCISTE (Saint). Voyez MARCELLIN, no 1I.

VII. PIERRE PASCHAL (St.). Voyez PASCHAL, n° 1II.

Lauraguais, au diocèse de SaintPapoul en Languedoc, de parens nobles s'attacha dans sa jeunesse à Simon de Montfort, qui le mit auprès de Jacques, roi d'Aragon son esprit lui acquit les bonnes graces de ce prince. Pierre profita de son crédit auprès de lui, pour établir un ordre religieux militaire, destiné à briser les fers des chrétiens captifs chez les musulmans. Ce fut le 10 août 1223 que se forma cette société respectable, connue d'abord sous le nom de Confrairie de la Miséricorde ou de la Merci. Pierre Nolasque, qui l'institua étant laïque, voulut que les obligations de ses chevaliers ne fussent pas moindres celles des VIII. PIERRE LE CRUEL, roi de que religieux de choeur. Après avoir Castille, monta sur le trône après donné la première forme à son son père Alphonse XI en 1350, ordre, il réunit l'office de ré-à l'âge de 16 ans. Le commencedempteur à celui de supérieur général. On assure que, dans les deux premières expéditions qu'il fit dans les royaunies de Valence et de Grenade, il retira 400 captifs des mains des infidèles. Il passa ensuite en Afrique, et y essuya beaucoup de traverses. Enfin, il mourut la nuit de noël | en 1256 ou 1258. Saint Louis faisoit un cas particulier de ce fondateur, et l'honora de plusieurs lettres. Pierre s'etoit associé dans l'institution de son ordre avec Raymond de Pennafort. Les rapides succès de son ordre naissant le firent approuver en 1230, par Grégoire IX, qui le mit cinq ans après sous la règle de saint Augustin. En 1308, Clément V ordonna qu'il fût régi par un religieux prêtre. Ce changement occasionna la division des clercs et des laïques. Les chevaliers se séparèrent des ecclésiastiques; et insensiblement il n'y eut que ceux-ci qui furent admis dans l'ordre.

ment de son règne n'annonça que des horreurs; il fit mourir plusieurs citoyens par des supplices recherchés. Il épousa Blanche, fille de Pierre Ier, duc de Bourbon; mais il la quitta trois jours après son mariage et la fit mettre en prison pour reprendre Marie de Padilla, qu'il entretenoit. Jeanne de Castro, qu'il épousa peu de temps après, ne fut pas plus heureuse: il l'abandonna. Ce procédé, joint à ses cruautés (voyez ALBORNOS et CoRONEL), Souleva les grands contre lui. Pierre-le-Cruel en fit mourir plusieurs, et n'épargna pas même son frère Frédéric, ni dom Juan son cousin, ni la reine Blanche de Bourbon. Enfin le peuple prit les armes contre lui en 1366; et, ayant à sa tête Heari, comte de Transtamare, son frère naturel, ils s'emparèrent de Tolède et de presque toute la Castille. Pierre passa alors dans la Guienne, ei eut recours aux Anglais, qui le rétablirent sur le trône en 1367 i

2 vol. in-8°.

mais ce ne fut pas pour long- | dans ses cruautés tous les raffitemps. Henri de Traustamare nemens de la perfidie. On peut assisté des troupes françaises, en voir des preuves dans son hisconduites par Bertrand du Gues-toire, publiée à Paris, 1790, clin, le vainquit dans une bataille le 14 mars 1369, et le tua de sa propre main. On croit que l'édu- + IX. PIERRE III, roi d'Acation auroit pu détruire ou du ragon, fils de Jacques premier, moins diminuer les défauts de ce auquel il succéda en 1276. Son prince; mais abandonné à Albu- premier soin fut de porter les querque, son gouverneur, qui armes dans la Navarre, sur lalui fraya le chemin du vice, et quelle il avoit quelques prétense voyant absolu dans un âge où tious. Il se vit bientôt obligé de il auroit fallu pour un caractère revenir dans ses états, où son tel que le sien une longue obéis- humeur bizarre et sévère avoit sance, il ne fut, avec de l'esprit, soulevé les principaux seigneurs du courage et de l'application, dont ses frères étoient les chefs. qu'un tyran et un monstre. Ce Ce prince qui avoit épousé Consprince, qui s'abandonnoit ordi- tance, fille de Mainfroy, roi de nairement à la férocité de son ca- Sicile, voulut se rendre maître ractère, donna, dit un écrivain de ce royaume pour plaire à sa espagnol, quelques exemples femme et pour satisfaire son amd'amour pour la justice, qu'a bition. Dans la vue de l'arracher conservés l'histoire. Il se plaisoit à Charles d'Anjou, premier de à courir la nuit par les rues. Une ce nom, il cabala avec quelques fois un garde du guet, croyant séditieux et conseilla, dit-on, la rencontrer un particulier, le bat- conspiration des vêpres sicilientit vigoureusement; le roi se dé- nes, c'est-à-dire le massacre de fendit et le tua. La justice, le tous les Français en Sicile, lendemain, fit des perquisitions l'heure de vêpres, le jour de contre l'auteur du meurtre. Une pâques de l'an 1282. Ensuite il bonne femme qui avoit reconnu arriva dans le ays et s'en rendit le roi, l'accusa. Les magistrats en facilement le maître. Le pape corps allerent lui porter des plain- Martin IV, pénétré de douleur tes: le roi, pour satisfaire à la loi, d'une action si barbare, excomfit couper la tête à son effigie. On munia les Siciliens avec Pierre, voit encore, dit-on, à Tolède, et mit ses états d'Espagne en incette statue tronquée au coin de terdit. Pour éviter les suites d'une Ja rue où le meurtre fut commis... cruelle guerre, le roi d'Aragon Par la mort de Pierre finit la fit offrir à Charles de vider ce postérité légitime de Raimond grand différend par un combat de Bourgogne; la race bâtarde particulier, à condition de se lui succéda dans la personne de faire assister chacun de cent cheHenri de Transtamare. Voltaire valiers. Charles, quoique âgé de demande pourquoi on donna le soixante ans, accepta le combat titre de cruel à Pierre, plutôt contre Pierre qui n'en avoit que qu'à tant d'autres princes qui le quarante. Le jour venu, Charles méritoient peut-être autant que d'Anjou entra dans le champ qui Jui? C'est que le monarque Cas-leur avoit été assigné à Bordeaux tillan parut barbare par inclina- par le roi d'Angleterre; mais tion, par habitude, et qu'il mit l'Aragonois ne comparut que

à

les exer

trainé par son goût pour
cices militaires, il forma une
compagnie de cinquante hommes
commandés par des officiers étran-
gers,

habillés et exercés à l'alle

quand le jour fut passé. Cependant Charles de Valois prit le titre de roi d'Aragon, après l'interdit jeté sur cet état par le pape, et y fut conduit par Philippe-le-Hardi, son père, avec mande; il y entra lui-même en une puissante armée; il eut quel- qualité de soldat et en remplit les ques succès, mais sans consis-devoirs avec la plus sévère exactance. Pierre mourut le 28 no- titude; il voulut qu'on oubliât son vembre 1285, à Villefranche-de-rang, se fit remarquer par sa déPanades, où il reçut l'absolution des censures, sans renoncer cependant à la Sicile, qu'il donna à Jacques son second fils, qui s'y fit couronner l'année suivante. Alphonse III lui succéda en Aragon.

+ X. PIERRE ALEXIOWITZ Ier, surnommé le Grand, né d'Alexis Michaëlowitz, czar de Moscovie, fut mis sur le trône après la mort de son frère aîné Théodore ou Fodor, au préjudice d'Iwan, son autre frère, dont la santé étoit aussi foible que l'esprit. Les strélitz, milice à peu près semblable aux janissaires turcs, excités par la princesse Sophie, qui espéroit plus d'autorité sous Iwan, son frère, se révoltèrent en faveur de celuici; et pour éteindre la guerre civile, il fut réglé que les deux frères régneroient ensemble. L'éducation russe devoit se ressentir de la barbarie encore profonde de ces temps. La politique ambitieuse de la princesse Sophie ne négligeoit rien d'ailleurs pour traverser cette ardeur de s'instruire qu'annonça de bonne heure le jeune Alexiowitz; mais il étoit né pour devoir tout à luimême; ni les principes corrupteurs dont il fut entouré, ni les plaisirs à l'aide desquels on chercha à énerver dans un âge tendre l'énergie de son caractère, ne purent le détourner de ses résolulutious. Ennemi du faste,

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férence pour ses supérieurs, ne vécut que de sa paie, plaça sa tante à l'arrière-garde de sa pctite troupe et ne parvint au grade de sergent qu'après l'avoir mérité; il voulut rigoureusement ne s'élever que comme un soldat de fortune; sentant dès lors que les strélitz, entièrement dévoués aux intérêts de la princesse Sophie, formoient un corps trop formidable, il nourrissoit en silence le projet de leur suppression. Ses regards et son attention se portèrent en même temps sur le besoin d'une marine, projet dont alors l'exécution sembloit impossible. La vue d'un petit vaisseau hollandais, délaissé et oublié sur un lac, fit sur le jeune prince une impression profonde. Il chargea des constructeurs hoilandais de construire à Moscow quelques petits bâtimens, et ensuite quatre frégates, moutées chacune de quatre canons, sur le lac de Pereslave; il les faisoit combattre les unes contre les autres, lui-même passa successivement deux étés à bord d'un vaisseau anglais et d'un bâtiment hollandais qui faisoient le voyage d'Archangel. En 1696, le czar Iwan mourut, et Pierre devenu seul maître de l'empire, commença son règne en faisant la même année le siége d'Asoph, dont il s'empara en 1697. Pierce méditoit dès - lors de faire un voyage dans les différentes parties de l'Europe, pour s'instruire

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présent d'un yacht magnifique; et Pierre, en quittant l'Angleterre, emmena à sa suite nombre de constructeurs anglais et d'ou

des lois, des moeurs et des arts. L'an 1697, après avoir parcouru l'Allemagne, il passa en Hollande et se rendit à Amsterdam, et ensuite à Saardam, village àvriers habiles, à la tête desquels deux lieues de là, fameux par étoit Noy. Le czar voulut prendre ses chantiers et par ses magasins. lui-même le titre de maître consLe czar déguisé se mêla parmi tructeur, et en cette qualité reçut, les ouvriers, prenant leurs ins- ainsi que Noy, du grand-amiral tructions, mettant la main à de Russie, l'ordre de construire F'œuvre, et se faisant passer pour un vaisseau de ligne. Ce fut le un homme qui vouloit apprendre premier essai qu'il fit des conquelque métier. Il étoit des pre- naissances qu'il avoit acquises, miers au travail; il fit lui-même et depuis il ne cessa jusqu'à sa un mât d'avant qui se démontoit mort d'avoir un navire sur les en deux pièces; il les plaça sur chantiers. On travailloit alors en une barque qu'il avoit achetée, Russie à faire un canal qui deet dont il se servoit pour aller à voit, par le moyen des écluses, Amsterdam. Il construisit aussi former une communication entre un lit de bois et un bain. Ce le Don et le Wolga. La jonction prince se fit enrôler parmi les de ces deux fleuves ouvrit aux charpentiers de la compagnie des Russes le moyen de trafiquer sur Indes, sous le nom de Baas Pet- la mer Noire, et en Perse par la ter, c'est-à-dire maître Pierre : ses mer Caspienne. Pierre trouva en Angleterre des ingénieurs propres à finir ce grand ouvrage. Enfin, il partit de Londres et se rendit à Vienne, d'où il se disposoit à passer en Italie; mais la nouvelle d'une sédition l'obligea de renoncer à son voyage. C'étoit encore la princesse Sophie qui l'avoit excitée du fond de son cloftre. Le czar la calma à force de tortures et de supplices. Il coupa lui-même la tête à beaucoup de criminels. La plupart des strẻlitz furent décimés ou envoyés en Sibérie; en sorte que ces troupes, qui faisoient trembler la Russie et le czar lui-même, furent dissipées et presque entièrement détruites. Le czar institua en 1699, l'ordre de Saint-André, pour répandre l'émulation parmi ses gentilshommes. Les Russes pensoient que Dieu avoit créé le monde en septembre, et c'étoit par ce mois qu'ils commençoient l'année; mais le czar déclara que l'on dateroit à l'avenir le com

compagnons l'appeloient ainsi. Un homme de Saardam, qui étoit en Moscovie, écrivit à son père et découvrit par sa lettre le mystère qui enveloppoit le czar. Tous les ouvriers instruits de son rang, voulurent changer de ton; mais Je monarque leur persuada de continuer à l'appeler maître Pierre. Le czar, toujours assidu à l'ouvrage, devint un des plus habiles ouvriers et un des meilleurs pilotes. Il apprit aussi un peu de géométrie et quelques autres parties de mathématiques. Pierre quitta la Hollande en 1698, pour passer en Angleterre. On Jui avoit préparé un hôtel magnifique; mais il aima mieux se placer près du chantier du roi. Il y vécut comme à Saardam, s'instruisant de tout et n'oubliant rien de ce qu'il apprenoit. Le roi d'Angeterre ne se borna pas à lui donner le spectacle, si conforme à son goût, d'un combat naval à la manière européenne : il lui fit

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mencement de l'année du mois | fit rendre aussitôt une épée à chacun d'eux. Il les traita toujours avec distinction et avec bonté. Près de 3000 officiers suédois furent dispersés çà et là dans les domaines de son empire, et particulièrement dans la vaste élendue de la Sibérie, ou plusieurs d'entre eux, incertains de pouvoir

une

mèrent en quelque sorte
colonie, et s'appliquèrent à des
arts encore inconnus dans ces
contrées; ainsi favorisèrent-ils
le grand projet du czar,
de polir
et de civiliser les anciens habi-
tans de son empire. Pierre profita
du malheur et de l'éloignement
du roi de Suède, il acheva de
conquérir la Livonie et l'ingrie,
et y joignit la Finlande et une
partie de la Poméranie suédoise.
Il fut plus en état que jamais de
donner ses soins à la ville de Pé-
tersbourg dont il avoit jeté les
fondemens en 1703, qui depuis
est devenue l'une des villes les

de janvier. Il consacra cette ré- | forme au commencement de ce siècle par un grand jubilé, qu'il indiqua et qu'il célébra en qualité de chef de la religion. Une affaire plus importante l'occupoit. Entraîné par les sollicitations d'Auguste, roi de Pologne, et par l'espérance que lui don-retourner dans leur patrie, fornoit la jeunesse de Charles XII, roi de Suède, il déclara la guerre à ce dernier monarque en 1700. Les commencemens n'en furent pas heureux; mais ses défaites ne le découragèrent point. « Je sais bien, disait-il, que les Suédois nous battront long-temps; | mais enfin nous apprendrons à les battre. Evitons les actions générales avec eux, et nous les affoiblirons par de petits combats. Ses espérances ne furent pas trompées. Après de grands désavantages, il remporta, en 1769, devant Pultawa, une victoire complète. Il s'y montra aussi grand capitaine que brave sol-plus fortes de l'Europe, une vaste dat, et fit sentir à ses ennemis et puissante cité, et qui fut pour combien ses troupes s'étoient ins- Pierre-le-Grand ce qu'Alexandrie truites avec eux. Une grande par- fut pour Alexandre. Cependant tie de l'armée suédoise fut pri- les Turcs, moins excités par Charsonnière de guerre, et on vit un les XII que par leur propre inhéros tel que le roi de Suède térêt, rompirent la trêve qu'ils fugitif sur les terres de Turquie, avoient faite avec le czar, qui et ensuite presque captif à Ben- eut le malheur de se laisser enferder. Le czar se crut digne alors mer en 1711 par leur armée, sur de monter au grade de lieute- les bords de la rivière de Pruth, naut général. Il fit manger à sa dans un poste où il étoit perdu table les généraux suédois pri- sans ressource. Au milieu de la sonniers; et un jour qu'il but à consternation générale de son arla santé de ses maîtres dans l'art mée, la czarine Catherine qui de la guerre, le comte de Rin- avoit voulu le suivre, osa seule child, l'un des plus illustres d'en-imaginer un expédient; elle entre ses prisonniers, lui demanda voya négocier avec le grandqui étoient ceux à qui il donnoit visir Baltagi Méhémet. On lui fit un si beau titre ? Vous, dit-il, des propositions de paix avantamessieurs les généraux. - Votre geuses; il se laissa tenter, et la majesté est donc bien ingrate, prudence du czar acheva le reste. répliqua le comte, d'avoir tant En mémoire de cet événement, maltraité ses maîtres. Le czar! il voulut que la czarine instituât

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