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Montpellier, connu sous le nom de Mémorial des Nobles. En effet, la publication, limitée aux actes en langue vulgaire, entreprise dans la Revue des langues romanes, par M. Montel, n'était nullement de nature à donner satisfaction aux besoins de l'érudition. Aussi sommes-nous heureux d'annoncer que ce projet, longtemps abandonné, vient de recevoir un commencement d'exécution. Nous avons sous les yeux le premier fascicule du LIBER INSTRUMENTORUM MEMORIALIUM, Cartulaire des Guillems de Montpellier, publié d'après le ms. original par la Société archéologique de Montpellier (Montpellier, Martel, 1884, in-4). Le nom de l'éditeur, M. Germain, de l'Institut, connu par ses nombreux et excellents travaux sur l'histoire de Montpellier, garantit la bonne exécution de l'œuvre.

- On annonce une nouvelle édition des poésies de Bonvesin da Riva, par MM. Mussafia et Monaci.

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M. Freymond a été nommé professeur extraordinaire de philologie romane à Heidelberg.

M. Thurneysen a été nommé professeur extraordinaire de philologie ro-. mane à Jena.

M. H. Koerting s'est habilité pour la philologie romane à l'Université de Leipzig.

M. Schwan s'est habilité pour la philologie romane à l'Université de Berlin.

L'Université de Cambridge s'est attaché M. Braunholtz comme « lecturer >> pour la philologie romane.

M. Behrens, l'auteur d'un très bon travail sur la substitution inorganique des sons dans le thème verbal en francais (voy. Rom., XII, 122), vient de s'habiliter pour la philologie romane à l'Université de Greifswald.

M. Wolfram Zingerle s'est habilité comme Privat-docent pour la philologie romane à l'Université de Vienne.

Livres adressés à la Romania:

Cartulaire des Templiers du Puy-en-Velay, publié par Augustin CHASSAING. Paris, Champion, 1882. In-8°, xxxvj-96 pages. (Tirage à part des Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts et commerce du Puy, t. XXXIII.) Cartulaire factice formé à l'aide d'originaux et d'anciennes copies appartenant à diverses archives. La plus ancienne pièce est de 1170 environ, la plus récente de 129. Il y a en tout 44 documents. La publication est faite avec beaucoup de soin; elle est accompagnée d'une introduction nourrie de faits, d'analyses sommaires et d'une bonne table. C'est l'œuvre d'un érudit qui connaît à fond son sujet. Quelques pièces, et des plus anciennes, sont en langue vulgaire, et bien que fort courtes et d'une rédaction peu variée, ne laissent pas de fournir à la philologie quelques données intéressantes. Notons-y l'emploi de la forme enz, ens (pièces 1, 18, 22), cas sujet de l'article « honorable» comme disent les Leys d'amors. M. A. Thomas a signalé cette forme (Romania, XII, (87) dans la charte de Saint-Bonnet-le-Château. On la trouve encore dans le Mémorial des Nobles de Montpellier (Revue des 1. rom. IV, 489, 491) et dans le cartulaire de Saint-Sauveur-en-Rue, pièces

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79 et 81. Là où M. Chassaing lit en, au cas-sujet, par ex. pièce 23 : « Noscant presentes et futuri qu'en Bertrans Brus e ma moiller donam ... » il faut lire cu (e go). Lamprecht Alexander, hgg. u. erklært non K. KINZEL. Halle, Buchhandlung d. Weisenhauses, 1885; in-8, LXXX-543. Cette édition donne en regard l'un de l'autre, le texte du ms. de Vorau et celui du ms., brûlé le 24 août 1870, de Strasbourg. Le travail de l'éditeur, en ce qui concerne la reproduction de ces deux textes et l'annotation philologique qu'il y a jointe, échappe naturellement à notre appréciation. Nous ne pouvons nous occuper que de la partie de l'édition où M. Kinzel compare l'œuvre de Lamprecht à ses sources. Il a imprimé, soit en regard du poème allemand, soit au bas des pages, le fragment provençal de la Laurentienne (Alberic), de notables parties de l'Historia de præliis et le texte entier de l'Iter ad paradisum. Dans sa préface il a traité de ces différents ouvrages et de leur rapport avec Lamprecht. Nous devons dire que cette partie du travail de M. K. laisse beaucoup à désirer, et pour l'information, et pour la méthode. M. K. n'a aucune connaissance de la rédaction d'Alexandre en vers décasyllabiques (mss. de l'Arsenal et de Venise), qui peut en quelques endroits suppléer à l'absence d'Alberic (par ex. pour les vers 365-80 du ms. de Vorau); pourtant cette version en vers décasyllabiques est bien connue; cf. Revue critique, 1868, I, p. 69. Son texte de l'Historia de præliis est mauvais, tant parce que les éléments nécessaires lui ont fait défaut, que parce qu'il n'a pas su faire bon usage des mss. et éditions auxquels il avait accès; nous ne pouvons sur ce point que renvoyer aux observations faites ici-même (XIII, 435) à propos d'une dissertation de M. K. sur l'Historia. Les extraits, assez arbitrairement choisis, que M. K. donne de cet ouvrage, sont encombrés de variantes superflues (il en est qui sont purement graphiques!) qui troublent la lecture, et de citations grecques dont l'utilité est fort contestable. Sur l'Iter ad paradisum, M. R. n'ajoute rien à ce qu'on savait par la publi cation de M. Zacher qui remonte à 1859. Cependant d'intéressantes découvertes ont été faites sur ce sujet dans ces dernières années. En somme, si l'idée générale de cette édition est louable, l'exécution est bien imparfaite. Mittheilungen aus romanischen Handschriften, von Adolf MUSSAFIA. I. Ein altneapolitanisches Regimen sanitatis. Wien, Gerold, 1884, 8°, 124 p. (extrait des Comptes rendus de l'Académie impériale). Edition d'un texte napolitain du xive siècle, avec un commentaire grammatical d'autant plus précieux que les anciens monuments dialectaux du sud de l'Italie ont été jusqu'à présent à peine étudiés.

Geschiedenis der nederlandsche Letterkunde door Dr W. J. A. JONCKBLOET. Derde, geheel omgewerkte uitgave. Erste Deel. Groningen, Wolters, 1884, 8", 11-436 p. — L'histoire de la littérature néerlandaise au moyen âge est trop intimement mêlée à la nôtre pour que la nouvelle édition du livre bien connu de M. Jonckbloet n'intéresse pas la Romania. L'éminent auteur a profondément retravaillé l'œuvre qu'il publie pour la troisième fois, et qu'il avait d'abord présentée sous une forme beaucoup plus ample dans sa grande Histoire de la littérature néerlandaise au moyen áge, qu'il n'a malheureusement

pas republiée depuis quarante ans. Les idées de M. Jonckbloet se sont modifiées sur bien des points; il en est encore plus d'un où nous ne sommes pas d'accord avec lui, et nous aurons l'occasion de revenir sur son œuvre. Nous ne voulons aujourd'hui que rendre hommage à ce labeur si persévérant, dont la longueur et l'érudition ne nuisent en rien à la largeur des idées de l'auteur et à la vivacité de son exposition.

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La Chaire de français dans une université néerlandaise. Discours prononcé le 29 septembre 1884, à l'occasion de son installation comme professeur ordinaire à la Faculté des Lettres de l'université de Groningue, par A. G. Van HAMEL, docteur en théologie, élève diplômé de l'Ecole pratique des hautes études de Paris. Groningue, Wolters, 1884, in-8, 42 p. En prenant possession de la chaire qu'il inaugure à l'Université de Groningue, M. Van Hamel a prononcé un discours extrêmement brillant, et qui a obtenu le plus vif succès. L'auteur y passe rapidement en revue la langue et la littérature française dans tout leur développement depuis leur origine jusqu'à nos jours; il le fait avec une connaissance réelle, avec une chaleur de sympathie qui ne peut que nous toucher, et avec une véritable éloquence, d'autant plus frappante qu'elle s'exprime en français, et que M. Van Hamel, qui célèbre les ressources infinies qu'offre le français à qui sait le manier, les possède et les met en œuvre avec une aisance que plus d'un Français peut lui envier. Il trace aussi un tableau sommaire des études de langue et de littérature françaises dans les Pays-Bas, réfute avec raison le jugement trop sévère qu'en a porté M. Korting, et montre ces études, notamment celles qui concernent la période du moyen âge, florissantes aujourd'hui dans toute l'Europe. Nous ne doutons pas que le nouvel enseignement que Groningue a l'honneur d'introduire en Hollande n'y réussisse pleinement entre de si bonnes mains: M. Van Hamel a en effet, au même degré, ce qui se trouve si rarement réuni, l'érudition et le talent, une solide préparation philologique et un esprit extrêmement littéraire; il aime notre langue et notre littérature dans toutes leurs manifestations, et il saura les faire aimer. Die Wortstellung im altfranzösischen direkten Fragesatze, von Alfred SCHULZE (dissert. de Berlin). 1884, Braunschweig, Westermann, in-8, 34 p.- Le complément de cette dissertation a paru dans le t. LXXI de l'Archiv de Herrig. L'auteur est un disciple de M. Tobler, dont on reconnaît l'excellente méthode dans cette dissertation; elle vient s'ajouter utilement aux nombreuses recherches faites en Allemagne depuis quelque temps sur l'ordre des mots en ancien français.

Rolandsagan till sin historiska kærna och poetiska omklædnad, af Theodor

HAGBERG. 1884, Upsala, Almqvist, in-12, 143 p.-Cette étude, qui touche les points les plus divers et les plus éloignés de l'histoire poétique de Rolland, se lit avec agrément, et est d'ailleurs destinée au grand public plutôt qu'aux érudits. Nous signalerons les remarques de M. H. sur l'influence scandinave qui se décèle d'après lui dans la Chanson de Rolland. Quelques laisses de notre vieux poème sont ici traduites en suédois; c'est, croyons-nous, le premier essai de ce genre. Il faut que M. H. se serve d'une édition bien ar

riérée pour faire encore monter Olivier (p. 24) sur un arbre et non sur une

montagne.

Joan HADEJDE. Gramatica limbeĭ române. Fonetica, etimologiea, sintaxa şi istoriea limbeĭ, pentru clasele liceale, după lucrările lui Diez, Cipariu, Hâjdău, Lambrior, etc. 1884, Iaşi, Popovic, in-8, 11-240 p. - Ce travail, dont le titre indique bien le caractère et le but, nous paraît très louable; l'auteur expose clairement et sans prétention les résultats acquis jusqu'à présent à la philologie roumaine. Il n'a pas échappé naturellement aux inconvénients qui résultent forcément, pour un vulgarisateur, des lacunes et des contradictions qui se trouvent encore en trop grand nombre dans les recherches et les théories des maîtres qu'il suit; mais son livre même aidera à en remarquer et à en faire disparaître plus d'une. La partie historique est traitée avec une grande sagesse. On peut reprocher à l'auteur de laisser presque absolument de côté l'élément slave du roumain. Une omission moins grave, mais bien gênante, est celle des tables; cette grammaire n'en contient d'aucune espèce. Studiu asupra genului elementelor latine in romănește în comparație cu celelalte limbi romanice de Eduard GRUBER. Jassy, typogr. des ouvriers roumains associés, 1884, in-8, 35 p. Cette étude, qui n'est pas fort approfondie, donne des listes utiles et montre une fois de plus combien le latin vulgaire présentait déjà de traits qui se retrouvent dans les langues romanes. L'auteur n'a pas connu le travail de M. W. Meyer sur le neutre, qui lui aurait été profitable. Etude sur les analogies linguistiques du roumain et du provençal, par F. VIDAL. Aix, 1885 (extrait des Mémoires de l'Académie d'Aix), in-8, 29 p. L'auteur de ce petit travail d'amateur, plein de bonnes intentions sinon de résultats, incline à croire, comme conclusion de ses rapprochements << que les conquérants de la Dacie, sous la conduite de l'immortel Romain qui a laissé partout l'empreinte de ses pas sur cette terre, étaient, en grande partie, des légionnaires appartenant à la Narbonnaise. >>

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I due primi libri di Merlino ristampati secondo la rarissima edizione del 1480 per cura di Giacomo ULRICH. Bologna, Romagnoli, 1884, in-12, vi‐360 p. Ces deux livres, réimprimés par M. Ulrich, représentent fidèlement la partie ancienne du Merlin, celle qui est la mise en prose du poème, perdu presque entièrement, de Robert de Boron. M. Ulrich ne nous dit pas s'il compte imprimer également la suite. Par une inadvertance sur laquelle il a lui-même appelé notre attention, il a donné comme le nom du traducteur (lequel travaillait en 1379) le nom (messer Zorzi) d'un ancien possesseur du manuscrit sur lequel fut faite en 1480 l'édition de Venise.

Encyclopaedie und Methodologie der Romanischen Philologie..... von Gustav KORTING. Zweiter Theil. Die Encyklopaedie der Romanischen Gesammtphilologie. Henninger, 1884, in-8, XVIII-505 p. Nous apprécierons cet ouvrage considérable quand la troisième partie, qui est annoncée comme devant paraître incessamment, aura été publiée.

Bibliographie des chansonniers français des xine et XIVe siècles, comprenant la description de tous les manuscrits, la table des chansons classées par ordre alphabétique de rimes et la liste des trouvères, par Gaston RAYNAUD. Paris,

Vieweg, 1884, in-8, 2 vol., XIII-252 et XVIII-246 p. Le premier volume contient la table de tous les chansonniers connus de l'auteur, pris un par un. On n'y voit figurer aucun ms. de quelque importance qui n'eût déjà été décrit avec le même détail. Toutefois il est commode d'avoir réuni en un volume ce qu'on n'avait que dispersé dans le Catalogue des mss. français de la Bibliothèque nationale, dans les Archives des Missions, dans l'Archiv de Herrig, etc. Le second volume renferme la table des pièces par ordre de rimes; le classement adopté pour les rimes ne nous paraît pas à l'abri de toute contestation. Somme toute, ce travail rendra des services, bien qu'il ne soit pas aussi complet qu'il aurait pu l'être et qu'il s'y trouve d'assez nombreuses erreurs de détail.

Lucien DECOMBE. Chansons populaires recueillies dans le département d'Ille-etVilaine. Rennes, Caillière, 1884, in-18, XXVIII-402 p. (plus musique). — Agréable et précieux recueil.

Etude sur la flexion dans le Voyage de S. Brandan, poème anglo-normand du XIe siècle, par A. BREKKE. Paris, Vieweg, 1885, in-8, 80 p. - Ce travail d'un jeune philologue norvégien est fort intéressant et témoigne d'une bonne méthode et d'un véritable esprit scientifique.

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Une énigme historique. Les Roumains au moyen âge, par A. D. XÉNOPOL Paris, Leroux, 1885, gr. in-8, 238 p. L'auteur de ce travail fort habilement fait a réuni tous les arguments historiques et philologiques pour démontrer la thèse, chère aux Roumains, de la continuité du latin dans leur pays depuis Trajan jusqu'à nos jours. Malgré beaucoup de science et de talent, M. Xénopol ne nous paraît pas avoir réussi; nous essaierons peut-être de lui répondre dans l'un de nos prochains numéros.

Die historische Entwickelung der Inversion des Subjektes im Französischen und der Gebrauch derselben bei Lafontaine. Von Leon WESPY. Oppeln, Franck, 1884, in-8, 69 p. (dissert. de Jena). La partie historique de ce travail est peu de chose; la partie statistique semble bien faite.

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Vocalismus des Alt- und Neu-Sicilianischen. Von Matthias HULLEN. Rome, Georgi, 1884 (dissert.), in-8, 62 p. Travail qui, s'il est bien fait, ce que nous n'avons pas le loisir d'examiner présentement, sera fort utile. Beitrag zur Geschichte des syntaktischen Gebrauchs des Passé défini und des Imparfait im Altfranzösischen. Von Hermann SCHLUTTER. Halle, Karras, 1884, in-8, so p. L'auteur ne commmence ses études qu'avec la fin du xve siècle. Guglielmo VISCARDI. Una romanza portoghese (Dom Beltrão). Genève, Schiza, 1884, in-12, 15 p. Prévenons nos lecteurs que cette romance est l'œuvre de M. Viscardi et non une production populaire.

Contes dévots tirés de « la Vie des Anciens Pères» publiés par Jules LECOULTRE, professeur à l'Académie de Neuchâtel. Neuchâtel, impr. Attinger, 1884, in-8, 69 p. Cette jolie publication a été présentée par l'Académie de Neuchâtel à l'Université de Berne à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation. Elle comprend deux contes de la Vie des Pères, Miserere et S. Paulin (nos 7 et 33 de notre table, Rom., XIII, 240). Dans la préface, M. Lecoultre donne sur ce recueil et sur les deux contes des renseignements

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