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NOTICE

SUR

DEUX MANUSCRITS DE LA SPAGNA

EN VERS

DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE PARIS

Dans sa belle étude intitulée la Rotta di Roncisvalle nella letteratura cavalleresca italiana 1, M. Pio Rajna a décrit trois manuscrits de la Spagna en vers, les seuls qui aient été signalés jusqu'à ce jour un ms. de la Laurentienne de Florence (XC inf., cod. 39), qui contient le texte de la Spagna tel que le donnent les anciennes éditions; un ms. de la bibliothèque communale de Ferrare, qui contient le remaniement désigné par M. Rajna sous le nom de la Rotta di Roncisvalle, et enfin un ms. de la Riccardienne de Florence (n° 2829), dont la première partie concorde avec le ferrarais et la seconde avec le laurentien. C'est d'après le travail de M. Rajna et en en résumant les résultats, que M. Léon Gautier a parlé de ces trois manuscrits 2.

Au mois de septembre 1883, me trouvant à Paris, je voulus m'assurer si notre Bibliothèque nationale était réellement aussi déshéritée que me le faisait craindre le silence de M. Léon Gautier. Je parcourus attentivement le catalogue du fonds italien, et c'est alors que j'appris l'existence des deux manuscrits qui font l'objet de cette notice. Personne n'a encore étudié ces manuscrits, personne ne semble même avoir soupçonné leur existence, et pourtant ils sont décrits depuis 1835 dans l'ouvrage bien connu du docteur Marsand: I manoscritti italiani della regia biblioteca parigina, sous les nos 125 et 398. Les descriptions du docteur Mar

1. Dans le Propugnatore, 1871, tome ler, p. 337 et s.
2. Les Epopées françaises, seconde édition, III, 407, 580 et s.

sand sont même si curieuses et portent si nettement la date de l'époque qui les a vues naître, que je ne puis résister à l'envie de les mettre sous les yeux du lecteur contemporain. Les voici dans toute leur saveur originale.

125. (7777). Fasti del Re Carlo Magno.

Cartaceo, in piccolo foglio, caratteri semigotici, di pagine 350, sec. Xxv, di buona conservazione.

Il titolo del presente codice è come segue: Fasti del Re Carlo Magno, e dei Paladini del suo tempo; e n'è pur questo l'argomento di tutto il codice. È un poema in ottava rima, diviso in XLI canti, alcuni de' quali composti di picciol numero di stanze, ed alcuni di molte. Io non saprei a chi attribuire quest'opera, che pur mi sembra di qualche merito. Anzi soggiungerò, che se il suo autore non fosse stato anteriore al Berni, come pegl' indizi datimi dal codice posso asserire, si direbbe ch'ei cercò d'imitarlo nel suo Orlando, e parmi veramente che in qualche luogo e' sarebbevi riuscito. Fu però sfortunato l'autore qual si sia di questo lavoro quant 'è all' amanuense, che ne fece la presente copia; poichè leggendone io alcune stanze, conobbi ch' ei non era punto letterato, e nè pur diligente nella sua professione di copista. Versi che zoppicano per mancanza di sillabe e talvolta di parole, ortografia nulla, barbarismi introdottivi senza fine; e in breve niun' altra lode può farsi di chi trascrisse il presente codice se non che della somma pazienza, essendo chè in lavoro così lungo il carattere dal primo verso infino all' ultimo è sempre e constantemente uniforme. Do a' lettori la prima ottava, come vi è scritta, del poema, e potranno forse giudicare oltre che del merito suo letterario, del nome altresì dell' autore :

Altissimo Signor Eterno lume
Misericordia pache et caritate
O Divina Justitia o gran volume
Ultra salute de l'anime beate
O via di Verità o bon custume

Da cuy son tocte le cose create

O Summo Patre o Re de lo Universo

Per te lo inimico a lo inferno e summerso.

Gia s'avvede il lettore, che in cotal modo non fu certo scritta dall' autore questa
stanza, e d'altronde con quanta facilità potrebbero togliersene le storpiature.
Nella Bibliografia de' Romanzi, Milano, 1829-31, in-8, ove stanno registrati
alcuni poemi relativi a Carlo Magno, non ve n' ha alcuno, il quale corrisponda
al presente.

398 (10236 2. 2. A, ancien Colbert 2396). Poema sulle conquiste
di Carlo Magno in Ispagna.

Mb. in foglio piccolo, caratteri tondi, di pag. 400, sec. xv, e di ottima conservazione.

Il titolo, che leggesi all'esteriore di questo bel codice è: Historia delle Spagne. Ma veramente non è, che un romanzo italiano sulla conquista e sul viaggio, che

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- fece in Ispagna Carlo Magno, dove Rollando suo nipote fu tradito con tutta la nobiltà francese, ch'era seco lui. Questo romanzo, o storia romanzesca è in versi, disposti in ottava rima. I canti sono 40; in fino de' quali leggesi così: Finito il quadrag. canto della Spagna. Deo gratias. Amen. Chi sia stato l'autore di questa lunghissima e noiosissima tiritèra, non risulta in alcun modo dal codice; e questa parmi sia una fortuna, ch'ei non meritavasi. Gli ultimi tre versi dell' ultimo canto sono questi :

Così noi liberar vogli di quel tosco

Quel vero dio che è pace et concordia
Abbia di noi peccatori misericordia.

Ma il codice è bello, anzi è bellissimo; per cui ne viene che la goffagine di tutto questo scempiato ammassamento di barbari versi fa un contrasto che veramente disgusta, in considerando per chi e perchè tante cure, tanti lavori, e tante spese. Scelta di pergamene le più candide; nitidezza ed uniformità costante dei caratteri dal principio al fine; miniature finissime ed in gran copia sparse per tutto il volume; la prima delle quali figurata, e rappresentante de' fatti piu solenni occorsi in Ispagna, adorna tutta la pagina prima ove comincia il romanzo; ed appresso è non solo una elegante miniature al principio d'ogni canto, ma ogni stanza altresì del poema ha la propria iniziale dorata, e maestrevolmente dipinta, ed in somma è un peccato, che coloro i quali furono incaricati di un tanto travaglio non l'abbiano adoperato in onore di un Allighieri, o d'un Petrarca. E chi è in fatti, che standosi in fede sul titolo del presente codice Storia delle Spagne, e osservandone il lusso e la magnificenza degli ornamenti, non sarebbesi in vista rallegrato di aver ritrovata una gemma di letteratura?

Grâce à l'étude de M. Rajna dont j'ai parlé plus haut, le lecteur peut être mis en deux mots au courant du contenu exact de ces manuscrits. Le premier (aujourd'hui fonds italien, no 395) est identique au ms. riccardien, le second (aujourd'hui fonds italien, no 567) au ms. de Ferrare. Par suite, ces deux manuscrits contiennent le même texte jusque vers la fin du poème, et ils ne se séparent qu'à partir du moment où Charlemagne quitte Saint-Jean-Pied-de-Port pour retourner au secours de son neveu Rolland. Cette constatation surprendra sans doute le lecteur, qui est encore sous l'impression des paroles émues du docteur Marsand, s'apitoyant sur l'infortune du poète de mérite, auteur de l'œuvre du ms. 395, d'avoir trouvé un si mauvais copiste, tandis que le misérable auteur de la « lunghissima e noiosissima tiritèra » du ms. 567 a vu son œuvre magnifiquement transcrite et illustrée... Mais qu'y faire, sinon sourire un peu de l'imagination féconde du brave docteur, et se rappeler que c'est en 1835 qu'il écrivait?

Le ms. 395 est à deux colonnes; il est sans titre, sans explicit, sans aucune rubrique qui indique le passage d'un chant à un autre. Il n'est pas paginé, et malgré les 350 pages que lui donne le catalogue Marsand, je n'ai réussi à lui trouver que 113 feuillets. On lit au verso du dernier Romania, XIV.

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feuillet: Rex, de re carllo, a doy tantature a paryo de seta celestre, a li uurgale. D'après M. Léopold Delisle, cette note est une preuve que ce ms. a fait partie de la bibliothèque de Ferdinand Ier, roi de Naples. On n'aura pas de peine à reconnaître que le scribe appartenait à l'Italie méridionale.

La provenance du ms. 567 ne nous est pas aussi bien connue. Un écusson qui se trouve au bas du premier feuillet, et qui aurait pu nous renseigner à ce sujet, a été malheureusement surchargé, et les trois fleurs. de lys de France qu'on y voit aujourd'hui cachent absolument les armes qui y avaient été peintes à l'origine. La miniature initiale est très belle. En haut, Charlemagne ayant à sa droite Naime et Ogier, à sa gauche Salomon et Guene. Les douze pairs sont répartis par moitié entre la bordure droite et la bordure gauche. La disposition générale est donc la suivante; nous donnons les noms latins tels qu'ils sont écrits sur de petites banderolles :

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Il est singulier de trouver le nom français Rolant au milieu de tous ces noms latins, dont la forme est généralement calquée sur la forme italienne. Un de mes amis, qui a vu cette miniature, pense que le style en appartient plutôt à l'école française qu'à l'école italienne. Quelle que soit la nationalité de l'auteur des miniatures, le scribe qui a exécuté ce manuscrit était non seulement italien, mais probablement florentin, car aucune trace de dialecte ne se montre sous sa plume.

Il ne sera pas sans intérêt de donner un spécimen de nos deux manuscrits en reproduisant tout le premier chant du poème tel que le donne chacun d'eux. Au milieu de la renaissance philologique de l'Italie contemporaine. la Spagna trouvera sans doute bientôt un éditeur : peut-être cet éditeur nous saura-t-il quelque gré de lui avoir signalé nos deux ma

1. Cab. des Mss., I. 225. Les mss. des rois de Naples qu'on voit à la B. N. y sont arrives par deux voies différentes les uns ont été incorporés dans la collection royale dès le règne de Louis XII qui les avait achetés d'Isabelle des Baux, veuve du roi Ferdinand III; les autres au XVIII siècle, après avoir fait partie de la librairie du château de Gaillon, puis du cabinet du roi au Louvre : le cardinal d'Amboise se les était fait céder par la même Isabelle (Ibid., III, 361). 2. Le nom de ce personnage, que nous rétablissons par conjecture, à été complètement gratté, ainsi que ses armoiries.

nuscrits et de lui avoir en même temps fourni le moyen de se faire une idée de la valeur de chacun d'eux au point de vue de la constitution future d'un texte critique.

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