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Romania, XII, 341). Quant au ms. de Naples que M. Suchier indique (p. 523), comme étant du commencement du XIVe siècle, c'est simplement une copie du ms. Libri faite au xvme siècle. Je l'ai eue entre les mains, à Naples, à la Biblioteca nazionale, où elle porte la cote I. G. 40, et j'en possède depuis longtemps une copie que notre collaborateur M. Wesselofsky a bien voulu me donner. Cette version a été publiée par M. Bartsch, dans ses Denkmäler, d'après le ms. fr. 1745. La seconde version se trouve dans le ms. Bibl. nat. fr. 25415. Je l'ai fait connaître dans le Bulletin de la Société des anciens textes (année 1875). Une troisième version, dont on a actuellement perdu la trace, est indiquée par Raynouard (Lex. rom., V, 610, col. II) sous ce titre : « Traduction d'un évangile apocryphe ». Il la cite souvent. M. E. Suchier, guidé par son oncle et maître, M. H. Suchier, a pris la peine de relever les nombreuses citations de cet ouvrage que contiennent les cinq volumes du Lexique roman. Il les a rangées selon l'ordre du récit, les rapprochant du texte latin qui est l'apocryphe connu sous le nom d'Evangile de l'Enfance ou de Pseudo Matthaei evangelium. Il s'est servi des Evangelia apocrypha de Tischendorf. J'ignore pourquoi il n'a pas fait usage de l'édition séparée de cet apocryphe publiée par M. Schade en 1869, qui reproduit un bon et ancien ms. Le ms. de Raynouard ne peut pas être perdu. Je suis convaincu qu'il se retrouvera quelque jour avec d'autres, et par exemple avec un précieux fragment du poème de la Guerre des Albigeois, dans les papiers de feu Paquet, légataire universel de Raynouard à qui des liens intimes le rattachaient. Je reprendrai peut-être un jour des démarches qui, du vivant de M. Paquet, n'ont pas abouti. Quoi qu'il en soit, la version dont nous ne connaissons que les vers, au nombre de 286, cités par Raynouard offre cet intérêt qu'elle est, paraît-il, l'original d'un poème français dont l'unique ms. connu est conservé à Turin. C'est ce qu'a constaté M H. Suchier, dans un précédent article de la Zeitschrift (VIII, 429). M. E. Suchier possède une copie du ms. de Turin, puisqu'il établit la concordance entre la leçon de ce ms. et les vers recueillis dans le Lexique roman. Il est permis de croire qu'il se propose de la publier. S'il en est ainsi, son travail actuel ne tardera pas à être annulé. Il fallait commencer par publier le texte de Turin, en plaçant en note les vers correspondants de Raynouard. Le reste de l'article de M. E. S. offre peu d'intérêt. Il était peu utile de reproduire (p. 528) les renseignements que j'ai donnés sur le ms. 25415 dans le Bulletin de la Société des anciens textes. Les extraits des Chants populaires de la Provence de M. Damase Arbaud (p. 24), et tout ce qui suit, jusqu'à la p. 528, sont également des hors-d'œuvre. L'idée de faire un supplément à un travail de M. Reinsch dénote une grande jeunesse. Le ms. Libri 110, que M. E. S. (p. 523) ne connaît que par le catalogue, est en catalan, non en provençal, et en prose. L'Evangile de l'enfance n'y figure sous aucune forme. Il est d'ailleurs inexact qu'il ait été acheté par le gouvernement italien. Il a été établi que ce ms. avait été volé à Tours par Libri (voy. Romania, XII, 339). Par conséquent il fait partie des mss. (au nombre de cent) que le gouvernement italien a refusé d'acquérir. En terminant, je signalerai l'existence d'un évangile de l'enfance pro

1. Voy. la Revue critique du 16 juin 1884, article reproduit dans la Bibliorhèque de l'Ecole des Chartes, XLV, 434.

vençal qui aurait pour auteur, ou plutôt pour traducteur, Raimon Féraut. On lit en effet dans le catalogue des mss. de M. de Cambis (Avignon, 1770), p. 353: « La vie de saint Honorat et des autres saints du monastère de Lérins << en vers provençaux occupe la plus grande partie de ce manuscrit. On trouve • après un autre ouvrage en petits vers provençaux du même troubadour, Ray«mond Feraud : c'est l'Histoire de la nativité de la sainte Vierge et de l'enfance de « Jésus-Christ. Ce religieux poète assure dans ce second poème qu'il n'en est que « le traducteur; il assure qu'il l'a traduit en vers provençaux de l'ouvrage que l'apôtre saint Thomas avait fait en latin. Le ms. de M. de Cambis se trouve probablement à la Bibliothèque nationale de Madrid, comme d'autres de la même provenance 2, mais je ne l'ai pas vérifié. P. M.-P. 570. Bartsch: Adaptation religieuse de chansons profanes; spécimens de ce genre de poésie, curieux à plus d'un titre, d'après le ms. de la B. N. fr. 12483 indiqué à M. Bartsch par M. G. Raynaud.-P. 586. Decurtins, Ilg Saltar dils Morts; chanson religieuse Surselvane sur le thème bien connu de la Danse des Morts. — P. 699, Madame Michaelis de Vasconcellos, Communication de manuscrits portugais (suite). G. P.

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V. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ANCIENS TEXTES FRANÇAIS, 1884, no 2. -P.73. P. Meyer, Notice d'un manuscrit lorrain appartenant à une collection privée. Il s'agit d'un ms. vendu à Paris en 1869 (vente de S. G***, chez Potier) et dont la trace a disparu depuis cette date. Il paraît avoir appartenu à l'abbaye de Saint-Sulpice et de Sainte-Glossinde, de Metz. En tout cas, il est bien lorrain. On y trouve, entre divers opuscules en prose, une fort curieuse « chanson d'amors de pure povreteit », en laisses assonantes composées d'un nombre variable de vers de huit syllabes. C'est une pièce en l'honneur de saint François.

P. 80. Chanson en l'honneur de la Vierge, pièce du commencement du XIII° siècle publiée d'après une copie de Pannier faite sur le ms. fr. 995. Elle se trouvait jadis en entier au premier feuillet du ms. B. N. fr. 844, mais il n'en reste plus actuellement, par suite d'une mutilation dejà ancienne du ms., que quelques vers ici publiés par P. Meyer. P. 83. P. Meyer, Notice du ms. latin 995 de la Bibliothèque nationale de Paris. C'est le ms. d'où Pannier avait tiré la poésie qui fait l'objet du précédent article. Il contient une traduction fort ancienne de la somme de Jean Belet, offrant les caractères du français de l'est. Depuis que cette très courte note a paru, un de nos lecteurs a bien voulu nous rappeler que ce texte avait été fréquemmment cité par Fallot, il y a près de cinquante ans. P. 85. Table des Notices publiées dans le Bulletin de 1875 à 1884. Cette table, rédigée par M. G. Raynaud, secrétaire-adjoint de la Société, comprend 1o une liste de notices selon l'ordre dans lequel elles ont été publiées; 2o une table alphabétique des noms et des matières qui figurent dans ces mêmes notices; 3° une liste de miss. décrits ou cités. Ces tables mettent en pleine valeur des travaux qui, dispersés entre les dix années du Bulletin, n'étaient pas d'un usage commode, et permettent d'apprécier toute l'étendue des services que, au

1. Voy. à ce sujet le Bulletin de la Société des anciens textes français, 1878, p. 39.

seul point de vue de la bibliographie manuscrite, la Société des Anciens textes a rendus à l'histoire de notre vieille litférature. Des mss. qui ont été l'objet de notices, plus de la moitié appartiennent à des bibliothèques étrangères (Cambridge, Cheltenham, Dublin, Florence, Genève, Londres, Madrid, Oxford, Utrecht) et par conséquent étaient en général peu accessibles à la grande majorité des érudits qui s'occupent d'études romanes.

VI.

TRANSACTIONS OF THE PHILOLOGICAL SOCIETY. London, 1882-4. Part II (publié en 1883 ). - P. 203-36. H. Sweet, Spoken Portugueze; conteste divers points du travail du prince Bonaparte sur le même sujet (cf. Rom., XI, 622), et se trouve généralement d'accord avec M. Vianna (Rom., XII, 26). M. Sweet fait grand usage du visible speech de Melville Bell, de sorte que son travail est pratiquement inabordable pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec cet alphabet ingénieux, mais compliqué, dont au reste M. Sweet a expliqué le mécanisme dans un précédent article des Transactions (années 1880-1, pp. 177 et suiv.). P. 247-9. W. W. Skeat, The etymology of « surround »; ce mot, en dépit de son sens actuel et de son orthographe, vient du fr. suronder, déborder, s'élever, en parlant des eaux; cf. les remarques de M. A.-J. Murray, dans les Phil. Soc. Proceeding, 20 avril 1883. — P. 251-312. Prince L. L. Bonaparte, Words connected with the vine in latin and the neo-latin dialects. Extrait du « Lexicon ⚫ comparativum omnium linguarum Europæarum auquel l'auteur travaille depuis de longues années. Le nombre des subdivisions de ce travail est de 209 représentant chacune un mot ou une acception particulière d'un mot ayant trait à la vigne. Le prince B. admet l'existence de quinze langues romanes, dont chacune, naturellement, se subdivise en un certain nombre de dialectes, à savoir l'italien, le sarde, l'espagnol, le portugais, le génois, le gallo-italien (= Italie du nord), le frioulan, le ladin, l'ancien provençal, le catalan, le provençal (moderne), le franco-provençal, l'ancien français, le français (moderne) et le roumain. Nous ne discutons pas cette division, ayant du sujet pris en son ensemble une conception tout autre. - P. 312.54, Prince L. Bonaparte, Names of European reptiles in the living neo-latin languages. Listes fort riches. L'auteur ne paraît pas avoir connu la Faune populaire de la France de M. E. Rolland, dont le tome III est consacré en partie aux reptiles. Appendice I. P. 1*. Prince L. L. Bonaparte, Roncesvalles and Juniper », in Basque, Latin and Neo-Latiu, and the successors of latin J., deuxième édition augmentée. App. II, p. 5-40*. Al. J. Ellis, On the delimitation of the English and Welsh languages.

P. M.

VII.

MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE PARIS ET de l'Ile de FRANCE, t. XI (1884).-P. 1-207, Chronique parisienne anonyme de 1316 à 1339, précédée d'additions à la Chronique française dite de Guillaume de Nangis (1 206-1316),

1. Pour la première partie de ce volume publiée en 1882, voir Romania, XI, 623.

publiée par M. A. Hellot. Cette chronique, sans valeur littéraire, mais intéressante au point de vue historique, est tirée d'un ms. de Rouen. On l'avait prise jusqu'à ce jour pour un exemplaire de la chroniqne française de Guillaume de Nangis. L'examinant de près, M. Hellot reconnut qu'elle contenait en effet l'œuvre attribuée à Guillaume de Nangis, mais augmentée, à partir de 1206, d'additions dont plusieurs sont intéressantes, et à partir de 1316, d'une continuation tout à fait nouvelle. Il a publié, sous le titre de « première partie », les additions à Guill. de Nangis (pp. 12-23), et sous le titre « deuxième partie » la continuation. Ce travail, accompagné d'une table analytique et de nombreuses notes, nous a paru très satisfaisant. Le ms., étant d'une date très postérieure à l'œuvre (1467), n'est pas fort correct, et malgré l'attention de l'éditeur, on trouvera sans doute çà et là matière à quelques menues rectifications. Par ex., au 127, Orbenois est plutôt Orlenois que Bourbonnais, et, § 183, il faut lire destrava au lieu de descrava. Nous remarquerons, comme ayant quelque intérêt pour l'histoire des mœurs et même de la littérature, le récit de joûtes auxquelles les bourgeois de Paris convoquèrent, en 1330, les bourgeois des bonnes villes du royaume, avec autorisation spéciale du roi (§ 212). Nous y voyons que les bourgeois parisiens y prirent les noms du roi Priam et de ses fils. Notons aussi que l'éditeur (p. 15, note ) est porté à identifier un certain écolier de Paris nommé « Jehan de Lescureul »>, exécuté à Paris en 1303, avec le poète Jehannot de Lescurel dont M. de Montaiglon a publié les Chansons, ballades et rondeaux (Bibl. elzév., 1855). Les recherches seraient plus faciles si on avait eu l'idée de mettre les dates en titre courant. P. M.

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VIII. ARCHIVES DE L'ORIENT LATIN, publiées sous le patronage de la Société de l'Orient latin. Paris, Leroux.-T. I, 1881, XVI-767 pages. En appendice, une « Bibliographie de l'Orient latin pour 1878, 1879, 1880 », 75 P. Cette excellente publication se fait sous la direction et, pour une grande part, aux frais de M. le comte Riant, qui non seulement y a inséré un nombre d'articles considérable dont plusieurs sont d'une grande importance, par ex. l'Inventaire des lettres historiques des croisades qui occupe les 224 premières pages de ce volume, mais qui ouvre libéralement à ses collaborateurs le riche trésor de notes et d'informations de tout genre qu'il a formé depuis de longues années sur tout ce qui touche de près ou de loin l'histoire des établissements chrétiens en Orient. Ce premier volume n'offre pas un grand nombre de travaux ayant trait à nos études. Citons cependant, pp. 247-56, l'Inventaire sommaire des mss. de l' « Eracles », par M. Riant, inventaire sommaire en ce sens que les mss. de l'ancienne version de Guillaume de Tyr ou des chroniques d'Outremer qui s'y rattachent sont mentionnés chacun en une ligne, mais cependant fort complet et offrant un cadre de classement qui sera d'une grande utilité à quiconque voudra reprendre le sujet étudié par M. de Mas Latrie dans son Essai de classification des continuateurs de l'Histoire des Croisades de Guillaume de Tyr publié d'abord dans la Bibl. de l'Ecole des Chartes, 5, I, puis réimprimé à la suite de la Chronique d'Ernoul (Société de l'histoire de France).-P. 390-1. Lettre missive de Hugues Revel, grand maître des Hospitaliers, à Gui de Dampierre, comte de Flandres, en français (17 mai 1273). — P. 551-61. le « Solymarius » de Günther de Pairis ;

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extraits, publiés par M. Wattenbach de ce poème latin, qui est fondé sur l'Historia Hierosolymitana de Robert le Moine. P. 562-79. Achard d'Arrouaise, Poème sur le Templum Domini », publié d'après un ms. du Vatican par M. le marquis de Vogue. P. 580-5. Deux poésies latines relatives à la troisième croisade publiées par M. Hagenmeyer. Le volume se termine par un index des noms de personnes et de lieux qui occupe les pages 723-67.

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T. II, 1884, XIV-464 et 580 pages. Cet énorme volume se divise en deux parties ayant chacune sa pagination; la première contient des dissertations variées, des inventaires et descriptions de mss., des mélanges historiques et archéologiques; la seconde est consacrée à la publication de documents. L'index général, bien que rédigé avec une grande concision, n'occupe pas moins de 66 pages (pp. 515-580 de la seconde partie) à trois colonnes et à 66 lignes par colonne. Nous signalerons, dans la première partie, p. 457-64, un mémoire de M. Clermont-Ganneau contenant deux épitaphes françaises, l'une de 1278, l'autre de 1286 (A.-S.) — Deuxième partie. P. 427. Annales de Terre-Sainte, en français, publiées par M. G. Raynaud, avec une notice préliminaire due à M. Rohricht. Ces annales, qui s'étendent de 1095 à 1291, sont imprimées ici selon deux mss. assez différents (Bibl. nat. fr. 24941 et 6447). Les deux textes sont placés en regard l'un de l'autre. - P. 467-509. Fragments d'une chanson d'Antioche en provençal, publié par Paul Meyer. C'est la publication que la Romania a annoncée d'avance il y a deux ans (XII, 405, note). Ce fragment, composé de 707 vers, est tout ce qui nous reste d'un poème en tirades monorimes dont nous ne pouvons exactement apprécier l'étendue, et qui, malgré son peu de valeur soit au point de vue littéraire, soit comme source de l'histoire de la première croisade, est un document très important de la littérature provençale. Le ms., consistant en deux cahiers de quatre feuillets doubles chacun, appartient à l'Académie royale d'his toire de Madrid. Le texte en est souvent corrompu, et je dois avouer que j'ai rarement eu à éditer et à traduire un texte aussi embarrassant. C'est pour en mieux faire apercevoir les difficultés que j'ai cru devoir en faire une traduction, où beaucoup de passages ont dû rester en blanc. Depuis ma publication, plusieurs savants, notamment M. Tobler, M. Chabaneau, M. Merlo, se sont exercés sur ce texte et l'ont amélioré en quelques endroits. M. Tobler notamment a le mérite d'avoir trouvé l'interprétation de l'Aiga penden du v. 388 qui m'avait embarrassé. C'est Acquapendente, à quelque distance d'Orvieto. Mais la plupart des passages difficiles, remplacés dans ma traduction par des points, attendent encore leur explication ou leur restitution. P. M.

IX.- REVUE CRITIQUE, janvier-mars 1885.-Art. 35. Bonnardot, Le Psautier de Metz, I (A. Darmesteter). 46. Clédat, Grammaire élémentaire de la vieille

langue française (C. Chabaneau).

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