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tions le petit nombre de duels et de pluriels irréguliers qui ne se règlent pas d'après la structure persane, et qui au surplus se trouvent presque toujours dans les dictionnaires de Méninski ou de Richardson, surtout dans les nouvelles éditions; une grammaire de la langue parlée, telle que Gilchrist l'a donnée dans son Hindee moral preceptor, pourrait donc sans inconvénient tout-à-fait omettre la grammaire arabe; elle pourrait manquer encore sous le rapport philosophique, car les gram- ́ mairiens persans, nourris de l'étude de la grammaire arabe, emploient souvent la terminologie de cette dernière et ses divisions, pour des formes du langage qui n'existent pas en persan, à peu près comme on a appliqué à différentes langues modernes des noms de cas et de modes, empruntés de la grammaire latine (Lumsden, Persian Grammar, I, 259, et de Sacy, Journal des Savans, 1826, p. 725, 726). Mais l'homme qui désire étudier le langage scientifique, ou de la littérature des Persans, ne saurait se passer de la connaissance de la langue arabe; tout le monde sait qu'il n'y a rien de plus ordinaire que de trouver des phrases ou des vers arabes au beau milieu d'un ouvrage persan; dans ce cas, on tâche aux Indes de s'appuyer du secours des moonshee ou interprètes; mais un homme qui s'y connaissait, Francis Balfour, a signalé, il y a 50 ans, leur ignorance, et la partie arabe de Gulistan de Dumoulin, et même de celui de Gladwin, prouve la même chose. Voilà la difficulté à laquelle M. Lee a tâché de remédier en insérant dans la grammaire de Jones les principales règles de la formation des mots arabes; mais nous croyons ce secours insuffisant pour un système aussi compliqué que l'est celui de la grammaire arabe, et Lumsden même (tom. I, 401) était d'avis qu'il valait bien mieux l'étudier à part; Jones pensait de même; Gladwin s'est bien gardé d'insérer le traité de grammaire arabe de Mewla Emir Haider dans le traité de la langue persane, et l'opinion de M. de Sacy, qui à elle seule contrebalancerait toutes les autres, penche du même côté.

D'après cet exposé, il nous semble peu important de faire connaître les répliques de M. Lee, insérées dans l'Asiatic Journal, mai 1825, p. 667-672, et les remarques de l'antagoniste qui ont paru à Glasgow en 1825; elles portent, sans toucher le fond de la question, sur des détails de grammaire arabe où nous croyons que M. Lee a raison, mais qui nous semblent

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d'un intérêt trop peu général pour être mentionnés en dé

tail.

S.

194. DIALECTES DU PERSAN. M. de Hammer vient de rendre compte dans les Jahrbücher der Litteratur, avril, mai et juin, de l'Atlas ethnographique du Globe de M. Balbi. Tout en faisant un grand éloge de cet ouvrage, qu'il appelle un monument admirable des talens de l'auteur, et qu'il signale comme digne de former époque dans les annales de la linguistique, de la statistique et de l'ethnographie, M. de Hammer appelle l'attention des philologues sur quelques erreurs échappées soit à l'auteur, soit à ses collaborateurs. En analysant le tableau des langues formant la famille persane, ce célèbre orientaliste observe (page 15 des Jahrbücher) que parmi les dialectes du persan moderne, il aurait fallu nommer celui de l'Azerbaïdjan, qu'à tort on y classe parmi ceux qui ont cessé d'être parlés. A cette occasion il fait re marquerque deux ans avant que M. Klaproth, dans son Asia Polyglotta, eût annoncé que la langue des Boukhares de Khiva etait un dialecte persan, lui-même, en rendant compte, dans les Jahrbücher de 1821, du Catalogue de tous les idiomes connus, publié par M. Adelung, avait dit que les idiomes de Khiva, de Samarcande et du Khowaresm, étaient du persan pur, quoique M. Adelung, sur les traces de son oncle, les eût classés à tort parmi les dialectes turcs. M. de Hammer ajoute que si M. Klaproth n'a fait aucune mention de cette observation importante, on devait cependant s'attendre que M. Balbi lui ferait honneur de la priorité de cette découverte, d'après les principes d'impartialité qui distinguent l'auteur de l'Atlas, donnant toujours à chacun ce qui lui appartient. M. de Hammer fait remarquer aussi que, dans le même journal, .vol. IX, p. 38 et 39, il avait démontré, en citant les passages relatifs de Ferhangi-Schuuri et du Schahnamé, que c'était dans le Khowaresm seulement qu'il fallait chercher le siége primitif des Ermanès, Irmanes ou Germanes, contrée où les Tadjik, savoir les Aadixa d'Hérodote, c'est-à-dire les ancêtres des Allemands, parlent encore le persan pur. A. L.

195. HARETHI MOALLACA, cum scholiis Zuzenii è codicibus parisiensibus, et Abuola carmina duo inedita, è codice Petropolitano, edidit, latinè vertit et commentario instruxit Joan

nes VULLERS. In-4. Typis reg. arab., Bonnæ ad Rhenum, 1827; Habicht.

Ce volume se compose de deux parties : du poëme d'Hareth et de deux cacidah d'Abou'lala (car c'est ainsi que ce nom doit s'écrire, au lieu d'Abou'lola). Le poëme d'Hareth, dont M. Vullers donne ici le texte et la traduction, n'était point inédit. Il avait été publié en 1820, précisément avec le même commentaire et une traduction latine par un orientaliste anglais, M. W. Knatchbull. Il est du nombre des pièces de poésies nommées moallacats ou suspendues; voici pour quelle raison avant la conversion des Arabes à l'islamisme, les tribus arabes se réunissaient chaque année à la foire d'Occadh. Là les poëtes lisaient leurs productions, et celles qui obtenaient le suffrage des tribus assemblées, étaient transcrites en lettres d'or et affichées aux portes du temple de la Mecque; de là on les nommait moallacat ou suspendues. Il nous reste sept de ces moallacat, et toutes les sept ont été traduites par le savant W. Jones, et publiées isolément par différens orientalistes en arabe et en latin. Celle d'Hareth n'est pas une des moins célèbres ni des moins remarquables. Ce poëme fut récité devant Amrou, fils de Hind, roi de Hira. «Ce prince avait été pris pour arbitre par les tribus de Becr et de Tagleb, qu'une longue guerre avait animées l'une contre l'autre, et qui, réconciliées enfin par les soins d'Am rou, fils de Hind, étaient prêtes à reprendre les armes au moindre sujet de mécontentement. Noman ben Haram, défenseur de la tribu de Recr, ayant eu l'imprudence d'irriter le roi par quelques propos offensans, Amrou, qui favorisait en secret la tribu de Tagleb, allait lui donner gain de cause et se disposait à faire tomber sa vengeance sur l'imprudent défenseur des enfans de Becr, lorsque Hareth, s'appuyant sur son arc, improvisa, dit-on, le poëme dout il s'agit, et fit prononcer au roi une sentence favorable aux enfans de Becr (1). »

Hareth, d'après l'usage des anciens poëtes arabes, commence d'abord par exprimer sa douleur sur l'éloignement de șa maîtresse, et par faire l'éloge du chameau qui lui sert de monture, puis il entre en matière.

Outre le texte du poëme arabe, le commentaire de Zouzeni,

(1) Journal des Savans, 1820, p. 709.

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la traduction et de savantes notes, M. Vullers donne la vie du poëte lauréat, et traite de son ouvrage. Les détails dans lesquels il entre sont satisfaisans, et nous ne saurions mieux faire que d'y renvoyer le lecteur, s'il ne préfère consulter l'article consacré à cet écrivain dans la Biographie universelle.

Les poésies d'Abou'lala sont du nombre de celles qu'on devrait laisser paisiblement admirer aux Orientaux sans se mettre en peine de les faire connaître à l'Europe. Les deux morceaux que M. Vullers a donnés sont extraits du recueil des productions de la jeunesse du poëte dont nous parlons, intitulé l'Étincelle du briquet, titre qui annonce l'exagération des figures et le ridicule des hyperboles qui distinguent en effet cette collection.

M. Vullers entre, au sujet d'Abou'lala, dans des détails pareils à ceux qu'il a consacrés à Hareth. Il donne sa vie, il parle de ses poésies et de ses opinions religieuses. Comme Homère, Abou❜lala était aveugle; comme lui, il est réputé le premier poëte de la nation. Il est du petit nombre des écrivains musulmans qui ont affecté l'irréligion dans leurs écrits ; et, chose singulière, il joignit à cette irréligion théorique l'observance des pratiques d'un culte étranger.

Du reste les poëmes d'Abou'lala, donnés par M. Vullers, ne sont pas dénués d'intérêt : ce jeune orientaliste en a généralement bien compris le sens, souvent embrouillé et difficile à saisir. La traduction de ces deux pièces de vers, ainsi que celle de la Moallacat de Hareth, et tout le travail accessoire qui en relève le prix, donne une idée fort avantageuse des counaissances philologiques et du bon esprit de M. Vullers, et présage qu'il marchera sur les traces et de son premier maître (M. Freytag), et de l'orientaliste célèbre dont il était venu écouter les leçons (M. de Sacy ). G. T.

196. MIROIR DES PAYS, ou Relation des voyages de Sidy Aly fils d'Houssain, nommé ordinairement Katibi Roumi, amiral de Soliman II, écrite en turk, trad. sur la version allemande de M. de Diez, par M. MORIS. In-8. de 154 p. Paris, 1827; Dondey-Dupré. (Extr. du Journal asiat. Tom. IX et X. )

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L'auteur de cette relation de voyage vécut au XVIo. siècle et fut nommé amiral du stiltan en 1555. Il fut chargé d'une expédition maritime de Bassora à Suez par le golfe Persique et la mer Rouge. Mais il perdit bientôt la plus grande partie de ses

batimens, et fut jeté sur la côte occidentale de l'Inde d'où il se rendit par terre et par mer à Constantinople. Il mit trois années à faire son retour à Constantinople, et il en écrivit la relation. M. de Hammer en donna un extrait dans le 2o. vol. des Mémoires de la société littéraire de Bombay, et M. de Sacy, en rendant compte de cette publication dans le Journal des savans du mois de mars 1821, exprima le désir que le texte entier de la relation Ottomane fût traduite en Europe. Ce vœu était déjà accompli dès 1815, époque où parut une traduction allemande faite à Berlin par M. Diez. C'est cette même traduction que M. Moris publia en français dans le Journal asiatique. Il a suivi l'écrivain prussien dans son travail. Mais il eût été à désirer qu'il eût écarté de sa traduction française les vers insignifians qui, à chaque page, fatiguent l'attention du lecteur; qu'il eut donné des notes géographiques et historiques en plus grande quantité, et surtout que sa version eût été plus constamment fidèle. Avec ces améliorations, on aurait lu avec plaisir cette relation dans le Journal asiatique qui contient si souvent d'excellens articles dus aux orientalistes les plus distingués de Paris et de l'Europe.

197. I. DAS GRIECHISCHE Zeitwort, etc.—Traité systématique sur le verbe grec. Par R. BRANDSTETTER, prof. à Saint-Gal. 56 p. in-8°. Landshut, 1817.

198. II. SYSTEMATISche Anleitung, etc.-Instuction systématique pour apprendre le verbe grec. Par C. EVERS. 121 p. in-80. Paderborn, 1823. (Leipzig. Lit. Zeitung; fév. 1827, no. 29, p. 225. )

D'après le journal cité le premier de ces écrits n'est qu'un extrait de la grammaire de Buttmann, avec quelques changemens dans l'ordre des matières; et le second est presque une copie fidèle du premier, avec quelques faibles additions et changemens qui le rendent cependant un peu plus utiles à consulter.

199. GRAMMAIRE DE DENYS DE THRACE, tirée de deux manuscrits arméniens de la Bibliothèque du roi, et publiée en grec, en arménien et en français, par M. CIRBIED. (Mémoir. de la Société des antiquaires de France; tome VI, p. I à XXII et 1 à 97.)

roy.

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