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conciliation et le désir de la part du roi de calmer l'irritation des esprits, fut suivi de la convocation et de l'ouverture des États-Généraux du royaume. Une proclamation du 7 janvier avait précédé cette grande mesure. Le roi de Hanôvre se conformait au décret royal de 1819. Aux termes de ce décret, le roi était autorisé à conférer le droit personnel et héréditaire de voter, dans la première chambre des États, aux individus ayant érigé un majorat. Le nombre des députés à nommer par les possesseurs de biens-fonds déterminé par le décret de 1819 était maintenu provisoirement.

Ainsi non-seulement les ayant droits, mais encore les députés des propriétaires fonciers qui n'appartenaient pas à l'ordre équestre, y compris l'ordre des paysans, étaient convoqués à l'assemblée générale des États. Quant aux élections des députés des villes, elles devaient avoir lieu conformément à l'ordonnance du 22 février 1832.

Le roi manifestait enfin l'intention où il était de soumettre à l'adoption des États un nouveau projet de loi constitutionnel pour le royaume et fixait au 20 février 1838 la convocation de ces États. Le 20 février, en effet, le roi Ernest en fit l'ouverture solennelle. La brièveté et l'importance du discours du trône nous imposent le devoir de le reproduire. Les précautions oratoires du prince aideront à apprécier la situation.

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▾ Le jour est enfin venu où j'ai le bonheur, dignes états du royaume, de vous voir réunis autour de mon trône;

⚫ Quand je me suis décidé à déclarer nulle la loi fondamentale du 26 septembre 1833, par ma patente du premier novembre 1837, plusieurs ont cherché à répandre le bruit que je voulais gouverner arbitrairement les sujets qui m'ont été confiés par la divine Providence ; j'ai toujours haï le gouvernement arbitraire; je ne veux gouverner que d'après les lois et le droit, mon peuple bien aimé.

Pour vous donner une preuve frappante, mes dignes états, de la sincérité de mes sentiments, je ferai soumettre à vos délibérations le projet d'une nouvelle constitution pour mon royaume, qui repose sur les princípes qui ont si long-temps assuré le bonheur des peuples allemands.

« Je m'abandonne à l'espoir assuré que vos vues et les miennes coinci deront parfaitement sur tous les points essentiels de cette nouvelle loj fondamentale.

« Outre ce projet, diverses lois importantes réclameront encore votre attention.

Je déclare ouverte l'assemblée générale des états.»

Le 27 février, le Gouvernement comuniqua aux États: le nouveau projet de constitution avec un projet de réglement; des rescrits royaux ordonnaient en outre que le réglement de 1819 devrait être observé dans les délibérations de la session. Le roi Ernest assurait aussi qu'il avait suivi en tous points les résolutions de la Confédération Germanique, qu'il appelait le bouclier des États Allemands, et que si, par impossible, les Chambres venaient à changer les dispositions essentielles du projet de constitution qu'il leur soumettait, il se verrait obligé d'user du pouvoir qu'il tenait de la divine Providence et de faire lui-même le bien de ses sujets en gouvernant conformément à la constitution de 1819. Il proposait enfin une diminution d'impôt momentanée sur les classes inférieures de la société.

Dans cette difficultueuse alternative que décidèrent les États? Ils plièrent devant la volonté inflexible du prince Ernest, mais ce ne fut qu'à la suite d'une longue protestation d'attente dans la justice du roi, et dans l'espoir qu'il ne régnerait que conformément au droit. Mais cette apparente soumission ne fut que de courte durée, la publicité accordée par le roi à leurs délibérations leur donna une grande force morale qui devait réagir sur le pays alarmé et mécontent.

La seconde Chambre avait embrassé un système d'opposition embarrassant pour le Gouvernement et le budget n'y fut voté que par une majorité très-faible. L'opinion publique avait eu le temps de se prononcer et le roi reculait devant une dissolution qui lui renverrait des députés plus hostiles ou compliquerait la situation, par le refus de certaines villes d'élire des représentants; enfin, la majorité de la seconde Chambre ayant déclaré illégale son existence ac

tuelle jusqu'à ce que le projet de constitution ait été soumis encore une fois aux États de 1833, le roi jugea convenable de la proroger par un rescrit du 27 juin. Cinq jours auparavant, dans une séance de la Chambre, le député de Hanovre avait demandé aux commissaires du Gouvernement, si S. M. serait disposée à adhérer aux modifications introduites dans le projet de constitution qu'il avait présenté; ce qui avait encore hâté la prorogation des États devenue nécessaire. Le jour même de cette mesure gouvernementale l'opposition constitutionnelle signa une pétition à la Diète Germanique, dans laquelle les signataires protestaient énergiquement contre le reproche qu'on leur adressait, dans la réponse royale à une pétition récente des habitants d'Osnabruck, d'avoir propagé des principes dangereux ; ils avaient consenti et ils consentiraient encore à porter le fardeau des affaires publiques aussi long-temps qu'il s'agirait de maintenir l'ordre, mais ils n'avaient jamais entendu par cette conduite remettre en vigueur la constitution de 1819.

Les autres griefs des députés portaient sur le refus du commissaire du roi de répondre aux questions qui lui avaient été adressées et sur l'article outrageant de la Gazette d'Augsbourg; les pétitionnaires s'en remettaient à la décision de la Diète Germanique, pour savoir quelle était la constitution en vigueur avant l'avènement du roi ErnestAuguste. «< Ils ne manqueraient jamais à la fidélité envers << leur légitime souverain; mais leur mandat et leur serment << les obligeaient à défendre autant qu'ils le pourraient, les « droits et le bien-être de leur pays. »>

On voit par cette résistance légale qui succédait insensiblement aux émeutes et qui grandissait chaque jour, que la politique du roi Ernest et de M. de Schèele, son ministre de cabinet, n'était pas encore sûre de triompher, et que cet état de crise pouvait durer long-temps.

Le mouvement industriel, au contraire, s'était ralenti; un seul traité important avait été conclu avec le duché de Brunswick, pour l'établissement de chemins de fer à

Hartzbourg et Gosslar, et les préoccupations politiques avaient laissé peu de liberté à l'élan de la prospérité matérielle.

BAVIÈRE.

L'intérêt de la session triennale ne devait pas cette année. S'attacher aux affaires de la Bavière. Le remboursement de l'emprunt fait par la Grèce, dans les temps difficiles qu'elle avait traversés, semblait être l'unique préoccupation du gouvernement de Munich. La Bavière, en effet, avait embrassé la cause de la liberté hellénique et s'était mêlée à ses héroïques défenseurs, malgré les prétentions exclusives de la France et de l'Angleterre. Aujourd'hui indépendamment de l'influence qu'elle avait acquise à Athènes, elle revendiquait les sommes qu'elle avait avancées et qui pouvaient s'élever à 2 millions et demi de florins; ne recevant pas l'arriéré de l'intérêt de son prêt, elle s'était décidée à en référer au Cabinet de Londres, qui lui avait répondu, que, dans les circonstances actuelles, la Bavière devait continuer à la Grèce son protectorat,au lieu de demander le remboursement de sa créance, et que le traité du 7 mai 1832 l'obligeait à soutenir de toute manière le roi Othon. Cette réponse, tout en inquiétant les Bavarois pour le présent, leur donnait lieu d'espérer que la France et l'Angleterre empêcheraient que les embarras du gouvernement grec ne se compliquassent et n'entraînassent l'anarchie et la guerre civile. Ils profiteraient donc un jour de ce protectorat qui permettrait à la Grèce de rembourser son emprunt.

Ce secours de deux grandes puissances était d'autant plus nécessaire que le ministre comte Armansperg avait toujours évité avec un grand soin de faire mention de la dette bavaroise dans le budget grec, et qu'il était maintenant reconnu officiellement en Grèce, que sous son administration les dépenses de l'État avaient toujours surpassé le compte qu'il en présentait.

Obligé d'ajourner cette question financière qu'avait fait naître la politique et peut-être aussi la sympathie nationale, le gouvernement de Munich, quittant la diplomatie pour l'industrie, autorisa la construction d'une route en fer de cette ville à celle de Staremberg, qui en est éloignée de 10 milles d'Allemagne (d'environ 25 lieues de France). Cette vaste entreprise fut dirigée par le prince Maximilien de Bavière et une société dans laquelle se trouvaient de hautes notabilités. La même société s'occupa également de l'établissement d'un service de bâteau à vapeur sur le lac de Wurm, dont la rive occidentale n'est qu'à une très-petite distance de Staremberg.

Sur ces entrefaites (17 août), et peu de temps après la mort de l'ancien ministre de Bavière, comte de Montgelas, qui avait sagement dirigé les affaires de ce pays pendant son alliance avec l'empire français, sous Napoléon, S. M. l'empeur de Russie, accompagné du duc Maximilien de Leuchtemberg, et dont le voyage ne touchait pas encore à sa fin, arriva à Munich, où se trouvait depuis plusieurs semaines l'impératrice. Le séjour des augustes voyageurs y fut une occasion de fêtes et de réjouissances pour la cour de Bavière, où le roi était de retour de la veille seulement, et s'empressa de faire visiter à l'empereur et aux princesses russes toutes les curiosités de sa capitale.

Le duc Maximilien de Bavière, comme s'il eut voulu continuer la série des fêtes splendides et de la pompe dont la ville de Munich venait d'être le théâtre, donna, au mois d'octobre, dans le superbe manége de son palais, un grand carrousel, auquel prit part l'élite des jeunes nobles et où assistèrent les hauts fonctionnaires publics, le corps diplomatique et la société la plus distinguée.

Mais au milieu de ces réjouissances qui nous rendent l'aspect de la Bavière dans tout son calme, nous n'oublie-. rons pas de mentionner une cérémonie d'un genre plus grave et qui fait honneur à l'esprit du clergé catholique de

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