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Ann. hist. pour 1838.

Voulant contribuer de tout son pouvoir à éteindre le honteux commerce de la traite des noirs, le roi accéda à une convention conclue à Naples, le 1er février 1838, entre la France et l'Angleterre ; et Sa Majesté s'engagea, dans les termes les plus formels, à employer à ce service des corsaires, dont elle se réservait de déterminer le nombre.

L'union qui avait placé l'archi duchesse Marie-Thérèse sur le trône de Naples, avait porté ses fruits. La famille royale et le peuple furent transportés d'une vive allégresse par la naissance d'un enfant qui reçut les noms de CharlesLouis, comte de Trassi et prince de Naples; heureux événement, qui venait ajouter une garantie à l'affermissement

de la dynastie.

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CHAPITRE VII.

ESPAGNE. État des partis et du ministère. — État des armées.-Espartero et don Carlos. Le général Espartero refuse le portefeuille de la guerre.

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Passage de l'Ebre par Basilio Garcia. - Nouvelle de Madrid.

Défaite de la troupe carliste de Basilio.

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De la quadruple alliance.

Le général Carratala, ministre de la guerre.

par Cabrera, Affaire de Balmaceda.

-

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- Défaite des troupes carlistes.

Prise et reprise de Sarragosse. — Don Carlos à Estella. — Défaite de la bande de Tallada. — Le général polonais Ramorino à Madrid. — Mouvement de Basilio. - Discussion dans le sénat sur le message de l'infant don François de Paule. - Proclamation d'Espartero.

Des armées de la Nouvelle-Castille. Le général Latre, ministre de la guerre. Marche de l'armée carliste. Affaire de Valdepenas. - Discussion à la Chambre des députés sur l'emprunt de cinq cent millions de réaux. Prise de Vera par les Christinos. - Affaire de Lucena. - Séjour de don Carlos à Estella. — Évasion du comte d'Espagne.

Mort du chef carliste Sagarra. - Armée du Nord. — Défaite de Negri. — Adoption dans la Chambre des députés et dans le sénat du projet d'emprunt de cinq cent millions de réaux. -Insurrection de Munagorri en Navarre.

Il n'est peut-être pas inutile de retracer succinctement les phases diverses de cette grande lutte, dont nous avons à suivre la marche et à marquer les résultats. La monarchie espagnole était vieille, et il fallait la rajeunir, Napoléon l'avait dit en 1808. Les événements se chargèrent de cette tâche difficile; le moment était en effet venu pour l'Espagne d'accomplir sur elle-même un de ces mouvements profonds et terribles que les rois absolus nomment une révolte, et que les peuples en progrès appellent une révolution. Le philosophe et l'homme d'état ont le droit d'en peser les conséquences, d'en apprécier les moyens, d'en réprouver les excès; mais le vulgaire, écrasé sous le poids de ses souffrances injustes et livré aux fascinations de ses espérances souvent héroïques, ne voit que le but de ces grandes crises qui remuent les sociétés jusque dans leurs fondements

et au terme desquelles les masses aperçoivent toujours un avenir meilleur.

Déjà cinq années avaient passé sur cette nation malheureuse, mais cinq années d'un combat sanguinaire et stérile. Commencée dans les provinces du Nord, au nom de don Carlos, prince faible mais opiniâtre, dirigée par le génie militaire de Zumalacarraguy, cette insurrection avait eu des débuts heureux. L'esprit de liberté et de privilèges des provinces basques l'avait secondée, l'anarchie avait fait le reste, et si le gouvernement constitutionnel de la reine Christine avait été reconnu par toutes les autres portions du royaume, il est vrai de dire qu'il n'était obéi et respecté nulle part.

A la faveur de cette confusion générale, le parti carliste avait cherché à centraliser ses forces. C'est ainsi que Gomez fit en 1836, le tour de l'Espagne, sans s'attirer néanmoins les sympathies populaires. Un an après, don Carlos luimême parcourut le royaume, à la tête de 15,000 hommes; traversa la Catalogne, l'Aragon, le royaume de Valence et s'avança presqu'aux portes de Madrid; mais il fut repoussé par les populations armées, et cette épreuve décisive de 1837, dût l'avertir que sa cause était désormais perdue. Poursuivi par le général constitutionnel Espartero, il repassa l'Ebre, et se réfugia dans son simulacre de capitale, à Estella, au pays des Basques.

C'est alors que le Gouvernement de la reine, subissant le despotisme aveugle de la multitude, essuya son 10 août, et que la mère d'Isabelle II, jura, à la Granja, sous les menaces et le glaive d'une soldatesque révoltée, la constitution de 1812, constitution qui devait toutefois être revisée par les Cortès. La loi fondamentale amendée, bientôt la majorité de la nation se rallia autour du trône d'Isabelle; le dévouement des partisans de la légitimité se refroidit et l'on ne fit plus dans le camp du prétendant, que projeter de nouvelles expéditions que l'on n'entreprit pas. Les attaques partielles, les embuscades, le pillage, la rivalité, les

plans des généraux carlistes exécutés séparément et sans concert, avaient seuls donné quelque durée à ce duel national, que d'ailleurs le désordre, l'incurie, la jactance pusillanime et les fautes nombreuses du parti constitutionnel devaient encore prolonger.

C'est dans de telles circonstances; c'est au milieu de tous ces grands événements, ou plutôt de ces grandes calamités, que les nouvelles élections s'étaient accomplies à travers des factions et des périls de tout genre. Au ministère sans signification et sans couleur du premier octobre, avait succédé le Cabinet du 16 décembre, présidé par M. le comte d'Ofalia qui avait été successivement ministre de la justice et des affaires étrangères en 1823 et 1824, puis ambassadeur à Paris et à Londres, puis encore ministre, à la mort de Ferdinand en 1833. Homme modérateur, M. d'Ofalia voulait dans cette arène brûlante des passions, apporter enfin la paix, la justice et l'ordre; c'était à l'œuvre que l'on attendait ce nouveau chef politique ; car l'œuvre ne devait pas manquer à son génie et à ses efforts (voir l'Annuaire de 1837, pages 612 et 613).

Le Cabinet se composait donc de M. d'Ofalia, ministre des affaires étrangères et président du Conseil ; du général Espartero, ministre de la guerre (l'intérim restant au baron Espinosa del Solar); du marquis de Someruelos, ministre de l'intérieur; de M. Mon, ministre des finances, et de M. Castro, ministre de la justice; enfin, du chef d'escadre donManuel Canas, ministre de la marine.

Avant même que ce Cabinet révélât son système par les actes de son administration, il était déjà en butte aux violentes attaques de la presse de l'opposition, qui incriminait les antécédents de M. le comte d'Ofalia, qu'elle appelait un absolutiste, un ancien collègue de don Victor Saez, un ennemi de la constitution, et que savons-nous encore?.....

Le parti exalté travaillait avec une égale activité à exciter quelques désordres, à la faveur desquels il pût reconquérir le pouvoir qu'il avait perdu; mais tout faisait

prévoir que la révolution qui avait reporté aux affaires le parti modéré, après un an d'éloignement, serait complètement consacrée par le libre choix de la nation électorale. En effet, la majorité dans les deux Chambres, qui était le résultat des dernières élections, appartenait aux opinions modérées, et les amis du gouvernement d'Isabelle II espéraient dans les lumières, l'esprit conciliateur, le mâle caractère du président du Conseil, qui avait servi Ferdinand VII avec fidélité et qui devait servir sa fille avec un égal dévouement. En outre, son zèle pour la reine ne pouvait être révoqué en doute, après le décret de proscription et de mort lancé contre lui à Onato par don Carlos, parce que, en qualité de procer du royaume, il avait voté l'exclusion de ce prince et de sa descendance de la succession au trône.

Telle était la situation respective des partis au 27 décembre; la plus vive impatience se manifestait de toutes parts, et cependant la représentation nationale était incomplète; un grand nombre de députés et de sénateurs n'était pas rendu à leur poste, et les deux branches du corps législatif n'avaient rien accompli d'important.

Quant à Espartero, appelé au ministère de la guerre, il avait refusé le portefeuille qui l'aurait obligé à quitter le commandement de son armée; il croyait être plus utile à la tête de ses troupes. Ce refus était du reste accompagné des protestations du dévouement le plus ardent et d'une adhésion sans réserve au gouvernement de la reine. Le général en chef des forces constitutionnelles signalait en outre le géneral Latre comme pouvant occuper dignement le ministère qui lui avait été destiné ; mais l'on ignorait si ce choix serait ratifié par l'administration, et si le ministre actuel par intérim, baron Espinosa del Solar, ou le général Cordova, qui était bien en cour, ne l'emporteraient pas.

Le paragraphe du discours de la couronne, dans lequel

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