Immagini della pagina
PDF
ePub

BRÉSIL. Situation de la ville de Bahia. - Assaut et prise de cette ville par les troupes impériales. - L'insurrection se propage dans la province de Rio-Grande. Discours du régent à l'ouverture du congrés brésilien, le 15 mai 1838. - Colonisation française à Mapa. — Discussion à ce sujet. - Élection d'uu nouveau régent.

BUENOS-AYRES. - Persécution excercée contre les résidents Français. — Réclamation des ministres de France et d'Angleterre. Obstination de Rosas. - Blocus des ports de la république argentine. - Proposition de l'amiral Français. — Elles sont éludées.-Convocation extraordinaire de la Chambre des représentants. — Discours de Rosas. — Sa conduite est approuvée par la Chambre. Le consul français se retire à Monte-Video. URAGUAY.-Guerre civile. Abdication du président. La capitale est

-

investie.

L'histoire des États-Unis, pour l'année 1838, présente peu d'événements remarqnables, alors surtout qu'on les compare aux agitations si diverses et si profondes qui, durant l'année précédente, marquèrent l'existence sociale et politique de la grande fédération américaine. La réaction des troubles du Canada, les élections générales dans plusieurs Etats de l'Union, l'avènement d'un nouveau président, de graves excès commis à Philadelphie contre les abolitionistes, quelques mouvements militaires effectués sur la frontière canadienne, à l'effet de maintenir la neutralité des Etats dans la querelle survenue entre l'Angleterre et ses colonies de l'Amérique du nord; enfin, quelques mesures financières nécessitées par la crise commerciale qui venait de peser si cruellement sur le pays (voir l'Annuaire pour 1837,) tels sont les seuls faits importants que nous ayons à rappeler dans l'esquisse historique que nous allons tracer. Le message du président, à l'ouverture de la session ordinairedu congrés, annonçaitque les efforts et la prudence des citoyens atténuaient graduellement les embarras pécuniaires où les avait précédemment jetés une spéculation effrénée; qu'une législation plus sage et les ressources sans bornes dont la nature avait gratifié les Etats-Unis, jointes à l'infatigable activité de la nation, étaient venues au secours

des intérêts privés, et que les anciennes sources de la prospérité publique s'étaient rouvertes en grande partie. Le président parlait ensuite avec regret de l'inutilité des efforts que le gouvernement américain avait faits depuis un demisiècle, pour arriver à la délimitation des frontières des Etats-Unis, et il ajoutait que les intérêts de l'Angleterre, aussi bien que ceux de l'Union, exigeaient nécessairement que cette grande question ne restât pas plus long-temps indécise. Aux sentiments d'irritation qu'avait fait naître l'interruption des rapports habituels des Etats-Unis avec la France, avaient succédé les dispositions les plus amicales de la part de l'un et l'autre pays. Le gouvernement fédéral était entré en négociations avec la cour d'Autriche, à l'effet de régulariser les relations diplomatiques entre les deux Cabinets. Les rapports des Etats-Unis avec la Prusse et les Etats de la Confédération germanique, étaient des plus satisfaisantes. Le gouvernement portugais ayant soumis les bâtiments des Etats-Unis, qui abordaient dans les ports du royaume, à des droits arbitraires, le Cabinet de Washington avait dû recourir à de sévères représailles. Quant aux autres puissances, le meilleur accord régnait entre elles et les EtatsUnis. Des traités, dont on espérait les plus grands avantages pour le commerce de l'Union, avaient été conclus avec Siam et Muscat.

Le président s'étendait longuement sur la querelle des Etats-Unis avec le Mexique ; querelle dont la cause et les détails sont rapportés dans le précédent volume de l'Annuaire.

Passant ensuite à la situation financière de la république, le président exposa qu'au 1er janvier 1837, il y avait au trésor, 45,958,053 dollars qui, joints aux recouvrements anticipés sur l'exercice de l'année courante, constituaient un avoir en caisse de 69,468,504; somme de laquelle, déduisant les dépenses courantes, il resterait, au 1er janvier suivant, une balance en faveur, de 34,187,143. Mais, de cet actif, 1,085,498 seulement étaient disponibles, le reste se composant principalement des sommes déposées dans l'échiquier des divers

Etats de l'Union, ou des reliquats de comptes provenants des dépôts antérieurement faits dans les banques. Cependant le gouvernement ne prévoyait point qu'il fût nécessaire de recourir à des emprunts ni à un accroissement de taxes, pour faire face aux besoins du service.

Après une longue dissertation sur le système des banques, dans ses rapports avec le trésor public, le président aborda les questions relatives à la disposition et au paiement des terres publiques. Des explications données à ce sujet par M. Van-Buren, il résultait que, de 1800 à 1830, la population des nouveaux établissements et territoires surgis du domaine national, s'était accrue, de moins de 60,000 habitants à 2,300,000. Depuis 1830, ce dernier chiffre avait été toujours croissant, et on pouvait évaluer la population actuelle des neuf Etats en question, à 3,500,000

âmes.

M. Van-Buren recommandait à l'attention du congrés, la nécessité de voter ultérieurement une loi de péremption, en faveur des aventuriers qui s'étaient établis, sans droits préalables, sur le domaine public, à la condition cependant qu'ils paieraient le minimum des prix d'achat fixés par le gouvernement, quoique, depuis 1820, époque de la fixation de ces prix, la valeur des terres publiques se fût élevée en moyenne, à six cents par acre au-dessus de l'évaluation primitive.

Le reste du discours du président était relatif aux démêlés du gouvernement fédéral avec les Indiens, aux forces militaires et navales de l'Union, à l'administration générale des postes, à de nouvelles garanties à obtenir des dépositaires des deniers publics, et à des mesures à prendre pour prévenir ou diminuer les nombreux accidents qui résultaient de la navigation des bateaux à vapeur. Le président terminait en appelant toute la sollicitude du congrés sur la situation du district de Colombie, et sur les vices qui maculaient le gouvernement de cet état dont la législation civile et criminelle réclamaient le plus sévère et le plus prompt éxamen.

Le ministre des finances présenta ensuite son rapport duquel il résultait que, pour les neuf premiers mois de 1837, les recettes avaient été de 15,444,916 dollars. Savoir: Douanes, 9,803,878-Terres publiques, 5,650,221. — Intérêts provenants des prêts faits aux banques et recettes diverses, 585,817. Le revenu du 4me trimestre, non encore régularisé, était évalué à 8,355,065, y compris 4,300,000, de bons du trésor, dont l'émission avait été antérieurement votée par le congrés. (Voir le dernier volume de l'Annuaire). Ainsi donc le revenu général de l'année était évalué à 23,499,981 dollars qui, avec la balance de l'année précédente, produisait la somme totale de 69,468,504.

Les dépenses étaient portées en masse à 35,881,361 dollars. Elles se composaient pour les trois premiers trimestres; savoir: Armée, y compris la guerre des Florides, travaux de routes, etc. 16,310,208. Marine, 5,061,865. - Dette publique, 22,019.

Dès les premiers jours de la session, le congrés s'occupa de l'insurrection canadienne et des troubles que cet événement avait fait naître sur la frontière des deux États. Le président se hâta de demander à la législation fédérale, les nouveaux pouvoirs que réclamait la gravité des circonstances; il publia une proclamation qui défendait aux citoyens américains d'intervenir dans la guerre qui venait d'éclater entre l'Angleterre et ses colonies; il ordonna l'arrestation de quiconque violerait la neutralité nationale, et il prescrivit au maréchal des États-Unis de convoquer le Posse - Comitatus, pour assurer l'exécution des Warrants dirigés contre les délinquants; enfin il enjoignit au gouverneur de New-Yorck de lever des forces militaires suffisantes, pour former sur la frontière un corps d'observation dont le commandement fut ultérieurement confié au général Scott.

Dans cette circonstance le ministre de la guerre écrivit à cet officier :

«Il est d'une haute importance que les troupes appelées à ce service soient, s'il est possible, exemptes de l'excitation produite par la dernière violation du territoire américain (1). En conséquence vous insisterez auprès des gouverneurs des provinces limitrophes, sur la nécessité de prendre ces troupes sur les points les plus éloignés du théâtre des événements. La constitution ne donne point au pouvoir exécutif le droit d'employer la force militaire, pour empêcher des personnes qui se trouvent dans notre juridiction de violer nos lois, en pénétrant, avec des intentions hostiles, sur le territoire des nations voisines et amies; je ne puis donc point vous donner d'instructions à cet égard; mais je vous enjoins d'employer toute votre influence à prévenir de tels excès, et à empêcher qu'il ne soit porté atteinte à sa réputation de bonne fi el de respect pour les droits d'autrui, que le gouvernement fédéral ne doit jamais perdre. Le service de la milice devra durer trois mois, à moins qu'elle ne soit licenciée plus tôt ; et dans les réquisitions que vous aurez à faire à cet égard, vous fixerez le nombre d'hommes qui vous sera nécessaire, en ayant soin que celui des officiers soit aussi restreint que possible.»

Ces précautions suffisent pour faire juger l'état des esprits et les craintes qu'il inspirait au gouvernement fédéral.

La nouvelle de la destruction de la Caroline et de la barbarie qui présida à cet acte de vandalisme, avait produit, aux États-Unis, un sentiment général d'indignation. Dans un message adressé au congrés, le président, luimême, le représenta comme « un fait du caractère le plus » grave, qui avait été accompagné d'une invasion momen>> tanée du territoire américain et qui avait fait naître le » plus profond ressentiment dans le cœur de tous les ci» toyens des provinces frontières. »

Le ministre des affaires étrangères, M. Forsyth, écrivait à l'ambassadeur anglais à Washington :

La destruction de la propriété et l'assassinat des citoyens des ÉtatsUnis, sur le territoire de New-Yorck, au moment où, comme vous le savez très-bien, le président faisait tous ses efforts pour apaiser l'agitation des esprits et prévenir tout événement fâcheux sur la frontière du Canada, ont produit sur lui les plus douloureuses impressions de surprise et de regret.

(1) Le ministre fait ici allusion à l'affaire de la Caroline.

« IndietroContinua »