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condition de reconnaître l'incompréhensibilité du Dieu sur lequel reposent la science et le monde.

Les panthéistes veulent tout comprendre, même la nature de Dieu, et c'est pour cela qu'ils ne comprennent rien. Nous croyons que la nature de Dieu est incompréhensible à l'homme, et, cela admis, nous expliquons tout le reste.

Soutenir que tout peut être prouvé, c'est ignorer ce que c'est que la preuve. Toute preuve repose sur un principe, et tout principe sur un autre principe qui le fonde. Donc il y a un principe premier, qu'il faut admettre sans preuve, ou toute la logique n'est qu'un cercle vicieux. De même, nous pouvons contrôler nos facultés l'une par l'autre ; mais il faut bien dire avec Descartes: « Je pense, donc je suis; >> et par conséquent subir, sans la prouver, l'autorité de la conscience. Cela, dit-on, est humiliant pour l'homme. Oui, si l'homme a cru qu'il était Dieu.

Prétendre que l'être souverain par lequel existent tous les êtres, est compréhensible, et par conséquent analogue aux êtres qu'il produit, c'est sentir le besoin d'expliquer le monde, et se refuser les moyens de l'expliquer. Pourquoi admettons-nous l'existence de cet être souverain, soit qu'on l'appelle Dieu ou la substance universelle? Parce qu'il n'y a rien dans le monde qui se soutienne soi-même. Ne donnons donc pas à la base la fragilité des êtres que nous voulons

138 PREMIÈRE PARTIE. LA NATURE DE DIEU.

y asseoir. Nous nous passerons aisément d'un Dieu analogue à ce qu'il produit. Ce Dieu humain n'est que le premier anneau d'une chaîne. Et votre monde, et votre pensée sont emportés dans le vague, jusqu'à ce que vous nous donniez en dehors du monde un point fixe, sans analogie avec le reste, qui soit la cause et le fondement de tout le reste.

DEUXIÈME PARTIE

LA PROVIDENCE

DEUXIÈME PARTIE.

LA PROVIDENCE.

CHAPITRE PREMIER.

DÉMONSTRATION DE LA PROVIDENCE.

<< Cœli enarrant gloriam Dei, et opera manuum ejus

<< annuntiat firmamentum.

<< Dies diei eructat Verbum, et nox nocti indicat scien<< tiam.

<< Non sunt loquelæ, neque sermones << audiantur voces eorum. »

quorum non

Psalm. xvIII, vers. 2, 3, 4.

Ce qui importe à l'homme par-dessus tout, c'est de savoir si Dieu s'occupe de lui. Sans cette conclusion entrevue, les problèmes que nous venons de traverser perdraient une partie de leur puissance sur les âmes. Ce n'est pas seulement pour donner un fondement à la métaphysique que nous avons besoin de Dieu; c'est pour donner une espérance et une consolation à la vie.

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