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PREMIÈRE PARTIE.

LA NATURE DE DIEU.

y asseoir. Nous nous passerons aisément d'un Dieu analogue à ce qu'il produit. Ce Dieu humain n'est que le premier anneau d'une chaîne. Et votre monde, et votre pensée sont emportés dans le vague, jusqu'à ce que vous nous donniez en dehors du monde un point fixe, sans analogie avec le reste, qui soit la cause et le fondement de tout le reste.

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DEUXIÈME PARTIE

LA PROVIDENCE

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« Cœli enarrant gloriam Dei, et opera manuum ejus «<< annuntiat firmamentum.

<<< Dies diei eructat Verbum, et nox nocti indicat <<< scientiam.

«Non sunt loquela, neque sermones, quorum non « audiantur voces eorum. >>

Psalm. XVIII, vers 2, 3, 4.

Ce qui importe à l'homme par-dessus tout, c'est de savoir si Dieu s'occupe de lui. Sans cette conclusion entrevue, les problèmes que nous venons de traverser perdraient une partie de leur puissance sur les âmes. Ce n'est pas seulement pour donner un fondement à la métaphysique que nous avons besoin de Dieu; c'est pour donner une espérance et une consolation à la vie.

La Providence est le gouvernement direct de Dieu dans le monde et dans l'homme. Il semble que pour la démontrer on n'ait besoin que de regarder autour de soi, et de trouver partout des traces de sagesse et de bonté, comme il suffit pour juger des lois d'un pays de voir les citoyens paisibles, l'industrie florissante, les arts honorés. Depuis l'origine de la philosophie, on a construit des systèmes sur ce fondement. Tandis que les métaphysiciens entassent les formules et s'épuisent à chercher dans la nature de Dieu le secret du monde, entreprise téméraire pour la faiblesse humaine, des philosophes plus modestes se contentent d'étudier les merveilles de la nature; de montrer comment l'immense variété des phénomènes sort régulièrement de l'uniformité des lois; d'expliquer le mal en prouvant qu'il ne vient pas de Dieu, mais de l'ignorance ou de la malignité des hommes, et qu'il est nécessaire pour produire un plus grand bien. Tout leur est bon, la science la plus profonde, et les notions les plus usuelles et les plus vulgaires. Il n'y a pas un usage dans nos mœurs, pas un sentiment dans nos cœurs, pas une notion, si vague qu'elle puisse être, dans l'esprit d'un enfant ou d'un homme peu éclairé, pas une découverte dans les sciences, pas un chef-d'œuvre dans les arts, qui ne leur serve à s'élever à Dieu. Ils font, de la description minutieuse de la créature, un hymne à la louange du Créateur. Loin de partager la sombre et ardente exaltation des mystiques qui, dans leur amour

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