bilité des mystères. Un certain auteur, qui s'appelle Thomas Bonartes Nordtanus Anglus, dans son Concordia scientiæ cum fide, y a prétendu. Cet ouvrage me parut ingénieux et savant, mais aigre et embarrassé, et il contient même des sentiments insoutenables. J'ai appris, par l'Apologia Cyriacorum du P. Vincent Baron, dominicain, que ce livre- là a été censuré à Rome, que l'auteur a été jésuite, et qu'il s'est mal trouvé de l'avoir publié. Le R. P. des Bosses, qui enseigne maintenant la théologie dans le collége des jésuites de Hildesheim, et qui a joint une érudition peu commune à une grande péné- tration qu'il fait paraître en philosophie et en théologie, m'a appris que le vrai nom de Bonartes a été Thomas Barton, et qu'étant sorti de la compagnie il se retira en Irlande, où il est mort d'une manière qui a fait juger favorablement de ses derniers sentiments. Je plains les habiles gens qui s'attirent des affai- res par leur travail et par leur zèle. Il est arrivé quelque chose de semblable autrefois à Pierre Abailard, à Gilbert de la Porrée, à Jean Wiclef, et de nos jours à Thomas Al- bius, Anglais, et à quelques autres qui se sont trop enfoncés dans l'explication des mystères.
87. Cependant S. Augustin (aussi bien que M. Bayle) ne désespère pas qu'on puisse trouver ici-bas le dénouement qu'on souhaite :
mais ce père le croit réservé à quelque saint homme éclairé par une grâce toute particu- lière Est aliqua causa fortassis occultior, que melioribus sanctioribusque reservatur, il- lius gratia potius quam meritis illorum (in Genes., ad litteram, lib. II, c. 4). Luther ré- serve la connaissance du mystère de l'élec- tion à l'académie céleste (lib. De servo arbitrio, c. 174): Illic (Deus) gratiam et mi- sericordiam spargit in indignos, hic iram et severitatem spargit in immeritos; utrobique nimius et iniquus apud homines, sed justus et verax apud seipsum. Nam quomodo hoc justum sit ut indignos coronet, incomprehensibile est modo, videbimus autem, cum illuc venerimus, ubi jam non credetur, sed revelata facie vide- bitur. Ita quomodo hoc justum sit, ut immeri- tos damnet, incomprehensibile est modo, credi- tur tamen, donec revelabitur filius hominis. Il est à espérer que M. Bayle se trouve main- tenant environné de ces lumières qui nous manquent ici-bas, puisqu'il y a lieu de sup- poser qu'il n'a point manqué de bonne vo- lonté.
Candidus insueti miratur limen Olym¡ i, Sub pedibusque videt nubes et sidera Daphnis, (Vigile.) Illic postquam se lumine vero. Implevit, stellasque vagas miratus et astra Fixa polis; vidit quantà sub nocte jaceret Nostra dies. (Lucain.)
CHAPITRE PREMIER. - Du péché d'Adam et de ses ef- fets, tant à son égard qu'à l'égard de ses descendants. 241
CHAP. II. Des avantages que Jésus-Christ a procurés 247 aux hommes. CHAP. III. - De la loi des œuvres et de la loi de la foi. En quoi elles different l'une de l'autre. 250
CHAP. IV. - Où l'on prouve par des passages tirés des évangélistes que ce qu'on est obligé de croire sous l'E- vangile, c'est que Jésus-Christ est le Messie.
255 CHAP. V.-Où l'on fait voir que les apôtres ne proposaient non plus autre chose à croire, sinon que Jésus était le Messie. CHAP. VI. Où l'on continue de prouver par quelques expressions répandues dans l'Evangile que ce qu'il faut croire se réduit à ceci, que Jésus est le Messie. 265 CHAP. VII. Comment la venue du Messie est désignée dans l'Evangile. 268
CHAP. VIII.-Pourquoi Jésus-Christ ne disait pas ouverte- ment qu'il était le Messie.
CHAP. IX.-Qu'est-ce que Jésus-Christ proposait à croire aux hommes en leur annonçant l'Evangile: par où l'on voit encore qu'il avait soin de ne pas dire ouvertement qu'il fut le Messie.
CHAP. X.-Jésus étant sur le point de mourir se fait con- naitre plus ouvertement à ses disciples; cependant il ne leur ordonne de croire autre chose sinon qu'il est le Messie.
CHAP. XI.-Objection qu'on peut faire contre ce qui a été établi jusqu'ici, que sous l'Evangile l'on n'est obligé de croire autre chose, sinon que Jésus est le Messie. Réponse à cette objection. Qu'il est aussi nécessaire sous l'alliance évangélique de se repentir et de bien vivre que d'avoir la 331 CHAP. XII.- Où l'on fait voir que Jésus-Christ propose des lois à ceux qui veulent être du nombre de ses sujets, afin qu'ils s'appliquent avec soin à les observer. La même obligation est fortement inculquée dans les écrits des apô- tres; et clairement établie par la manière dont Jésus- Christ lui-même jugera les hommes au dernier jour. 342 CHAP. XIII. Comment on pouvait être sauvé avant la venue de Jésus-Christ, puisque ce n'est qu'en croyant que Jésus est le Messie qu'on peut obtenir le salut.
CHAP. XIV.-Comment ceux qui n'ont jamais ouï parler du Messie pourront trouver grâce auprès de Dieu. Néces- sité de la venue de Jésus-Christ. Quels sont les princi- paux avantages qu'elle a apportés dans le monde. 359 CHAP. XV.-Où l'on examine s'il faut chercher de nou- veaux articles de foi dans les Epitres des apôtres, et où l'on montre que la religion doit être à la portée des plus simples. 378
Dessein de cette seconde partie de la religion raison- nable.
PREMIERE OBJECTION. - Qu'il y a d'autres articles fon- damentaux dont la créance est nécessaire pour rendre un homme chrétien, outre ees deux que propose l'auteur de la Religion raisonnable, qu'il y a un Dieu et que Jésus est le Messie, le premier tiré de la religion naturelle, et le second de l'Evangile, ou de la religion révélée. OBJECT. II.-S'il est permis de diminuer le nombre des ar- ticles de foi, comme a fait l'auteur de la Religion raisonnable, n'a-t-on pas sujet de craindre qu'on ne réduise les dix commandements à un seul commandement, et l'oraison dominicale à une seule demande.
OBJECT. III. Que la raison pourquoi l'on a transcrit dans l'histoire de l'Evangile et des Actes des apôtres cet article Jésus est le Messie, comme le seul dont la créance fit admettre les hommes dans l'Eglise en qualité de chré- tiens, c'est parce que cette histoire est fort concise, quoique du reste Jésus-Christ et ses apôtres aient proposé à ceux qui embrassaient le christianisme d'autres articles de foi qui n'ont pas été insérés dans les Evangiles ni dans les Actes des apôtres. 427 OBJECT. IV. Que le traité de la Religion raisonnable est infecté de socinianisme. OBJECT. V.
470 Que l'auteur se moque de l'orthodoxie.
OBJECT. VI. les catéchismes, mules de foi. OBJECT. VII. Que l'auteur de la Religion Raisonnable s'est contredit en soutenant qu'il n'y a que deux articles dont la créance est absolument nécessaire pour rendre un- homme chrétien, mais que pourtant il y a quantité d'au- tres propositions que les chrétiens sont indispensablement obligés de croire dès qu'ils viennent à découvrir qu'elles ont été révélées par Jésus-Christ. Conclusion.
grâce qu'il nous soutient dans ces voies dures. VII. Que ce plan de religion chrétienne a quelque chose de divin.
VIII. Conditions qui rendent infaillible le témoignage des sens.
IX. Que la certitude de ce témoignage enferme quel- que raisonnement. 584
X. Que les vérités de la religion, quelque surprenan- tes qu'elles soient, sont liées à des faits incoutestables.
XI. Que les historiens de Jésus-Christ n'ont pu ni se tromper, ni ons tromper.
ENTRET. VIII. — I. De l'usage de la raison dans les choses de la foi. 591
II. L'impression sensible d'un cœur touché, plus propre que le raisonnement à persuader les vérités.
III. Nécessité du raisonnement pour la religion. IV. Les caractères de la vraie Eglise se trouvent dans la société des catholiques. 594
V. La doctrine de l'Eglise catholique lui est venue de Jésus-Christ par une succession non interrompue.
VI. La tradition universelle en est le canal inmanquable. VII. La doctrine chrétienne n'a pu s'altérer essentielle- ment par ce canal.
V. Qu'il est permis à l'homme de s'approcher de Dieu et d'avoir commerce avec lui par sa connaissance et par
VI. Que c'est un de ses principaux devoirs.
VII. Que c'est en cela que consiste la nécessité de la religion et la nature de son culte. 558
VIII. De cette obligation naissent tous les devoirs de la morale. Ibid. IX. C'est la source de toute désappropriation, de tout dépouillement, de tout renoncement à soi-même, et de la vraie spiritualité. 559
X. Quolque l'essentiel de la religion soit dans l'esp.it et dans le coeur, le culte complet demande que le corps y entre pour quelque chose. XI. Utilité des cérémonies et des mouvements du corps 560 pour la religion, lorsqu'on les pratique avec esprit. ENTRET. V.1. Comment l'homine, qui n'est fait que 562 pour Dieu, n'a de penchant que pour la créature. II. Ce penchant est une suite des lois de l'union de l'es- prit et du corps, en l'état qu'elles se trouvent aujour- d'hui. 565
VIII. La tradition des vérités chrétiennes bien supé- rieure aux traditions humaines. 599
XI. Idée abrégée de ces entretiens. ENTRET. IX.-I. Qu'il est faux que la raison soit con- traire à la foi et qu'on ne puisse conduire à la foi par la raison.
II. Défaut d'idées nettes, cause de ce préjugé. III. Ce que c'est que la raison de l'homme.
IV. Que la foi et la raison prises selon leurs vraies Idees n'ont rien d'opposé.
V. Sentiments différents sur leur mutuelle exclusion.
ENTRET. VI. I. Satisfaire à Dieu pour le péché, vrai 571 moyen de rentrer en grâce avec lui.
II. Comme l'ordre essentiel de la justice est vraiment 573 blessé par le péché, il exige indispensablement qu'on lui fasse satisfaction. Ibid.
III. Dieu aussi essentiellement bon qu'il est juste, peut véritablement pardonner; mais sans préjudice de sa jus- 574
IV. L'énormité d'une offense de Dien demande une satisfaction en un seus infinie, et cette satisfaction deman- de un médiateur d'un mérite infini.
V. La découverte de ce médiateur, vrai moyen d'allier 575 la justice avec la miséricorde, et caractère de la vraie re- ligion.
VI. Moyens de réparer les désordres de notre naturel. 576 VH. La découverte de ces moyens, caractère de la Ibid. vraie religion. VIII. Importance d'examiner si ces caractères convien- 578 nent à la religion chrétienne. Ibid.
ENTRET. VII. I. Caractères de la vraie religion. 579 II. Idée de la religion chrétienne et que ces caractères lui conviennent.
III. Qu'elle enseigne et donne les moyens de rentrer en grâce avec Dieu.
IV. Qu'elle trouve en Jésus-Christ, un médiateur, un rédempteur ou réparateur. V. Jésus-Christ répare les désordres de notre nature Ibid. par l'autorité de sa morale. 581
VI. C'est par de puissa.its motifs et par la force de sa
CHAP. VI. De l'homme, dans l'état de péché et des moyens devenus nécessaires pour remédier à ses maux.637 CHAP. VII. De la nécessité d'une revélation avant la venue de Notre-Seigneur Jésus-Christ, surtout par rapport au monde paien. CHAP. VIII. Caractères requis dans la révélation, qui 640 était nécessaire pour la réformation du monde paien. 631 CHAP. IX. Les caractères généraux d'une révélation divine, à l'usage du monde paien, se trouvèrent entière- ment réunis dans celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ; et cela, dans le degré le plus éminent de perfection.
I. La vraie religion démontrée par un enchaînement bles, etc. de conséquences déduites de principes sûrs et incontesta-
CHAPITRE PREMIER. - Où l'on montre qu'il y a néces- sairement un Etre existant par lui-même, absolument ; ar- fait, qui a crée le monde et qui le gouverne. CHAP. II. — Des perfections ou des attributs de Dieu. 619 CHAP. III. De la création du monde, considérée rela- 622 tivement aux perfections du Créateur.
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